2 février 2010

Preuves et questions ouvertes : l'Evolution

Un petit mea culpa pour les gens concernés qui ont cherché depuis longtemps à m'expliquer la différence entre l'usage courant du mot théorie et l'usage scientifique de ce même mot... ça y est, j'ai compris. Il faut me dire les choses clairement et m'expliquer longtemps mais je finis par comprendre.

L'Evolution est, selon le consensus scientifique actuel, le processus responsable de la diversité biologique, par des variations génétiques héréditaires. Elle repose sur plusieurs principes plus ou moins polémiques comme le gradualisme (des mircoévolutions infimes et graduelles), la spéciation (apparition de nouvelles espèces à partir d'anciennes), la sélection naturelle (la loi du plus adapté), la complexification des formes de vie, et le hasard.

La Théorie de l'Evolution n'est pas une théorie au sens courant du terme. Ce n'est pas juste une hypothèse, une supposition. Dans le jargon scientifique, le terme "théorie" fait référence un cortège d'hypothèses éprouvées (par des observations, des questions, des hypothèses, des prédictions, des tests...).

Néanmoins, la science ne s'occupe que du comment (le réel, la véracité scientifique) et pas du pourquoi (le vrai, la vérité métaphysique). Que la Théorie de l'Evolution soit vérifiée ou pas, on ne peut en déduire aucune forme de conclusion sur le plan philosophique ou métaphysique sans sortir du précarré de la science et entrer dans celui de la religion, en y apportant ses propres croyances, valeurs, et idéaux, qui n'ont rien à voir avec la science.

Quelques remarques :

- On nous répète qu'il n'y à que 0,1% (ou que sais-je)de différence entre l'ADN humain et celui du chimpanzé. Mais il faut savoir que 95% de l'ADN n'a (a priori) aucune influence sur notre développement. Donc si on remet ça à l'échelle de ce qu'on appelle les gènes codant (ceux qui agissent réellement), il y a en fait une différence de 6%. Et quand on sait que la plus petite modification dans un seul gène peu faire d'un embryon viable un mort-né, on comprend que 6%, c'est énorme.

- Le gradualisme reste polémique. Certains penchent pour une évolution par mutations brusques, par "sauts", si vous voulez.

- Quelle est la part de la sélection et du hasard dans l'Évolution ? Puisque 95% des gènes ne codent pas, ils n'entrent pas dans le jeu de la sélection naturelle et ne sont pas soumis aux contraintes de l'adaptation. Pourtant ces gènes peuvent muter aléatoirement et produire de nouvelles caractéristiques chez les êtres vivants.

- Le problème de la "complexité irréductible" (question de la formation de l'oeil), souvent mis en avant par les créationnistes, n'a pas de valeur prédictive. Il ne suffit pas de dire "la science ne peut pas expliquer ça, donc c'est l'oeuvre de Dieu". En fait, l'émergence de la complexité est explicable par le gradualisme (même s'il fait débat).

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