29 juin 2010

Vous avez tort

Vous en avez marre des divisions, des conflits, alors vous faites comme s'il n'y avait pas besoin de conflits. Vous pensez qu'en supprimant les conflits on supprimera tous les problèmes et les injustices. Pourtant même Gandhi disait que l'art de la non-violence commençait par la création du conflit, parce qu'une situation d'injustice ne se résout pas autrement.

La tolérance des idées a pris le pas sur la tolérance des personnes. Mais c'est dans la relation aux personnes qu'on montre du respect et de la tolérance. Si vous arrêtiez un peu de vous identifier à vos idées (qui parfois manquent d'originalité, contrairement à vous), vous vous sentiriez moins agressés lorsqu'on critique ces dernières. D'ailleurs, tout le monde a de bonnes idées, et tout le monde a des idées stupides. Cela ne fait pas de nous des gens intelligents ou stupides, alors pourquoi se sentir dévalorisé lorsque nos idées sont critiquées ?

D'ailleurs n'est-ce pas là le principe du débat d'idée, fondement de notre culture Française, et de notre société républicaine ?

Et puis pourquoi devrait-on accorder le même crédit, la même autorité à tout un chacun en matière d'idée, de moralité ou de croyance ? On peut examiner et considérer chaque idée, mais toutes ne se valent pas. Ce n'est le cas ni en physique, ni en économie, ni en politique, ni en biologie, alors pourquoi prétendre le contraire?

Einstein n'aurait rien à nous apprendre en matière d'apiculture, que je sache, ni Van Gogh sur les particules subatomiques, Mère Térésa en techniques de catch, ou encore Zidane en poésie surréaliste. Pourquoi devrait-on reconnaître au premier venu, qui souvent est inconscient des influences qu'il subit ou même de ses présupposés, une quelconque compétence philosophique?

Et qui admettrait qu'un violeur multirécidiviste ou qu'une mère qui a congelé ses bébés ait quoi que ce soit à enseigner à de jeunes parents ?

Il y a des choses que l'on peut tous reconnaître comme le bonheur et le malheur, nous pouvons tous en identifier les extrêmes à défaut d'en discerner les nuances intermédiaires. Nous avons tous une notion générale de ces choses, mais nous n'avons pas tous autant d'autorité pour en parler. Pourtant c'est ce qu'on veut nous faire croire, en passant par la supposition que pour la philosophie l'autorité de chacun se limite à sa propre personne.

Et bien sûr, c'est, en soi, une idée philosophique, qui donc ne devrait s'appliquer qu'à la personne qui l'a eue, mais que tout le monde cherche à imposer à ceux qui, comme moi, ne sont pas d'accord, en nous traitant d'intolérants. Mais l'intolérance n'existe que dans la manière dont on traite les gens, pas les idées.

En conclusion, si vous pensez qu'il existe une vérité pour chacun, soit nous n'avons pas la même définition du mot vérité (auquel cas je vous invite à vérifier dans le dictionnaire), soit vous avez tort. Cela ne veut pas dire que vous êtes stupide (si je pensais que c'était le cas, je ne vous parlerai pas de ces choses-là) ni que j'essaye d'imposer mon point de vue, simplement que je défends une conviction selon la liberté d'expression qui m'est accordée.

Et si vous n'êtes pas d'accord, alors parlons-en : débattons, et défions-nous les uns les autres de réfléchir plus loin, plutôt que de prétendre qu'il n'y a pas de vérité absolue. Si c'était le cas, tout débat serait vain.

25 juin 2010

La foi : privée ou publique ?

"La séparation entre l'Eglise Catholique et l'État intervenue depuis la Révolution française est une excellente chose. Toute confusion entre pouvoir politique et religion a des relents de paganisme: le Christ a proclamé un Royaume qui n'est pas de ce monde. Ceci ne veut pas dire qu'il faille pour autant reléguer la vie chrétienne aux sacristies.

