29 mai 2010

Raison n°2 de ne pas croire à la résurrection

Jésus aurait dû apparaître à ses ennemis, pas simplement à quelques-uns de ses amis, en privé. Peut-être que ça aurait été bien, mais c’est à peine un argument qui remet les données historiques en cause.

Notre perception moderne de ce que Jésus aurait dû faire ne change pas ce qu’il a fait au final. De plus, une résurrection n’aurait pas fait changer d’avis Caiaphas et Annas (qui, au contraire de Paul, avaient un biais Saducéen à l’encontre de la chose). Après tout, ils voulaient tuer Jésus et Lazare après sa résurrection (Jn 11:49-50; 12:10; ref. Lc 16:31).

Même si on veut réduire cette histoire à une pieuse fiction, on peut difficilement nier le fait que le pouvoir de Jésus était attribué à Belzébuth (Mt 12:24; Mc 3:22; Lc 11:15). Alors que les détails de l’histoire peuvent changer, le fait sous-jacent reste : plus Jésus démontrait son pouvoir, plus il devenait une menace et plus les chefs juifs voulaient se débarrasser de lui. Et en toute honnêteté envers Jésus, il avait bien promis une apparition post-mortem aux chefs juifs, mais dans des circonstances moins amicales (Mt 26:64).

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

26 mai 2010

Raison n°1 de ne pas croire à la résurrection

On dit que les récits des Évangiles sont inconsistants et irréconciliables. Ceci, cependant, est une exagération qui est presque une mauvaise représentation manifeste des faits.

Personne ne niera que les récits sont difficiles à harmoniser, ce qui est précisément ce que l’on peut attendre d’une série d’événements qui ont changé la vie de ceux qui l’ont vécu. Mais les différences dans les récits ne sont pas ce que l’on appellerait mutuellement exclusifs ou irréconciliables. On débat toujours sur des propositions d’explications plausibles pour chacune des incohérences.

Qui plus est, si ces histoires ne sont que de simples fictions rédigées, pourquoi tant d’incohérences ? Les auteurs n’auraient-ils pas, se copiant les uns les autres, été plus adroits ? On peut aussi bien dire que ces incohérences, en fait, sont un argument en faveur de l’authenticité historique, et non pas le contraire.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

23 mai 2010

Mythe n° 5 : Des visions devenues légendes

Les apparitions originales étaient des visions qui furent seulement plus tard prises pour des événements physiques. Ceci est la théorie naturaliste actuellement en vogue mais c’est simplement une élaboration plus sophistiquée de la théorie des hallucinations.

Tandis qu’elle se retrouve sous une étonnante variété de formes, les caractéristiques principales de cette théorie sont fondées sur trois suppositions qui vont être considérées l’une après l’autre.

D’abord, ce dont les disciples firent l’expérience serait une vision, illumination, ou illusion.

Pour éviter des longueurs explicatives, nous nous contenterons de rappeler au lecteur que toute théorie dans laquelle les disciples ont pensé avoir vu Jésus, mais ne l’ont pas vraiment vu, ne répond pas correctement à la question de la tombe vide, ni au fait qu’une telle expérience était au-delà de la portée de toute philosophie du monde Méditerranéen et donc au-delà des attentes des disciples. Nous ne devons pas oublier les deux handicaps flagrants de cette théorie.

Deuxièmement, la théorie de vision suppose un développement tardif.

Les érudits qui affirment cela suggèrent que cela a pris quatre à cinq décennies pour que le mythe soit complètement développé. Or la foi de Pâques ne ressemble pas à un projet en développement. Le récit le plus ancien de la résurrection est celui de la première lettre aux Corinthiens, verset 15 (écrite aux alentours de 54 après J-C). Nous trouvons ici une théologie complètement développée de la résurrection de Jésus. Elle n’est pas naissante, elle n’est pas en pleine évolution, elle est là avec toutes ses implications.

Ce qui est plus frappant est que Paul cite ce qui est probablement un pacte Christologique encore plus ancien au verset 3b-5. Donc en 54 après J-C, Paul cite un hymne que quelqu’un d’autre a écrit depuis et suffisamment disséminé pour que l’église de Corinthe la connaisse.

Enfin, cela ne prend absolument pas en compte le fait que, 15 à 20 ans après les faits, les gens qui étaient vivants à l'époque étaient encore là, or la société Juive du 1er siècle était très stricte quant aux "hérésies". D'ailleurs, que faisait l'Église juive officielle ? Et pourquoi ne corrigeait-elle pas ces "agitateurs de foule" ?

Troisièmement, les récits évangéliques seraient des développements littéraires issus de mythes païens de la résurrection.

