28 novembre 2010

Le Sixième Commandement

Tu ne tueras point. (Ex 20:13)

Ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que le mot "tuer", ici, fait référence au meurtre volontaire en temps de paix. Cela ne concerne donc ni le fait de tuer en temps de guerre, ni aux actes de légitime défense (même si ce dernier est un concept relativement récent).

Bah, eh, facile ! Je n'ai jamais tué personne ! Ouf, il y en a au moins un que j'ai réussi à tenir...

Sauf que Jésus a dit que quand on insultait quelqu'un d'autre, c'était comme de le tuer dans son coeur (Mat 5:21-22).

Alors dans ce cas je suis l'auteur d'un véritable génocide. Je ne me souviens même plus du nombre de fois où j'ai insulté des gens. Je ne vaux pas mieux que Hitler ou Pol Pot.

Bon, j'exagère peut-être un peu... le but est surtout de voir que ce qui importe vraiment, ce n'est pas l'acte en lui-même (tuer ou insulter), mais l'attitude (la haine, l'intolérance, le manque de respect... le pêché). Et l'acte n'est qu'une conséquence de l'attitude, donc tout acte destructeur, quelle que soit sa gravité, révèle une attitude qui n'est pas différente pour le tueur ou le diffamateur. Aussi elle est condamnée par la loi de Dieu de la même manière.

Je plaide coupable. Je suis un meurtrier aux yeux de Dieu.

25 novembre 2010

Le Cinquième Commandement

Honore ton père et ta mère (Ex 20:12)

T'es-tu toujours comporté envers tes parents d'une manière honorable ? Leurs as-tu jamais menti ? As-tu jamais essayé de les manipuler ? Les as-tu jamais insultés, en face ou dans leur dos ? Les as-tu jamais méprisé ?

Moi oui. Je plaide coupable. Pour chaque question, je réponds oui. Aux yeux de Dieu, je suis un fils indigne.

Dieu veut qu'on honore son père et sa mère. Pourquoi ? Peut-être parce que quand on naît, on est innocent de tout crime, mais aussi de tout mérite. On ne mérite rien. Et pourtant nos parents nous nourrissent, nous vêtissent, nous élèvent avec plus ou moins d'amour... ils ne sont pas parfaits, loin de là. Certains même sont horribles.

Mais peu importe qui ils sont ou la manière dont ils se comportent : Dieu nous commande de traiter nos prochains avec amour, compassion, justice, et respect. Et nos parents ne font pas exception à la règle. Mais comme on les connaît plus et mieux que toutes les autres personnes de notre vie, qu'ils ne peuvent pas nous cacher grand-chose, c'est parfois plus difficile de les aimer, de les supporter... et malgré tout on leur doit la vie, alors c'est peut-être pour tout ça qu'ils méritent un commandement particulier.

22 novembre 2010

Le Quatrième Commandement

Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. (Ex 20:8)

As-tu toujours eu un rythme de vie sain et équilibré ? Prends-tu des temps de repos physique et de recueil spirituel, réguliers, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année ? Et dans ce temps de contemplation, remercies-tu Dieu de tout ce qu'il t'accorde ?

L'être humain a besoin de se ressourcer régulièrement, et Dieu a établi qu'un jour de la semaine devrait lui être particulièrement dédié - mais pas uniquement pour lui, il s'agit aussi d'accorder un temps de pause pour prendre du recul et se régénérer. Bien sûr, le commandement ne s'arrête pas là, et le repos physique comme le repos spirituel, doit faire partie intégrante de la vie.

Personnellement, j'ai un sommeil très régulier. La plupart du temps. Et parfois j'enchaine des temps de sommeil complètement chaotiques. Surtout en périodes d'examen. Le stress prend le dessus, et je ne pense plus à Dieu, j'oublie de contempler tout ce qu'il a créé, tout ce qu'il m'a donné et dont je profite, j'oublie de regarder les choses du bon côté et de remercier Dieu pour ça. Et comme ma relation avec Dieu conditionne tout le reste, je deviens vite ingrat envers tout le monde.

Enfin bref, je plaide coupable. Aux yeux de Dieu, je suis un ingrat.