Pareille évolution serait apauvrissante et perverse. Apauvrissante, car ce serait se couper d'une des racines majeures de notre société occidentale. Perverse, car l'espace public n'est jamais `neutre´ du point de vue des convictions. Chassez-en le christianisme et une conviction `anonyme´ prendra insidieusement sa place (telle l'idéologie du marché). Une société démocratique saine ne se bâtit pas sur un consensus plat, mais sur l'enrichissement mutuel de convictions fortes.

Le christianisme est une religion qui proclame que Dieu s'est fait homme. Pour un chrétien, la dimension spirituelle n'est jamais `éthérée´. Comme tout acteur de la société civile, la foi chrétienne a une parole à dire dans les grands débats de l'heure. Le tout est de trouver le ton juste: une forte conviction doit s'allier au respect des opinions divergentes et à une certaine humilité face à la complexité du réel."


- Éric de Beukelaer, Porte-parole francophone de la Conférence épiscopale de Belgique. Propos recueillis par Pascal André (© La Libre Belgique 2002).
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"Un État ne peut imposer aux citoyens d’obligations inconciliables avec leur vie de croyant.

Quelle que soit la manière dont les intérêts se répartissent dans la relation entre l’État et les organisations religieuses, un État ne peut imposer aux citoyens auxquels il garantit la liberté religieuse, d’obligations inconciliables avec leur vie de croyant – il ne peut leur demander l’impossible.

Au cœur de cette objection centrale se fait entendre une tonalité normative qui renvoie au rôle intégral, et donc à la « place » qu’occupe la religion dans la vie de la personne croyante. La personne pieuse accomplit son existence « à partir » de la foi. La vraie foi n’est pas seulement doctrine, contenu de foi, elle est une source à laquelle la vie entière du croyant se nourrit.

Cette exigence de garder la foi dans le domaine privé ne peut donc s’adresser qu’aux hommes politiques qui, dans le cadre des institutions étatiques, sont soumis au devoir de neutralité par rapport aux visions du monde, et par là même à tous ceux qui briguent un mandat public et présentent pour cela leur candidature.

Quoi qu’il en soit, il convient à l’Etat libéral, qui donne son égale protection à toutes les formes de vie religieuses, de délier les citoyens qui se sentent atteints dans leur identité personnelle de l’obligation de devoir procéder par eux-mêmes, dans la sphère publique, à une stricte démarcation entre raisons séculières et raisons religieuses.


- J. Habermas, philosophe et sociologue.
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"Il appartient aux convictions religieuses d’un bon nombre de personnes pieuses dans notre société qu’il est de leur devoir de fonder leurs décisions concernant les questions fondamentales de justice sur leurs convictions religieuses. Ce n’est pas pour eux une question de choix.

Leur conviction est qu’ils ont le devoir de s’attacher dans leur vie à la plénitude, à l’intégrité, à l’intégration, qu’ils ont le devoir de permettre que la Verbe de Dieu, l’enseignement de la Torah, les commandements et l’exemple de Jésus, ou quoi que ce soit du même ordre, façonne leur existence comme un tout, y compris par conséquent, leur existence sociale et politique. Leur religion n’a pas trait, pour eux, à autre chose qu’à leur existence sociale et politique ». Leur conception de la justice, fondée sur la religion, leur dicte ce qui est politiquement juste ou injuste."


- P. Weithmann, Religion and the Obligations of Citizenship.
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"Il faudrait, pour être totalement « intégrés », ne rien exprimer de sa foi et devenir religieusement invisibles : la référence à l’islam devrait totalement disparaître de l’espace publique, les associations « islamiques » ne devraient point s’appeler ainsi, et, dans le fond, l’exercice de la citoyenneté ne devrait jamais s’inspirer des convictions religieuses.