Jésus n’est pas réellement revenu d’entre les morts comme le prétendent les Évangiles, mais ça a été écrit de cette manière pour correspondre aux histoires issues de la littérature Juive et mythologique. Est-ce possible ? Eh bien, oui, beaucoup de choses sont possibles. Mais si les Évangiles ne sont que des produits littéraires, ils ont été écrits par des fous qui ont complètement ignoré les objections Hellénistiques qui auraient été faites :

- Marie-Madeleine est mentionnée (toujours en premier) dans cinq des six apparitions du ressuscité à une époque où les femmes n’était pas même acceptées comme témoins au tribunal.

- Il n’y a aucun récit de la résurrection elle-même.

- Jésus n’apparaît jamais à ses ennemis (outre Paul).

- Ils ont sabotés les détails du récit à tel point qu’il est impossible d’harmoniser les événements.

- Enfin l’erreur la plus risible de toutes est que les auteurs sont partis d’une vision désincarnée Platonique (acceptable pour les Hellènes) pour la transformer inexplicablement en une résurrection physique qui serait raillée de tous.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

20 mai 2010

Mythe n°4 : La résurrection de Jésus était une hallucination

Les hallucinations sont provoquées soit par des drogues, par maladie mentale, ou attentes traumatiques, rien de ce qui semble pouvoir s’appliquer aux disciples. Même si un ou deux d’entre eux ont fait une dépression ou, peut-être, consommé un “vinaigre” particulièrement fort, il n’est tout simplement pas possible que l’ensemble du groupe ait fait l’expérience du même phénomène psychologique.

Les deux sur la route d’Emmaus (Lc 24 :13), le groupe des femmes devant la tombe (Lc 24 :13), les sept dans le bateau de pêche (Mc 16:1), le groupe apostolique dans la pièce élevée (Jn 20:19-28) et la rencontre sur la montagne de Matthieu (Mt 28 :16-18) : chaque épisode nécessiterait des hallucinations simultanées sur un long intervalle de temps et pour un large panel de types de personnalités, dont aucun ne s’attendait à ce que genre de chose arrive. Tous ces facteurs sont rédhibitoires à la probabilité d'une hallucination collective.

Même si on affirme que ces histoires ont été rédigées pour des besoins théologiques, le fil historique reste néanmoins – Jésus est apparu à des groupes de gens, pas simplement à des individus isolés. Les histoires d’apparitions devant des individus isolés (Marie Madeleine, Jn 20:11-18; Pierre, Lc 24:34; et Paul, Actes 9:1-6), sont moins nombreuses et moins proéminentes que celles des apparitions devant des groupes.

Qui plus est, si Jésus était apparu seulement à des individus isolés, le groupe des disciples n’aurait jamais été convaincu. Après tout, si dix apôtres n’ont pas pu convaincre Thomas, quelle chance auraient, mettons, Pierre, le "gros lâche", de convaincre les dix autres apôtres ?

Le plus gros du problème reste devant nous : cette théorie laisse Jésus dans la tombe. Or si la tombe avait été occupée et que les disciples avaient ce genre de visions, ils auraient eu dans leur héritage juif une réponse : l’ange de Jésus serait revenu pour communiquer par-delà la tombe (réf. Actes 12 :14-15). Mais cela n’aurait jamais été vu comme une résurrection.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

17 mai 2010

Mythe n°3 : Jésus s'est seulement évanoui

Quand il s’est réveillé il est retourné voir les disciples et l’erreur s’est retrouvée inscrite comme théologie. Cette théorie fut totalement réfutée il y a plus de cent ans par David Strauss (1879). Au début du siècle dernier, plus personne ne la prenait sérieusement selon Albert Schweitzer.

La version la plus populaire de ce complot de Pâques concocte un complot élaboré par lequel Jésus aurait volontairement complété les prophéties de l’Ancien Testament (dans lequel il n’y a pratiquement rien en ce qui concerne la résurrection) en faisant en sorte que Josèphe d’Arimathée lui verse une drogue dans du vinaigre de vin sur la croix (les Évangiles racontent que quelqu’un tend une éponge imbibée de vinaigre à Jésus quand il agonise sur la croix). Le plan fut ruiné quand le soldat plongea sa lance dans le flanc de Jésus. Josèphe a donc volé le corps de Jésus et le jeune jardinier se retrouva donc pris pour Jésus en plusieurs occasions ; Josèphe ne prit jamais la peine de corriger les disciples.

Plus récemment, Barbara Thiering a créé sa propre théorie du coma provoqué, sous forme de fiction, dans laquelle Jésus fut crucifié à Qumran avec Judas Iscariot et Simon Magus. Après avoir survécu, Jésus se maria avec Marie Madelène et Lydie de Philippe. N. T. Wright fait le commentaire suivant : “On peut dire qu’aucun érudit sérieux n’a jamais accordé aucun crédit à cette théorie élaborée et fantasque... Le seul érudit qui prend la théorie de Thiering au sérieux, c’est Thiering elle-même”.

