28 septembre 2009

Partager sa foi

On peut apprendre, je pense, au moins deux choses de Jésus sur la manière de parler de sa foi, de Dieu, du Christianisme, à des gens qui n'y connaissent rien et/ou s'y opposent.

La première chose, c'est d'utiliser des paraboles. C'est un peu bateau, mais ça marche bien, c'est très pédagogique. Évidemment, il ne faut pas en inventer sur le moment, parce que sinon elles risquent d'être facilement déformées/retournées contre vous. Une parabole est censée véhiculer un message en symbolisant différents éléments, mais si certains éléments sont mal symbolisés, les gens pourraient les réutiliser pour étendre le champs de la parabole vers quelque chose qui n'a rien à voir, voire quelque chose qui contredirait le message. Vous trouverez de bonnes paraboles dans la Bible, mais n'hésitez pas à en puiser ailleurs (discours d'apologètes, votre propre réflexion, ect.).

La seconde chose, c'est de poser des questions. Inutile d'essayer de remplir un verre plein d'eau. Si les gens ont déjà l'impression d'avoir une vision du monde cohérente, toutes vos élucubrations, aussi sophistiquées soient-elles, resteront sans effet. Il faut proposer de remplir un vide, et pour cela il faut mettre ce vide en évidence. Jésus, quand il était remis en question par les Pharisiens, se défendait souvent en les remettant eux-mêmes en cause, et leur hypocrisie par rapport aux croyances qu'ils professaient. N'oubliez pas qu'il y a plusieurs visions du monde, plusieurs morales, mais une seule est cohérente, puisqu'une seule est vraie.

En outre, si on vous pose des questions, ne vous jetez pas sur les gens avec des réponses apprises par cœur. Comme le dit souvent Yohann Tourne (SIR du GBU Centre-Ouest), il faut trouver la question derrière la question. Si vous répondez de manière convaincante à une question mais que la personne vous en pose une autre du même type, puis une autre, etc. il est clair qu'il y a un problème non résolu qui génère ces questions, et c'est ce problème qu'il faut mettre au jour et résoudre. Donc, si on vous pose une question, demandez-vous : "Pourquoi cette personne me pose-t-elle cette question ?", et n'hésitez pas à poser la question à la personne, pour arriver au cœur du problème et ne pas perdre votre temps.

Enfin, rien ne vaut mieux que la simplicité. Répondez aux questions difficiles si les gens insistent, si vous vous sentez d'attaque, mais au final rappelez-vous que le message central du Christianisme est simple, et que c'est tout ce qui importe vraiment. Si les gens sentent qu'ils perdent pied dans vos explications théologiques, ils risquent de relativiser en se disant "après tout je n'y connais rien, qu'est-ce qui me prouve que tout ça c'est vrai?". Alors limitez-vous à quelques phrases, et utilisez des exemples bibliques, si les gens veulent en savoir plus ils iront se renseigner par eux-mêmes... une fois qu'ils seront chrétiens.

27 septembre 2009

Aborder la pensée postmoderne

Je préfère encore les modernes, au moins on peut utiliser la raison et la science pour discuter avec eux... mais les postmodernes ! On ne peut rien établir de "vrai" ou de "réel" ! Comment s'en sortir ?

Avec l'arrivée de cette nouvelle dictature des sentiments, la réflexion, les débats ont-ils seulement raisons d'être ? N'est pas s'escrimer dans le vide que de chercher à "démonter" le postmodernisme ? Et puis, nous ne sommes pas tous des philosophes en herbe...

Alors à partir de là nous avons, je pense, deux options :

1. Faire réaliser à la personne qu'elle n'adhère en fait pas à la pensée postmoderne. Souvent les gens ne sont pas conscients du fait qu'ils sont influencés dans leur philosophie par la société, les pubs, les films qui les entourent. D'abord il faut leur expliquer que leurs idées ne sont pas originales (dans le sens où elles ne viennent pas forcément d'eux, et ne sont pas nouvelles), ensuite il faut leur montrer où un tel raisonnement mène... et à partir de là espérer qu'ils se réorientent vers une autre philosophie (probablement le modernisme).

Si ça ne marche pas, solution suivante :

2. Ne pas chercher à argumenter. Au contraire, utiliser cette pseudo-philosophie pour amener les gens à connaître Christ à travers les sentiments. Je ne suis pas le premier à le dire, les mouvements charismatiques pourraient être d'une aide certaine dans cette entreprise. Néanmoins, il faut que la connaissance de Jésus aille au-delà des sentiments, ces derniers ne seront qu'une porte d'entrée. Car au final tout chrétien devra rejeter le post-modernisme.

24 septembre 2009

Pourquoi le Christianisme plutôt qu'une autre foi ?

Parce que nous, on a la vérité. Naaan, je rigole... enfin, je le pense, mais ce n'est pas ça mon argumentation. Quand même.

Alors, déjà, voyons en quoi le Christianisme est différent des autres fois :

- Son leader prétendait être Dieu lui-même, alors que toutes les autres fois suivent l'enseignement de quelqu'un qui ne prétendait pas être Dieu, ou divin, voire qui clamait même ne pas être Dieu ou divin. Ces autres leaders prétendaient être en rapport avec le divin, et obtenir la révélation de cette divinité qu'ils devaient ensuite transmettre. Jésus prétendait être la révélation.

- Le Salut est gratuit, vous n'avez pas besoin d'accomplir quoi que ce soit pour être sauvés. En fait, vous ne pouvez rien faire pour être sauvés, mais comme Dieu vous aime bien quand même, Il vous offre le Salut. Dans toutes les autres fois, vous devez faire de bonnes actions, pour mériter le Salut.

- Le Salut est assuré, puisqu'il est gratuit. Dans toutes les autres fois, vous vous démenez toute votre vie à essayer de faire du bien pour compenser tout le mal que vous causez, et vous n'êtes pas sûrs d'y arriver. Vous ne le savez que quand vous mourrez, c'est "la surprise".

- La transformation vient après le Salut, autrement dit, vous êtes sauvés par votre relation avec Dieu, et cette relation va commencer à vous transformer, pour que ce soit plus facile pour vous de "faire le bien" et plus facile de ne pas "faire le mal". Dans toutes les autres fois, vous devez vous débrouiller tous seuls pour vous transformer, et si vous y arrivez, vous êtes sauvés.

