30 novembre 2012

L'impossible contraire

Selon Cornelius Van Til, il y a un moyen simple d'évaluer une vision du monde (c'est-à-dire un système de présupposés), et c'est d'en examiner deux choses :

- La cohérence entre des éléments qui la constituent,
- La correspondance de ces éléments à la réalité.

Pour la cohérence interne, on regarde s'il n'y a pas de contradiction inhérente au système, de faux raisonnement, etc. Par exemple, si la vision du monde d'une personne l'amène à rejeter l'idée de libre-arbitre (c'est-à-dire que tous nos choix seraient déterminés par des facteurs extérieurs) mais qu'au niveau politique cette même personne milite pour qu'on reconnaisse à chacun le droit de faire ses propres choix, c'est incohérent, et la vision du monde de cette personne est à revoir.

Pour la correspondance à la réalité, on regarde si la vision du monde permet de comprendre l'expérience humaine, de manière logique, scientifique, et au niveau éthique. Par exemple, une vision du monde qui présuppose l'absence d'ordre et de stabilité du monde empêche de donner un quelconque sens à la vie, ou le développement d'une quelconque science.

Le christianisme affirme que toutes les visions du monde qui ne sont pas bibliques sont fondamentalement incohérentes ou qu'elles ne correspondent pas à la réalité. Seule la vision chrétienne comporterait les présupposés pour expliquer l'intelligibilité du monde, les postulats nécessaire au raisonnement humain, à son expérience, à sa dignité. Si c'est le cas, on peut s'assurer de la vérité de la vision du monde chrétienne en réfutant toutes les autres visions du monde.

D'autres théologiens ont vulgarisé et actualisé l'approche de Van Til, notamment  Francis Schaeffer et Greg Bahnsen. N'hésitez pas à explorer leurs écrits !

26 novembre 2012

Le juste milieu

Lundi ? Vrai. Raisonnement ? Faux. Il est temps de changer...

Le raisonnement du juste milieu consiste à penser qu'un compromis, un "juste milieu" entre deux extrêmes est la vérité. Parfois, la vérité est effectivement au juste milieu, mais ce n'est pas systématique : un "juste milieu" entre le vrai et le faux reste faux.

En outre, il y a souvent plusieurs manières de tracer une ligne entre deux points de vue, et donc plusieurs "milieux".

Exemple :

A - Il y avait 3000 manifestants selon la police.
B - Oui, mais d'après les syndicats, il y en avait 5000.
A - Les deux exagèrent toujours. Il y en avait surement 4000.

En réalité, il y en avait peut-être 3000, peut-être moins, peut-être 5000, peut-être plus, on ne peut pas savoir à partir de ça. Au mieux, si on se fie à la fourchette évoquée, on peux supposer de bonnes raisons qu'il y en avait entre 3000 et 5000.

23 novembre 2012

Comment savoir si Dieu existe ?

On peut savoir s'il y a du lait dans le frigo en allant simplement regarder. On peut savoir si fumer accroît les risques de cancer en faisant des tests. Si on est en désaccord sur ces points, on peut se mettre d'accord assez facilement en vérifiant les faits, mais ce n'est possible que parce qu'au fond, on s'accorde sur des choses plus élémentaires : la fiabilité de nos sens, l'uniformité des phénomènes naturels, la fiabilité des données recueillies, l'honnêteté des chercheurs, etc. C'est ce qu'on appelle des présupposés.

Savoir si Dieu existe est problématique non pas parce qu'il y a un désaccords sur les faits, mais sur les présupposés. On gagne donc à aller plus au fond du débat, pour éviter de batailler en surface et en vain. Seulement, à ce niveau, les faits observables ne constituent plus des éléments décisifs. En effet, les mêmes présupposés qui déterminent ce qu'une personne va accepter ou non comme faits déterminent également comment ces faits seront interprétés.

Par exemple, le naturalisme et le surnaturalisme portent deux regards différents sur le monde et la connaissance que l'homme en a :
  • Le naturalisme affirme qu'il n'y a rien au-delà de la Nature, et donc rien en dehors de la Nature qui puisse expliquer l'ensemble de l'expérience humaine.
     
