29 octobre 2011

Face à la mort

C'est l'histoire d'un fils, chrétien, dont le père, chrétien, meurt. Au funérailles, l'homme de foi qui parle devant l'assemblée dit qu'il ne faut pas être triste : le père est avec Dieu, c'est donc plutôt une occasion de se réjouir !

Chrétien ou non, si cette attitude vous semble correspondre à la vision chrétienne, je vous invite à réfléchir.

Bien sûr, si on croit à Dieu tel que la Bible le révèle, on aurait tort de se plaindre qu'une personne soit enfin libre de toutes les souffrances de cette vie, et encore moins qu'elle soit réunie avec Dieu.

Mais ce n'est pas pour les morts qu'on pleure, et ce n'est pas pour les morts qu'on fait des enterrements.

C'est pour les vivants.

Et si mon père meurt, chrétien ou non, je verserai toutes les larmes de mon corps, parce que c'est sur moi que je pleurerai. Un enfant qui perd son papa devrait-il se réjouir ?

A terme, c'est possible. Quand on s'est habitué à l'absence de la personne dans notre vie, une fois qu'on a guéri de la blessure que nous a infligé sa disparition - alors, on peut se réjouir en paix. Mais ne précipitons pas les choses.

La mort est un scandale, et Jésus lui-même pleura la mort de son ami Lazare - alors qu'il savait très bien qu'il allait lui-même le ressusciter.

La mort est un scandale, et un scandale qui fait partie de la vie telle que nous la connaissons. Ne l'éclipsons pas, n'en faisons pas une idée romantique sur laquelle les ados fantasment, ou un concept abstrait pour l'investigation des philosophes, n'en faisons pas non plus un prétexte pour éviter d'y faire face.

Faisons face à la mort, et pleurons, parce que Dieu laisse toute sa place à notre humanité.

21 octobre 2011

Les évangéliques et George Bush

Le courant évangélique vient-il des États-Unis ? C'est ce que semblent indiquer les media, lorsqu'ils font passer l'ensemble des communautés évangéliques implantées en France pour des mouvements fondés sur des pasteurs charismatiques, des cultes aux airs de one-man-show, et des méthodes "à l'américaine".

Il est vrai que la France est considérée comme une terre de mission par les églises nord-américaines, et que de nombreux chrétiens viennent en France pour évangéliser, notamment depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, la vision du christianisme qu'ils importent est très liée à leur culture, et cela tranche avec la culture française. Mais considérer les évangéliques comme un mouvement américain relève d'un manque de connaissance historique.

En fait, les premières assemblées évangéliques sont apparues au 16e siècle en Suisse, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, et en Angleterre avant même la naissance des États-Unis. C'est ensuite que, frustrés par le manque de liberté religieuse en Europe, de nombreux évangéliques ont émigré outre-atlantique, contribuant largement à la création des USA.

Et Georges Bush junior, là-dedans ? C'est au moment de son élection que le terme américain "evangelical", mouvement dont il se réclame, est brusquement devenu très médiatisé. Bien que les communautés évangéliques de France, plutôt radicales pacifiques, aient été en désaccord avec sa vision des choses et aient marqué leur distance, la confusion est souvent restée dans l'esprit des Français.

14 octobre 2011

Qu'est-ce qu'un protestant évangélique ?

Un évangélique est d'abord un chrétien, puis un protestant, et enfin, un évangélique.

Un chrétien, c'est donc quelqu'un qui croit en Dieu tel que la Bible le révèle, et qui place ce dernier au centre de sa vie.

Un protestant, c'est un chrétien qui croit que Dieu offre gratuitement aux hommes, qui se sont rebellés contre lui, de se réconcilier avec lui. Cette offre est l’œuvre de Dieu, incarné en Jésus Christ, c'est une alliance avec les hommes : il est mort pour nos fautes, il nous adopte, et nous pouvons vivre en communion avec lui.

Un protestant croit au salut, gratuit, par Jésus, point barre. Rien de plus, rien de moins.

Rien de plus, parce que beaucoup de gens cherchent à ajouter à Jésus en prétendant que l'homme a son propre rôle à jouer dans la réconciliation, qu'il doit faire des bonnes actions, des pèlerinages, etc. pour "mériter" l'amour de Dieu. Les "bonnes actions" sont la conséquence de l'amour de Dieu, pas la cause.

Rien de moins, parce que certains cherchent à connaître Dieu - et c'est là l'élan religieux de l'homme - sans passer par Jésus. Ils refusent la gratuité scandaleuse de l'offre de Jésus, prisonniers de leur méritocratie élitiste ou de leur universalisme tiède.

Enfin un évangélique croit que la Bible ne contient pas d'erreur, que Jésus est né d'une femme vierge, qu'il a subi la condamnation que nous aurions dû subir, qu'il est Dieu, et qu'il est ressuscité. Un évangélique se différencie du libéral, qui place l'autorité de sa propre raison au-dessus de celle de la Bible, et du sectaire pour qui la révélation biblique doit être complétée par une autre révélation.

Les protestants évangéliques se différencient également des protestants historiques, en cela qu'ils tiennent fermement à l'indépendance des églises, et à des systèmes hiérarchiques locaux simplifiés, voire inexistants.

