26 décembre 2011

Mort au vieux barbu !

Joyeux Noël !

(Le rythme peut sembler inégal, mais ce sont bien des alexandrins).

On dit que tout là-haut vivrait un grand barbu,
Soi-disant très joyeux, mais... difficile à dire :
Je ne l'ai jamais vu, en fait, et toi non plus.
Mais les enfants y croient, ça peut bien nous suffire.

On le dit solitaire, et puis plein de mystère,
Pas le temps de parler, il a bien trop à faire !
Et s'il vit en reclus tout au long de l'année,
Nous, on est bien content qu'il se montre discret.

Quand on s'adresse à lui, pour nos besoins urgents,
Jamais de réponse : qui sait s'il nous entend ?
On veut être sages, raisonnement simpliste,
Pour mériter nos places sur sa belle liste.

Et peut-être qu'un jour, mais c'est sans garantie,
Il nous donnera tout, pourvu qu'on soit gentils.
Alors moi j'en ai marre, et je crie au scandale :
C'est un distributeur qui nous fait la morale !

Ce coup de gueule peut paraître un peu étrange
Mais c'est pas le Père Noël qui me dérange,
Aussi drôle qu'il soit, et il est bien curieux,
Je m'attaque en fait à l'idée qu'on a de Dieu.

C'est Dieu que l'on voit comme un vieux barbu distant,
Père Noël antique, invisible géant
"Il te voit quand tu dors, il te vois éveillé,
Il regarde et attends pour te voir te planter".

Comme au Père Noël, nos souhaits, on lui envoie,
On veut bien ses cadeaux, mais lui on n'en veut pas !
C'est la vérité bien qu'on ne la reconnaisse :
On peut l'embellir, mais ce n'est que du business.

Il faut que nous soyons gentils pendant l'année
Pour avoir un bonus lorsqu'elle est terminée.
“Donne-nous nos cadeaux, on a été bien sages !
Puis va-t'en, on a tout ce qu'on voulait, vieux mage.”

Car le Père Noël est piquant, singulier,
Mais personne ne voudrait qu'il reste à dîner !
Je suis sûr que c'est un hôte haut en couleur,
Pourtant nous craignons son discours révélateur.

Voilà donc ce que l'on croit du Père Noël
Et c'est l'idée qu'on a de ce Dieu dans le ciel.
Mais Noël nous illumine de son éclat,
Car voilà : le Dieu Très-Haut est né ici-bas.

Il vint en personne au sein de notre misère:
Dieu le Fils, lui, est devenu Dieu notre Frère.
Il vint à nos côtés, pour y être à jamais,
Lui, notre Emmanuel, notre Dieu incarné.

Ce Dieu né humblement bouleverse nos clichés:
Il descend de son ciel, il est destitué,
Bercé dans la paille, bébé gesticulant,
Car pour nous sauver c'est notre place qu'il prend.

Le vieux Noël donne les cadeaux et repart,
Jésus vient pour nous connaître, il vient pour nous voir;
Le vieux Noël récompense les enfants sages,
Jésus guérit, pardonne, nous sort de nos cages.

Si tu n'aimes pas Dieu, je crois savoir pourquoi…
Tu le prends pour ce Père Noël de gala.
Tu fais bien de rejeter cet épouvantail !
Mais regarde, aujourd'hui, ce Dieu né sur la paille.

- Adaptation du poème de Glen Scrivener,
par Vincent Marty-Terrain.

25 décembre 2011

Joyeux Noël !

Joyeux Noël ! Mais ça veut dire quoi ? Ceux qui ont bien lu mon premier article sur le sujet se rappelleront que ça veut dire "joyeuse naissance". Naissance de qui ? De Jésus. Ah, forcément, ça se fête, une naissance. Mais la naissance de Jésus est un événement à célébrer particulièrement parce que c'est le début de l'accomplissement de toutes les promesses de Dieu. Vraiment ?


Tout les écrits bibliques qui rendent compte de l'activité de Dieu au sein de l'histoire humaine témoignent de sa promesse : il a un plan pour nous faire retrouver notre Paradis perdu. Et ce plan, c'est quelqu'un qui souffrira à notre place pour nous sauver. Ce quelqu'un, c'est Jésus. Noël, c'est la fête de sa naissance parce que ça veut dire qu'il y aura une fin heureuse pour ceux qui voudront faire partie de ce plan. Alors c'est pour ça qu'on dit "Joyeux Noël".

Mais est-ce que toi, tu peux le dire ? Est-ce que tu veux faire partie du plan de Dieu ?

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Annexe : les prophéties.


