30 décembre 2010

Dieu n'est pas là

Si Dieu existe, alors pourquoi est-il si absent de notre monde ?

L'absence de Dieu est une des questions principales de l'athéisme. Car l'athéisme, loin de fermer la porte à Dieu, relance le débat. Dieu est mort ? L'idée que certains s'en faisaient, peut-être, mais après tout, affirmer que Dieu existe ou qu'il est mort n'est pas un argument, c'est un avis, une opinion au sein d'un grand débat. Et plus on l'affirme, plus on s'interroge.

Et pourtant, je suis presque d'accord. Dieu est invisible. C'est indiscutable, la Bible elle-même l'affirme à plusieurs endroits. Il est voilé. D'un autre côté, il s'est dévoilé, révélé, et se rend manifeste dans l'univers et dans nos vies à travers Jésus, la Bible, la conscience, la raison, l'intuition, l'expérience, et de nombreuses choses encore. C'est le paradoxe entre la liberté de l'homme et la toute-puissance de Dieu : il ne faut pas chercher à le résoudre, la vie est plus complexe que blanc ou noir.

L'absence de Dieu... ? Mais si ce monde tel qu'il est reflète l'absence de Dieu, à quoi donc ressemblerait sa présence ?

D'après la Bible, personne ne peut voir Dieu et vivre - donc si vous voulez voir Dieu, préparez-vous à mourir. C'est aussi pour ça que Dieu se dissimule en partie : sa présence, c'est aussi sa vérité et son jugement, soit la mort pour des êtres aussi imparfaits que nous. Par amour, Dieu nous laisse la vie sauve en se révélant par d'autres moyens : l'incarnation en Jésus, la Bible, le Saint-Esprit, etc.

Le jour où Dieu sera présent comme les athées voudraient qu'il soit présent pour croire en lui, alors, ce sera le jour du Jugement Dernier, et il sera trop tard pour se mettre à croire en lui.

27 décembre 2010

Pardon et Bonnes Actions

Dans le jargon chrétien, deux concepts fondamentaux sont liés au pardon et aux bonnes actions. Ce sont la grâce et la sanctification. Ils sont fondamentaux parce qu'il n'y a que dans le Christianisme que la grâce vient avant la sanctification.

La Grâce, c'est le fait que Dieu propose de gracier les hommes de leurs crimes, comme le Président pouvait gracier un condamné à mort quand cette peine était encore en vigueur. La Grâce, c'est le pardon.

La Sanctification, c'est le programme de réinsertion que l'on suit une fois que l'on a été gracié : Dieu nous transforme, nous réoriente, et nous devons participer à ces efforts. Littéralement, Dieu fait progressivement de nous des "saints".

Sauf que du point de vue de Dieu, on n'est pas un prisonnier en cours de réhabilitation, mais il nous déclare citoyen modèle, avec un casier judiciaire vierge !

De nombreuses personnes accentuent le principe de la Grâce pour en oublier complètement la Sanctification. Autrement dit, de nombreuses personnes considèrent Dieu comme une machine à pardonner, parce que Dieu est amour.

Mais Dieu est aussi Justice et Vérité, et ça implique de devoir être cohérent. Être pardonné ne suffit pas. Un condamné n'est pas sorti de prison pour être lâché dans la nature, avec un programme de réinsertion optionnel : c'est obligatoire !

Alors, on peut avoir des difficultés, on peut avoir des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, quand on est chrétien, on est en réinsertion toute sa vie. Mais alors, quand est-ce qu'on est vraiment libre ? Après la mort et la résurrection. Cela dit, on est tout de même sur le chemin de la liberté, on est en "conditionnelle", c'est loin d'être une vie horrible.

Tout ça pour dire qu'on ne peut pas prétendre profiter de la Grâce de Dieu sans être sanctifié par la mise en pratique de ses enseignements et par une relation continuelle avec Dieu. En somme, il ne suffit pas de dire "Je crois en Dieu", il faut le vivre.

25 décembre 2010

Une relation avec Dieu ?