Voilà, en gros, ce qui rend le Christianisme particulier. Les conséquences de ces choses sont les suivantes :

- Le Christianisme est accessible à tous, et d'ailleurs je n'imagine pas un Dieu qui laisse de côté certaines personnes. Tous les autres "dieux" réclament énormément de leurs fidèles, c'est peut-être aussi pour ça qu'ils n'y arrivent pas pour la plupart, et finissent par abandonner ou faire semblant d'y arriver.

- Le Christianisme est vérifiable, vous pouvez le faire personnellement. Si vous vous convertissez, c'est-à-dire que vous entamez une véritable relation avec Dieu, et que rien ne se passe, que vous ne changez pas, alors vous saurez que c'est un mensonge. J'imagine que certains diront qu'ils ont besoin d'avoir la foi avant de se convertir, mais avoir la foi, c'est justement se convertir. C'est une disposition d'esprit, qui peut vous arriver, surtout si vous le décidez. La foi, c'est aussi un choix.

- Le Christianisme est libérateur, contrairement à toutes les religions, qui vont vous enfermer dans des règles, des rituels, des dogmes, des devoirs, des interdits... C'est une relation avec Dieu, au cours de laquelle vous prendrez conscience de qui vous êtes et de qui Il est. De cette relation naîtra en vous une envie de suivre l'exemple de Jésus, et Dieu habitera en vous pour vous changer de l'intérieur, afin de vous aider à suivre son exemple.

Voilà pourquoi, entre autres choses, le Christianisme est une réponse plus adéquate à la question de Dieu, du bien, du mal, et à la question de l'Homme.

22 septembre 2009

Je ne suis pas quelqu'un de mauvais

Plutôt que de répéter ce que Jésus a dit, je vais considérer la question sous un autre angle...

Vous n’êtes pas quelqu’un de mauvais ?

Qu’est-ce que ça veut dire, que globalement vous avez fait plus de choses dont vous êtes fier dans votre vie que de choses dont vous avez honte ? Que vous avez fait très peu de « mauvaises actions » ? Que ce n’est pas dans votre nature d’agir mal ? Ou encore que vous vous efforcez de faire de bonnes actions ?

Voyons ça. Je doute que n’importe lequel d’entre vous puisse dire qu’il n’a jamais rien fait dont il n’ait honte, ou dont il n’aurait pas jugé « bien » qu’on lui fasse. Mentir, parler dans le dos, voler, tricher, voire tromper... ou autre.

Ainsi, il y a quelque chose en vous qui, mettons, parfois, vous pousse à faire ces choses. C’est donc que vous n’êtes pas « parfaitement bon ». Et ça, je suppose que vous vous y accorderez. Il y a malgré tout ne serait-ce qu’un peu de mal en vous.

Alors, la question, c’est qu’est-ce qui est le plus facile à choisir pour vous ? Le « bien », ou le « mal » ?

Un exemple. Vous téléchargez de la musique illégalement sur Internet ? Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous blâmer. Mais si un flic vous posait la question, que répondriez-vous ? Il faudrait être fou pour reconnaître ouvertement devant un représentant de la justice qu’on a commis un crime, surtout connaissance de cause.

Vous ne pensez peut-être pas que c’est un si grand crime. Mais luttez-vous activement pour que ce soit légalisé ? Ou trouvez-vous plus facile de le faire dans votre coin sans chercher à changer les choses ? La réponse à cette question révèle bien votre nature (encore une fois, je ne vous blâme pas, je suis pareil !).

Il semblerait que vous ayez une grande facilité pour choisir le « mal » (mentir lâchement, agir dans l’ombre, voler) plutôt que le « bien » (lutter contre l’injustice, être honnête). Cet exemple ne vous suffit pas ?

Quand vous croisez un mendiant, passez-vous votre chemin en évitant de le regarder ? Quand vous savez qu’une personne de votre connaissance trompe son ou sa petit(e)-ami(e), est-ce que vous vous « contentez » de leur dire que ce serait peut-être bien d’arrêter ? Mais après tout, ne rien faire, ou pas grand-chose, ce n’est pas faire le mal... si ?

Pourtant, si vous étiez de l’autre côté, si vous étiez ce mendiant, si vous étiez cet(te) ami(e) que l’on trompe, à qui l'on ment, dont on parle dans le dos, etc., est-ce que vous trouveriez que c’est « bien » ?

Et sinon, des choses « bien », vous en faites ? Est-ce que vous donnez un peu à une cause, ou est-ce que vous dépensez tout votre argent « superficiel » dans votre plaisir personnel (livres, ciné, resto, sorties...) ? Est-ce que vous donnez de votre temps dans une association pour améliorer les choses ? Le monde va mal, mais vous ne faites rien - ou pas grand-chose - pour changer les choses ?

Alors, posez-vous la question. S’il est plus facile pour vous de choisir de « mal agir » plutôt que de « bien agir » et d’en supporter les conséquences, peut-être que vous n’êtes pas aussi « bien » que vous le pensez.

Et ce n’est pas parce qu’il y a pire ailleurs que ça change quoi que ce soit : il y a aussi mieux ailleurs. Ne cherchez pas non plus à vous dire que vous êtes « mieux que la majorité ». Un 3/20, même si la plupart des gens ont entre 0 et 2, c’est toujours un 3/20.

Enfin, ne voyez pas ceci comme une accusation. Je crois qu'aucun de nous n'est vraiment "quelqu'un de bien".

La religion est un attrappe-couillon

« C’est trop facile de dire aux gens que les souffrances qu’ils endurent seront récompensées après leur mort. »

Combien de fois ai-je entendu ça de la part d’athées ?

Combien de fois moi-même, au temps où j’étais athée, j’ai posé la question ?

Difficile à dire. Par contre, ce qui est facile à dire, c’est d’où nous vient cette idée que la religion cherche à faire patienter les miséreux en leur promettant une belle carotte. Il suffit de regarder autour de soi : l’homme cherche à profiter de son prochain. Or qui pratique la religion ? L’homme.

Quelle que soit la religion, on trouve de nombreux exemples qui découlent directement de l’avidité, de l’égoïsme, de l’orgueil, de l’arrogance de l’homme. Faut-il blâmer la religion ? Il faut blâmer l’homme, c’est sûr, mais la religion n’est-elle pas censée, en théorie, rendre l’homme meilleur ? Et sinon, quel intérêt ?

C’est ça la vraie question.