Retour sur notre histoire de Noël... les mages, guidés par "l'étoile" jusqu'à Jérusalem, demandent de l'aide au gouverneur Hérode pour trouver leur chemin. Hérode consulte les scribes, qui lui disent que l'enfant tant attendu, le Roi des Juifs, doit naître à Bethléem... et comment le savent-ils ?

Tout simplement parce que comme dans toute bonne histoire, il y a une prophétie :

"De [Bethléem] sortira pour moi 
Celui qui dominera sur Israël, 
Et dont l’origine remonte aux temps anciens, 
Aux jours de l’éternité.
(...) Il se présentera, et il gouvernera avec la force du Seigneur, Avec la majesté du nom du Seigneur, son Dieu : 
Et [les membres de son peuple] auront une demeure assurée, 
Car il sera honoré jusqu’aux extrémités de la terre. 
C’est lui qui ramènera la paix."

- Livre du prophète Michée, chapitre 5, versets 3 à 5.

Mais ce n'est pas tout. Il y en a d'autres, dont voici les 3 principales :


"Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. 
Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, 
Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né.
En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem (...)
En ce jour-là, une source sera ouverte 
Pour la maison du roi David et les habitants de Jérusalem, 
Pour le péché et pour l’impureté.
(...) Et si on lui demande : D’où viennent ces blessures que tu as aux mains ? 
Il répondra : C’est dans la maison 
De ceux qui m’aimaient que je les ai reçues.
Épée, lève-toi sur mon pasteur et sur l’homme 
Qui est mon compagnon ! Dit le Seigneur. 
Frappe le pasteur, et que les brebis se dispersent ! 
Et je tendrai ma main vers les faibles."


- Livre du prophète Zacharie, chapitre 12, versets 10 à chapitre 13, verset 7.

" Voici, mon serviteur prospérera ; 
Il montera, il s’élèvera, il s’élèvera bien haut.
De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, 
Tant son visage était défiguré, 
Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme,
De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie ; 
(...) Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? 
Qui a reconnu le bras du Seigneur ?
(...) Méprisé et abandonné des hommes, 
Homme de douleur et habitué à la souffrance, 
Semblable à celui dont on détourne le visage, 
Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas.
Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, 
C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; 
Et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos injustices ; 
Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, 
Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; 
Et le Seigneur a fait retomber sur lui notre injustice à tous.
(...) Et parmi ceux de sa génération, 
Qui a cru qu’il était retiré du pays des vivants 
Et frappé pour les péchés de mon peuple ?
On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, 
Quoiqu’il n’eût point commis de violence 
Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. 
Il a plu au Seigneur de le briser par la souffrance…  
Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, 
Il verra une postérité et prolongera ses jours ; 
Et l’œuvre du Seigneur prospérera entre ses mains. 
A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards;
Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, 
Et il se chargera de leurs fautes."

- Livre du prophète Esaïe, chapitre 52, verset 13 à chapitre 53, verset 11.

"Mon Dieu ! mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (...)
Et moi, je suis un ver et non un homme, 
L’opprobre des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi, 
lls ouvrent la bouche, secouent la tête:
"Recommande-toi au Seigneur ! Le Seigneur le sauvera, 
Il le délivrera, puisqu’il l’aime !"
(...)  Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se séparent ; 
Mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais ; 
Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, 
Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent ;
Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique."

- 22e psaume du roi David.

16 décembre 2011

La vérité sur Noël : trouvez l'intrus !

Quand on y pense, les mages, ce sont des astrologues - considérés par Dieu comme ses ennemis.

Et puis, ils sont guidés depuis l'Est par une “étoile” qui les mène tout d'abord à Jérusalem, c'est-à-dire au Nord de Bethléem, et disparait dès leur arrivée. Ce comportement capricieux de l'étoile pousse les mages à rencontrer le roi Hérode, qu'ils avertissent de la naissance du Roi des Juifs. Hérode, sous prétexte de souhaiter  rendre une bienveillante visite à l'enfant, fait promettre aux mages de lui révéler l'emplacement de ce dernier une fois trouvé - mais en réalité il ne veut que la mort de ce rival potentiel.

Or ce n'est qu'après ce détour illogique et aux conséquences catastrophiques que l'étoile, qui avait disparu à Jérusalem, réapparaît et mène les mages droit à la maisons où est Jésus. La seule chose qui les retient de retourner voir Hérode, c'est l'intervention de Dieu (ils sont "avertis divinement").

Autrement, ces astrologues auraient causé indirectement la mort prématurée de Jésus - et finalement ils entrainent tout de même la mort de tous les enfants de moins de 2 ans dans le pays... cela vous semblerait-il logique que Dieu soit à l'origine d'une telle “étoile” ?

