27 novembre 2009

Au royaume des aveugles, mieux vaut être sourd

La fin justifie les moyens. C'est tout aussi bien ce qu'aurait pu me dire cette personne à l'autre bout du téléphone si je l'avais engagée abruptement sur le sujet honteux de sa technique de collecte de dons. Mais j'étais un peu énervé, et puis les gens qui téléphonent suivent un script, et ne sont pas nécessairement conscients de la portée des méthodes qu'ils emploient.

Un jour mon téléphone sonne. Je décroche. "Allo ? Vous êtes bien Mr Untel, etc... nous sommes une association qui élève des chiens d'aveugles". Je suis touché, j'ai un cœur pour les handicapés, et justement je cherchais un moyen d'aider, de m'engager. Puis la personne m'explique ce que fait son assoce exactement, et ça sonne comme quelqu'un qui lit un script sans imagination - mais qu'importe, je comprends que ce travail est fastidieux, et puis, c'est pour la bonne cause, alors je ne m'arrête pas à ça.

Je suis tout de même un peu surpris qu'on m'appelle chez moi. Alors je leur demande poliment comment ils ont eu mon numéro. Sur ce la personne s'énerve et me dit qu'ils ont le droit de contacter les gens chez eux selon la loi bidule machin truc... bon, bon... je laisse mon interlocuteur finir son script sans plus l'interrompre. En fait, on me dit - on ne me propose pas, on me dit - que je vais recevoir une lettre d'information dans ma boîte-au-lettre, à propos de l'assoce. Et puis c'est tout, au revoir, et voilà.

Quelques jours plus tard, en effet, je reçois une petite boîte qui contient une brochure, une enveloppe prépayée avec un formulaire de don, et une petite peluche en forme de chien, avec le nom de l'assoce dessus. Je connais bien ce genre de technique, les assoces caritatives envoient un truc chez les gens, et comme les gens ne se sentent pas le cœur de les jeter et que s'ils les gardent sans faire de dons ils culpabilisent, ils font un don. Déjà, je trouve ça un peu limite, mais soit. Les gens sont libres.

Je prends le temps de réfléchir. Plusieurs jours après, on me rappelle. Avez-vous reçu notre paquet ? Oui. Et là, vient l'éhontée manipulation : "Êtes-vous toujours disposé à faire un don?" - Ah, mais, je lui dis, je n'ai jamais accepté de faire un don, on ne m'a même pas demandé mon avis, en fait. "Ah, oui, mais vous savez, c'est difficile ces temps-cis pour les aveugles, et sans les chiens, bla bla bla". Enfin bref. Je leur signifie clairement que je ne ferai pas de don, et au revoir, et bonnes fêtes.

Et je trouve ça franchement dégueulasse qu'une association caritative se permette d'utiliser de telles techniques de manipulation par les émotions, qu'elles fassent appel à des méthodes coercitives (on ne m'a même pas demandé mon avis, il est implicite que c'est comme ça que je devrais faire, "si j'étais quelqu'un de bien", en gros... dommage, je suis chrétien, je ne suis pas quelqu'un de bien).

La fin ne justifie pas les moyens. La fin et les moyens, c'est la même chose.

24 novembre 2009

Un chrétien en hiver

Le froid est arrivé, plus ou moins rigoureux en fonction de l'endroit où vous vous trouvez.

Alors, il y a les mendiants. Ce matin, je suis passé devant trois mendiants sur le chemin de la fac. L'un d'entre eux avait deux chiens - ils étaient serrés contre lui. Les deux autres étaient assis ensemble et m'ont demandé un peu d'argent pour un café.

Je venais de prier pour que Dieu inspire mes pas, mes rencontres, mes actions et mes pensées sur le chemin de la fac. Or comme je n'avais pas pris le temps de déjeuner, j'avais quelques euros dans la main pour m'acheter un croissant ou un pain au chocolat.

Je ne leur ai rien donné, quand bien même je tenais ces quelques pièces dans ma main. Pourquoi ? Par égoïsme : cet argent était pour moi, pour mon petit-déjeuner. Mais aussi par incertitude - ou peut-être n'était-ce qu'une manière de rationaliser mon égoïsme - de l'utilisation réelle qui allait être faite de cet argent.