La Bible le dit : Dieu est invisible (Col 1:15, Héb 11:27). Alors comment avoir une relation avec un Dieu invisible ?

D'abord, il y a Jésus. Jésus a dit lui-même que celui qui l'avait vu avait vu Dieu.

Mais Jésus est mort il y a plus de 2000 ans, alors comment on fait pour le voir ?

Il suffit de lire la Bible : elle contient 4 biographies de Jésus, qui sont de véritables portraits peints par des gens qui l'ont connu, et qui se complètent.

Oui, mais apprendre des choses sur Jésus, ce n'est pas comme d'avoir une relation avec Jésus.

Effectivement. Pour avoir une relation avec quelqu'un, il faut lui parler et l'écouter. Et c'est à ça que servent la Bible, la prière et l'Église.

La Bible est la Parole de Dieu, donc si on veut écouter ce que dit Dieu, on peut lire la Bible, la replacer dans son contexte pour en comprendre le message, et en tirer des applications pour sa vie. Non seulement c'est un bon manuel de vie, mais c'est aussi - et surtout - l'historique des relations entre les hommes et Dieu. La prière permet à la fois de parler à Dieu et de l'écouter, tout aussi directement.

Il faut utiliser la prière et la Bible ensemble, parce que si Dieu est cohérent, alors la Bible ne dira rien de contraire à ce que nous recevrons par la prière, et réciproquement. C'est en partie comme ça qu'on sait que ce qu'on voit ou qu'on entend par la prière vient bien de Dieu et pas de Satan, ou de notre imagination.

Enfin, l'Église - c'est-à-dire l'ensemble des chrétiens, car nous ne sommes pas appelés à être des chrétiens individualistes et égoïstes, nous sommes un peuple, liés par un sang qui n'est pas le nôtre, celui de Jésus.

Tout comme on peut vérifier la Bible par la prière et la prière par la Bible, on vérifie ces deux choses avec l'Église, et réciproquement, car encore une fois si Dieu est cohérent, il ne se contredira pas dans ce qu'il dira à deux chrétiens par la prière, et le message de la Bible pourra être rendu plus objectif par la confrontation des différents points de vue (eux-mêmes individuellement et collectivement vérifiés par la prière).

Malgré tout, il y a souvent des divergences sur certains points pratiques (mais pas centraux), parce que personne n'est en communication parfaite avec Dieu, et que de toutes façons ce n'est pas un dictateur autoritaire mais un bon berger : il nous guide tout en nous laissant découvrir et réfléchir par nous-mêmes, donc nous pouvons nous tromper. Et c'est pour cela que nous avons besoin de ce système de vérifications multiples, afin de rester humbles dans notre recherche de la volonté de Dieu, pour ne pas finir en extrémistes auto-justifiés.

C'est comme ça qu'on peut avoir une relation avec Dieu : la Bible, la prière, et l'Église.

23 décembre 2010

L'argent - Que faire de ses richesses ?

Luc 16:13 : Nul serviteur ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et les richesses.

Les 3 derniers articles sur l'argent préviennent du danger que représente la richesse. Cependant, se débarrasser de tout son argent ne serait pas la solution, ce serait fuir la responsabilité, et rejeter aussi la bénédiction de Dieu. L'attitude recommandée par la Bible demande plus de réflexion, de discernement, et d'efforts. Il s'agit de faire preuve de sagesse afin de s'entrainer, en gérant maintenant les richesses de ce monde, à gérer plus tard les richesses du monde à venir, le Royaume de Dieu (Luc 16:9-11).

1 Tim.6:17-19 : Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en profitions. Recommande-leur de faire du bien, d'être riches en bonnes œuvres, de faire des dons, d'être généreux, et de s'amasser ainsi pour l'avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable.

Outre les principes évidents de justice sociale dans ce passage, notons que Dieu nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en profitions. On a donc le droit d'en disposer librement. Dieu ne nous donne pas de l'argent pour nous obliger à en faire quelque chose en particulier, mais il nous responsabilise avec les richesses qu'il nous accorde.