D'après les données du texte, Dieu n'intervient dans le récit que pour éviter que les mages ne renseignent Hérode sur l'endroit où est le bébé – et il intervient, comme à son habitude, par des anges ou par des songes (jamais par des étoiles). Il est donc possible que tout cela ait été, en réalité, une manœuvre de Satan pour faire tuer Jésus (comme nous le montrent d'autres textes bibliques, notamment ce passage de l'Apocalypse).

Cependant, voici trois éléments qui font que l'interprétation traditionnelle n'est peut-être pas si erronée :

1. Comme me l'a fait remarquer mon ami JR, étudiant en théologie, le fait que des non-juifs viennent adorer l'enfant Jésus en tant que roi est un signe que par son fils, Dieu le père va étendre à tous les peuples la possibilité de se réconcilier et de s'allier avec lui.

2. En outre, les étrangers (astrologues qui-plus-est) et les bergers sont deux catégories de la population qui sont les plus méprisées par la communauté juive de l'époque, or c'est souvent à ceux-là que Dieu s'adresse.

3. Enfin, il est toujours étrange de considérer que Dieu "intervient" ou non dans l'histoire - comme si le reste du temps il était en retrait et laissait "la machine" tourner toute seule. S'il y a des moments de l'histoire où il intervient d'une manière particulière, selon la Bible, il n'en reste pas moins que si Dieu est le créateur de tout ce qui existe et la source de toute vie, alors il est aussi celui qui maintient tout ce qui existe, à chaque instant. C'est lui qui "donne le mouvement et l'être" à toute chose.

9 décembre 2011

La vérité sur Noël : attention spoiler

Nazareth

Marie reçoit la visite d'un ange du nom de Gabriel, et il lui annonce qu'elle va attendre un enfant. Elle proteste : elle n'a pas de mari, ni même de relations sexuelles, alors pour tomber enceinte, ça va être difficile. Il lui explique : l'enfant sera conçu par le Saint-Esprit, et elle appellera l'enfant Jésus. Or Marie est déjà promise à Joseph, et quand il apprend qu'elle est enceinte, il veut rompre les fiançailles, mais il reçoit lui aussi la visite d'un ange qui lui annonce que Marie est toujours vierge, que l'enfant est de Dieu, et qu'il s'appellera Jésus - ce qui veut dire Dieu-sauve, car "il sauvera son peuple de ses pêchés".

Bethléem

Quelques temps plus tard, Auguste César ordonne un recensement, et chacun doit aller dans la ville d'origine de sa tribu. Or Marie est de la lignée du Roi David, originaire de la ville de Bethléem. Après s'y être rendus, donc, Joseph et Marie s'installent dans une étable parce qu'il n'y a plus de place dans les auberges (avec toute la foule qui est venue pour le recensement, c'est compréhensible). L'enfant vient au monde, et Marie l'enveloppe dans des langes et le pose dans une mangeoire.

Non loin de là, des bergers surveillaient leur troupeau pendant la nuit. Un ange leur apparaît et leur annonce que Dieu, le Messie, est né. Il leur dit qu'il est enveloppé dans des langes et qu'il repose dans une mangeoire, ils vont donc le chercher, et le trouvent.

Les mages

Il n'est marqué nulle part qu'ils étaient rois, ni combien ils étaient. Ce sont des éléments ajoutés par tradition, comme leur noms présumés (Balthazar, Melchior et Gaspar). En réalité, mage veut dire "astrologue" (une occupation pourtant détestable pour Dieu).

Quoi qu'il en soit, venant de l'Est, les mages arrivent à Jérusalem, attirés par une étoile qu'ils ont identifié comme celle d'un roi qui venait de naître, et à qui ils voulaient rendre hommage. Ils demandent plus d'informations au roi Hérode, qui a son tour consulte les prêtres et les scribes, et ces derniers l'informent que l'enfant doit naître à Bethléem (en référence à une prophétie biblique). Il demande aux mages de revenir lui indiquer l'emplacement de l'enfant après leur visite, soi-disant afin de lui rendre hommage lui aussi, mais en réalité il voulait faire disparaître cette menace politique.

Les mages partent donc de Jérusalem et l'étoile apparaît de nouveau pour les guider et s'arrêter juste au-dessus de la maison où se trouvent Joseph, Marie, et Jésus. Une chose à remarquer : entre la naissance du bébé et l'arrivée des mages, on peut imaginer qu'un certain temps s'est écoulé (peut-être même jusqu'à 2 ans, puisque par la suite Hérode ordonne la mise à mort de tous les enfants de moins de 2 ans), et il est écrit que Joseph et Marie étaient alors dans une maison, plus dans une étable.