Mais tout ça m'a donné une idée. Évidemment - j'ai toujours de belles idées, et même si elles ne sont pas difficiles à mettre en pratique, cela demande un certain courage et une certaine organisation. Moi le premier, j'ai du mal à les mettre en pratique. Alors je m'en remets à Dieu.

Ingrédients : de l'eau chaude, un thermos, des gobelets en plastic, et du café soluble. Quand vous vous levez le matin, faites chauffer de l'eau. Mettez-là dans un thermos, et emportez-le avec vous. Si vous croisez un mendiant dans le froid, offrez-lui un café.

Ce n'est qu'une idée, mais le principe peut sûrement être adapté à d'autres situations : des bouteilles d'eau en été, par exemple.

19 novembre 2009

Evangéliser dans un monde postmoderne

J'ai déjà parler d'aborder la pensée postmoderne. Pour aller encore plus loin, il faudrait évangéliser des postmodernes. Et plutôt que de laisser ça aux charismatiques, un ami à moi propose une autre méthode, ouverte à tous.

Le fait est que les hommes cherchent Dieu. Ils le fuient aussi, paradoxalement. Alors ils cherchent quelque chose qui ressemble à Dieu, un rocher, une attache, quelque chose de solide, en quoi ils puissent avoir confiance et qui apporte un sens à leur vie. Après tout, n'est-ce pas ça aussi, la foi ?

Dans ce monde postmoderne où aucune attache n'est censée être plus solide ou meilleure qu'une autre, à nous de montrer que notre Dieu contredit cette règle. Les gens sont et seront toujours à la recherche de cela, peu importe leur philosophie.

Néanmoins, pour faire face à la défiance proclamée du postmodernisme contre toute toute vérité objective, nous pouvons leur offrir une expérience personnelle, une relation de confiance. Cela implique un fort engagement envers la personne, impossible de faire des discours sur la montagne.

Puisque les gens rejettent tout ce qu'ils n'ont pas expérimenté et vérifié, ressenti, personnellement, apportons-leur personnellement. Surtout dans la société française, très individualiste. Il faut valoriser l'individuel, et se défaire autant que possible du général, des discours de masse.

Je vous en dirai plus dès que mon ami aura avancé sa réflexion...

17 novembre 2009

Indice de Dieu n°2

La Logique

Les lois de la logique :

1) Loi d'identité : Un chose est ce qu'elle est. Autrement dit, A est A, et elle a les caractéristiques et la nature de A. Ex : Un chien est un chien, il a des caractéristiques et une nature canines.

2) Loi de non-contradiction : Une chose ne peut pas être elle-même et pas elle-même en même temps, de la même manière, et dans le même sens. Autrement dit, A n'est pas non-A. Ex : Il pleut, ou il ne pleut pas (au même endroit, au même moment, avec la même intensité, etc.).

3) Loi du milieu exclu : une affirmation est soit vraie, soit fausse. Ainsi, l'affirmation "une affirmation est soit vraie, soit fausse" est soit vraie, soit fausse.

Comment un chrétien explique-t-il les lois fondamentales de la logique ?

La vision biblique explique que Dieu est absolu et vérité. Donc, les lois fondamentales de la logique sont absolues et elles sont ainsi parce qu'elles reflètent la nature de Dieu. Dieu n'a pas créé les lois, elle reflètent la manière de penser de Dieu. Comme Dieu est éternel, les lois de la logique aussi.

Puisque l'homme est fait à l'image de Dieu, il est capable de découvrir ces lois. Il ne les invente pas. Ainsi, les chrétiens peuvent expliquer l'existence de ces lois de la logique en reconnaissant qu'elles proviennent de Dieu et que l'homme ne fait que les découvrir.

L'athée pourra dire que cette explication est bien simpliste, et bien pratique pour un croyant. Peut-être, mais au moins le chrétien peut expliquer l'existence de la logique.

Comment un athée explique-t-il les lois de la logique ?

- Si l'athée affirme que les lois de la logique sont des conventions (des conclusions mutuellement acceptées), alors les lois de la logique ne sont pas absolues puisqu'elles sont sujette au vote.