  • Le surnaturalisme affirme qu'il y a quelque chose au-delà de la Nature, qui peut expliquer l'ensemble de l'expérience humaine. Par exemple, Dieu, qui a créé la Nature et intervient en son sein à chaque instant, pour la maintenir ou la modifier et ainsi y opérer des miracles.
Il ne suffit dès lors plus d'avoir de bonnes preuves qu'un phénomène miraculeux est arrivé pour convaincre un naturaliste, puisque ce dernier supposera que cet événement n'est pas réellement arrivé, ou qu'il est simplement inexpliqué et non inexplicable. De la même manière, aucun fait, aucune preuve tangible ne pourra jamais convaincre un Hindou qu'il se trompe en croyant que toute l'expérience humaine est une illusion.

L'ensemble de nos présupposés constituent une certaine vision du monde – des convictions fondamentales sur le bien, le mal, le sens de la vie. Nous ne tirons pas entièrement ces présupposés de notre expérience humaine, et ils ne peuvent pas être vérifiés ou réfutés par la science naturelle.

La plupart des gens ignorent qu'ils ont des présupposés, et une vision du monde conditionnée par ces présupposés. Ils n'y réfléchissent donc pas de manière explicite, ce qui peut rendre tout débat difficile, voire inutile, du moins avant d'avoir éclairci ces questions. Nous verrons la semaine prochaine comment nous y prendre.

19 novembre 2012

Origine contrôlée

Faux raisonnement du matin, chagrin... vidangez-vous l'esprit ce lundi en le purgeant un bon coup !

Le principe de l'origine contrôlée, c'est d'évaluer la validité d'un argument en fonction de son origine. On fait ainsi appel aux préjugés qu'ont les gens. Similaire à l'attaque personnelle, ce faux raisonnement vise la source ou le contexte de l'affirmation.

Exemple :

A - Les homosexuels sont tout-à-faits capables d'aimer des enfants comme leurs propre parents. 
B - Bien sûr. Mais les psychologues sont formels : pour le bon développement de l'enfant, il lui faut un père et une mère, un parent qui lui permet de se comprendre par similarité, et un parent par lequel il se comprend par différence.
A - Les psychologues qui disent ça sont chrétiens ! Ils sont forcément biaisés. Il y en a d'autres qui disent le contraire, que c'est pas important.
B - Et ceux-là sont homosexuels.

En plus d'être réducteur, ce raisonnement ne mène nulle part.

16 novembre 2012

La différence entre toi et moi

Tu diras probablement que je suis un “croyant” et que tu es un “non-croyant”. Et de nombreux chrétiens seraient d'accord avec ces labels - après tout, ils sont bibliques. On peut dire que ce qui sépare les chrétiens et les athées, c'est la foi.

C'est une question de croyance...
Les Chrétiens croient certaines choses que les athées ne croient pas. Les premiers croient que les affirmations de Jésus-Christ et que les enseignements de la Bible sont vrais, les seconds ne le croient pas. Les premiers ont foi en Jésus et ont confiance en ses promesses, pas les seconds. Devenir chrétien implique de croire.

...mais pas seulement.
La différence ne s'arrête pas à la croyance, et c'est important à comprendre si on veut en parler en évitant les idées reçues. La croyance en la fiabilité de la Bible et la foi en Jésus sont des éléments qui ressortent le plus dans notre religion, mais le chrétien affirme plus que simplement une croyance en la vérité des affirmations de Jésus.

Le chrétien affirme qu'il “sait” que ces affirmations sont vraies. Au-delà de l'espoir ou de l'engagement de notre volonté, qui font partie de la foi, il y a le savoir.

Qu'est-ce que ça veut dire ?
Comment le savoir dépasse-t-il la croyance ? Le savoir implique d'avoir une justification, ou des bonnes raisons pour soutenir ce que l'on croit. Si on me demande quelle taille fait ma ville, que je réponde au hasard, et que je tombe juste, pourrait-on dire que je savais ? Non, parce que je n'avais aucune justification pour ma réponse. 