Ainsi, nous pouvons d'une part nous souvenir que c'est Dieu qui nous permet de produire ces richesses (Dt 8:18), et le remercier pour cela (Jer.9:23-24). Mais outre ça, en pratique, que faire de l'argent dont on dispose ? Le livre des Proverbes, recueil du Roi Salomon, un homme extrêmement riche, nous éclaire beaucoup sur ce qu'il faut faire de ses richesses, et ses préceptes se retrouvent dans tout le discours de Jésus et des apôtres. Je ne citerai pourtant ici que les références du livre des Proverbes, par souci de brièveté.

- Pour notre relation avec Dieu : Honorer Dieu (Pr 3:9), ne pas chercher à en acquérir toujours plus, se contenter du nécessaire (Pr 23:4-5, 30:8-9).

- Pour soi : Faire des réserves (Pr 21:20), se méfier des cautions (Pr 17:18; 22:26-27), ne pas accepter de pots-de-vin (Pr 17:23), réfléchir avant de faire un emprunt (Pr 22:7).

- Pour les autres : Placer les besoins d'autrui avant le profit (Pr 11:26), faire preuve de générosité (Pr 11:24-25; 22:9), aider les pauvres (Pr 19:17; 21:13), se soucier de l'héritage qu'on laisse aux générations futures (Pr 13:22).

Pour des pistes de réflexions supplémentaires sur la richesse, je vous recommande la lecture de l'Évangile de Luc.

Merci à Pierre pour m'avoir suggéré de finir cette série sur l'argent dans la Bible avec ce thème, et pour les références qu'il m'a fournies.

21 décembre 2010

L'argent - Bible et richesse

L'argent, c'est bien ? Est-ce qu'on peut en avoir, et si oui, combien, et pour en faire quoi ? Voici une revue partielle des principes énoncés dans le Nouveau Testament sur les richesses, tout en sachant que les principes établissent un cadre et qu'il ne s'agit pas de règles strictes.

Alors, que dit la Bible de la richesse ?

Dans l'Ancien Testament, la prospérité (financière et humaine) est généralement considérée comme un signe de la bénédiction de Dieu, qui peut être due au respect des commandements de Dieu, mais ce n'est pas automatique. Parfois les gens fidèles à Dieu se retrouvent dans la misère (Job, David par exemple), et parfois les "méchants" prospèrent (comme en attestent les Psaumes).

Malgré tout, Dieu prévient des dangers de la richesse : lorsque le peuple Israélite réclame un roi de chair et de sang, Dieu prévient qu'il ne devra pas amasser beaucoup d'argent et d'or (Dt 17:17), parmi plusieurs autres commandements particuliers qui visent à éviter que le futur roi ne se détourne de Dieu.

Dans le Nouveau Testament, Jésus et ses disciples réitèrent le caractère généreux et socialement juste du Royaume qu'ils nous invitent à émuler : l'argent n'est pas sale, mais si on ne le traite pas simplement comme un outil, il peut vite empêcher de faire le bien. Voici 10 affirmations, que l'on peut tirer de cette partie de la Bible, sur la richesse :

1. C'est un obstacle pour le Royaume de Dieu. Marc 10:23 : Comme il sera difficile pour ceux qui ont des richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu !

2. C'est un danger pour la foi. 1Tim6:9-10 : Ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui mènent les hommes au malheur et à la perdition. Car l'amour de l'argent est la racine de toutes sortes de maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont détourné de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

3. Ce doit être un objectif céleste, pas terrestre. Mat.6:19-20: N'amassez pas pour vous-mêmes des richesses sur terre, ou la rouille et les vers détruisent et où les voleurs s'introduisent et dérobent, mais amassez pour vous-mêmes des richesses célestes, où ni la rouille ni les vers ne détruisent, et où les voleur ne s'introduisent pas pour dérober.

4. Ce n'est pas le but du travail, mêmesi ça le récompense. Eph.4:28 : Que celui qui volait ne vole plus, mais qu'il travaille plutôt, en accomplissant de ses mains un travail honnête, afin qu'il ait quelque chose à partager avec celui qui est dans le besoin. Luc 10:7 : L'ouvrier mérite son salaire..