Or les lois de la logique ne dépendant pas des esprits des gens, puisque les gens sont différents. De plus, elles ne peuvent pas être fondées sur la pensée humaine, puisque la pensée humaine est souvent contradictoire (mais peut s'éclaircir grâce à ces lois extérieures).

- Si l'athée affirme que les lois de la logique sont déduites de l'observation de principes naturels, alors il confond l'esprit et l'univers. Nous découvrons les lois de la physique en observant et en analysant le comportement des choses autour de nous. Les lois de la logique ne sont pas le résultat de comportement observables.

Par exemple, on ne voit pas dans la nature quelque chose qui est à la fois soi-même, et pas soi-même. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut observer que ce qui est, pas ce qui n'est pas. Quelque chose qui n'est pas soi-même n'est pas observable. Donc nous ne découvrons pas les lois de la logique par observation, mais par la réflexion.

Les lois de la logique sont des réalités conceptuelles. Elle n'existent que dans nos esprits, et ne décrivent pas les comportements physiques des choses, puisque le comportement, c'est l'action, et les lois de la logique ne décrivent pas des actions, mais des vérités.

- Si l'athée fait appel à la méthode scientifique pour expliquer les lois de la logique, il utilise une argumentation circulaire, parce que la méthode scientifique est fondée sur la logique.

Conclusion :

Si la logique n'est pas absolue, alors aucun argument logique ne peut être fait pour ou contre l'existence de Dieu, ou de quoi que ce soit, d'ailleurs.

Pourtant, les athées utilisent la logique, pour argumenter de manière rationnelle. Ainsi, ils empruntent la vision Biblique des choses, tout en ayant une vision non-Biblique des choses. Ce qui, en soi, me semble illogique.

15 novembre 2009

Indice de Dieu n°1

Plusieurs indices mène à Dieu. En voici un.

L'ADN.

1) L'ADN est un code.

Code : Un code est un système de signes (noms, symboles, signaux...) qui, par convention, sert à représenter et à transmettre l'information entre un émetteur et un récepteur.

L'ADN est effectivement une information codée, contrairement à ce que prétendent, face à cet argument, la plupart des athées "renseignés". On pourra prétendre que l'information n'est pas réelle, mais elle l'est puisqu'elle a de réels effets. On pourra dire qu'un message en soi n'a pas de signification objective, mais alors il en va de même pour les résultats du message, qui eux sont pourtant considérés objectifs et spécifiques.

Le meilleur moyen de reconnaître un code, c'est qu'il représente autre chose que lui-même.

2) Tout code provient d'une entité pensante.

Tous les codes que nous connaissons proviennent d'entités pensantes. Il existe beaucoup de choses dans la nature que l'on peut qualifier de "code" et qui ne viennent pas d'entités pensantes : les flocons de neige, la gravité, les flux de magma... mais très peu de ces exemples ont un système d'encodage, et aucun ne contient un système de décodage, contrairement à l'ADN. Aussi il s'agit plus de transformation d'états plutôt que de transmission d'information, comme pour l'ADN.

3) Donc l'ADN vient d'une entité pensante.

Alors, évidemment, ça ne pointe pas directement vers Dieu, mais plutôt vers une entité pensante. On pourrait imaginer que ce sont les extra-terrestres, ou autre chose encore.

Pourtant ça nous dit quelque chose sur cette entité. Par exemple, le langage est un code, et comme tout code, c'est un processus du haut vers le bas : un désire, qui mène à une idée, qu'on exprime par des mots, qu'on divise en sons et en lettres quand on les écrit. Même chose, étapes différentes, pour tout processus de création : le désir de voler, l'idée d'un avion, les plans de construction... etc.

Donc c'est une entité pensante qui est personnelle et qui communique. Et cette entité communique dans l'optique de créer. On remarquera le parallèle avec le pouvoir créateur attribué à la parole du Dieu personnel décrit dans la Bible...

13 novembre 2009

Orgueil et Egoïsme

Orgueil => Egoïsme => Manque d'empathie/de sympathie => Manque de respect/tolérance.