Le Coran soutien la même théorie, que Jésus n’est pas vraiment mort sur la croix mais n’a fait que paraître y mourir (4.157-58). Cela est ouvert à diverses interprétations, mais une explication plausible, selon l’Islam, est que quelqu’un d’autre est mort à la place de Jésus (et maintenant nous avons un paradoxe).

Quoi qu'il en soit, il est impensable que des centurions romains ait manqué d’exécuter Jésus correctement (chose à laquelle ils étaient devenus tout à fait efficaces); impensable qu’une résurrection salubre ait pu résulter d’une tombe froide, d’une épaisse couverture plongé dans des épices (34 kilogrammes selon Jn 19:39), et 72 heures sans soins médicaux; impensable que Jésus, meurtri et harassé, ait pu repousser la pierre qui bloquait l’entrée, marcher jusqu’en ville et convaincre les troupes qu’il était Dieu sur terre.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

14 mai 2010

Mythe n°2 : Les femmes se sont trompées de tombe

L’idée, qui date de 1907 (Kirsopp), est simplement que les femmes, troublées par les événements, se trompèrent de direction et allèrent à une tombe vide. Ensuite, le jardinier (pas un ange) leur dit “Il n’est pas là...”.

Même si l’on excepte les preuves bibliques d’une tombe privée, des gardes, et du sceau, ainsi que de sa proximité par rapport au lieu de l’exécution, qui permettent toutes d’identifier clairement la tombe, cela laisse plusieurs problèmes:

- Pourquoi Pierre et Jean sont-ils eux aussi allés à la mauvaise tombe ?

- Pourquoi le Sanhedrin, ou plus particulièrement Joseph d’Arimathée, n’a-t-il pas indiqué le bon endroit quand l’Église a commencé à croître ?

- Comment expliquer les supposées apparitions ? Une tombe vide en soi ne prouve rien d’autre qu’une mauvaise blague. Par elle-même, la tombe vide n’aurait jamais amené les disciples à la conclusion que Jésus était ressuscité (réf. Lc 24 :9-12 ; Jn 20 :1-9). Jean en vînt à croire, non pas à cause de la tombe vide, mais à cause de la présence des habits funéraires car aucun pilleur de tombe n’aurait laissées ces dernièrs derrière (pour au moins deux raisons évidentes).

Qui plus est, cette théorie à présent obsolète n’expliqua jamais plus de deux des quatre points historiques qui nécessitent une explication.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

11 mai 2010

Mythe n°1 : les disciples ont volé le corps de Jésus

Sans présupposer que la Bible est inspirée par Dieu ou que le Christ était divin, sans avoir recours au “Dieu me l’a dit” ou “Je le ressens au fond de moi”, nous avons établis quatre points probables de l’histoire que l’on doit reconnaître :

(1) Jésus est mort par crucifixion,

(2) La tombe était vide,

(3) Les disciples croyaient sincèrement avoir rencontré Jésus dans un corps ressuscité,

(4) L’Église s’est établie et développée, en centrant ses proclamations et pratiques sur la résurrection.

Alors, comment peut-on expliquer tout ça ? Plusieurs théories ont été proposées au fil des ans. Les quatre premières ont été complètement rejetée dans la communauté académique et seront traitées aussi brièvement qu’elles le méritent. La dernière théorie continue d’être proposée sous une variété de formes et mérite un peu plus d’attention.

1. Les disciples ont volé le corps de Jésus. Ce fut, bien sûr, la première théorie pour contrer la nouvelle de la résurrection de Jésus (Mt 28 :11-15).

Mais si les gardes s’étaient vraiment endormis (et c’est peu probable étant donné la discipline Romaine dans un tel cas), comment auraient-ils pu savoir qui a volé le corps ? Et si les disciples étaient fautifs, pourquoi ne les a-t-on pas arrêtés et punis (en particulier puisqu’il n’y avait pas besoin de preuve au-delà d’un doute raisonnable) ?

De plus, quel était leur motif ? Puisque Jésus avait été honorablement enterré par un homme noble et riche, ces pécheurs paysans auraient difficilement pu lui offrir un meilleur endroit pour reposer. En fait, tout ce qu’ils auraient pu espérer faire aurait été de désacraliser sa tombe et eux-mêmes dans le processus.

Pire encore, ils n’avaient dans leur vision des choses aucune référence qui leur aurait permis de penser en termes de résurrection individuelle et à leur époque. Qui-plus-est, puisque le Messie n’a jamais été connecté à la résurrection dans l’Ancien Testament ou dans la théologie juive, il n’y a vraiment aucune raison pour une telle audace d’imagination. Si les écrits sont vrais, ils étaient terrifiés, pas intelligents.

