31 août 2012

Un témoignage qui décourage

"T'as de la chance d'avoir un témoignage aussi impressionnant. Moi je suis né dans une famille chrétienne, j'ai été élevé dans la foi, j'ai pas eu de changement radical et de grandes épreuves, comme toi...".

Je vais t'en foutre, moi, des témoignages impressionnants. Tu sais toutes les casseroles que je me traine, parce que je n'ai pas été élevé dans la foi, justement ? Est-ce que tu crois que j'hésiterais une seule seconde si je pouvais changer de place avec toi ?

Mais en réalité, la question ne se pose pas. Je suis là où Dieu m'a placé, et je m'en satisfais pleinement, grâce à lui et malgré moi. Et c'est la même chose pour toi. Si mon témoignage te décourage de témoigner, n'oublie pas que tu es une lettre de chair, écrite de la main de Dieu, tout comme moi. Si la force de mon témoignage, c'est la repentance, la force du tien, c'est la bénédiction qui découle de la fidélité à Dieu.

Mais admettons. Tu veux un témoignage comme le mien ? C'est très simple. Mais ça va faire très mal. Être né dans une famille chrétienne et élevé dans la foi ne t'aura pas immunisé contre les effets du péché, on y est tous exposés. Dieu nous révèle au fur et à mesure de notre vie l'ampleur de notre péché, et parallèlement, l'ampleur de son amour et de sa grâce. Ne sois pas pressé, et ne désespère pas.

Parce que si mon témoignage ne reposait que sur un changement radical, alors il ne concernerait que mes premières années de foi, et je vivrais le reste de ma vie chrétienne en radotant la même vieille histoire. Dieu n'est-il pas plus que ça ? Et s'il l'est pour moi, ne l'est-il pas pour toi ?

Si tu crois manquer de repentance, je t'assure que tu ne manqueras certainement pas de sujet de repentance. Demande à Dieu de te briser le cœur par le poids de ton péché - c'est le genre de prière auquel il répond toujours - et tu verras. Demande-lui de te révéler ta plus grande peur, ta plus grande honte, ta plus grande culpabilité, vois comment ça nuit à sa gloire dans ta vie, et travaille ensuite à remettre ça entre ses mains. Entoure-toi de tes amis chrétiens proches, et ensemble, livrez-vous, racontez-vous toute votre vie, sans réserve. Confessez-vous les uns aux autres et priez les uns pour les autres.Tu verras, alors, si ton témoignage n'est pas aussi "impressionnant" que le mien.

27 août 2012

Le plaidoyer émotionnel

Un lundi de plus, un faux raisonnement de moins !

Le plaidoyer émotionnel consiste à argumenter en cherchant à susciter l'émotion plutôt que la réflexion : peur, jalousie, haine, fierté, etc.

Un argument valide peut contenir une dimension émotionnelle (les récents discours électoraux de Jean-Luc Mélenchon et Marine LePen en sont de bons exemples), mais attention : il ne faut pas que l'émotion remplace totalement la logique. 




24 août 2012

Les tubes Catholiques

Dernièrement, des groupes catholiques ont organisé la production et la diffusion sur Internet de plusieurs émissions courtes à destination des jeunes, dans le but de... et bien, c'est là qu'est toute la question.

Mais d'abord, un coup d’œil aux vidéos

- Bref, je suis Catho, 3 épisodes réalisés par la Frassateam à l'occasion de la période de Carême en 2012. On y suit le retour progressif d'un jeune à la spiritualité catholique. Le développement du personnage principal y est bien mené, il y fait face à la réalité telle qu'on la connaît. Chaque visionneur de la série découvre le catholicisme en pratique et en interne, et est ainsi tacitement invité à suivre ce parcours du fils prodigue (version moderne).