5. Cela peut empêcher de compter sur Dieu. Heb.13:5-6 : Gardez-vous d'aimer l'argent, et contentez-vous de ce que vous recevez, car Dieu lui-même a dit : « Je ne te délaisserai pas, et je ne t'abandonnerai jamais ». Ainsi nous pouvons dire avec assurance : « Le Seigneur est mon aide; je ne craindrai rien de ce que l'homme pourrait me faire ».

6. Cela empêche de produire du fruit (faire le bien). Luc 8.14 : (…) ce sont ceux qui ont entendu le message, mais qui, en poursuivant leur chemin, sont étouffés par les soucis et par les richesses et par les voluptés de la vie, et ils ne rapportent pas de fruit à maturité.

7. Cela dissimule la nécessité de tout abandonner pour Christ, et des souffrances qui en découlent. Luc 14:33 : Ainsi, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut pas être mon disciple. 2 Tim 3.12 : En effet, tous ceux qui désirent vivre une vie sanctifiée en Jésus Christ seront persécutés.

8. C'est ce que recherchent les manipulateurs religieux, et leur ressembler entrave l'annonce du message. 1 Cor. 9:11-12 : Si nous avons semé des biens spirituels parmi vous, est-ce trop que de récolter des biens matériels de votre part ? Si d'autres ont part à ce droit sur vous, ne l'avons nous pas bien plus ? Cependant, nous n'avons pas fait usage de ce droit, mais nous endurons tout afin de ne mettre aucun obstacle au message de Jésus. »

9. Cela détourne de la richesse centrale qu'est Jésus-Christ. Héb.10:34 : En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez joyeusement accepté d'être délestés de vos richesses, sachant en vous-mêmes que vous aviez dans les Cieux une richesse meilleure et qui durera toujours. Matt.13:44 : Le Royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu'un homme découvre et cache de nouveau. Puis, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède et achète ce champ.

10. Cela attire les gens (et encore, pas tous) vers nous, alors que le message de Jésus est que nous devons aller vers eux, comme lui est venu vers nous, en s'humiliant. Dans l'Ancien Testament, Dieu choisit un peuple, un lieu géographique, pour se révéler et que toutes les nations sachent qu'il est Dieu. Dans le cadre de ce peuple, il s'incarne en Jésus, et alors, plus de limite géographique ou ethnique ! Il s'agit de répandre le message de Jésus et non d'attirer les gens vers nous.

19 décembre 2010

L'argent – Générosité et Justice

(Traduction d'un article de Tim Keller)

Les jeunes adultes sont de plus en plus portés sur la justice sociale, et le bénévolat est devenu la marque distinctive de toute une génération d'étudiants universitaires et de jeunes diplômés. Les pourcentages de bénévoles ont recommencé à augmenter depuis la seconde moitié de cette décennie, alors qu'ils étaient en diminution depuis les années 70. Ceci est une excellente nouvelle.

Cependant, de nombreuses personnes ont non seulement intégré un ressenti émotionnel qui les pousse à agir pour les droits de l'homme et la justice sociale, mais ils ont aussi adopté des habitudes consuméristes qui vont à l'encontre des concepts de sacrifice de soi et de satisfaction différée. Bien qu'ils donnent de leur temps, ils dépensent aussi de grosses sommes pour se divertir, prendre soin de leur apparence, investir dans l'électronique ou voyager. Alors pour un grand nombre d'entre eux, le bénévolat fait partie de leur panel d'activités enrichissantes, mais ce n'est pas la caractéristique d'une vie formatée par une lutte pour la justice, et qui comprend une générosité radicale.

Quand on étudie le thème de la justice dans la Bible, on voit que très souvent la générosité financière fait partie intégrante de la justice sociale. Job dit « Si j'ai gardé mon pain pour moi, sans le partager avec l'orphelin (…) si j'ai vu (…) un nécessiteux sans vêtement, et que son cœur ne m'a pas béni de le réchauffer avec la laine de mes moutons (…) ces actes seraient aussi des pêchés à juger, car j'aurais été infidèle à Dieu » (Job 31:13-28).