Enfin, la confession unanime des apôtres autant que leur persécution et martyre (sans aucune défection) est tout simplement impossible à croire sans une réelle croyance dans la résurrection. Autrement dit, on ne se sacrifie pas pour un mensonge (il y en aurait bien eu un qui serait revenu sur sa parole). Il semble déraisonnable en effet (pour ne pas dire acerbe) de critiquer l’intégrité morale de ces hommes qui prêchaient la foi, l’espoir et l’amour. L’idée qu’ils auraient volé le corps et inventé une histoire a été complètement discréditée et, en fait, n’a jamais été convaincante, depuis le début.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

9 mai 2010

La Bible est-elle historiquement fiable ? (3)

Passons maintenant aux critères externes.

Critère externe n°1 : Les auteurs du document auraient-ils un motif pour inventer ce qu’ils écrivent ?

Quel motif possible auraient les premiers disciples d’inventer de telles histoires sur Jésus ? Ils prétendaient croire en Jésus à cause de Ses miracles et de Sa résurrection, combinés au genre de vie qu’il a vécu et à Ses enseignements. Et loin d’y gagner quoi que ce soit, ils ont souffert de nombreuses persécutions à cause de cela. Pourquoi mentiraient-ils ? Et y a-t-il quoi que ce soit dans leur caractère qui nous mènerait à penser qu’ils étaient le genre de personne qui trompe les autres ? Aucun érudit à ma connaissance ne doute de la sincérité des disciples.

Critère externe n°2 : Y a-t-il d’autres sources qui confirment les informations du document et/ou qui tendent à confirmer l’authenticité du document ?

Comme je l’ai déjà dit, l’identité des auteurs de ces Évangiles est attestée par de nombreuses sources qui datent du second siècle (entre 100 et 199 après JC), et ces sources étaient plus en position de savoir que quiconque aujourd’hui.

Nous pouvons aussi déterminer certaines choses à propos de Jésus et des premiers disciples, choses qui concordent avec les Évangiles, à partir d’autres sources comme Tacite (environ 55-120), Suetonius (début du second siècle), Josephus (environ 37-97), Thallus (milieu du premier siècle), Pline le Jeune (début du second siècle), de même que d’anciens écrits juifs écrits contre les chrétiens (le Talmud).

Critère externe n°3 : L’archéologie confirme-t-elle ou infirme-t-elle les informations présentes dans le document ?

Bien qu’il y ait toujours eu des archéologues qui prétendent que leurs découvertes sont en conflit avec quelque aspect des récits bibliques, encore et encore ces découvertes ont été révisées en faveur des récits bibliques.

Pour donner un exemple, certains soutenaient que le récit de Luc de la naissance de Jésus était une invention. Il dit qu’un recensement à l’échelle de l’empire avait été fait pendant le règne d’Auguste César, quand Quirinius était gouverneur de Syrie. Marie et Joseph ont dû aller à Bethlehem où Joseph était né, pour se faire recenser, et c’est là que Jésus est né. Mais nous savons grâce à d’autres sources anciennes (par exemple, Josephus) que Quirinius avait commencé son mandat de gouverneur en 6 après JC, et il n’y avait aucune trace d’un tel recensement. Alors on a supposé que Luc faisait erreur. Cependant, nous savons à présent que les recensements tels que celui dont parle Luc étaient fréquents, et que le règne de Quirinius en 6 après JC était son second règne.

Je ne connais aucune découverte archéologique concluante qui réfute les récits du Nouveau Testament de manière décisive, mais je connais de nombreuses découvertes archéologiques qui confirment les récits bibliques ; cela souvent après que le récit biblique ait été accusé d’être erroné, en partant d’une découverte précédemment mal interprétée.

Critère externe n°4 : Des contemporains du document auraient-ils pu falsifier le récit dans le document, et auraient-ils eu un motif pour le faire ?

Enfin, le Christianisme est né dans un environnement très hostile. Il y avait des contemporains qui auraient réfuté le portrait évangélique de Jésus, s’ils avaient pu. Les chefs Juifs du premier siècle avaient tendance à voir le Christianisme comme un culte pernicieux et auraient adoré le voir écrasé. Et cela aurait été facile à faire, si le « culte » avait été fondé sur des inventions. Tenez, le simple fait de montrer publiquement le cadavre de Jésus aurait suffi à éliminer le Christianisme une fois pour toutes.