J’aimerais y répondre. La religion est censée rendre l’homme meilleur. Les religions qui ont cette prétention d’épanouir l’homme pour le rendre sage demandent une vie isolée faite de discipline personnelle extrême. Il est clair que ce n’est pas fait pour tout le monde. En fait, je dirais même qu’il est clair que ce n’est pas fait pour nous. Alors, la religion rend-elle en effet l’homme meilleur? Non.

Mais dans ce cas, quel intérêt ? Aucun, en fait.

Et c’est pour ça que je suis contre la religion. La religion, ses rituels, ses règles, ses pratiques, tout ça ressemble fortement, en fait, à de la superstition. Or la superstition, loin de libérer les gens, renforce leurs psychoses en jouant leur jeu de la carotte et du bâton. Faites ceci, et Dieu vous aimera, ou alors vous serez épanouis, plus heureux. Si vous ne le faites pas, Dieu ne vous aimera plus, etc.

Si un quelconque Dieu existe, et qu’il est au-dessus de nous, alors il ne rentre sûrement pas dans cette logique très humaine. S’il est au-dessus, alors il a forcément mieux à offrir que quelque chose qu’on devrait mériter, et qui par conséquence ne serait pas accessible à tout le monde.

Non, de ce point de vue-là je pense que cet homme illustre qui s’est longtemps battu contre la religion avait raison. Il disait que les religieux étaient des hypocrites, qui se prenaient pour des saints alors qu’ils étaient pires que les rebuts de la société qu’ils regardaient de haut.

Cet homme, lui, a passé une bonne partie de sa vie à soigner les pauvres. Il côtoyait les putes, les clodos, et même les contrôleurs fiscaux. Il avait le cœur sur la main et prenait toujours du temps pour les enfants, pour les gens dans le besoin, même si souvent ces derniers ne lui montraient aucune gratitude. Il avait fait le choix de donner sa vie à une cause. Cette cause, c’était Dieu.

Il s’agit de Jésus Christ. Et c’est de lui que je parle quand je parle de Dieu, c’est de lui que je parle quand je parle de christianisme. Oubliez la religion. Je vous parle de connaître Jésus, qui a donné l’exemple, et qui a promis de nous aider à devenir comme lui, en nous changeant de l’intérieur.

Le christianisme, ce n’est pas une religion. C’est une relation, avec le Christ.

13 septembre 2009

Comment je me suis converti

C'est pas que j'aime pas parler de moi, c'est pas que j'aime pas écrire des articles, c'est juste que j'ai une mémoire de bulot, alors vous m'excuserez du retard...

Évidemment, comme pour tout épisode de ma vie, celui-là trouve ses racines loin dans temps, avant même que je n'entende sérieusement parler de Dieu. Après tout, nos vies sont des histoires complexes qui forment un tout inextricable. Et comme je le dis souvent, mon histoire a commencé longtemps avant ma naissance, et elle finira longtemps après ma mort.

C'est pourquoi, pour traiter cet épisode particulier, je vais d'abord citer quelques faits de mon enfance et de mon adolescence qui vous aideront à mieux comprendre l'épisode en question - à savoir, mon année aux USA en 2007-2008, au cours de laquelle je me suis fait baptiser.

Rappel des faits :

1. Il m'a fallu choisir un mot de passe pour mon ordinateur, et diverses autres choses. Je suis incapable de dire comment m'est venu celui-là : Lockloma. En tous cas, parmi tous ceux que j'ai eu, c'est celui qui a duré le plus longtemps, plusieurs années avant que j'entende parler de Dieu, mais j'aime voir ça comme un indice qu'Il m'avait donné. Par la suite, j'ai tapé ce mot sur Google et la seule occurrence indiquait un lac qui se trouvait quelque part en Amérique...

2. Mes parents sont "baptisés catholiques" comme ils disent - mais je crois qu'on peut dire qu'ils n'ont pas la foi. Ils ont été vite dégoutés de l'hypocrisie dont leur famille (baptisée catholique) a fait preuve. Donc ils ne nous ont pas baptisés, choisissant de nous laisser décider quand nous serions grands. Ma sœur est moi sommes allés une fois au catéchisme, sur notre demande, pour faire comme les autres enfants, mais ça ne nous a pas intéressé alors nous n'y sommes pas retournés.

3. J'ai grandi et je suis devenu plutôt anticlérical, mais au fil des années, jusqu'au bac, j'ai quand même dépassé les questions les plus répandues sur Dieu ("Pourquoi le mal?", etc.). J'aimais néanmoins m'attaquer à l'Eglise Catholique, qui n'a pas un passé très brillant. Pour le reste, je me disais athée mais j'aurais aimé croire en une forme de spiritualité, je me disais que peut-être si je voulais une chose très fort et que je la demandais, elle arriverait ? Je "remerciait" aussi... ces "anges-gardiens" qui agissaient en ma faveur le cas échéant.

4. En 2004, après le bac, je suis allé étudier un an en Nouvelle-Zélande. J'y ai vécu au sein de familles d'accueil, dont une famille dont le père était pasteur presbytérien. Il m'a invité à ma première étude biblique. Comme il avait été prof d'histoire avant d'être pasteur, il a animé une étude sur la naissance de Jésus en traitant le texte de manière historique - et a conclu sur le fait que Jésus était né entre -4 et -7 avant... lui-même. Moi qui aimait ce genre de "révélations", j'ai beaucoup aimé voir que l'on pouvait être croyant tout en gardant toute sa tête.

5. En France, je m'engage dans un groupe à visée socio-humanitaire, affilié à l'organisation qui m'a envoyé en Nouvelle-Zélande. Un soir nous récoltons de l'argent pour un jeune qui a une maladie orpheline. Moi qui suis habituellement réservé, et qui ait du mal à demander de l'argent, j'ai un très bon contact avec les gens, je ne bafouille pas et l'activité me plaît. Pas une fois je me demande "mais qu'est-ce que je fous là?" (chose qui m'arrivait souvent dans la vie, surtout à la fac). Parce que je "savais" que j'agissais pour une bonne cause, et le fait de me sentir utile et légitimé avait trouvé en moi un écho profond.

6. En 2006 je prépare un dossier pour partir à l'étranger. Étant donnés mes cours, je ne peux aller nulle part en Europe, et j'ai le choix entre 2 universités aux USA : Miami ou Joplin. Tout un chacun aurait choisi Miami, mais j'avais un mauvais a priori : la vie allait être chère et les gens probablement superficielle. Je voulais connaître la vraie Amérique profonde. La Bible Belt ne me faisait pas peur. Et puis, il s'est trouvé que le lac Lockloma était justement au Missouri, à à peine 4h de Joplin.