19 novembre 2010

Le Troisième Commandement

Tu ne prendras pas mon nom en vain (Ex 20:7)

C'est la traduction qui rend compte du commandement de la manière la plus juste, mais si on ne se soucie pas de l'économie de place, on pourrait le traduire par : "Tu n'associeras pas mon nom à des choses qui ne lui correspondent pas".

As-tu déjà utilisé le nom de Dieu comme un gros mot ? As-tu déjà dit du mal de Dieu ?

Dieu est saint, et son nom symbolise cette sainteté. Si tu utilises son nom pour exprimer quelque que chose de mal, c'est comme si tu trainais une fillette de 5 ans dans la boue.

C'est peut-être un peu extrême, comme comparaison ? Pourtant, imaginez qu'à chaque fois que vous voulez exprimer de la frustration, de la colère, de la haine, bref, des émotions très négatives, vous utilisiez le nom de votre père... Ce serait vraiment très peu flatteur, surtout si c'est quelqu'un de bien. Et imaginez que tout le monde utilise le nom de votre père pour ça. C'est comme cela que c'est ressenti par Jésus, et par les chrétiens - mais ça ne veut pas dire que je cherche à contrôler les jurons de tout le monde, simplement j'aimerais vous sensibiliser.

D'ailleurs, prendre le nom de Dieu en vain, ça ne se limite pas à ça : on peut dire la même chose de tous ceux qui prétendent faire des choses en son nom, des choses contraires à tout ce qu'il prône.

Quoi qu'il en soit, je plaide coupable. Je suis un diffamateur aux yeux de Dieu. J'ai pendant longtemps juré par son nom, et je l'ai trainé dans la boue à tort et sans même avoir pris la peine de chercher à le connaître.

16 novembre 2010

Le Second Commandement

Tu ne te feras pas d'idole (Ex 20:4)

Qui est Dieu pour toi ? Est-il simplement une force positive qui flotte dans l'univers ? Un dieu d'amour et de compassion qui ne condamnerait jamais personne à aller en Enfer ?

Si c'est le cas, alors effectivement ce dieu n'enverra jamais personne en Enfer parce que ce dieu n'existe pas. Et si quelque chose d'autre a pris la place de Dieu dans ta vie, une chose en laquelle tu places ta confiance et ton espérance pour l'avenir, alors c'est encore une fois ta version d'un dieu, qui n'existe pas.

Es-tu prêt à remettre en question ta vision de Dieu ?

Tu peux appeler ça "croyance personnelle", mais en fait tu t'es fait une image de Dieu qui te convient, qui te réconforte, que tu comprends... tu t'es fait une idole. Si Dieu existe tel que le décrit la Bible, il est plus grand que ça.

Je plaide coupable. Aux yeux de Dieu, je suis un idolâtre.

Si Dieu existe, il est plus grand que ce que je peux imaginer. Sans cesse, dans ma relation avec lui, je suis obligé de me remettre en question et de remettre en question l'image que j'ai de lui. Je vais d'idole en idole, et chaque fois il me ramène à lui. Il m'incite à être humble et à ne pas essayer de le faire rentrer dans des boites, mais la tentation est forte, la tendance est naturelle... et il m'appelle ensuite à faire la même chose avec les êtres humains.

13 novembre 2010

Le Premier Commandement

Tu n'auras pas d'autre Dieu devant moi. (Ex 20:3).

Ce premier commandement est exprimé en d'autres termes à plusieurs endroits :

Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. - Dieu dans l'Ancien Testament (Dt 6:5).

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. - Jésus dans le Nouveau Testament (Mc 12:30, Mt 22:37, Lc 10:27).

La question est donc : as-tu toujours fait passer Dieu avant tout le reste, dans ta vie ?

Si ce n'est pas le cas, alors, tu n'as pas respecté le premier commandement.

Personnellement, je plaide coupable. Je suis infidèle à Dieu. Même après ma conversion, après avoir décidé que la vérité était plus importante que le confort et que ça valait le coup de rechercher Dieu parce que j'avais tout à gagner et rien à perdre... même après tout ça, j'ai encore du mal, jour après jour, à faire à Dieu la place qui lui revient dans ma vie.

10 novembre 2010

Dieu a un plan génial pour ta vie !

Ceci n'est pas un message de pub.