Malgré cela, pourtant, le Christianisme a explosé (d’une manière positive). Les disciples ont prêché leurs Évangiles à des gens qui avaient été témoins oculaires des actions et déclarations qu’ils attribuaient à Jésus Comment auraient-ils pu inventer cela ? Et même ceux qui restaient opposés au Christianisme n’ont pas nié que Jésus ait fait des miracles, ni que Sa tombe était vide. Les faits à l’origine des Évangiles ne sont pas remis en question. Ce qui est remis en question, c’est la manière dont les faits ont été établis. Les opposants prétendaient que Jésus avait fait ce qu’Il avait fait soit par tromperie, soit par le pouvoir de Satan, et que les disciples avaient volé le corps de Jésus (mais pour ça, voir le critère externe n°1).
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Alors pour résumer tout ça, je pense que nous avons de très bonnes raisons de traiter les Évangiles comme des documents fiables, dans l’ensemble. Ce sont globalement de bonnes sources historiques pour nous. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’elles soient « inspirées » ou « la Parole de Dieu » : c’est simplement de l’Histoire.

A la lumière de cette Histoire, on doit faire un choix. On doit considérer Jésus comme étant soit un charlatan diabolique qui s’appropriait la foi des gens à coups de tromperies (et qui est mort crucifié pour ça), ou comme le Dieu que lui-même et Ses disciples prétendaient qu’il était. Je soutiens que seule la seconde conclusion est basée sur les preuves dont nous disposons.

8 mai 2010

La Bible est-elle historiquement fiable ? (2)

Alors, comment s'en tirent les Évangiles face aux critères de fiabilité historique classiques ? En fait, ils s’en tirent extrêmement bien. Je sais que ça peut avoir l’air un peu fastidieux, mais je vous invite à suivre ces explications pour chaque critères : c’est important.

Critère interne n°1 : L’auteur était-il en position de savoir ce dont il ou elle parle ? Le texte prétend-il être le récit d’un témoin oculaire, ou basé sur le récit d’un témoin oculaire ? Ou est-il basé sur des rumeurs ?

Luc, qui n’est pas un témoin oculaire, nous dit qu’il utilise des sources de témoins oculaires et qu’il cherche à écrire un récit véridique et ordonné des choses qu’il raconte (Luc 1 :14). Jean nous dit qu’il est un témoin oculaire, et les deux autres Évangiles, Marc et Matthieu, sont tous deux écrits de la perspective d’un témoin oculaire, et bien qu’ils ne le prétendent pas explicitement, ils partent de ce principe (style de narration). D’autres sources du début du second siècle confirment que les auteurs de ces Évangiles sont Matthieu, Marc, Luc et Jean (c’est le critère externe n°2).

Critère interne n°2 : Le document en question contient-il des informations spécifiques, et notamment des informations sans pertinence ?

Les Évangiles sont remplis de ce type de détails sans importance qui accompagnent typiquement les récits de témoins oculaires. Laissez-moi vous donner un exemple (qui est d’autant plus significatif qu’il parle de la Résurrection). Lisez Jean 20 :1-8 avec attention. J’ai relevé pour vous la présence de détails sans pertinence.

Le premier jour de la semaine (quand ? quelle importance ?), Marie Madeleine se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur (et alors ?); et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait (la manière modeste qu’avait Jean de faire référence à lui-même, encore une marque d’authenticité), et leur dit: « Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis » (notez leur manque de foi ici). Pierre et l'autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre (modestie de Jean encore une fois, mais qui se préoccupe de ce détail sans importance ?); s'étant baissé (l’entrée de la tombe était basse, un détail qui est historiquement précis pour les tombes des gens riches de l’époque, or on sait que c'est dans ce type de tombe que Jésus a été enterré), il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n'entra pas (pourquoi pas ? détail sans importance). Simon Pierre, qui était derrière lui (encore une preuve de modestie), arriva et entra dans le sépulcre (l’audace de Pierre est visible dans tous les récits évangéliques); il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus (détail inattendu et sans importance, que portait Jésus ?), non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part (peut-on imaginer détail moins pertinent, et moins ordinaire que ça ? Jésus a plié une partie de Ses bandages avant de partir !). Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi (peu importe dans quel ordre ils sont entrés !).

J’espère que vous voyez ce que je veux dire. Il n’y a absolument aucune raison de donner ce genre de détails sans importance. Cela n’apporte rien au scénario, sauf que ça fait simplement partie de ce qui s’est passé, alors l’auteur en parle comme il se souvient de l’événement. Les Évangiles sont pleins de ce genre d’informations.

Critère interne n°3 : Le document est-il autocritique ?

Les Évangiles sont aussi pleins de détails autocritiques. Par exemple, dans le récit de la Résurrection que vous venez de lire, il est dit qu’une femme a été la première à découvrir la tombe vide. Mais cela ne pourrait que discréditer le témoignage des premiers chrétiens, car les femmes, dans la culture juive du premier siècle, étaient considérées comme d’indécrottables commères. Elles ne pouvaient même pas témoigner au tribunal (et c’est pourquoi Paul n’inclue aucune femme dans sa liste de gens qui ont vu le Christ ressuscité dans 1 Cor. 15).