Le christianisme, en pratique, ça marche ?

A Joplin, il n'y a pas grand-chose pour les étudiants internationaux. Or plusieurs protestants, de par leurs origines étrangères ou leurs aspirations missionnaires étaient impliqués dans le club international (alors qu'ils n'allaient même pas à cette université). Et ils étaient très motivés. Alors l'église protestante de College Heights a fini par les laisser emprunter deux vans pour véhiculer les étudiants, essence offerte !

J'arrive avec tout ça déjà organisé. Un couple de protestants jeunes mariés, Eddy et Emilie, viennent me récupérer à l'aéroport le premier soir. De là nous nous entendons bien, ils m'invitent souvent chez eux et je rencontre leurs amis, nous jouons à Halo 2, à des jeux de cartes, des jeux de société... Je passe plusieurs jours dans la famille d'Emilie à Thanksgiving, etc. On devient amis.

Bien sûr il y a tout un groupe de gens que je vois régulièrement, probablement une dizaine de protestants, mais le témoignage en particulier d'Eddy et de la trésorière du club international, Mrs Udell, me mène à reconsidérer les choses par rapport à la religion. Là où mes parents ont rejeté Dieu parce qu'ils n'ont pas vu les gens avoir la foi, j'accueillais l'idée plus volontiers en voyant les gens vivre ce qu'ils professaient. Non seulement ça, mais Eddy et Emilie étaient heureux, et quand je leurs demandais pourquoi ils faisaient tel ou tel choix, ils le justifiaient à la fois par la raison et par la foi. Le système chrétien était, finalement, un système qui marchait dans la vie des autres.

Cependant, qu'avait à m'apporter le Christianisme ?

La question de savoir si j'avais besoin de Dieu ne s'est jamais posée pour moi. S'il existait, je devais croire qu'il existait, point final. Je ne faisais pas la distinction entre croire qu'il existe et croire en lui. Néanmoins, j'ai compris ce que Dieu avait à m'offrir en voyant... le film Narnia. Oui, je sais. Mais bref.

Pendant longtemps j'ai été un rêveur, j'avais du mal à m'ancrer dans ce monde parce qu'il me semblait fade. Je voulais de grandes batailles, une vie d'aventure, quelque chose d'épique. Je m'étais plus ou moins isolé dans ce monde par la lecture et les jeux vidéos. Récemment j'en étais un peu sorti, au final la vie n'était pas épique, mais les gens étaient sympa.

En voyant Narnia, pour la 2e fois, et après qu'on m'ait expliqué que c'était de la "propagande chrétienne" (bien sûr le chrétien qui m'a dit ça n'a pas utilisé ces mots...), je me suis rendu compte que c'était ce que le christianisme avait à m'offrir. Dans ce monde où les concepts de bien et de mal s'étiolaient, où la vie n'avait plus de sens, Dieu m'offrait cette aventure épique - bien sûr, pas comme je l'avais imaginé, mais c'était tout de même digne d'intérêt. Alors le système chrétien marchait, et il avait quelque chose à m'offrir.

Mais était-il vrai ?

Là, plus personne n'a pu m'aider. On me disait "Mais pourquoi tu ne te convertis pas ? Tu verras bien !". Mais pour me convertir, il fallait que je croie, et pour croire, il fallait que je sois convaincu que c'était vrai. On ne se lance pas à l'aveuglette dans un truc pareil. Et puis, avant de faire un choix dans le grand supermarché des religions, il fallait que j'accorde au moins autant de considération à toutes les religions sur terre. Un tel choix doit être réfléchi, comparé, remis en question, etc.

Une amie chrétienne dont j'admire la dévotion, la persévérance, et la foi, m'a dit un jour "Tu sais, quand je me suis convertie, j'avais beaucoup de questions, et je n'avais pas toutes les réponses. Mais elles viennent, par la suite." Je me suis vite rendu compte qu'étudier toutes les religions et résoudre toutes les questions me prendraient une vie entière.

Finalement, l'avant-dernière semaine de mars 2008, il y avait une mission d'aide humanitaire organisé pour aller reconstruire des maisons à la Nouvelle-Orléans. Comme je n'avais rien de prévu, que tous les autres étudiants d'échange partaient en vacances, que j'avais envie de voir la Nouvelle-Orléans et que nombre de mes amis participaient, j'ai déboursé l'argent nécessaire au voyage.

Nous avons passé une semaine à déplacer de la terre, des pierres, creuser des trous, planter des clous, charger et décharger des brouettes de sable... faire des idoles monstrueuses avec des morceaux de terre glaise... il y a aussi eu pas mal de prière et d'étude biblique, et bien que je ne croies pas à ce moment-là j'avais accepté, puisque je faisais partie du groupe, de participer (par la présence) à ces événements.

Enfin, sur la route du retour, une révélation. Je me rends compte que pas une fois dans cette semaine je ne me suis demandé "mais qu'est-ce que je fous là?". Je me rappelle l'épisode en France où j'ai eu le même sentiment. Je me rends compte que c'est cette vie que je veux, que c'est ce genre d'amis que je veux, que je veux devenir comme eux. Alors je me dis, "après tout, si c'est un mensonge, si Dieu n'existe pas, je m'en rendrai compte". C'est ce jour-là que j'ai été baptisé du Saint-Esprit, le dimanche de pâques 2008.

Je gardai l'information pour l'annoncer en priorité à Eddy et Emilie, puis au reste de mes amis protestants qui furent transportés de joie. Je me suis fait baptisé par Eddy quelques temps plus tard. J'ai alors appris que beaucoup de gens avaient prié pour moi. Au début j'ai ressenti ça comme de la manipulation - même des gens que je connaissais à peine avaient prié pour moi ! Maintenant je comprends, et je suis bien content qu'il y ait eu une telle mobilisation.

Épilogue

Et alors, comment me suis-je rendu compte que c'était vrai ?

Eddy et Emilie habitaient (par choix) dans un quartier pauvre de la ville. Avec des amis qui commençaient les cours à la fac à 7h du mat (ils sont tarés les étudiants en théologie, en Amérique), ils se réunissaient à 5h du mat le mardi matin dans une maison de ce quartier, où habitaient trois filles en colocation, aussi par choix (leur porte était toujours ouverte à tous les gamins du quartier). J'allai dormir chez un voisin, qui participait à ça, la veille. C'était marrant de nous voir tituber de sommeil à 5h moins cinq du mat, enroulés dans nos couettes, pour tous aller comater dans le salon de la colocation.