- Very Bad Carême, 3 épisodes sur le jeûne, la prière et l'aumône, par la Pastorale des Jeunes de Lyon à l'occasion, encore une fois et comme son nom l'indique, des 40 jours de Carême de cette année. Le format s'inspire de Very Bad Blagues. L'auto-dérision touchera probablement un large public, mais une partie des références humoristiques requièrent tout de même une certaine connaissance des différents courants de spiritualité au sein du catholicisme (ou du monde chrétien en général). C'est divertissant, et sans doute un bon point de départ pour une discussion plus poussée.



- Le Cathologue, présenté depuis le 26 avril 2012 par l'1visible (mensuel catholique), et produit par Saje Prod et KTO . C'est une entreprise de plus grande ampleur, avec un épisode chaque semaine pour une durée indéterminée. L'aspect est très tendance : les clips sont classés en épisodes et en saisons comme une série télé, les tee-shirts du présentateur sont remarquables par leur esthétique et leurs slogans, le tout est filmé dans une sorte de local moderne meublé par ikea et avec des posters de Star Wars, du Le Seigneur des Anneaux, et des reproductions cartonnées grandeur nature de R2-D2, C3PO et la Vierge Marie. On regrettera cependant le traitement un peu léger des sujets polémiques, le message pertinent restant souvent implicite, ou étant subrepticement glissé en une réplique du caméraman. Divertir est-elle une fin en soi ? Néanmoins cela reste un ensemble d'épisodes accrocheurs qui peuvent servir de support pour aborder les sujets de manière plus sérieuse.



Le discours et l'effet

Il faut toujours se demander, non seulement quel est le discours, mais quel est l'effet de l’œuvre à laquelle on est exposé. Le discours, c'est ce que l’œuvre dit qu'elle fait. L'effet, c'est ce qu'elle fait réellement.

Ici, le discours, c'est globalement "Je suis catholique, j'en parle sans honte, et voilà comment je vis ça". En soi, c'est un témoignage travaillé pour qu'il ait le plus d'impact possible.

L'effet, par contre, est plus profond. L'idée qu'on a des catholiques est transformée, ils peuvent être jeunes et funs... comme les gens auxquels ils s'adressent. La majeure partie de cette campagne médiatique sert en partie à redorer le blason de l’Église Catholique, mais ce n'est pas tout. On n'y apprend finalement pas grand-chose sur Dieu, sur la Bible, sur Jésus - tout est centré sur les catholiques eux-mêmes, leur expérience, leurs pratiques, leur personnalité, dans le but de de convaincre les gens que l'écart entre les cathos et les autres n'est pas si grand. Et si l'écart n'est pas si grand, un pas est possible.

C'est presque une invitation à "Vis ma vie". Et c'est peut-être là la force de cette campagne, elle crée un lien direct : le spectateur est pris d'affection pour les protagonistes (des personnages charmants; tangibles, et avec leurs difficultés), et s'identifie à eux. D'ailleurs ces personnages sont loin d'être des catholiques "exemplaires", des saints-n'y-touchent ou autres bigots.

Pour faire connaître Dieu, on peut parler de son œuvre, ou on peut exposer à son œuvre : inviter quelqu'un à fréquenter des chrétiens, c'est l'inviter à être témoin direct de la vie d'un groupe de gens qui laissent Dieu les transformer, et parmi lesquels il agit. La médiatisation délibérée sur Internet de la vie des catholiques, c'est l'exportation ce témoignage, intelligemment adapté, jusqu'à leur ordinateur portable.

En conclusion

Si les catholiques ne sont pas les seuls à prendre des initiatives médiatiques, ils sont décidément les plus aptes à s'adresser au monde extérieur. Par contraste, on se rappellera du message de la jeunesse évangélique au futur président, message certes travaillé, courageux et partant d'une bonne intention, mais au final en mauvais français, avec un discours assez peu spécifique, répétitif, et une association images/musique/discours qui laisse à désirer - sans parler de la presque imposture de ce groupe qui se fait implicitement porte-parole de tous les jeunes évangéliques de France. Pour le reste, les évangéliques se font connaître dans les media principalement par des reportages de France 2, dont les journalistes auront bientôt tous enfin réussi à faire la différence entre évangéliques et évangélistes.