De plus, les disciples sont constamment décrits sous un mauvais jour. Et même certains aspects de la vie de Jésus sont inclus qui, si l’histoire avait été inventée pour convaincre les gens qu’il était le Messie, auraient été exclus. Par exemple, sur la croix, Jésus crie « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-tu abandonné ? ». Alors, c’est vraiment pas ce que l’on attendrait du Messie, particulièrement si le Messie est censé être divin. C’est une affirmation difficile, mais ça prouve ce que j’essaie de vous dire. Le seul motif qu’on pourrait avoir pour inclure cela dans ce récit est que Jésus l’a vraiment dit !

Critère interne n°4 : Le document est-il raisonnablement cohérent ?

Les Évangiles font une description cohérente de Jésus et de ce qu’il a fait, de même que des événements qui ont rempli Sa vie. Si les quatre récits ont été fabriqués individuellement, d’où vient cette cohérence ? Mais il y a aussi des différences significatives dans chaque récit, montrant les différences relatives de leurs perspectives. Si les récits avaient été fabriqués ensemble, leur cohérence serait plus grande qu’elle n’est.

Critère interne n°5 : Y a-t-il des preuves d’ajouts légendaires successifs dans le document ?

C.S. Lewis était professeur à Oxford et expert en mythologie ancienne. Il a dit « en tant qu’historien littéraire, je suis parfaitement convaincu que quoi que soient les Évangiles, ce ne sont pas des légendes. J’ai lu beaucoup de légendes, et il est très clair que ce n’est pas le même genre de chose ».

Les Évangiles contiennent bien des actes surnaturels, mais les récits que nous trouvons dans les Évangiles n’ont aucune des caractéristiques de la mythologie ancienne. Ils sont très sobres. Il n'y a par exemple aucune description de la résurrection, pourtant le point central de la foi chrétienne ! Alors qu'il aurait été facile d'inclure un récit spectaculaire qui place Jésus dans toute sa gloire et impressionne les gens crédules.

Les critères externes seront abordés dans le prochain article.

7 mai 2010

La Bible est-elle historiquement fiable ?

Outre la série d'articles que j'ai publié récemment sur la forme, la datation, les auteurs, leur motivation, et la cohérence des écrits du Nouveau Testament, il convient de se pencher sur la question plus sérieusement. Aussi voici une analyse plus approfondie de la fiabilité historique des textes néo-testamentaires.

Quels sont les critères que les historiens appliquent aux anciens documents afin de certifier leur valeur historique ? Je ne suis pas un expert en la matière, et de toutes manières, ce domaine est bien trop vaste pour l’explorer en détail ici. Mais la plupart de ces critères ne sont que du bon sens appliqué à des documents historiques.

Ils peuvent être séparés en deux groupes : les critères internes et les critères externes. Les critères « internes » sont des critères qui s’appliquent à l’intérieur du document en question. Les critères « externes », comme le nom l’indique, sont des critères qui s’appliquent au contexte qui entoure le document en question. Ces critères sont mieux représentés sous la forme de questions.

CRITERES INTERNES

1. L’auteur était-il en position de savoir ce dont il ou elle parle ? Le texte prétend-il être le récit d’un témoin oculaire, ou basé sur le récit d’un témoin oculaire ? Ou est-il basé sur des rumeurs ?

Si le document ne prétend pas même être un récit de témoin oculaire, ou basé sur un récit de témoin oculaire, ou tout du moins écrit de la perspective d’un témoin oculaire, sa valeur est moindre que si le texte avait cette prétention ; même si la prétention n’est bien sûr pas suffisante pour en conclure qu’elle est justifiée (voir Critères Externes).

2. Le document en question contient-il des informations spécifiques, et notamment des informations sans pertinence ?

Les documents « de première main » sont typiquement remplis d’informations, notamment des détails, qui ne sont pas pertinents pour l’histoire, alors que les récits fabriqués ont tendance à être généralistes.

3. Le document est-il autocritique ?

Si un document contient des informations qui pourraient donner une image négative de l’auteur, des « héros » de l’histoire, ou notamment de la véracité de l’histoire, c’est typiquement une bonne indication du fait que l’auteur avait à cœur d’écrire la vérité.

4. Le document est-il raisonnablement cohérent ?

La vérité a une cohérence dont les récits inventés manquent généralement, bien que différentes perspectives sur un même événement historique contiennent souvent quelques différences mineures.