La première fois que j'y suis allé, je ne m'attendais pas à vivre une expérience mystique. Mais Dieu m'a donné une vision. J'ai vue une flèche qui pointait vers le ciel. Mais je me suis dit que c'était moi qui commençait à m'endormir et à rêver. Je n'en parle à personne. Néanmoins l'image restait dans me tête. Cette même semaine je vais chez un ami, qui vit dans une autre coloc, où je suis allé des dizaines de fois. Je vois sur la table un livre intitulé... "Une flèche qui pointe vers le ciel", la biographie de Daniel Mullins, un célèbre musicien protestant (Our God is an Awesome God).

J'ai mis plus d'un an à me bouger et à commander le livre - je vous le recommande. La vie de cet homme est une vraie inspiration pour tout chrétien. Il était, réellement, une flèche qui pointait vers le ciel.

C'est d'abord pour cela que je suis resté chrétien. Puis, avec le temps, j'ai vu l'œuvre de l'esprit saint en moi. J'ai changé comme jamais je n'avais réussi à changer par moi-même, pour devenir le genre de personne que j'avais toujours voulu être sans jamais y arriver. Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais je me porte bien mieux.

Après en avoir parlé avec une amie qui a consulté un psychothérapeute, je me suis rendu compte que Dieu m'avait permis d'affronter mes peurs, il m'a libéré de mes psychoses et de mes obsessions. Dieu a fait de moi un homme libre. Et encore aujourd'hui, plus je lis la Bible et que je la médite et l'applique, plus je prie, plus je m'entoure de chrétiens, et mieux de me sens, plus je progresse vers l'homme que je veux devenir, et mieux j'appréhende les choses qui m'entourent. Moins je prie, lis la Bible, ou fréquente des chrétiens, et moins ça va dans ma vie. Pourtant les choses matérielles ne changent pas. Être avec Dieu, lui appartenir, le rencontrer dans ma vie, c'est la source de toute bonne chose en moi. C'est aussi pour ça que je suis resté chrétien.

Dieu m'a aussi donné une passion pour la connaissance. J'étudie la Bible, l'apologétique, la philosophie, la science, l'économie, la politique, la communication, les langues, même le droit ! Tout ça sur mon propre temps, à mon propre rythme évidemment, mais surtout je ne considère pas ça comme du travail parce que c'est du divertissement pour moi - j'aime comprendre comment les choses marchent ! Et c'est de plus en plus facile. Or je n'ai pas toujours eu cet intérêt si vaste et de telles facilités pour apprendre et comprendre. Je suis un passionné, grâce à Dieu. Et c'est pour ça que je veux rester chrétien.

Enfin, ça, et pour le truc de l'Enfer, aussi.

Si Dieu existe, pourquoi le mal ?

Face à cette question, comme pour beaucoup d'autres questions, il y a plein de réponses possibles, bien que toutes ne répondent pas directement à la question mais s'attaquent plutôt à la question derrière la question...

Voici une sélection des réponses qui me semblent les plus pertinentes :

1. Le brillant auteur et conférencier chrétien Ravi Zacharias relate l’anecdote suivante.

Alors qu’il répond aux questions des étudiants de l’université de Nottingham en Angleterre, l’un d’eux l’interrompt et se dresse brusquement à sa place. Visiblement consterné par les propos tenus par Zacharias, il lui lance: « Si Dieu existe pourquoi le mal ? »

Ravi lui demande de rester debout et lui répond : « D’accord, c’est une question importante et je veux, comme vous, y apporter une réponse satisfaisante sans abandonner la raison. Dans votre question, vous supposez que le mal existe, c’est bien ça ? » L’étudiant acquiesce. Zacharias continue : « Vous supposez donc aussi l’existence de ce qu’on appelle le bien. Vous êtes d’accord ? » L’étudiant acquiesce à nouveau.

« Alors, quand vous supposez l’existence du mal et du bien, vous supposez aussi l’existence d’une loi morale pour différencier entre le bien et le mal, enchaîne Zacharias. Par conséquent, vous supposez l’existence d’un législateur moral. Autrement dit, Dieu. Mais ce n’était pas ce que vous essayez de prouver. Au contraire, c’est ce que vous essayez de réprouver. Mais si vous réprouvez l’existence d’un législateur moral, alors vous faîtes de même pour la loi morale. Sans loi morale, vous n’avez aucun moyen de différencier entre ce qui est bien et ce qui est mal. Donc pas de bien, pas de mal. Par conséquent, quelle est votre question ? »

L’étudiant, livide, répond : « Qu’est-ce que j’étais en train de vous demander ? »

- extrait du blog "Raison de croire".


2. Un professeur posa un jour à ses élèves la question suivante :

- "Est-ce que Dieu a créé tout ce qui existe ?
- Oui, il l'a fait, répond l'un d'eux.
- Dieu a tout créé?
- Oui, monsieur !
- Alors Dieu a aussi créé le mal, puisque le mal existe. Donc Dieu est mauvais."

Devant une telle conclusion, l'élève se tut. Quant au professeur, il était content de lui. Il avait prouvé une fois encore que la foi en Dieu relève du mythe. Mais un autre élève lève la main.

- "Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr.
- Le froid existe-t-il ?
- Bien sûr qu'il existe. Vous n'avez jamais eu froid ?
- Il me semble, monsieur, que le froid n'existe pas. Selon la loi physique, le froid est en réalité l'absence de chaleur... puis-je vous poser une autre question ?
- Mais certainement !
- L'obscurité existe-t-elle ?
- Bien sûr qu'elle existe !
- Pardonnez-moi, mais l'obscurité n'est en réalité que l'absence de lumière."

Finalement le jeune homme demanda au professeur excédé :

- "Monsieur, le mal existe-t-il ?
- Évidemment ! Nous en avons chaque jour de tristes exemples !
- Votre mal n'existe pas, monsieur, ou au moins il n'existe pas de lui-même. Le mal est un mot que l'homme a créé pour décrire l'absence de Dieu. Le mal est ce qui arrive quand l'homme n'a pas l'amour de Dieu dans son cœur. Il est comme le froid qui vient quand il n'y a plus de chaleur ou l'obscurité qui vient quand il n'y a plus de lumière."

Ce jeune homme sage et si pertinent est devenu par la suite un des plus grands savants de tous les temps. Il s'appelait Albert Einstein.