Beaucoup de gens pensent que « la Justice » n'est rien de plus que la punition des crimes. Ils ne pensent pas qu'on devraient être indifférent aux pauvres, mais l'aide qu'on leur porte serait pour eux de la charité, pas de la justice. Cependant Job dit que s'il n'avait pas partagé sa nourriture ou sa laine – ses possessions – avec les nécessiteux, cela aurait été un pêché contre Dieu, et par définition, une violation de la justice de Dieu. Bien sûr, on peut appeler ce genre d'aide « charité » parce qu'elle est motivée par la compassion (charité vient de caritas qui veut dire amour), mais on considère dans la Bible qu'il est injuste de ne pas vivre une vie de générosité radicale.

Notre culture nous envoie un message équivoque. Elle nous dit : gagne plein d'argent et dépense-le pour toi-même, acquiers une identité par les vêtements que tu portes et les endroits où tu vas et où tu vis. Mais fais aussi un peu de bénévolat, préoccupe-toi de la justice sociale, parce que tu ne veux pas être un gros égoïste. Cependant, l'attitude des chrétiens envers leur temps et leur argent ne devrait pas être formatée par le message de la société mais par le message de Jésus, qui s'est fait pauvre afin de nous enrichir (2 Corinthiens 8:9).

Quiconque croit sincèrement au message de pardon et de sanctification de Jésus deviendra une personne qui pratique la justice pour les nécessiteux. La pratique de la justice comprend non seulement la restauration du mal en bien, mais aussi une générosité et une conscience sociale, et une volonté de vivre un style de vie plus modeste afin de faire preuve de générosité envers l'Eglise et les pauvres. Ce type de vie reflète la caractère de Dieu (Deutéronome 10:17-18; Psaume 146:7-9). Nous disposons des ressources Bibliques et spirituelles pour dépasser le côté superficiel de notre culture et devenir ce que les descendants spirituels d'Arbaham devraient être : une vraie bénédiction pour notre ville et les pauvres (Genèse 12:1-3; Galates 3:7).

16 décembre 2010

L'argent - Mendicité & Manipulation

Quand je me promène dans les rues des grandes villes comme Aix-en-Provence et Paris notamment, les mendiants sont partout. Je ne passe jamais dans ces centre-ville sans passer à côté d'une personne qui me demande de l'argent. J'ai déjà écrit plusieurs articles à ce sujet. La question n'est pas résolue, la réflexion se poursuit.

Je ne crois pas qu'il soit bon de donner de l'argent dans ces cas-là.

D'une part parce qu'on en sait pas ce qui va être fait de cet argent – mieux vaut donner à une association dont on aura soi-même vérifié l'impact, une association locale par exemple. C'est investir son argent sagement. Cela permet aussi de recommander les centres locaux aux personnes qui vous demandent de l'argent, en leur donnant un prospectus si on en a.

D'autre part, parce que donner de l'argent dans ce cadre développe une relation de dépendance plutôt que de restaurer la dignité humaine du mendiant. Mendier est dégradant, et est souvent ressenti comme tel. C'est une relation d'infériorité pour le demandeur, qui souvent cherche désespéremment à obtenir quelque chose du donneur potentiel, et va très vite recourir à la manipulation émotionnelle ou psychologique pour y arriver (et cela s'applique autant aux mendiants qu'à certaines associations et oeuvres charitatives, dont je déteste les méthodes).

Alors, que peut-on faire, en pratique ?

On peut donner régulièrement (même peu) à une association. Et j'insiste sur le mot “régulièrement”. Il est beaucoup plus facile de prévoir les budgets et d'entreprendre des actions durables grâce à ce genre de dons. On préfère s'assurer 10 euros par mois pendant un an que 200 euros une seule fois.

On peut aussi, et surtout, traiter les gens avec respect. De nombreux mendiants (surtout les mendiants étrangers) considèrent que mendier est un travail. Ils en cherchent pas à “s'en sortir” : ils s'en sortent déjà très bien, de leur point de vue. Et s'ils prétextent vouloir manger, ils préfèrent pourtant rarement un sandwich à de l'argent. Ceux-là exhiberont leurs enfants en bas-âge pour provoquer la pitié, et les enverront parfois vous réclamer de l'argent de manière insistante. C'est difficile de dire non à un enfant qui supplie, mais plus on le fait, ou plus on les ignore, et plus on s'endurcit.