Dans une salle de plusieurs milliers de personnes, un orateur demande au public de fermer les yeux. Puis il demande aux gens qui pensent avoir plus de bon sens que la personne à leur gauche ou à leur droite de lever la main. Enfin l'orateur demande au public d'ouvrir les yeux. Tout le monde a la main levée.

"Oh, moi, je ne suis pas orgueilleux", c'est ce qu'on se dit, mais on se voile la face. La majorité des gens sur terre le sont. Moi le premier. J'étais dans ce public, et j'ai levé la main, comme tout le monde. Orgueil.

Mais alors, si mon voisin n'a pas autant de bon sens que moi, c'est tant pis pour lui. Je ne vais pas dépenser mes ressources pour lui, mon temps, mon argent, mes efforts... Égoïsme.

Je vaux mieux que les autres, après tout, puisque j'ai plus de bon sens. Eux, ils sont bien gentils, mais on voit facilement qu'ils sont influencés par leur environnement, qu'ils prennent constamment de mauvaises décisions. Celui-là mange trop, celle-là ne peut pas s'empêcher de pleurer devant un film à l'eau de rose, celui-ci est accroc aux filles, celle-là se laisse manipuler par n'importe qui... Manque d'empathie, de sympathie.

Bien sûr, je ne leur dit pas, tout ça. Mais je le pense, je les juge, je les condamne, et je me dis que moi, je ne suis pas aussi bête que ça. Manque de respect/tolérance.

11 novembre 2009

En quoi le Christianisme serait-il mieux qu'une autre foi ?

Selon Tim Keller, la religion est souvent une mauvaise chose. Elle mène la plupart du temps à des divisions et à des guerres. Je suis d'accord avec lui. Mais comment l'expliquer ? En fait, ça se passe en plusieurs étapes, sur une pente glissante.

D'abord, la foi dit ce qui est bien et ce qui est mal, donc on essaye d'accomplir ce qui est bien et on ne peut pas s'empêcher de penser que par conséquent, on des quelqu'un de bien. Par opposition aux autres, qui ne sont pas des gens bien, ou pas aussi bien que soi. On acquiert donc un sens de supériorité. C'est ce même sens de supériorité qu'on retrouve chez les gens qui travaillent dur et se sentent supérieurs aux gens qu'ils considèrent fainéants, ou chez les gens qui ne croient pas en Dieu parce qu'ils pensent que c'est pour les faibles d'esprit et se croient eux-mêmes forts d'esprit, etc.

Ensuite, de ce sens de supériorité suit une séparation. On ne passe plus de temps avec les autres, qui ne sont pas aussi bien de nous. On préfère s'entourer de gens bien, comme nous, parce qu'on a les mêmes valeurs, et qu'on agit de la même manière. C'est naturel : un juif pratiquant ne va pas s'entourer d'antisémites, un activiste homo ne va pas s'entourer d'homophobes militants, etc.

Une fois qu'on est séparé, on en vient à caricaturer les autres. On ne les voit plus qu'en deux dimensions, parce qu'on ne les connaît plus. Ils ne sont plus qu'une façade, une image qu'on peut redessiner à loisir, par antagonisme.

Enfin vient l'oppression, d'abord passive, puis active. Ces gens-là ne pensent pas comme nous, ils n'agissent pas comme nous, alors qu'ils devraient. Donc on va plus ou moins inconsciemment exercer une pression sociale sur eux pour qu'ils changent, pour qu'ils se conforment à nos idées et à nos actes. Parce que nous, on a raison, et eux ils ont tort.

Supériorité, séparation, caricature, oppression passive, et oppression active. Vous remarquerez que ce n'est pas uniquement l'apanage des religions, c'est en fait le cercle vicieux de tout raisonnement qui comment par définir l'homme en fonction de ses actes. Ce qui, accessoirement, est un des principe de base de notre société.

Et c'est là que le christianisme diffère de toutes les autres religions, parce qu'il contient un présupposé d'humilité : l'homme est pêcheur, et en cela il ne vaut pas mieux qu'un autre. Pire encore : l'homme ne peut pas "mériter" d'être sauvé. C'est parce qu'on est sauvé qu'on fait de bonnes choses, pas pour être sauvé qu'on fait de bonnes choses.