5. Y a-t-il des preuves d’ajouts légendaires successifs dans le document ?

Les histoires inventées ont tendance à être exagérées avec le temps. La présence d’aspects « extraordinaires » dans un document suggère un temps de rédaction ultérieur, et cela diminue proportionnellement la fiabilité historique du document.

CRITERES EXTERNES

1. Les auteurs du document auraient-ils un motif pour inventer ce qu’ils écrivent ?

Évidemment, si un motif peut être établi, la fiabilité du document diminue. Au contraire, si l’auteur n’avait rien à gagner, ou même quelque chose à perdre, en écrivant le récit, la fiabilité du document augmente.

2. Y a-t-il d’autres sources qui confirment les informations du document et/ou qui tendent à confirmer l’authenticité du document ?

Si le récit d’un document peut être, dans quelque mesure que ce soit, confirmé par des sources extérieures au document lui-même, cela accroît la crédibilité du document (mais les mêmes critères doivent aussi être appliqués à ces sources extérieures). Et si l’identité de l’auteur peut être, dans quelque mesure que ce soit, attestée par des sources extérieures, cela accroît la crédibilité du document.

3. L’archéologie confirme-t-elle ou infirme-t-elle les informations présentes dans le document ?

Si les découvertes archéologiques peuvent confirmer quelque information qui se trouve dans le document, la fiabilité de ce dernier augmente. Au contraire, si les découvertes archéologiques contrastent avec les informations du document, sa crédibilité en souffre.

4. Des contemporains du document auraient-ils pu falsifier le récit dans le document, et auraient-ils eu un motif pour le faire ?

S’il y avait des gens qui auraient pu annoncer publiquement le fait que le récit du document était une invention, et qu’ils avaient un motif pour le faire, mais néanmoins ne l’ont pas fait (autant qu’on sache, d’un point de vue historique), cela accroît la fiabilité du document.
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Maintenant la question est la suivante : comment s’en tirent les Évangiles à la lumière de ces critères ? La réponse dans le prochain article !

5 mai 2010

L'établissement de l'Eglise chrétienne

(4) L’Église Chrétienne a été établie. Sa forme et son existence doivent être expliquées.

Le fait (audacieux) est que, quand les leaders messianiques sont morts, un membre de la famille prend la relève ou alors le mouvement s’est éteint. Nous avons donc un leader messianique qui est pris est crucifié – la punition la plus ignoble à l’époque (réf. Deut. 21 :23).

Cela détruit en théorie tout espoir que Jésus soit quelque Messie qu’ils aient pu imaginer (réf. Lc 24 :21). Non seulement ils seraient déçus mais se sentiraient certainement désillusionnés et trompés. Pourtant cinquante jours plus tard l’Église explose, précisément dans la ville qui connaîtrait et mépriserait ces événements (réf. Cor 1 :18, 23-24).

De plus la croix tant redoutée devient la pièce centrale de tout le mouvement, non seulement dans ce qui est prêché mais dans les pratiques. Plus spécifiquement, nous devons expliquer la célébration de l’Eucharistie, un rituel où l’on mange le corps et bois le sang de Jésus. Dans quel genre de circonstances un groupe de juifs du milieu du premier siècle « inventerait-il » ce genre de chose ? Est-il concevable qu’on se souvienne d’un Messie raté autrement qu’avec dédain ? Et même alors, qui le remémorerait avec un repas aussi offensant du fait de sa symbolique cannibale ?

De même, le baptême par la mort, l’enterrement et la résurrection (Rom 6 :4-5) doit posséder quelque genèse raisonnable. Non seulement la forme de l’ensemble de ce rituel présuppose une croyance en la résurrection, mais ce rite particulier a remplacé la circoncision (Col 2 :11-12), l’une des marques estimées du Judaïsme (avec le Sabbat et les lois de pureté, qui furent abolies pour les Chrétiens non hébreux).

Il serait difficile de trop insister sur l’importance d’une telle transition. Ce serait comme si une de nos églises remplaçait les éléments de la cène par de la viande de bœuf séchée et de la bière, ou en plaçant en haut de la croix devant notre église une image de Bouddha. Cela entraînerait une tempête de protestations, et c’est d’ailleurs le cas comme rapporté dans Actes, chapitre 15.

Qui-plus-est, qu’est-ce qui pourrait faire qu’un groupe de juifs altère son très cher et tenace Sabbat pour inclure une messe dominicale ? Pour un peuple enraciné dans une tradition qui s’étend sur 1 500 ans, un tel changement pourrait seulement être effectué par un tsunami spirituel. Quelque chose d’immense, qui transformerait le monde, qui changerait des vies à tout jamais a laissé des traces. Qu’est-ce qui pourrait avoir causé cela ?