Les partisans de ces positions extrêmes les justifient par la crainte des enfermements communautaires, du communautarisme, et du retour possible des conflits religieux en Occident. On peut comprendre les craintes, mais on est en droit de discuter les remèdes proposés : vouloir effacer ainsi toutes les appartenances au nom de l’unité de la nation est une mesure qui ne fait qu’entretenir un artifice, ou qui s’accroche à une illusion, tant les sociétés occidentales ont changé et ne sont plus homogènes ; par ailleurs le sentiment d’appartenance à une communauté de foi, par exemple, n’est pas forcément un cloisonnement, un enfermement intellectuel et/ou ethnique, et peut même, au contraire, selon la façon dont il est conçu, produire un supplément d’énergie au service de la société dans son ensemble.


- Tariq Ramadan, professeur d'études islamiques à Oxford, Kyoto et Londres.

22 juin 2010

Interprétations de la Bible : qui a raison ?

J'ai déjà parlé de l'interprétation de la Genèse, et des points de vue des différentes tendances au sein du Christianisme, j'aimerais aborder la question de manière plus large, et simple.

Le problème, la plupart du temps, ce n'est pas le texte biblique, c'est celui ou celle qui l'interprète. 3 erreurs principales peuvent être commises:

- Projeter ses propres idées sur le texte, c'est-à-dire chercher à justifier nos idées à partir du texte, sans chercher à le comprendre réellement.

Par exemple, quelqu'un qui veut justifier le génocide des juifs va prendre une ou deux phrases choisies de l'Origine des Espèces, et les mettra à la suite, en dehors de tout contexte scientifique et de toute réflexion, pour en déduire qu'il existe une race Aryenne et une race Juive, que les Aryens sont supérieurs aux Juifs, etc.

- Ne pas replacer le texte dans son contexte.

Par exemple, on va lire l'Ancien Testament et lire le mot "Israël" un bon nombre de fois. On risque d'amalgamer ça avec l'Israël qu'on connaît aujourd'hui. Mais à l'époque, ce que désignait ce terme ne pouvait pas faire référence à une entité politique créée après la Seconde Guerre Mondiale ! C'est un anachronisme.

- Se contenter d'une lecture rapide. Comme pour tout, il faut prendre un peu le temps d'y réfléchir, de comparer, d'approfondir le texte.

Par exemple, "Tu ne tueras point". Ici le mot traduit par le verbe "tuer" faisait à l'origine référence à tout meurtre, à l'exception des actes de guerre et de la légitime défense. Ainsi une autre traduction possible serait "Tu n'assassineras point".

19 juin 2010

Radioactivité, Nucléaire et Evolutionnisme (en images)

Quelques vidéos de sensibilisation et d'explication sur la Radioactivité et le Nucléaire.

Quelques courtes vidéos de vulgarisation sur l'Évolutionnisme.

N'hésitez pas à en profiter pour aller jeter un œil à mes précédents articles sur les sujet :

- Idées Fausses : Darwin, Darwinisme, Évolution, Création et Foi.

- Évolutionnisme et Christianisme.

- Évolutionnisme et Athéisme (partie 1, partie 2).

- Évolutionnisme et Créationnisme : un bref historique ; interprétation du récit de la Genèse (partie 1, partie 2).

- Évolution : Preuves et questions ouvertes; Théorie du Singe Aquatique.

- Darwinisme et théorie des "mêmes".

16 juin 2010

Le Christianisme Biblique : seul vrai Théisme

Dans les articles précédents, j'ai parlé de l'opposition fondamentale entre Monisme/Unisme et Théisme/Deuxisme. J'ai aussi exposé l'erreur du postmodernisme qui cherche à reléguer le monothéisme chrétien à une étape révolue de l'évolution de la pensée humaine. J'aimerais maintenant aborder la question des 3 religions monothéistes traditionnelles, le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam, afin de préciser pourquoi seul le Christianisme est réellement un Deuxisme tandis que les deux autres sont des Unismes.

Pour avoir une séparation entre le créateur et le créé, il faut que le créateur soit personnel. Sinon, il ne peut pas y avoir de créateur. Une force créatrice tout au plus, mais cela est l'apanage de l'Unisme : la force créatrice ne peut exister sans le créé, puisque c'est ce qui la définit (la force créatrice crée).