- extrait du livre "Face à la souffrance", de Guy Gilbert.


3. Un père de famille explique :

Si je donne à ma fille cinq euros, puis-je entièrement contrôler la manière dont elle va les dépenser ? Si je reprenais le contrôle à chaque fois qu’elle allait les dépenser inconsidérément (selon mon jugement), est-ce vraiment son argent ? Lui ai-je vraiment donné quoi que ce soit ? Si les seules choses qu’elle peut acheter avec son argent, ce sont des choses dont je décide qu’elles en valent la peine, est-ce vraiment son argent ? N’est-ce pas plutôt toujours mon argent que je dépense indirectement à travers elle ?

De la même manière, si Dieu nous donne vraiment un libre arbitre, ce doit être, au moins en grande partie, irrévocable. Il ne doit, dans une certaine mesure, pas intervenir par rapport à ça. Dieu crée des gens libres qui peuvent faire comme ils veulent, pas des instruments déterminés qui finissent toujours par faire comme Il veut.

Et si nous pouvons utiliser cette liberté pour faire le bien, nous pouvons aussi l'utiliser pour faire le mal.

- extrait (légèrement simplifié) de "Lettres d'un Sceptique", de Greg & Edward Boyd.


4. Un homme fait un sondage, dans la rue. Il demande aux gens "Quelle question aimeriez-vous poser à Dieu ?". Il tombe sur un jeune homme qui lui répond, et voici leur discussion :

- "Bonjour, je fais un sondage, vous avez deux minutes ?
- Oui.
- Alors, si vous rencontriez Dieu, là, au coin de la rue, quelle question vous lui poseriez ?"

Le jeune homme semble réfléchir un instant, hésiter, puis balance :

- "Pourquoi t'as tué ma mère ?"

L'homme qui effectue le sondage est surpris. Au début, il ne dit rien. Puis, soudain, il répond :

- "C'est stupide, comme question. Admettons que Dieu te réponde. Tu crois vraiment que savoir pourquoi ta mère est morte t'apportera quoi que ce soit ? Est-ce que ta mère va moins te manquer s'il existe quelque part une raison qui explique sa mort ?
Est-ce que ça changera le genre de personne qu'elle a été avec toi, l'affection qu'elle t'a donné, est-ce que ça changera quoi que ce soit sur tes sentiments pour elle ? C'était ta mère. Peu importe pourquoi elle est morte. L'important c'est que tu souffres, et la seule chose qui peut t'aider, c'est de ne pas être seul. La pire des souffrances, c'est la souffrance dans la solitude. Mais Dieu est avec toi. Il souffre avec toi. Il est présent quoi que tu en penses."

5. Un apologète remarque :

Si on pose la question, c'est qu'on trouve que le monde est injuste, et qu'on pense que si Dieu existe, Dieu devrait éradiquer le mal sur terre. Mais on oublie de se dire que le mal en question est donc, si Dieu existe, défini par Dieu.

Or, il est clair que pour Dieu, le mal, pêché, est causé parce qu'on séparé de Lui, qui est parfaitement bon. Par définition, si on est séparé de ce qui est parfaitement bon, alors on n'est pas parfaitement bon. Ce n'est pas vraiment notre faute personnellement, nous sommes nés comme ça, mais nous n'en sommes pas moins responsables : nous mentons, nous insultons les gens qui nous entourent, nous leur voulons du mal... nous choisissons de mal agir, nous faisons tous partie, de manière plus ou moins évidente, du mal sur terre.

Alors, souhaitons-nous vraiment que le monde soit "juste" et que le mal soit éradiqué ? Parce que nous méritons d'être éradiqués (et d'ailleurs Il l'a déjà fait, avec le Déluge). Au final, je me réjouis que le monde soit "injuste". Je me réjouis que même si Dieu est Justice et qu'Il soit dans sa nature de punir le mal, Dieu soit aussi Amour, et que ce qu'Il aime faire, c'est pardonner.

8 septembre 2009

Pour les chrétiens 2.0

Quelques sites que j'ai découvert et qui sont vraiment très-très-bien :

- Des cartes du Proche Orient à l'époque antique, pour mieux comprendre la Bible : .

- Un poisson dans le net (probablement un jeu de mot raté, tiré de l'anglais où "net" veut aussi dire "filet de pêche... enfin bref). Blog supermégatop sur plein de trucs chrétiens.

(Dont un article sur l'histoire de l'église pour ceux qui veulent jouer les je-sais-tout au niveau deux du camp AFLF l'année prochaine... ).

- Raisons de Croire : un blog d'apologétique.

- Apologétique toujours avec un livre à lire en ligne (ou à imprimer, mais bon il y a quand même près de 200 pages) qui s'intitule Questions qui reviennent toujours.

- Et rebelotte avec un troisième site d'apologétique, encore peu fourni mais qui devrait vite s'étoffer, sobrement intitulé Apologétique pour la France.

- Enfin, et c'est rare (c'est pour ça que je le mets ici) un site sur le SEXE ! Et oui je sais que vous êtes tous un peu frustrés (hein ? quoi ? Dieu vous comble et vous n'avez plus besoin de sexe ? Hmm...). Je ne sais pas encore ce qu'il vaut je n'ai pas pris le temps d'y jeter un œil, mais "Un poisson dans le net" le recommande, alors... voilà)

- Et, bien sûr, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, il y a Question Suivante. Vive le GBU !!!

Croyance et Savoir

Le contenu de cet article n'est pas de moi mais je l'ai remanié.

Dans la recherche de la vérité, seules existent les certitudes et les hypothèses.

Les certitudes se fondent sur l'obtention de preuves absolues qui nous font rentrer dans le domaine du savoir, de la connaissance de la vérité.

Les hypothèses, elles, font l'objet de croyances diverses, elles ne sont que des suppositions qui peuvent s'avérer vraies ou fausses. On en ignore donc l'absolue vérité.

L'existence ou la non-existence de Dieu sont deux hypothèses possibles.

Puisque personne au monde ne peut apporter la preuve absolue que Dieu n'existe pas, l'athéisme est donc une croyance basée sur l'hypothèse de la non-existence de Dieu. Celles et ceux qui se disent athées sont, sans même s'en rendre compte, aussi des "croyant(e)s", mais à leur façon bien sûr, différemment.