Du 14 au 17 Avril va se tenir le Congrès du GBU, événement dont ceux qui peuvent voir mon profil sur Facebook savent que j'attends ça avec grande impatience. Le thème cette fois sera "S'émerveiller du plan de Dieu". Alors, ce n'est pas une critique, mais ça me fait penser à quelque chose. Voilà ce que ça m'évoque :

"Si tu consacres ta vie à Dieu, tu vas avoir une vie formidable, tu ressentiras une paix et une joie comme jamais avant dans toute ta vie. Tu connaîtras enfin le Seigneur ton créateur, et il t'apportera le vrai bonheur."

C'est ça que vous dites aux gens qui ne connaissent pas Dieu ? Parce que, c'est ça, après tout, le message biblique, non ?

Pensez au criminel crucifié aux côtés de Jésus, et qui lui remettra sa vie. Iriez-vous lui dire que Dieu a un plan génial pour sa vie ? "Tu vas voir, c'est super, tu vas mourir crucifié dans quelques heures, tu vas connaître le vrai bonheur".

Cas inverse : si on tombe face à quelqu'un qui est heureux - et ça existe, des gens tout-à-fait heureux et satisfaits de leur vie sans Dieu, il y a plein de gens comme ça - on risque de se retrouver à souhaiter qu'il leur arrive un malheur pour qu'ils aient besoin de Dieu.

C'est ça, le message chrétien ? "Tu es peut-être heureux, mais quand les choses iront mal, tu feras moins le malin" ?.

Quelque chose ne va pas. Si le message ne peut pas être adressé à tout le monde, alors ce n'est pas le bon message. D'ailleurs Jésus promet à ses disciples qu'ils seraient persécutés, comme lui le fut (à propos, êtes-vous persécutés ? Et sinon, alors, êtes-vous sûrs d'annoncer le bon message ? Ce n'est qu'une réflexion...).

Bon, et qu'en disait Jésus ?

Jésus parlait de l'Enfer - plus que toute autre prophète dans l'Ancien Testament.

On critique la méthode "Si tu ne crois pas en Dieu, tu vas brûler en Enfer !" (elle peut être très intimidante quand on brandit une grosse bible commentée au-dessus de la tête de l'interlocuteur...). Mais elle a le mérite d'être biblique - dans le fond tout du moins. Bien sûr, la forme est à revoir, afin de ne pas chercher à susciter la peur, mais simplement de s'adresser à la conscience de l'interlocuteur.

Parce que la question que Dieu nous posera à chacun, au final, ce n'est pas "Es-tu heureux ?", mais "Es-tu juste ?".

A suivre : une série sur la manière de mettre en œuvre une réflexion destinée à éveiller notre génération aux enjeux annoncés par Jésus, brève revue des 10 commandements (rare vestige biblique encore plus ou moins présent dans les esprits).

7 novembre 2010

J.R. Tolkien vs C.S. Lewis

Tolkien et Lewis étaient amis, et tous deux s'accordaient sur le pragmatisme du style merveilleux pour représenter de manière visible l'invisible qui existe dans notre monde, mais leurs idées sur la manière d'évangéliser par leurs écrits (les "romans christiques") étaient très différentes.

Tolkien pensait que les éléments du message de Jésus-Christ devaient être repris sans chercher à reformuler l'histoire Biblique. Ainsi, dans Le Seigneur des Anneaux, chaque personnage principal exprime une facette de Jésus, des hommes, ou de Satan, et l'histoire comporte des thèmes clairement inspirés de l'histoire Biblique.

Il y a un grand méchant qui a créé un anneau de pouvoir pour soumettre les êtres vivants à sa volonté maléfique, mais il est vaincu et perd l'anneau. Seulement son existence dépend de l'anneau, tant elle y est liée, ainsi il survit, bien qu'affaibli. Les hommes sont tentés d'utiliser l'anneau pour vaincre le mal, mais l'anneau n'a qu'un seul maître, et son pouvoir corrompt le cœur de l'homme, qui finit par n'être qu'un esclave du grand méchant. Jusqu'à ce qu'une créature des plus faibles prenne sur lui de porter l'anneau, source de tout le mal, et d'être progressivement corrompu par son pouvoir, afin de faire ce qu'aucun autre ne peut faire : l'amener là où il a été forgé et le détruire.