Il faut admettre qu'ils ont plus de moyens, qu'ils sont mieux organisés, et surtout que les porte-parole médiatiques officiels (comme le Pape) et non-officiels (comme le Allain Maillard de la Morandais et Frigide Barjot, par exemple) ont généralement un discours beaucoup plus clair sur les sujets polémiques (relations sexuelles, avortement, homosexualité & mariage homosexuel, adoption, etc.). Et ça rassure les gens. La nébuleuse évangélique peu sembler un véritable brouillard pour les non-initiés, autant dans les groupements que dans les pratiques, et, malheureusement, des croyances.

Alors, où sont les jeunes évangéliques qui produisent des media pertinent et de qualité pour inviter les gens à connaître Jésus-Christ ? Je pense à Question Suivante, et à la Rébellution, quant à moi j'espère être de ceux-là. Mais si blog est un bon format pour aborder les choses en profondeur, ultimement, si on veut que le monde lève les yeux vers des questions éternelles, il faut un moyen qui va les chercher dans leur quotidien, qui soit quasiment immédiat, et qui travaille sur plusieurs canaux de communication... en un mot, la vidéo.

Cet appel est lancé à tous les jeunes chrétiens qui ont l'envie et les moyens de faire des vidéos d'évangélisation : Allez, et proclamez l’Évangile à votre génération !

20 août 2012

L'anecdote est votre ennemie

Chaque fois qu'on se débarrasse d'un faux raisonnement, on perd du poids ! C'est de poids mental que je parle, bien sûr, de ce poids qui ralentit la réflexion et la fait stagner dans les bas-étages des philosophies de comptoir, l'empêchant de s'élever vers les hauteurs de la pensée... voyons aujourd'hui le problème avec l'anecdote dans l'argumentation.

Souvent, pour contrer des statistiques, on en vient à utiliser une expérience personnelle ou un exemple isolé au lieu d'un argument. Et toute la force de ce faux raisonnement, c'est que ceux à qui on s'adresse auront souvent plus de facilité à croire un témoignage personnel (d'autant plus s'il est poignant) qu'à comprendre des statistiques.

"On peut dire ce qu'on veut sur les habitudes de vie des homosexuels, j'en connais plusieurs qui sont très gentils et qui ont une relation saine."

En plus d'être anecdotique, cet argument implique que la personne qui parle est apte à juger de ce qui constitue une relation saine - ce qui est rarement le cas. Ceci, pas seulement parce que la plupart des gens (les jeunes en particulier) ne savent pas vraiment ce qu'est une relation saine (je m'inclue dans "la plupart des gens"), mais surtout parce que la plupart du temps ils sont loin de tout savoir de la relation des autres.

17 août 2012

La vérité sur Galilée

Le "cas Galilée" est souvent cité comme exemple type des relations conflictuelles entre science et religion. Cet homme de la Renaissance, vu comme un héros de la recherche libre et objective, représente l'ensemble de la communauté scientifique, tandis que l’Église et ses dirigeants sont dépeints comme des obscurantistes religieux étroits d'esprit et autoritaires.

Mais ceci n'est ni plus ni moins que du révisionnisme - ou, si le terme vous choque, disons de la "réécriture historique". Galilée ne s'est jamais fait porte-parole de la communauté scientifique, et l’Église n'a jamais cherché à décrédibiliser sa vision de la cosmologie en dépit des indices concluants sur lesquels elle était fondée.

Seulement, c'est plus simple de raisonner avec des clichés, ça évite de réfléchir, et surtout, de se renseigner.

En fait, les vrais contradicteurs de Galilée étaient les scientifiques Aristotéliciens qui, dirigeant la communauté scientifique à l'époque, voyaient dans la théorie de Galilée une menace à leur prééminence. L'histoire est donc plus complexe qu'une simple opposition entre science et religion, et pour cause, chaque intervenant se réclamait de la foi chrétienne et prônait la vérité de la Bible.