A priori, le Dieu créateur ne peut être personnel - exister seul - sans créer, car sinon, de quoi est-il Dieu ? Mais s'il est défini par sa création, alors c'est qu'ils ne peuvent exister l'un sans l'autre, et qu'ils font partie du même cercle... la seule issue à cela est qu'un Dieu personnel doit être multipersonnel (tripersonnel, par exemple... au hasard). Un seul Dieu, plusieurs personnes différentes, qui peuvent se reconnaître mutuellement - ainsi Dieu peut être personnel sans avoir à créer, et ce qu'il crée est différent de lui (créé vs créateur).

Et c'est exactement le contraire qu'on retrouve dans le Judaïsme et dans l'Islam : c'est un être prétendument personnel, puisqu'il se définit par rapport à sa création, mais du coup ce n'est plus un Dieu, puisqu'il a besoin de créer pour devenir Dieu. En fait, dans ces deux religions, Dieu est Autre, mais il n'est pas personnel non plus : comment est-on une personne s'il n'y a pas d'autres personnes autour de soi pour faire la différence ? On ne peut interagir, sur le plan physique, spirituel ou émotionnel, avec quoi que ce soit.

Si bien que le Soufisme et la Kabbale (courants gnostiques) se sont largement popularisés, prônant qu'il faut trouver Dieu en soi (Monisme/Unisme). C'est le prix à payer pour rendre le Dieu de l'Islam et du Judaïsme, personnel.

13 juin 2010

Evolution, post-modernisme, et au-delà !

Nous sommes dans une ère postmoderne... mais qu'y aura-t-il après ?

Depuis l'idée originale de Darwin jusqu'aux dérives des ultra-darwinistes et leur délirante théorie des mêmes, l'Évolution s'est imposée comme fondement de toute réflexion qui se veut logique, dans le monde occidental. On ne peut plus rien imaginer qui ne soit vu au travers de la lentille de l'Évolution.

Tout y passe : la culture, la religion, et même la pensée ! On peut déconstruire à souhait ce qui s'est "naturellement" construit au cours de siècles, et en supposant (or c'est là qu'est l'erreur) que si on peut démontrer que B et A font nécessairement "BA", alors rien n'est fondamentalement vrai, plutôt "bêtement" logique : action, réaction... et quand rien n'est vrai, alors tout est vrai, et tout est (enfin) unifié.

C'est en tout cas ce que prétend Ken Wilberg, militant du Neopaganisme, dans son livre "A Theory of Everything" ("Une théorie de tout"), où il distingue 9 étapes de l'évolution de la pensée humaine (entendez par pensée : philosophie/vision du monde/religion).

1) L'Archaïque / Instinctif
2) L'Animisme magique (religions primitives)
3) Les Dieux de puissance/énergie (mythologies polythéistes)
4) L'Ordre Mythique (monothéisme)
5) L'Accomplissement Scientifique (rationalisme des Lumières)
6) Le "Moi Sensible" (Egalitarianisme Ecologique)
7) L'Intégratif (sorte de mysticisme initial, spiritualité de toutes choses)
8) L'Holisme Universel
9) L'Intégral / Holonique.

Nous verrions aujourd'hui dans le postmodernisme les prémices de l'étape 7, tandis que le Christianisme, comme tout autre Théisme, serait relégué à un passé révolu, bizarre vestige d'une pensée qui aurait oublié d'évoluer.

Seulement, outre les termes barbares et les trois dernières étapes dont les différences sont difficiles à percevoir (quoi que ce soit compréhensible puisqu'elle ne sont pas encore arrivées), Ken Wilberg est dans l'erreur : son échelle évolutionniste présente 8 visions du monde Monistes et une seule vision du monde Théiste. Or l'Unisme et le Deuxisme ne sont pas une suite logique, plutôt deux pôles opposés. Difficile alors d'y voir une évolution logique.