Quand on affirme savoir que quelque chose est vrai, on affirme avoir des indices sérieux, des faits, ou de bonnes raisons pour appuyer notre avis.

La vraie différence
Je crois quelque chose que tu ne crois pas, mais ça ne suffit pas de dire ça, car on peut avoir des croyances sans fondement, hasardeuses, ou futiles. J'affirme qu'il y a de bonnes raisons de croire ce que je crois, et tu affirmes qu'il n'y a pas de bonnes raisons de croire ce que je crois, voire qu'il y a de bonnes raisons de ne pas croire ce que je crois.
Les discussions sur la foi chrétienne devraient être une étude de cette question, ainsi qu'un débat à ce sujet, et ça implique de donner des arguments, de justifier des points de vue, de réfuter des positions erronées et de répondre aux objections. C'est ce que j'essaye de faire dans la vie, et sur ce blog, ayant constaté que l'écrit permet de considérer les idées souvent plus calmement, et de les diffuser plus largement.

12 novembre 2012

Prétention de neutralité

Il arrive souvent que dans un débat, on se retrouve en face d'une personne qui prétende être un observateur neutre et objectif et nous reproche notre propre subjectivité. Autrement dit, on ne ferait que chercher à se justifier, motivé par une angoisse personnelle, tandis que son discours à lui se fonderait sur la raison, les faits et la logique.

Il faut rejeter ce faux raisonnement. D'une part personne n'est entièrement neutre et objectif, d'autre part, l'objectivité de l'observateur extérieur et neutre est un mythe : un observateur extérieur et neutre ne pourra jamais comprendre l'amour, ni en parler avec justesse (c'est un exemple, il n'est pas forcément nécessaire de faire l'expérience d'une chose pour en juger, pas besoin d'être un violeur pour savoir que c'est mal de violer).

Exemple : On entend souvent cette doctrine “Il faut traiter toute affirmation comme une hypothèse à tester en fonction des faits – cohérence logique et observation empirique”. Le but recherché est manifestement d'éviter l'argument circulaire ou la fausse question. Mais cela implique que le seul moyen fiable de déterminer la validité et la vérité d'une affirmation est de l'analyser d'un point de vue logique, rationnel et factuel. Or, si on applique ce principe à cette dernière affirmation, comment le maintenir ?

Autrement dit, comment prouver que le seul moyen fiable de déterminer la validité et la vérité d'une affirmation est de l'analyser d'un point de vue logique, rationnel et factuel ? Si on le fait logiquement, rationnellement, de manière factuelle, on tombe dans le raisonnement circulaire. Si on le fait d'une autre manière, on réfute l'affirmation elle-même.

Il ne s'agit pas de rejeter la logique, la raison, ou les faits – simplement, une telle position n'est pas prouvable, c'est quelque chose qui précède la réflexion ou l'argumentation même, c'est un élément de notre vision du monde... c'est ce qu'on appelle un présupposé.

Ici, ce présupposé rejette toute possibilité d'explication surnaturelle, même si elle est appuyée par des indices factuels. Il est donc interdit de prouver l'existence surnaturelle de Dieu par des explications surnaturelles... autrement dit, il est impossible de prouver l'existence de Dieu. Le chrétien aura un présupposé opposé, et on ne peut pas lui interdire dans le débat sous prétexte qu'on préfère son propre présupposé, ce serait malhonnête.

Pour clarifier : un présupposé, c'est une conviction profonde sur la réalité, l'homme, la vérité, le monde, la connaissance, etc. et c'est à partir de ces convictions qu'on perçoit, analyse et organise toute nos expériences humaines.

9 novembre 2012

Fait, indice et preuve

On entend souvent parler de “preuve”, notamment pour l'existence de Dieu. Mais qu'est-ce qu'une preuve ? Une preuve permet de savoir, d'être sûr à 100%, qu'une affirmation est vraie... Mais existe-t-il jamais une telle preuve ?