Le véritable conflit était un conflit interne à l’Église, un conflit d'interprétation de cette vérité Biblique. Suite à la publication par Galilée du Sidereus Nuncius ("Messager des Étoiles"), de nombreux notables religieux et politiques ont débattu sur les implications de ses découvertes pour l'interprétation des passages bibliques qui semblaient concerner des sujets scientifiques.

Et au milieu de ces délibérations, Galilée lui-même a fait part de son opinion sur la manière de mettre en lien la Bible et la science dans sa lettre à la Duchesse Christine de Lorraine. Il y démontre une grande connaissance de la Bible, des auteurs chrétiens, de l'histoire de l’Église et de l'Antiquité; une foi solide en Dieu, ainsi qu'un esprit vif, et il y expose des principes d'interprétations de la Bible d'une telle pertinence que c'est ce qu'on enseigne aujourd'hui dans les facultés de théologie chrétienne. Ce petit traité sur l'utilisation de citations bibliques en matière de science a largement circulé parmi les notables, avant d'être publiée en 1636 (trois ans après son procès par l'Inquisition).

Ami, quelque soit ton parcours, chrétien ou non, laïc ou théologien, je t'en recommande fortement la lecture.

13 août 2012

Composition et division

Sortez vos morts, vos raisonnements morts, qu'on les mette en bière ! Le croque-morts de l'intellect vous les échange contre quelques règles de débat rationnel...

Ce lundi, regardons la règle de composition et division : supposer que ce qui est vrai pour une partie est donc vrai pour d'autres parties, voir pour l'ensemble, est une erreur de logique.

Autrement dit, il n'y a pas forcément de lien automatique entre les parties d'un tout. On peut remarquer que c'est souvent le cas, mais pas toujours. Par exemple, si un chef de service est corrompu, cela ne veut pas dire que ses employés le sont aussi, ou que toute l'entreprise l'est.

Évident ? Et pourtant...

10 août 2012

Mon ami R. et moi

Mon ami R. a grandi dans une famille catholique, il est allé à l'église trois fois par semaine jusqu'à ses 16 ans, puis jusqu'à 19 ans il a continué à y aller le dimanche, il lisait sa Bible, il priait, il faisait ce qu'on lui demandait... et puis il a tout rejeté, et il se trouve bien plus heureux maintenant qu'il peut faire tout ce qu'il veut, il mène sa vie comme il l'entend.

Selon lui, la Bible nous demande de ne pas faire ceci, de ne pas faire cela, bref, de se priver de tout un tas de choses, et de s'astreindre à tout un tas d'autres - elle nous impose des règles, en somme. Et pourquoi ? Parce que des hommes ont écrit que c'était comme ça. Il veut bien croire en Dieu, mais c'est trop dur, et franchement, trop déprimant de vivre sa vie selon la Bible : il préfère encore aller en Enfer.

Le truc, c'est que mon ami R. n'a jamais rencontré Dieu. Il a essayé de suivre les règles de la Bible tout seul, alors que toutes les règles dans la Bible sont là d'abord pour montrer aux hommes qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir seuls, qu'ils ont besoin d'aide.

Car aurait-on besoin de la Bible si on savait parfaitement distinguer le bien du mal ?
Et même alors, aurait-on besoin de Dieu si on savait toujours choisir le bien ?

Quand je suis devenu chrétien, j'étais homosexuel. Je savais que ça n'allait pas avec ce que Dieu voulait. Je me suis dit "Tant pis, pas de sexe, après tout Dieu devrait me rendre heureux". Mais un jour, un ami chrétien m'a dit "Tu ne crois pas que si Dieu a créé l'univers, il peut faire quelque chose pour ta sexualité ?". Et c'est vrai, ça : je me contentais de peu. Et j'en souffrais.

Alors j'ai dit à Dieu : "Tu ne veux pas que j'aie de relation sexuelle avec des hommes ? Et bien fais-moi désirer les femmes ! Puisque tu es Dieu, transforme-moi ! Si c'est ta volonté que les hommes aiment les femmes et qu'ils vivent dans la joie, alors agis". Et Dieu a agi. Je lui ai remis tout ça, reconnaissant que j'étais incapable de m'en sortir par moi-même, et il s'est chargé de tout.