Alors plutôt que de les ignorer ou de les envoyer au diable comme je vois beaucoup de gens le faire, et comme je suis tenté de le faire (oui, même les envoyer au diable, parce que malgré tout c'est un comportement indécent, de la part des associations comme des mendiants), je les regarde dans les yeux, je leur sourie, et je m'adresse à eux pour leur dire non. Et même s'ils insistent en croyant déceler dans l'attention que je leur porte une ouverture, je maintiens mon non sans scrupule parce que je suis convaincu que donner dans ce cas-là est mal. Et si c'est un mendiant que je croise tous les jours, je lui dirai bonjour. Je lui demanderai même peut-être son nom, et je me présenterai.

Dans mon cas, donner, rester indifférent ou s'énerver est une fuite de la situation, qui relève de la faiblesse, aussi j'essaye simplement d'être gentil – gentil et fort en même temps.

Par contre, il y a deux cas particuliers :

- Si je croise une personne qui est clairement dans le besoin, qui fouille les poubelles par exemple, alors je n'ai pas de doute que je peux aider cette personne (auquel cas je pourrai proposer de lui acheter à manger ou lui recommander un abri).

- J'encouragerai financièrement sans problème une initiative de travail – comme le fait de jouer de la musique, de faire des cendriers avec des canettes de coca, ou de vendre le Journal des Sans-Abri. Restaurer la dignité humaine passe par la reconnaissance et la valorisation de la personne.

13 décembre 2010

Les Dix Commandements : conclusion

Mais c'est quoi, cette religion qui te demande de suivre des règles impossibles, et qui ensuite te fait culpabiliser parce que tu n'y arrives pas ? Pourquoi tu n'arrêtes pas d'être chrétien ? Tu serais plus heureux !

Comme je l'ai déjà dit, il ne s'agit pas d'être heureux, mais juste.

Et je ne suis pas juste. Ces dix commandements, cette loi pourtant simple (surtout comparée à nos lois à nous), facile à retenir, je n'arrive pas à l'appliquer. Je suis trop égoïste pour m'y conformer.

Et pourtant, on n'a pas besoin d'être chrétien pour penser à la moitié de ces commandements. Personne n'aime ni ne veut qu'on lui vole, qu'on lui mente, qu'on le trompe, ou qu'on le tue. Tout le monde pense qu'il faut avoir un rythme de vie sain, et être reconnaissant pour ce qu'on a. C'est tellement évident, et pourtant personne ne traite autrui comme il aimerait être traité, et très peu de gens se traitent eux-mêmes comme ils le voudraient.

C'est cette évidence, cette loi inscrite dans le cœur humain, qui me condamne. Il ne s'agit pas de religion : cette loi me culpabilise parce que je suis coupable.

Alors pourquoi je m'inquiète de ça plutôt que de chercher à simplement être heureux ? Parce que je préfère chercher la vérité plutôt que le confort, être honnête envers moi-même plutôt que d'éluder ce genre de questions qui dérangent.

Et cette recherche m'a mené à Jésus, qui est le chemin, la vérité et la vie.

Le chemin, parce qu'en suivant l'exemple de Jésus, je suis sa loi. Et il me libère progressivement du mal que je fais (aux autres et à soi-même), en me transformant, et en me redonnant à cœur de me conformer à sa volonté.
La vérité, parce que Jésus est la seule réponse à cette question de la culpabilité : malgré la condamnation que je mérite pour avoir enfreint cette loi tant de fois, je suis pardonné parce que Jésus a subi la condamnation à ma place.
La vie, parce qu'en enfreignant la loi, je me sépare de Dieu, qui est la source de toute vie. Par Jésus, je retrouve cette connexion, et je reçois l'espérance de la vie éternelle aux côtés de Dieu.