Sauron est une expression de Satan, et l'anneau, du pêché. On voit aussi des facettes de Satan dans tous les monstres. Frodon représente Jésus qui prend sur lui le pêché, alors qu'il est innocent, et porte le fardeau tout du long. Aragorn représente Jésus, le roi qui revient pour réclamer et établir son Royaume. Sam Gamegie est le consolateur qui aide Frodon dans sa tâche et ne le quitte jamais – il incarne l'Esprit Saint. Gandalf le Gris est à la fois une représentation de Dieu le Père (sage et mentor) et de Jésus qui meurt, descend en Enfer (chute dans la mine de la Moria), vainc la mort (le Balrog), ressuscite et a un corps transformé (il est devenu Gandalf le Blanc).

Tolkien a puisé dans la mythologie pré-chrétienne et l'a réinventée. Les mythes anglo-saxons pré-chrétiens annonçaient qu'à la fin des temps, le bien et le mal s'affronterait, mais que le mal gagnerait. De là naissait l'idée de noblesse dans le combat d'autant plus juste que c'était une cause perdue. C'est pour ça que les anglo-saxons furent fasciné par l'histoire de Jésus qui se sacrifie et semble perdre devant Satan. Mais là où la mythologie était pessimiste et défaitiste, la Bible est optimiste, et Tolkien a su garder l'esprit de tristesse de l'une tout en y intégrant l'esprit victorieux de l'autre.

Lewis était d'un autre avis. Pour lui, il fallait être clair, et reproduire ce qu'il estimait être la meilleure histoire au monde le plus fidèlement possible. C'est pourquoi dans Le Monde de Narnia, Azlan est clairement identifié à Jésus, et la Reine des Glaces à Satan.

Si je dois reconnaître que le style de Tolkien me plaît plus que celui de Lewis, c'est pourtant en voyant Le Monde de Narnia pour la deuxième fois (et cette fois-ci sachant que c'était une œuvre d'évangélisation) que j'ai réalisé ce que la foi chrétienne avait à m'offrir. Je ne dis pas que Le Seigneur des Anneaux ne m'aurait pas permis la même chose, mais simplement que les deux fonctionnent.

Enfin, un troisième auteur m'intrigue. Il est difficile de trouver des commentaires sur sa théologie ou sur sa philosophie de l'écriture. Révérend Dodgson, bien que vous le connaissiez sous un autre nom, est l'auteur d'une représentation de Dieu des plus pertinente pour notre génération, à mon avis. Il s'agit de l'Épée Vorpale.

C'est une épée, qui semble être un objet inanimé, mais on dit qu'elle a une volonté propre. Avant son grand combat contre le dragonesque Jabberwocky, Alice, qui ne sait pas se battre, se voit conseiller de « simplement s'accrocher à l'épée », parce que c'est l'épée qui fera le reste. Enfin, quand le Jabberwocky avance sur Alice, il dit « Ah, mon éternel ennemi ». Croyant qu'il lui parle, Alice se défend : elle vient à peine de le rencontrer. Et la réponse du Jabberwocky est des plus intéressantes : « Silence, simple serviteur ! Je m'adressais à la Vorpale ».

4 novembre 2010

Si Dieu est bon et tout-puissant, pourquoi le mal ?

J'ai déjà indiqué quelques pistes de réflexion ici et . Récemment j'ai eu l'occasion de me retrouver devant la question, et par la suite j'ai trouvé d'autres pistes de réflexion. En voici le résumé.

Tout d'abord une distinction : à qui s'adresse-t-on ? Si c'est un jeune prétentieux en première année de philo qui vous demande « Si Dieu est omnipotent et bienfaisant, comment résous-tu le problème de Théodicée ? », alors une réplique intellectuelle sera plus indiquée, et on pourra faire preuve d'audace.

Si, comme ça m'est arrivé, c'est une personne qui fait référence à une tragédie personnelle ou familiale, autrement dit s'il y a une composante émotionnelle à la question, alors c'est différent. Une réplique intellectuelle, aussi valide qu'elle soit, ne signifiera pas grand-chose face à la souffrance de cette personne.

Quoi qu'il en soit la réponse est la même (Jésus) mais c'est l'angle pour l'aborder qui sera différent.