10 juin 2010

Le succès des nouvelles spiritualités (Partie 2)

(Partie 1)

- L'idéologie homo & pansexuelle du paganisme religieux. La pression des lobbys LGBT sur la scène politico-religieuse défend l'expression d'une notion non-dualiste du monde pour justifier le "3e sexe". Ils veulent se libérer de la Lutte des Sexes, d'où proviennent selon eux les concepts de bien et de mal, pour un aplanissement des différences dans un tout englobant. Tout comme "toutes les religions sont une", toutes les sexualités sont une.

- L'apport du nouveau libéralisme "chrétien", "progressiste". Le libéralisme élimine les fondements de la foi chrétienne mais garde le nom pour vendre son idée. En fait, il relève souvent du Gnosticisme (le savoir est caché, il faut être initié pour y avoir accès) et en particulier de l'Hermétisme.

- La déontologie commune entre humanisme religieux et paganisme. Les deux courants tentent d'interpréter le monde par le monde. Ce sont deux formes d'Unisme, qui rejettent le transcendant du Dieu créateur et la distinction créateur/créé. D'ailleurs, selon Mitchelle Silver, philosophe Juif libéral, ces nouvelles spiritualités ne sont en fait que des formes d'athéisme cachés sous des mots aux allures spirituels.

- La conversion notable vers la spiritualité. De nombreux modernes, humanistes, marxistes, romantiques, etc. se sont convertis à une forme de spiritualité. Par exemple, l'année dernière a été enfin publié le Livre Rouge de Carl Jung, qui révèle les tendances franchement occultes du fameux psychanalyste.

- L'idée séduisante d'une synthèse géopolitique. C'est l'idée de l'interfoi, de l'interreligieux : "Soyons tous amis", dans un discours unifiant. Ah, si seulement c'était aussi simple...

7 juin 2010

Le succès des nouvelles spiritualités (Partie 1)

Plusieurs facteurs contribuent à l'émergence des nouvelles spiritualités :

- La faim de spiritualité. La froideur scientifique du modernisme a "enlevé l'âme de la terre", niant toute dimension spirituelle de la vie terrestre. Mais les gens ont besoin de croire et d'espérer, alors ils retournent vers la spiritualité.

- La "Campagne de charme" envers les humanistes matérialistes. Après la déconstruction postmoderne, il faut retrouver un sens à la vie humaine, dans une structure qui met tout dans une sorte d'ordre évolutif (vision bouddhiste). Il faut pour cela : éliminer le Théisme et encourager l'intégration du romantisme spiritualiste (culture interne de l'occident) à la science séculaire (cosmologie extérieure). Ce sont deux visions de l'homme, l'une rationnelle, l'autre irrationnelle, mais qui s'accordent sur la place centrale de l'homme dans la résolution de l'avenir.

- Le salut de la raison par l'irrationalisme scientifique. Freud et Jung ont commencé la synthèse du Sécularisme et du Romantisme par l'élaboration de la psychanalyse. Ils ont donné des bases scientifiques au mysticisme romantique (c'est "l'inconscient collectif" de Jung). Grof, disciple de Jung, ira jusqu'à imaginer que le traumatisme de la naissance (séparation d'harmonie et d'unité avec la mère) est la source de tout malheur et explique la quête du bonheur. Ainsi il faudrait réunifier l'homme avec la mère nature pour résoudre le traumatisme.

- Un méta-récit commun : l'évolution scientifique et spirituelle. David Sloan Wilson, biologiste évolutionniste américain, étendra les principes évolutionnistes à toute science, jusqu'à en faire le dénominateur commun de toute pensée occidentale. C'est en partie pour cela que le crédo Évolutionniste est jalousement défendu aux USA (voir le film "Expelled" de Ben Steiner). Refusant la séparation l'émiettement du monde, la reconstruction néopaïenne se sert de l'évolution afin d'adopter une vision optimiste de l'avenir, mais va encore plus loin puisque la réalité ne permet pas d'être optimiste : une véritable eschatologie (espérance finale) voit le jour - bien que le concept même soit entièrement Biblique - par opposition au cycle éternel du paganisme traditionnel.