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

2 mai 2010

Les Apôtres croyaient que Jésus était physiquement ressuscité

(3) Les Apôtres croyaient que Jésus leur était apparu sous une forme tangible. Ils pourraient, en fait, s’être trompés, mais ils croyaient certainement que Jésus leur était apparu sous forme physique (réf. Mt 28 :9, Lc 24 :39-43, Jn 20 :27), et ainsi on été transformés par cette expérience. Deux points doivent être établis ici.

D’abord, ils croyaient que la résurrection était physique. Nous avons parlé de ça dans le paragraphe précédent mais cela mérite une défense complète ici. Wright retrace tout usage majeur du mot « résurrection » dans les littératures Hébraïques, Grecques et Romaines.

Il met à mort l’argument rationaliste classique que les Apôtres prêchaient une résurrection mystique ou « spirituelle » plutôt qu’une résurrection physique. « Pour autant qu’Homère ait quoi que ce soit à dire en terme de résurrection, il est plutôt définitif : ça n’arrive pas ». Eschyle est encore plus vif : « Une fois qu’un homme est mort, et que la poussière a absorbé son sang, il n’y a pas de résurrection ». Homère et Platon (les équivalents de l’Ancien et du Nouveau Testament en termes de philosophie grecque) évoquaient la résurrection de manière dépréciative.

Les références pourraient être plus nombreuses mais ce qui importe ici est de démontrer que non seulement les Grecs et les Romains ne croyaient pas en la résurrection, mais en plus ils écartent l’idée puisque la mort était pour eux une libération de leur prison corporelle (réf. Origen, Contra Celsum 5.14). La résurrection était la doctrine centrale de la prédication chrétienne, dans un monde qui affirmait catégoriquement qu’une telle chose était impossible (Actes 17 :32 ; 1 Cor 1 :18).

Pour les Juifs, c’était une autre histoire. Alors que tous les Juifs ne croyaient pas à la résurrection, ceux qui y croyaient la considéraient toujours physique, toujours eschatologique, et toujours pour l’ensemble de l’humanité à la fois. Par conséquent, on peut dire que la vue chrétienne de la résurrection ne pourrait s’être développée que dans un contexte juif mais a été radicalement transformée par l’Église.

Ils proclamaient cette idée bizarre qu’un seul individu dans l’histoire de l’Humanité avait été sauvé de sa tombe dans un corps transformé. Cela mène à deux conclusions inévitables : d’abord quand les disciples parlaient de résurrection, le contexte était celui d’une résurrection physique, corporelle ; ensuite l’Église débutante parlait de résurrection en termes juifs, mais l’ayant aussi radicalement altéré d’au moins six façons.

La vision chrétienne de la résurrection diffère de toute vision juive du premier siècle après JC de plusieurs manières :

1 - Elle était individuelle (Jésus) et pas générale (nationale) ;
2 - C’est arrivé de leur vivant et dans leur région contrairement aux considérations eschatologiques (réf Jn 11 :24) ;
3 - Le corps était transformé, pas simplement ressuscité ;
4 - Cette croyance qui était secondaire pour le Judaïsme devient centrale pour l’Église débutante ;
5 - C’était en deux étapes, pas une, avec Jésus préfigurant notre résurrection eschatologique (à la fin des temps);
6 - C’était appliqué au Messie, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.

Cette nouvelle théologie radicale de résurrection nécessite une explication. On ne réécrit pas le contrat sans avoir de très bonnes raisons.

Deuxièmement, quelque soit la chose dont les disciples ont pensé faire l’expérience, cela les a transformé. Pierre est passé de lâche dans la cour (Mt 26 :69-75) à prêcheur audacieux sous le portique de Salomon (Actes 2:14-41; Gal 2:7-9). Jacques, le demi-frère de Jésus, est passé de critique (Mc 3:21, 31-35; Jn 7:1-9) à Apôtre et meneur qui jouera un rôle clé dans l’Église de Jérusalem (Actes 12:17; 15:13; 21:18; 1 Cor 15:7; Gal 1:19; 2:9). Thomas est passé de sceptique à adorateur (Jn 20 :24-28), proclamant la divinité de Jésus, ce qui est probablement la chose la plus extraordinaire de la part d’un juif monothéiste à un autre être humain : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v.28).

La conversion de Saint Paul est probablement le cas le plus documenté au niveau historique. Luc rapporte sa conversion trois fois (Actes 9, 22, 26) tout comme Paul lui-même (Gal 1 :11 ; Cor 9 :1 ; 15 :8-11). Il était précédemment un chef persécuteur de la Voie (Actes 7 :58 ; 8 :1-3 ; Gal 1 :13 ; Tim 1 :13), et devient l’un de ses acteurs clé. En bref, quelque chose d’extraordinaire a dû arriver à ces hommes pour qu’ils réagissent de cette manière.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).