Pour être un(e) non-croyant(e), il faudrait ne se prononcer sur rien, ne jamais donner son opinion personnelle. Mais dès que l'on donne son avis sur une chose qui n'a pas été prouvée de façon absolue scientifiquement, on reste donc plongé(e) dans le domaine des hypothèses, des doutes, et l'on ne fait qu'exprimer sa croyance personnelle sur le sujet dont il est question.

Évidemment, s'il n'y pas de preuve absolue, il y a des preuves "relatives", autrement dit des indices, qui pointent dans l'une ou l'autre direction.

Les personnes athées croient que la conscience meurt en même temps que le cerveau, mais ceci n'est qu'une hypothèse de la vérité, et non pas une certitude absolue. Les spiritualistes, quant à eux, croient que la conscience survit à la mort du corps physique, mais ce n'est qu'une autre hypothèse possible de la vérité.

Quand on acquiert des certitudes (donc des preuves absolues), on rentre dans le domaine du savoir où là, la croyance perd sa raison d'être, car elle n'y a plus sa place. Par exemple : nous savons que la Terre tourne autour du Soleil ; donc, nous n'avons pas (ou plus) besoin de "croire" que la Terre tourne autour du soleil. Les personnes athées ne peuvent donc prétendre "savoir" que Dieu n'existe pas, mais doivent, en toute honnêteté intellectuelle, dire humblement :

« Nous croyons que Dieu n'existe pas », ou encore : « Nous croyons que l'Au-delà n'existe pas ». Cette perception des choses me paraît plus sensée, plus juste, plus logique, plus honnête.

Ce n'est point "jouer" sur les mots mais c'est mettre des mots justes sur la réalité des choses. Disons les choses comme elles sont vraiment.

En réalité, il n'y a donc point de débat entre croyants et (soit disant) "non-croyants" mais entre croyants ne partageant pas la même hypothèse, la même vision des choses. Nous sommes bien vous et moi plongés dans une croyance, et ce n'est pas parce que l'on n'a pas la preuve d'une chose que cette chose n'existe pas ; l'absence de preuve n'est pas forcément une preuve de l'absence.

Un jour, une personne athée m'a posé cette question : "Croyez-vous que le père Noël existe ou croyez-vous qu'il n'existe pas ?". Je lui ai répondu que là la croyance ne se pose pas, puisque l'on sait que le père Noël n'existe pas ; c'est juste un conte pour enfants. La croyance n'a de raison d'être que dans le doute de la chose. Comme je suis un homme, je sais naturellement que je suis un homme, je n'ai donc pas besoin de "croire" que je suis un homme ! Aucun doute là dessus !

Beaucoup de gens m'ont dit : Dieu, j'y croirai quand je le verrai.

Eh bien c'est faux
, puisque le jour où ces gens le verront, ils n'auront plus besoin de "croire" qu'il existent puisqu'ils le sauront, si bien sûr ils font confiance à leur propre capacité à percevoir les choses, et qu'il le perçoivent de manière répétée ou continue (car cela peut parfois demander beaucoup de temps, voire des années même pour acquérir cette certitude absolue).

5 septembre 2009

Invitation

Dans le désert, il est un crime plus grave que le meurtre : c'est de savoir où il y a de l'eau, et le garder pour soi.

Si vous trouviez le secret du bonheur, la chose dont tout un chacun a besoin et recherche toute sa vie, ne voudriez-vous pas partager cela ? Avec les gens que vous aimez comme avec les gens que vous n'aimez pas, parce qu'après tout peut-être que si les gens étaient heureux ils arrêteraient de se faire du mal. Mais peut-être aussi tout simplement parce que vous leur voulez du bien.

Aussi ne voyez pas ici une volonté de prosélytisme. En fait, contrairement à ce que la plupart des gens pense, "convertir" est un verbe intransitif : on ne peut pas "convertir quelqu'un". C'est un verbe réfléchi : on "se convertit". La seule personne à pouvoir vous faire choisir quoi que ce soit, à vous faire changer d'avis, c'est vous. Il est de ma responsabilité de vous dire que j'ai trouvé de l'eau dans le désert, il est de votre ressort de voir ce que vous voulez faire de cette information.

Voyez plutôt ici une volonté d'évangélisation. Et comme je sais que les grands mots font peur, je vais définir le terme : évangéliser, c'est parler de l'évangile, soit la vie et l'œuvre de Jésus.

***

Un ami de mon grand-oncle, qui se déclare athée, libre-penseur, et altruiste, me disait récemment :

"Je suis allé à Lourdes. A un moment, l'évêque, ou que sais-je - il avait une grande robe - a défilé avec un cortège dans la rue. Tout le monde s'est agenouillé. Pas moi. Moi j'en n'ai rien à faire de toutes ces simagrées. Et après qu'il soit passé, je sens une main qui me tire vers le bas, derrière moi. C'était une vieille dame qui n'arrivait pas à se relever. Alors je l'ai empoignée et je l'ai remise sur ses jambes. Dieu vous bénisse, qu'elle me dit ! Et alors, je lui dis, et où est-ce qu'il est, Dieu ? Il est pas avec l'évêque, là, lui il n'en a rien à faire que vous ne puissiez pas vous relever."

Je suis tout-à-fait d'accord avec lui. En fait, Jésus lui-même aurait été tout-à-fait d'accord avec lui. Alors pourquoi un tel fossé entre cet homme et Jésus ?

Je crois que l'Église Catholique, et plus largement la société, ne donne pas une image fidèle de qui était Jésus. Je ne vais pas casser du sucre sur le dos des catholiques, mais je voudrais simplement faire une différence entre le christianisme et l'Église Catholique. Le christianisme c'est une relation personnelle avec Dieu, l'Église Catholique c'est une institution qui prétend représenter et agir pour Dieu sur terre.

Je voudrais vous encourager à vous intéresser au christianisme. A Jésus, à l'évangile. Je voudrais vous encourager à ne plus vous contenter de ce que l'on vous dit de penser de Dieu, de la Bible, du christianisme.

***

Alors voici mon invitation : parlons-en.

Évidemment, je vous encourage aussi à lire l'Évangile par vous-même, mais je comprends que ça peut-être un peu fastidieux si vous n'y avez pas d'intérêt particulier. Voilà pourquoi je me propose d'être un intermédiaire temporaire, à travers lequel il vous sera peut-être plus facile de poser les questions qui vous embêtent le plus par rapport à tout ça.