Réponse intellectuelle :

La Bible dit effectivement que Dieu est bon et tout-puissant. Ce que tu me demandes, si je comprends bien, c'est pourquoi Dieu ne rend pas justice sur terre.

Tu penses qu'il y a des choses qui ne devraient pas arriver, et tu ne vois pas pourquoi un Dieu bon et juste les laisserait arriver s'il a le pouvoir de les en empêcher.

Et il y a une réponse, mais elle n'aurait aucun sens maintenant parce que tu ne formules pas la question comme il faut. Et tu ne formules pas la question comme il faut parce que tu ne comprends pas de quoi il retourne.

La bonne question, c'est : Si Dieu est parfaitement bon, juste, et tout-puissant, pourquoi ne me punit-il pas pour toutes les fois où j'ai fait du mal dans ma vie ?

Parce que tant que tu ne formules pas la question comme ça, tu penses que le mal c'est quelque chose qui existe, là dehors, quelque part. Et tu penses que tu n'en fais pas partie. Tu te dis qu'il y a un problème dans le monde, mais tu ne réalises pas que ce problème, c'est toi et moi.

As-tu déjà menti ? As-tu déjà insulté quelqu'un ? T'es-tu déjà comporté de manière égoïste ? As-tu déjà triché ? As-tu déjà trompé ? Moi, oui. Considères-tu que quoi que ce soit dans cette liste soit un comportement constructif ? En d'autres termes, crois-tu que ce soit bien ?

Et même si tu penses que dans l'ensemble, tu ne fais rien d'extraordinairement mal... le monde est un bateau qui coule: il y a ceux qui trouent la coque, ceux qui vaquent à leurs occupation sans se préoccuper de la situation, et ceux qui essayent de contrer l'action des premiers (les empêcher de trouer la coque, réparer la coque, récupérer ceux qui se noient). Sur un bateau qui coule, il n'y a pas de neutralité : ceux qui n'aident pas le bateau à flotter l'aident à couler, par le fait qu'ils ne prennent pas leurs responsabilités face à la situation.

Pourquoi un Dieu bon et tout-puissant devrait nous laisser vivre ? Pourquoi ne devrait-il pas nous supprimer de la surface de la terre ? Faire le bien, c'est normal, mais faire le mal, c'est inexcusable. On le sait, on le sens. Même si on essaye toujours de se justifier, afin de ne pas avoir à assumer ses responsabilités.

Maintenant, tu es prêt à entendre la réponse : C'est parce qu'il t'offre le pardon en prenant sur lui la punition pour tout le mal que tu as pu faire. Il te laisse vivre ta vie librement même si tu agis jour et nuit contre lui, rien que parce qu'il t'aime et qu'il veut que tu te réconcilies avec lui.

Alors la vraie question c'est: vas-tu accepter son offre de pardon et de réconciliation ?

Réponse émotionnelle :

Je ne sais pas pourquoi, dans ton cas particulier, Dieu permet que ça arrive.

Tu souffres, et c'est injuste. Et Dieu peut comprendre ça, parce que lui aussi il a souffert de manière injuste. Il a vécu une vie humaine, il a été condamné pour des crimes qu'il n'avait pas commis, et il est mort d'une des pires manières qui soit.

Tu souffres, et c'est injuste, et tu peux le dire à Dieu. Tu peux lui demander pourquoi, tu peux être en colère. Il a souffert injustement, justement pour que tu puisses lui parler, le connaître. Ce n'est pas juste une belle idée ou un Grand Barbu là-haut dans les nuages, c'est un Dieu qui est là avec toi à chaque instant, qui sait que tu souffres, et il veut te dire que tu n'es pas tout seul.

C'est un Dieu qui te console, qui t'aide à supporter la souffrance, et même à guérir par la suite, à te fortifier, à braver la souffrance pour aider d'autres à moins souffrir. Parce que la pire souffrance qui soit, c'est la souffrance solitaire.

1 novembre 2010

Concepts clés

Je sais que beaucoup d'entre vous ne prennent pas toujours le temps de lire mes articles en entier, tout en se disant "Ah oui celui-là a l'air intéressant, il faudra que je le lise plus tard". Afin de vous faciliter les choses, voici un bref résumé des concepts que j'ai présenté sur mon blog et auxquels je fais référence.