Même l'Abbé Pierre ou Mère Térésa ne valaient pas mieux qu'Hitler ou Pol Pot. Bien sûr, l'Abbé Pierre et Mère Térésa ont probablement fait plus de bonnes choses qu'Hitler et Pol Pot, mais tous étaient irrémédiablement pêcheurs. La seule différence est que l'Abbé Pierre et Mère Térésa ont accepté Jésus dans leur vie, et toutes les bonnes actions effectuées l'ont été à travers la relation qu'ils ont eu avec lui.

C'est pourquoi, encore une fois, le christianisme n'est pas une religion. Le bien que les chrétiens manifestent, et qui est réclamé par Dieu, vient directement de Jésus. Et les chrétiens n'ont rien fait pour le mériter, c'est même plutôt le contraire.

9 novembre 2009

36 000 versions du christianisme

"Comment veux-tu que je fasse confiance à ce que me racontent les chrétiens, puisqu'eux-mêmes n'arrivent pas à se mettre d'accord !"

Vers la fin de son ministère, Jésus a prié pour que tous les croyants puissent être unis afin que le monde sache que Jésus était vraiment envoyé par Dieu (Évangile de Jean, chapitre 17). Je pense que nous sommes plus unis que nous en avons l'air, pourtant il y a bien des divisions, et cela nuit à notre témoignage. Mais pourquoi sommes-nous si divisés ?

2 éléments de réponse :

D'abord, les divisions au sein de l'Église ne mettent pas tant en évidence l'ambigüité de la Bible, sinon le péché au sein de l'Église. Je l'ai déjà dit, l'Église n'est pas un club de sainteté. La plupart des différences entre les églises sont le produit de l'orgueil, de l'arrogance, de l'avidité, et de la soif de pouvoir plutôt que des différences légitimes dans l'interprétation de la Bible. Les chrétiens sont des pécheurs, et si ça gène l'œuvre de Dieu, au moins on est sûr d'avoir notre place dans son Église.

Ensuite, toutes les églises ne considèrent pas la Bible de la même façon. Les Libéraux ne considèrent pas que c’est la « Parole de Dieu » de manière absolue. Elles se sentent libres de rejeter les aspects qui ne leurs plaisent pas ou avec lesquels elles sont en désaccord. Les Fondamentalistes, à l’autre extrême, ont tellement peur de tout ce qui est « libéral » qu’ils ont tendance à lire la Bible sans la replacer dans son contexte historique. Ils essaient de faire de la Bible un document notarié du 20e siècle.

Puis il y a les Catholiques qui voient la Bible comme une source d’autorité parmi d’autres – le Pape et la tradition de l’Église étant les deux autres. Les Orthodoxes voient les choses de la même manière, mais rejettent l’autorité du Pape. Et ensuite il y a les Évangéliques qui, comme les Fondamentalistes, considèrent que la Bible est la Parole de Dieu, mais qui pensent néanmoins qu’elle devrait être lue en prenant en compte son contexte historique.

Ces différences, clairement, ne sont pas le produit d’une ambigüité dans le texte Biblique même. C’est le résultat d’influences historiques et culturelles qui ont déteint sur la compréhension du statut de la Bible elle-même. Quant aux différences légitimes d'interprétation de certains textes de la Bible (sacrements, mariage des prêtres, etc.) elles ne concernent en rien le message central du christianisme, à savoir que Jésus est Dieu, mort pour les péchés des hommes et ressuscité pour être le Seigneur et Sauveur qui quiconque placera sa foi en lui.

Ce n’est pas la faute de la Bible si elle ne répond pas clairement à toutes les questions auxquelles nous aimerions qu’elle apporte des réponses.

7 novembre 2009

Religieusement Incorrect

"L'exclusivisme chrétien, c'est quelque chose, quand même. Ne pourrait-on pas être plus tolérant, et accepter qu'on adore tous le même Dieu, même si on lui donne des noms différents ? Je veux dire, après tout, les Juifs, les Chrétiens, les Musulmans... et même les autres religions, c'est juste une vision particulière, culturelle, du même Dieu, après tout."