Aujourd'hui, je suis encore en chemin, mais depuis cette prière, je suis tombé amoureux d'une femme, et surtout j'ai réalisé que mon attirance pour les hommes venait d'un manque affectif et d'une angoisse identitaire. Si j'avais écouté les media, et les gens "tolérants", j'en serais probablement toujours au même point. Mais grâce à Dieu, je sais qui je suis, et je sais que je ne suis pas homosexuel.

J'ai voulu obéir aveuglément à la règle de Dieu, mais lui m'a ouvert les yeux, sur moi, et sur lui. Parce qu'au fond, Dieu ne veut pas qu'on suive des règles, il veut qu'on vive la vie qu'il a prévu pour nous, la vraie, la bonne vie, en relation avec lui. Et surtout, il nous suffit de demander, selon sa volonté.

Mon ami R., quant à lui, peut bien dire qu'il est libre et heureux, mais s'il se livrait à toi comme il s'est livré à moi, tu saurais qu'il est profondément malheureux, et qu'il cherche à fuir ce malheur en faisant toutes ces choses que Dieu déconseille. Et ça ne l'aide pas beaucoup. Je suis sûr que tu sais de quoi je parle - tu es humain, comme R. et moi, et tu sais comment va la vie.

Si tu veux t'en sortir seul, bonne chance, et surtout bon courage ! Mais sinon, si tu es fatigué, si tu commences à désespérer, il est temps de demander un peu d'aide à celui qui peut te changer de l'intérieur.

6 août 2012

L'argument de la nature

Un lundi de plus, et un faux raisonnement de moins !

L'argument de la nature, variante de l'argument d'autorité, consiste à affirmer que, parce que quelque chose est présent dans la nature, c'est donc valide, justifié, inévitable ou idéal.

Mais, avec ce genre de raisonnement, le viol et le meurtre sont "naturels".

3 août 2012

Le scientifique : un croyant comme un autre ?

Le discours scientifique se veut objectif et neutre, et se positionne ainsi au-dessus de tous les autres discours, prétendant servir de référence pour les évaluer - et notamment pour qualifier le discours théologique d'irrationnel. Cependant, tout discours procède d'engagements et de croyances qui sont religieux par nature. Aucun discours "scientifique" (science naturelle ou science sociale) ne peut simplement exposer les faits réels auxquels la théologie doit se soumettre; en fait, tout discours est, d'une certaine manière, religieux.

Qu'on soit naturaliste, athée, bouddhiste ou chrétien, on voit le monde à travers une grille d'interprétation, et la structure cette grille d'interprétation est religieuse par nature, même si elle n'est pas liée à une institution religieuse particulière. La vision du monde de chaque personne ou groupe de personnes, de chaque discipline, est donc toujours religieuse, même celle de la science moderne.

Peut-on en douter ? Quand elle doit se légitimer auprès des masses, la science moderne ne peut faire autrement que d'en appeler non pas à la science elle-même (par des faits et des propositions), mais à un récit épique - car quoi de plus épique que l'Origine des Espèces, la Théorie du Big Bang, ou la Lutte des Classes ? Toute vision du monde s'établit à partir d'une épopée, que ce soit le récit biblique, marxiste, ou scientifique.

Ce retour au mythe fondateur est inévitable. Et alors même que les scientifiques dénigrent les "fables" religieuses, ils sont pourtant les premiers à tenter de médiatiser une épopée historique de l'univers et de l'humain. Les belles images des reconstitutions télévisées en témoignent, et c'est cela qui gagne l'assentiment les masses bien plus que la probité de la science moderne (que je ne remets pas en question), parce que c'est en s'inscrivant dans ces récits qu'on comprend notre expérience et le monde qui nous entoure - ils nous communiquent une identité, des valeurs, un sens.

Un scientifique n'est pas purement un savant; un scientifique, comme tout être humain, est un croyant.