Je vous encourage aussi à rechercher non pas ce qui vous plaît, mais la vérité. En sachant que la vérité peut ne pas correspondre à ce que vous aimeriez croire. J'entends beaucoup de gens me dire qu'ils pensent que la vie est comme ci, ou comme ça, mais ils sont incapables de me dire pourquoi ils croient cela. Je ne peux que vous encourager à savoir ce que vous croyez, et pourquoi vous croyez cela.

Libre à vous de me contacter par e-mail pour accepter mon offre, libre à vous de l'ignorer.

Que faire quand on croise un mendiant

Je me suis longtemps posé la question. Et je m'en suis longtemps voulu de ne pas avoir la réponse.

Donner de l'argent ? Et comment être sûr que ça va aider la personne ? Si c'est pour acheter des cigarettes ou de l'alcool, ou que sais-je encore, à quoi bon ? D'autant que parfois des gens demandent l'aumône alors qu'ils n'en ont pas besoin. Mais vaut-il mieux risquer de donner à quelqu'un qui n'en a pas besoin, ou risquer de ne pas donner à quelqu'un qui en a vraiment besoin ? J'ai fait les deux, mais ça ne m'a pas apporté la paix.

Donner de la nourriture ? Oui, pourquoi pas. Mais ensuite quoi ? Je l'ai fait, mais après coup je repartais. Je ne me voyais pas engager la discussion avec quelqu'un qui était en train de manger. Et surtout, que dire ? "Jésus t'aime ?" ... peut-être, mais franchement je ne sais pas comment ça serait reçu.

Prier ? Oui, bien sûr. Je prie à chaque fois que je vois quelqu'un dans le besoin, à chaque fois que je traverse une ville, même. Pour que la ou les personnes trouvent Dieu, qu'Il se manifeste dans leur vie, qu'ils répondent à Son appel. Mais après ? Des prières de circonstances ne permettent pas un suivi, et cela non plus n'apporte pas forcément la satisfaction d'avoir correctement servi Dieu.

Ma conscience, extrémiste religieuse, me disait que je n'en faisais jamais assez pour ces pauvres, que pour vraiment les aider je devrais m'engager à fond, les ramener chez moi, les nourrir, les vêtir, les amener à l'Église, les aider à se réintégrer dans la société. Mais soyons francs, aider les gens comme ça, ça ne s'improvise pas. Alors il y a des structures au sein de la société pour faire ça. Le mieux serait peut-être de s'engager auprès de la soupe populaire par exemple ?

J'ai longtemps prié pour que Dieu me donne la réponse. Qu'il me donne le courage d'engager la conversation, que Son Esprit Saint m'inspire les mots justes... mais à chaque fois je me retrouve à faire autre chose, je "n'ai pas le temps", je ne prends pas le temps... Et rien ne se passe, alors je me contente de prier.

Puis aujourd'hui je lisais le numéro d'août 2009 de Question Suivante : "Existe-t-il une économie chrétienne ?". J'y ai trouvé la citation biblique suivante, qui m'a inspiré, délivré, et enfin apporté la certitude d'avoir entendu la réponse de Dieu. Je tenais à la partager avec vous :

"Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille.
Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille ; car elle te sera rendue à la résurrection des justes."


Luc 14:12-14

Alors, voilà, rien ne dit que vous aurez forcément les moyens au moment où vous croiserez la personne (vous êtes pour la plupart des étudiants), ni que la personne acceptera votre offre, mais voici une suggestion : invitez-la à manger. Chez vous, au resto (le resto étant un endroit neutre qui risque moins de faire peur), ou même là dans la rue, si c'est quelqu'un que vous croisez tous les jours, apportez deux sandwichs avec vous à la pause repas et mangez avec elle.

Avec le repas la conversation viendra naturellement. Et puis, quel meilleur exemple (biblique qui plus est) de la communion fraternelle ? Présentez-vous, cherchez à connaître l'autre. Plus vous connaîtrez la personne et plus il vous sera facile de prier pour elle.

Voilà ce que Dieu m'a révélé aujourd'hui, et voilà mon exhortation pour vous. Je compte mettre ça en pratique dès que possible.

Si vous avez d'autres idées ou des commentaires, n'hésitez pas.

4 septembre 2009

L'apologétique pour les nuls

Voici quelques liens et ouvrages qui pourront intéresser les gens qui s'intéressent à l'apologétique, c'est-à-dire la défense raisonnée de la foi chrétienne.

Mais rappelons tout d'abord que l'apologétique n'est pas une baguette magique qui convertit les gens. C'est un moyen d'établir par la raison que le "système Chrétien" se tient (on peut aussi établir ça par l'expérience en le vivant chaque jour, ne l'oubliez pas). Ensuite, c'est aux gens de voir s'ils peuvent accepter ce système comme "vrai" ou pas.

Le mieux dans ce cas-là à mon avis est de leur recommander d'essayer, au pire s'ils se rendent compte que ce n'est pas vrai ils pourront toujours faire demi-tour... Souvent les gens disent qu'ils ne peuvent pas "essayer", ils ont besoin d'être convaincus avant de s'engager, selon eux, mais ce n'est pas vrai. En fait ils s'engagent tous les jours dans des systèmes dont ils ne sont pas forcément convaincus de la fiabilité, mais ils ne s'en rendent pas toujours compte. Enfin bref.

Voici les ressources :

- Un texte qui reprend 4 faits historiques (avec sources Bibliques et extra-Bibliques) pour démontrer la probabilité de la résurrection de Jésus.

- L'argument le plus complet et le plus simple (à mon avis) qui peut amener à supposer non seulement l'existence d'un dieu, mais d'un dieu qui ressemble fortement au Dieu de la Bible, à partir de constatations empiriques sur la nature humaine.

- "Jésus, la parole est à la défense", l'histoire vraie d'un journaliste célèbre et reconnu dans son milieu dont la femme se convertit au Christianisme, et contre toutes les attentes de son mari, devient beaucoup plus heureuse et agréable à vivre. Il décide donc de mener l'enquête : la Bible est-elle fiable ? Il veut prouver que non, mais finira par se convertir.

- "Letters from a Skeptic" (en cours de traduction en français). L'échange épistolaire entre un fils qui enseigne l'apologétique et son père de 77 ans, élevé catholique mais qui a perdu la foi suite à la mort de sa femme. Le fils invite son père à une discussion sans tabou sur la foi, Dieu et le Christianisme. Une trentaine de questions auxquelles le fils répond du mieux qu'il peut jusqu'à la conversion de son père, trois ans plus tard.

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