1. La Postmodernité: C'est, comme Internet, difficile à définir. C'est ce qui vient après l'époque moderne, quand la Raison et la Science étaient censées en finir avec la Religion et la Superstition. Aujourd'hui, l'individualisme a occasionné tant de solitude et de conflits que l'on recherche surtout l'unité et la paix, en rejetant tout ce qui peut créer des divisions. Mais le ressenti personnel reste très important: on essaye de se débarrasser des méfaits de l'individualisme tout en restant individualiste. Donc pas de vérité absolue et pas de "méta-récit" commun, c'est-à-dire pas d'histoire globale de l'humanité dans laquelle chaque personne peut se retrouver. Au contraire on valorise l'histoire de chacun : cela évite les débats (et la réflexion), tout est personnel, subjectif.

2. La Religion: Système de croyances qui dit qu'on peut, par ses propres efforts, arriver au salut ou le mériter. Le Salut, c'est, en gros, la libération du cycle de la souffrance qui nous est infligée et qu'on inflige. Efforts personnels, donc sens de supériorité, et ça finit en justification de l'oppression et de la violence envers ceux qui ne font pas les mêmes efforts. Parce que ceux qui font les efforts sont les gentils et les autres sont les méchants. Bien que les hommes aient fini par en transformer le message pour en faire une religion, le christianisme, à l'origine, n'est pas une religion (et c'est de ce christianisme originel que je parle sur ce blog, c'est celui que je défends).

4 courants liées à religion dont je parle souvent :

- l'Athéisme: c'est le fait de nier l'existence d'un Dieu personnel, et non pas le fait de ne pas avoir quelque chose dans sa vie qui occupe la place d'un Dieu (voir Foi, plus bas).

- L'Agnosticisme: Il ne s'agit pas de douter de l'existence de Dieu, ce que tout le monde fait en réalité, même les croyants (ils doutent mais ils ont la foi). Il s'agit d'affirmer qu'on ne peut pas savoir si Dieu existe, ou qu'on ne peut pas le connaître.

- Le Néo-paganisme: Spiritualité de notre-mère-la-terre remise au goût du jour, surfant sur la vague de l'écologie et de l'astrologie.

- Le Gnosticisme: Spiritualité qui dit que le salut s'obtient par la connaissance, que cette connaissance est cachée, et donc qu'il faut être initié, afin de la rechercher en soi, où se trouve le lien avec le divin.

3. La Foi: Avoir foi en Dieu, ça ne se limite pas à croire en son existence. Il s'agit d'avoir confiance en lui et d'espérer que cette confiance nous permettra de nous épanouir dans cette vie et celle d'après. Tout le monde a la foi en quelque chose, et cette chose occupe la place de Dieu dans leur vie: soi-même, sa carrière, son partenaire, le sexe, le sport, l'aventure, ses enfants... Même si l'on réduit la foi à un simple postulat, tout le monde a la foi : tout le monde commence par croire en quelque chose qu'il ne peut pas prouver; la fiabilité de sa raison, de ses sens, des lois de la physique, etc.

4. Les Évangéliques: Chrétiens qui cherchent un équilibre entre raison, tradition, et expérience, dans le rapport à Dieu; et qui cherchent à être fidèles au christianisme originel (avant que religion et gouvernement ne se mêlent et ne se pervertissent l'un l'autre). Très actifs dans la diffusion du message Biblique, moins dogmatiques, ils permettent plus de libertés, malheureusement aussi plus de dérives, mais également plus d'authenticité dans la foi en Dieu (il y a très peu d'évangéliques qui croient en Dieu uniquement par tradition). Ne pas confondre évangélique et évangéliste (personne dont la profession est d'évangéliser).

5. Unisme et Deuxisme: Toutes les religions considèrent que tout est un, Dieu et la création sont confondus, et nous faisons partie de ce grand tout. Ce sont des "Unismes". La Bible est la seule à promouvoir une vision où il y a deux choses séparées : le Créateur et le Créé. C'est le seul Deuxisme. De ce point de vue-là, toutes les religions se trompent en encourageant les gens à chercher le Créateur parmi le Créé, autrement dit chercher un Dieu dans les éléments de l'univers (la nature, le Soleil, les animaux), alors que Dieu a créé tout ça. C'est comme si on disait de chercher l'auteur dans son livre.