- Une alliance stratégique entre paganisme et écologie. Le paganisme défend la vision d'un monde immanent, c'est donc normal qu'il aille de pair avec l'écologie. La bouddhiste Mary Evelyn Tucker, spécialiste des religions et de l'environnement, a participé à la rédaction de la Charte de la Terre,et s'est vantée lors d'une conférence privée d'avoir réussi à faire inscrire des phrases spiritualistes naturalistes dans cette charte internationale - sous un tonnerre d'applaudissement.

- L'apport du féminisme radical. Il faut combattre cette idée de Dieu partiarche, pour le remplacer par l'idée de Mère nature. Se débarrasser du Dieu masculin pour lui substituer la Déesse Sophia. (Voir Caitlin Hewes, prêtresse païenne).

(Partie 2)

4 juin 2010

3 versets

Peter Jones, professeur de Nouveau Testament au Westimnster Seminary, a d'abord cru, comme beaucoup de gens, que le verset le plus pertinent de la Bible pour le monde, c'était celui-là :

Évangile selon Jean, chapitre 3, verset 16 :

Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle.

Puis il a changé d'avis, et s'est rabattu sur celui-ci :

1ère épître aux Corinthiens, chapitre 15, verset 45 :

C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.

Mais aujourd'hui il est convaincu que le verset suivant est le plus pertinent :

Épître aux Romains, chapitre 1, verset 25 :

Eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen!

Quoi qu'il en soit, il en est venu à la conclusion que quel que soit le verset le plus pertinent, si l'on combinait les trois, on arrive à avoir une théologie à peu près correcte...

1 juin 2010

Raison n°3 de ne pas croire à la résurrection

Il est scientifiquement impossible de revenir d’entre les morts. Oui, c’est pourquoi ils appellent ça un miracle. Est-ce vraiment impossible ?

Ce présupposé d’anti-supernaturalisme prend ses racines dans deux penseurs majeurs : David Hume (1711-1776) et Emmanuel Kant (1724-1804). Leur influence s’étend largement sur la question théologique. Par exemple, Bultmann, dans la plus pure tradition rationaliste, a dit « Il est impossible d’utiliser la lumière électrique et le sans-fil et de profiter des découvertes médicales et chirurgicales modernes, et de croire en même temps au monde des esprits et miracles du Nouveau Testament. Nous pouvons penser qu’il est possible de gérer cela dans notre propre vie, mais espérer que d’autres le fassent, c’est rendre la foi chrétienne incompréhensible et inacceptable pour le monde moderne ».

Cependant, Hume et Kant se sont retrouvé sévèrement critiqués pour leurs raisonnements circulaires et leur incohérence. Davis déclare « Je crois qu’il est sans risque de dire que la grande majorité des philosophes aujourd’hui, théistes ou non, partagent l’opinion que les arguments pertinents de Hume et de Kant sont sérieusement défaillants. Dans les quarante dernières années, des critiques plutôt dévastatrices des vues pertinentes de ces deux philosophes sont apparues ».

Néanmoins, on peut au moins dire ceci : si une personne vient à croire en l’existence de Dieu, alors son intervention au sein du monde qu’il a créé n’en est pas pour autant un acte de foi herculéen. En fait, il est quelque peu présomptueux pour quelque scientifique que ce soit (en dehors d’un théologien proclamé), après Einstein, de décréter sans équivoque ce qui est possible ou pas dans notre monde, duquel on ne sait que si peu de choses, en dehors d’un univers habité par Dieu.

Si on nie la résurrection, alors on doit au moins être suffisamment honnête pour admettre que ça n’est pas parce que les preuves historiques mènent à une meilleure suggestion, mais parce que notre propre présupposé anti-supernaturelle nous empêche de suivre les preuves jusqu’à leur conclusion finale et évidente.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).