10 décembre 2010

Le Dixième Commandement

Tu ne convoiteras(...) aucune chose qui appartienne à ton prochain. (Ex 20:17).

As-tu déjà convoité quelque chose qui appartenait à autrui ?

Nous sommes dans une culture de convoitise. Je le vois, je le veux. Même si je sais que je ne pourrai pas l'avoir honnêtement. La femme de mon voisin. La voiture de mon patron. Le charme de mon meilleur ami. L'humour de ma camarade de classe.

Et tout ça me rend malheureux. Parfois je m'imagine en Frankenstein, un patchwork fait d'éléments de vie des autres. Ce n'est plus moi, mais qu'importe, du moment que je possède ces choses qui ne sont pas à moi... J'en viens à en vouloir aux autres, d'avoir ces choses. Ils ne les traitent pas correctement, moi par contre, je saurais mieux faire. Au final, moi je mérite ces choses, mais pas eux.

Moi, qui suis infidèle à Dieu et aux hommes, un idolâtre, un diffamateur, un ingrat, un fils indigne, un meurtrier, un voleur et un menteur, oui moi, je saurais en faire meilleur usage... sans blague ?

Et voilà : un sans faute ! J'ai brisé tous les commandements de Dieu, et j'ajoute à ma longue liste de crimes celle de l'orgueil. Car c'est de là que vient la convoitise. Je plaide coupable.

7 décembre 2010

Le Neuvième Commandement

Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. (Ex 20:16)

Plus communément : tu ne mentiras point (Lv 19:11) et tu ne feras pas courir de fausses rumeurs (Ex 23:1)

As-tu déjà... ?

Bon, ok, je plaide coupable. Y a pas de discussion possible, j'ai déjà menti. Et même aujourd'hui, alors que je suis fondamentalement contre, ça m'arrive parfois - par automatisme, tellement ça me semblait acceptable avant.

Quand on ment, on ne respecte pas la personne qui est en face. Et ça nous permet aussi de ne pas être obligé d'être cohérent avec soi-même. On peut être hypocrite sans que ça se voit : il suffit de mentir ! C'est tellement plus simple. Et puis, la vérité, ça dérange, et ça fait mal. A tel point que de nos jours, on a tué la vérité : elle n'existe plus ! Chacun la sienne, comme ça, plus de problème ! Mais c'est un mensonge hypocrite.

4 décembre 2010

Le Huitième Commandement

Tu ne voleras point (Ex 20:15).

As-tu déjà volé quelque chose ? Quoi que ce soit, à qui que ce soit. Peu importe si c'est juste un petit truc, à quelqu'un que tu connais bien ou au dernier des crétins, qui de toutes façons ne le méritait pas.

Encore une fois, je plaide coupable - ça devient une habitude.

Oui, j'ai déjà volé. Des bonbons. Et ensuite, comme tous les enfants, j'ai volé de l'argent. J'ai aussi assisté à des vols commis par des gens autour de moi, sans rien dire - ça fait de moi un complice, aux yeux de Dieu - et, accessoirement, de la loi. Pas brillant, tout ça.

Bien sûr, ça peut paraître anodin, mais par la suite il m'est arrivé de ne pas rectifier quand on me rend trop de monnaie à la caisse d'un magasin ou quand dans un restaurant la note est incomplète. Et pire encore, j'ai cherché à justifier tout ça : c'est leur erreur, pas la mienne... mais si je m'en rends compte, c'est donc que je vois l'injustice, sans la dénoncer, pour en profiter.

1 décembre 2010

Le Septième Commandement

Tu ne commettras point d'adultère. (Ex 20:14)

Je n'ai jamais trompé personne. Je connais beaucoup de gens qui l'ont fait, mais moi,jamais ! Aha, alors, je vaux mieux que les autres !

Sauf que Jésus est encore passé par là : Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. (Mat 5:27-28)

Ah. Zut. Et puis j'imagine que pour une fille et pour un mec, c'est la même chose ? Bon, ben je plaide coupable, au yeux de Dieu je suis infidèle, puisque c'est comme ça. Mais je commence à en avoir marre.