Dans une enquête policière, on constate une situation, qu'on cherche à expliquer. Pour cela, on cherche et on trouve des faits, des traces laissées par les événements (marques, empreintes, etc.). En analysant ces faits, on cherche ce qu'ils indiquent, et cela donne des indices – c'est le premier niveau d'interprétation.

Ensuite on essaye de trouver une explication qui intègre ces indices de manière cohérente, et on détermine les indices indispensables pour soutenir cette explication. C'est le deuxième niveau d'interprétation.

On présente ces derniers comme pièces à conviction, et elles ne deviennent des preuves qu'une fois que le jugement est rendu, autrement dit une fois que l'ensemble des faits analysés, sélectionnés et organisés de manière cohérente sont reconnus suffisants pour valider l'explication minimale des faits.

Alors existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu ? D'après cette définition des choses, non. Il existe des faits, sur lesquels tout le monde s'accorde, il y a quelques débats sur ce qu'ils indiquent, et de nombreux débats sur ceux que l'on peut sélectionner et la manière de les organiser pour arriver à une explication.

Pourtant, la question est largement débattue, notamment dans le  monde anglo-saxon, où elle est formulée ainsi :Is there evidence for God's existence ?”. Le mot “evidence” recouvre aujourd'hui l'ensemble des notions de trace, indice, pièce à conviction, et preuve, notamment dans ce débat. Certains reprennent le terme anglais, et parlent d'évidence – à mon sens c'est une erreur doublée d'un barbarisme de langage, car comment s'attendre à être compris en parlant de l'évidence de l'existence de Dieu quand justement, ce n'est pas évident pour les autres ?

Je préfère personnellement parler de traces, pour trois raisons :
  • D'abord parce qu'il y a une notion de recherche et d'interrogation, on suit des traces, alors que les “preuves” nous forcent la main (ce qui est problématique dès lors qu'elles sont illégitimes, et elles le sont souvent a priori);

  • Ensuite parce que les traces évoquent une réalité entre les faits et les indices : elles présupposent que les faits indiquent quelque chose, mais se situent encore au moment de l'interprétation, pas après. Ainsi on invite ceux qui nous écoutent à réfléchir avec nous, et à participer à cette recherche.

  • Enfin, parce qu'il ne s'agit pas seulement de l'existence de Dieu, mais de son action. Dieu n'est pas, du point de vue chrétien, juste une cause première, ou un Grand Horloger qui observe sans intervenir – il vit, agit, et intervient dans l'histoire du monde et de l'humanité ainsi que dans nos vies, et ça laisse des traces.
Il ne faut pas tomber dans une polémique où, faute de définir les termes, on s'embourbe et chacun campe sur ses positions. Il y a dans notre monde les traces d'un autre monde, d'une autre réalité. Nous sommes dans le sillage de Jésus – sa vie, son œuvre ont définitivement révolutionné le monde entier comme jamais rien ni personne auparavant, et rien ni personne depuis. La moindre des choses est de ne pas se précipiter dans le débat sans définir les termes ou une certaine méthodologie.

5 novembre 2012

Fausse question !

Trois personnes prennent une chambre dans un hôtel. A l'accueil, on leur dit que le prix pour la nuit est de 30€. Le calcul est simple, chaque personne paye 10€. Ils montent ensuite dans leur chambre. Puis la réceptionniste se rappelle qu'il y a une promotion spéciale cette semaine : la chambre n'était qu'à 25€. Elle charge donc le garçon de chambre de rapporter 5€ aux trois hommes. En chemin, il se demande comment diviser 5€ en trois, et décide finalement de se prendre un pourboire de 2€, facilitant la division du reste entre les 3 clients. Quand il leur remet l'argent, chacun récupère donc 1€.

La question est la suivante : au final, chacun a payé 9€, soit 27€ à trois. Si on ajoute les 2€ pris par le garçon de chambre, on arrive à 29€. Et pourtant ils ont payé 30€ à l'origine. Où est passé l'euro restant ?

La solution est simple : il n'y a pas d'euro restant. Les 2€ du garçon de chambre ne sont pas à ajouter aux 27€ payés par les clients, mais à retirer, ce qui amène à 25€, le prix de la chambre.