En outre, l'évangélique s'attache généralement à 3 aspects de la foi : le changement de vie qu'occasionne sa conversion, la prédominance de la Bible dans sa vie, et la défense militante des raisons qui fondent sa foi.

7 octobre 2011

Les premiers chrétiens : des manipulateurs ?

Peut-être que Jésus y croyait vraiment, à son message. Peut-être même qu'il est vraiment mort sur la croix. Mais franchement, les miracles, la résurrection, dire qu'il était Dieu... c'est pas Jésus qui a écrit la Bible, autant qu'on sache, alors peut-être que ses apôtres ont - même sans penser à mal - exagéré un peu les choses, peut-être qu'ils ont embelli les récits, qu'ils ont idéalisé Jésus, qu'ils ont manqué d'objectivité.

Peut-être. Ou peut-être pas. Je pense que si c'était le cas, ils seraient finalement revenus à la raison. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Et bien je pense que sur tous les apôtres et autres leaders de l'Église primitive, l'un d'eux aurait fini par se remettre en question face à l'adversité. Et quelle adversité ! Tous ont subi une mort violente ou une lente agonie parce qu'ils refusaient de renier leur foi et qu'ils ont continué de la professer malgré les dangers que cela représentait.

D'abord les 5 auteurs principaux du Nouveau Testament ( les 4 biographies de Jésus, et les nombreuses lettres aux églises) :

- Matthieu, apôtre de Jésus, fut martyrisé en Éthiopie, tué par l’épée,

- Marc, disciple de Jésus qui écrit son évangile selon les récits de Pierre, apôtre très proche de Jésus, fut tué à Alexandrie par ses habitants, trainé derrière un char jusqu'à ce que mort s'en suive, devant la statue de la déesse locale Serapis.

- Luc fut pendu à un olivier par des prêtresses païennes, en Grèce.

- Jean fut martyrisé par ébullition dans un bain d’huile lors d’une vague de persécution à Rome. Toutefois, il en réchappa miraculeusement. Il fut ensuite condamné aux mines sur l’île-prison de Pathmos.

- Paul fut torturé, puis décapité sous l’empereur Néron à Rome en 67 ap. JC.

Puis les apôtres et autres leaders de l'Église primitive :

- Jacques, le frère de Jésus (pas un apôtre officiellement) et leader de l'Église de Jérusalem, fut précipité de plus de 30 mètres du pinacle du temple quand il refusa de renier sa foi en Christ. Quand ses tortionnaires découvrirent qu’il avait survécu à la chute, ils le battirent à mort avec un gourdin.

- Nathaniel, était missionnaire en Asie. Il porta son témoignage en ce qui est la Turquie actuelle et fut martyrisé en Arménie par flagellation.

- Pierre fut condamné à mort et crucifié à Rome, la tête en bas, à sa propre requête, parce qu'il ne se considérait pas digne d'avoir une fin égale à celle de son Seigneur.

- André, frère de Pierre, fut crucifié sur en croix en X en Grèce.

- Thomas fut transpercé par une lance en Inde par des prêtres païens, lors d’un de ces voyages missionnaires.

- Bartholomé, qui traduisit l'évangile de Matthieu en Inde, fut battu et crucifié par des religieux locaux.

- Matthias, choisi pour remplacer Judas Iscariote (le traître), fut lapidé et décapité.

- Étienne fut trainé hors de Jérusalem et lapidé par des juifs.

- Philippe, a été martyrisé à Héliopolis en Phrygie (en Grèce moderne), fouetté, emprisonné et finalement crucifié.

- Jacques et Juda (les fils de Zébédée) furent tués l'un sous le reigne de Hérode Agrippa (gouverneur de Judée qui persécuta les chrétiens), et l'autre crucifié à Edesse (en Grèce).

Tous avaient vu Jésus de leurs yeux, et tous annonçaient le même message que celui qui est annoncé aujourd'hui dans la Bible, centré sur la mort et la résurrection de Jésus, y compris tous les miracles qu'il a accompli. On peut mourir pour une croyance, mais on ne meurt pas pour un mensonge. Et quand sa vie est en jeu, on doute, on réfléchit, on se remet en question... et on a besoin de se raccrocher à quelque chose de certain pour tenir le coup.

Alors s'ils n'étaient pas réellement sûrs de ce qu'ils annonçaient, ils ne seraient pas morts pour ça. Et le fait qu'aucun d'entre eux ne se soit détourné de leur foi devant la torture et la mort suggère quelque chose de plus. Cela suggère que ce qui leur est arrivé a réellement changé leur vie, au point qu'ils étaient prêts la risquer pour ce qu'ils avaient trouvé.

Mais surtout, ce ne sont pas les seuls. Au cours de l'histoire, et encore aujourd'hui, des milliers des gens ont tout abandonné, jusqu'à leur vie, et tout enduré par amour pour Jésus, et parce qu'ils avaient trouvé en lui quelque chose qui a bouleversé leur vie au point qu'ils l'ont considéré plus précieux encore que la vie même. C'est mon cas - Jésus est plus précieux que ma vie, je la perdrais pour lui rester fidèle, sans hésiter.

Et toi, es-tu prêt à découvrir quelque chose d'aussi puissant, d'aussi dangereux, d'aussi bouleversant ?