C'est plus ou moins ce qu'on entend de nos jours. Récemment j'étais à une table avec une athée, Jelena, une catholique, Tatiana, et une musulmane, Zohra. L'athée nous fait remarquer : "Mais, c'est le même Dieu que vous adorez". Tatiana, la catholique et Zohra, la musulmane, acquiescent, tandis que je m'empresse de dire : "Non". Regard interrogatif de mes trois amies. Jelena, l'athée ajoute "Oui, enfin vous lui donnez un nom différent, mais bon...". Les deux autres confirment. Je persiste et signe : "Non".

Alors je m'explique : "Mettons que je te dise que Tatiana sort avec Jean, qui est un grand mec blond et qui adore les courses de voitures, et que Zohra te dise que Tatiana sort avec Paul, un petit mec brun qui adore les courses de voitures. Tu as beau te dire que dans les deux cas c'est un mec qui adore les courses de voiture, et que peut-être que l'un de nous deux a mal compris le nom, il n'en reste pas moins qu'il y a trop de différence entre un grand mec blond et un petit mec brun pour qu'on parle tous les deux de la même personne. L'un de nous deux se trompe, ou alors les deux se trompent, mais les deux ne peuvent pas parler de la même personne - ou alors ils n'ont aucune idée de qui est réellement cette personne".

Finalement, Tatiana et Zohra s'accordent à mon avis. Alors Jelena demande : "Mais en quoi vos dieux sont-ils différents ?". Je parle de la trinité. Personne ne comprend le concept - moi même j'ai du mal, c'est pour moi plus une notion de fait qu'une compréhension de la chose. Néanmoins, si Jésus est Dieu, Dieu ne peut pas être unique dans le sens où le décrit dans le Coran, et ça c'est très clair.

Pour ceux qui veulent chercher un peu plus loin :

Après avoir réfléchi à tout ça, j'ai effectué quelques recherches, et voici la confirmation de ce que je disais, c'est-à-dire que la vision Chrétienne de Dieu est incompatible avec la vision Coranique de Dieu :

Évangile de Jean, chapitre 10, verset 30. Jésus dit: "Moi et [Dieu] le Père nous sommes un." Les Juifs qui entendent ça reproche à Jésus de se prendre pour Dieu, et il ne les contredit pas.

Évangile de Jean, chapitre 8, verset 58. Jésus dit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis." L'expression "Je suis" est couramment utilisée dans l'Ancien Testament, par Dieu, pour se décrire. Et puis même sans ça, pour déclarer exister avant Abraham, il faudrait être vieux de plusieurs millénaires.

Dans Apocalypse, un ange indique à l'apôtre Jean de n'adorer que Dieu (Apocalypse chapitre 19, verset 10). Plusieurs fois dans la Bible, Jésus est adoré ( Évangile de Matthieu, chapitre 2, verset 11; chapitre 14, verset 33; chapitre 28, verset 9 et 17; Évangile de Luc chapitre 24, verset 52; Évangile de Jean, chapitre 9, verset 38). Il n'empêche jamais les gens de l'adorer. Si Jésus n'était pas Dieu, Il aurait dit au peuple de ne pas l'adorer, tout comme l'ange dans l'Apocalypse l'avait fait. Il y a plusieurs autres passages et versets dans la Bible chrétienne qui proclament la divinité de Jésus.

Passons maintenant au Coran :

Sourate 4, verset 48 : "Allah ne pardonne point qu'on lui associe d'autres divinités, mais Il pardonne à qui Il veut les autres péchés".

Sourate 4, verset 137 : "Ceux qui (...) renient leur foi (...) Allah ne leur pardonnera jamais".

Sourate 47, verset 34 : "Ceux qui ne croient pas [en Allah] puis détournent les autres de la Voie de Dieu (...), jamais le Seigneur ne leur accordera Son pardon".

Dans le Coran, Jésus n'est qu'un homme. Un homme presque parfait, le deuxième prophète le plus important (après Mahomet), mais un homme quand même. Pas l'égal de Dieu.

Quiconque croit que Jésus est Dieu ne serait jamais pardonné par Allah, s'il existe, tout comme quiconque ne croit pas que Jésus est Dieu ne serait jamais réconcilié avec le Dieu décrit dans la Bible, s'il existe.