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Ce raisonnement est ici le bon. Mais on utilise ce même raisonnement à tort pour éviter de répondre à une question dérangeante. Autour d'un repas avec des amis et notamment JR, qui est d'une logique implacable, nous discutions de la justice. Et un ami de dire à JR : “C'est quoi la justice ?”, puis, alors que ce dernier commence à répondre, il l'interrompt pour dire : “Chacun a sa notion du bien et du mal, et au final, il n'y a pas de justice en soi.”

Autrement dit, on ne peut pas demander à quelqu'un de définir quelque chose pour tout de suite revenir sur l'existence même de cette chose (à moins que, a terme et après examen, la définition donnée soit absurde), parce qu'on déplace la question et on empêche l'autre d'argumenter. C'est déstabilisant, frustrant, et manipulateur (qu'on s'en rende compte ou non). Bref, mieux vaut commencer par dire qu'il n'y a pas de justice, suite à quoi, au vu d'un désaccord, on peut chercher à atteindre une idée commune de justice, et s'accorder sur son existence ou inexistence.

2 novembre 2012

Dieu est amour

Dieu est amour, c'est vrai, mais Dieu n'est-il qu'amour pour autant ?

Ma maman que j'aime...

Ma mère est-elle une bosseuse ? Oui. Elle se donne a fond pour son boulot et pendant mon enfance, elle rentrait généralement tard le soir. Mais n'est-elle qu'une bosseuse ? Non, elle a aussi un sens de la famille, et c'est pour ça que même si elle rentrait tard, elle insistait pour qu'on mange tous ensemble, en famille.

Si je vous dis que ma mère est travailleuse sans équilibrer son portrait en mentionnant ses autres qualités, vous aurez une idée faussée d'elle – peut-être même que vous vous direz que c'est une mauvaise mère, qui s'intéresse plus à son travail qu'à ses enfants. Et pourtant, si vous saviez !  Elle a toujours fait passer ses enfants avant tout le reste.

Inversement, si je vous dis qu'elle fait toujours passer ses enfants avant elle-même, vous pourriez imaginer une femme épuisée à force de privations, vous ne sauriez rien de ses autres qualités : sa persévérance, sa diplomatie, sa jovialité, son attention aux détails, sa perspicacité, son humour, sa capacité à prendre sur elle et à pardonner, et mille autres choses qui font la richesse de son humanité.

Mon Dieu que j'aime...

De la même manière, si on dit que Dieu est amour, et qu'on en reste là, on aura une image faussée de Dieu. En rester là, c'est dire que Dieu n'est qu'amour, et donc que l'amour, c'est Dieu. Bien sûr, on pourrait définir les termes du débat, et voir que l'amour tel qu'on l'imagine et tel qu'on le vit entre humains n'a rien à voir avec ce que la Bible définit comme amour, mais ça n'est que moyennement satisfaisant, car dès lors qu'on embraye sur la Bible, ça réintroduit un Dieu qui est plus que juste amour.

Alors, oui, Dieu est amour, mais Dieu est aussi juste. Et c'est ce qui nous intéresse en particulier, puisque c'est à cela que s'oppose l'idée d'un Dieu qui ne serait qu'amour, un Dieu qui ne nous dirait pas ce qui est juste, et ce qui ne l'est pas, bref, un Dieu qui ne serait pas un juge du bien et du mal.

Dieu est amour et c'est justement ça qui motive et équilibre sa justice. Dieu est amour donc il nous dit qu'on devrait changer, arrêter de pratiquer le mal dont on est l'auteur – le mensonge et l'hypocrisie pour commencer. Dieu est amour donc Dieu est juge. Il est bien placé, il est l'auteur de tout ce qui existe, nous compris. Mais mieux encore, Dieu est amour donc il nous aide à changer – il ne se contente pas de nous dire “arrête de mentir”, il nous accompagne, est patient avec nous, nous apprend à dire la vérité, nous en donne envie, et même nous apprend à la valoriser et la défendre.

Bref, Dieu est amour, et donc il est aussi juste, sage, vrai, bon, saint, tout-puissant, éternel, infini, et immuable.