Les mages offrent 3 cadeaux à Jésus (d'où, peut-être l'idée qu'ils étaient trois, un cadeau chacun ?), puis, "avertis divinement" de ne pas retourner vers le roi Hérode, ils prennent un autre chemin pour rentrer chez eux.

Hérode

Furieux, Hérode fait mettre à mort tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem, puis, par sécurité, il étend la mesure à tout le pays. Heureusement, Joseph et Marie avaient été avertis par Dieu et ils s'étaient enfuis en Égypte.

La fin vendredi prochain !

2 décembre 2011

La vérité sur Noël

Noël ? On en a passé un il n'y a pas longtemps. Mais l'histoire qui a inspiré la fête, vous la connaissez ? Joseph et Marie, l'ange Gabriel, l'âne et le bœuf, les 3 Rois mages... ça vous rappelle surement quelque chose. Pourtant, la moitié de ces éléments sont des ajouts de la tradition, au cours des siècles.

Intéressons-nous à ce que disent vraiment les textes. Mais d'abord 3 remarques :

1. Noël viendrait du Latin et voudrait dire "naissance".

2. On ne sait pas quel jour est né Jésus. Le 25 décembre a été proclamé jour de sa naissance en 325 par le Pape Jules 1er, pour faire concurrence aux fêtes païennes du solstice d'Hiver. Cependant, comme vous le verrez plus bas, vu que la nuit où Jésus est né des bergers surveillaient leurs troupeaux dehors, et étant donné la météo de cette région montagneuse en Hiver, il est peu probable que Jésus soit né à cette période.

3. Noël tel qu'on le conçoit n'est pas vraiment biblique. D'abord, avant l'an 325, aucun apôtre ni aucun disciple de Jésus n'a jamais fêté sa naissance. Ensuite, si la célébration de Dieu dans la Bible est effectivement liée à la joie et à la générosité, l'échange des cadeaux relève en fait d'une tradition païenne puisqu'il clôturait les Saturnales (festival romain, du 17 au 24 décembre). En outre, comme vous le verrez à la fin de cet article, l'épisode des mages qui offrent des cadeaux à Jésus n'est pas forcément un exemple à suivre. Quant à la version moderne, en rouge et blanc d'un Père Noël bedonnant, ce sont les Américains, et notamment la marque Coca-Cola qui en sont les auteurs (un petit historique?). En réalité, Saint-Nicolas était évêque de Myre (en Turquie), et on lui on attribue toutes sortes de miracles (repris de légendes européennes).

La suite vendredi prochain !

25 novembre 2011

Face à Dieu

C'est l'histoire d'un homme qui veut hériter de son père, alors il cherche à le tuer.

Mais son père s'en rend compte, et il fait intervenir la police. Son fils est arrêté, jugé coupable, emprisonné.

En prison, il est abusé, verbalement, mentalement, physiquement. Il commence à avoir des troubles psychologiques et cherche à s'en sortir en devenant comme ses tortionnaires.

Son père lui envoie des lettres régulièrement, parce qu'il l'aime malgré tout. Parfois le fils y répond, et parfois non. Son père lui dit qu'il va le faire sortir bientôt, que même si son fils mérite d'être puni pour sa tentative de meurtre, il est son fils et il veut que son fils vive.

La seule condition, c'est que son fils reconnaisse son crime, regrette ses actes, et veuille changer de vie: alors son père l'accueillera de nouveau comme son fils, et lui mettra à disposition tous les moyens disponibles pour qu'il puisse effectivement changer de vie.

Envoyé par le père, son frère aîné, qui est avocat, vient dans la prison, et ils commencent à travailler sur son dossier judiciaire. Ils se voient régulièrement, pour passer bientôt devant un juge.

Le jour du jugement, au tribunal, le frère aîné dit au fils qu'il doit plaider coupable. Le fils est surpris : il devait sortir de prison, et on lui demande d'en remettre une couche ! Et si tout ça n'avait été qu'une manœuvre pour le faire rester en prison encore plus longtemps ? Mais il choisit de faire confiance à son frère, et à son père.

Alors il plaide coupable. Et là, il se rend compte que le juge, c'est son père. Mais ce qui l'étonne le plus, c'est ce qui se passe après. Son père lui dit : "Tu es coupable, et tu mérites ta punition". A ce moment-là, son frère prend la parole, invoquant l'échange gratuit, un article très particulier de la loi du père : "Alors je prendrai sa place, et il sera libéré, parce qu'il m'a fait confiance". Le père accepte.

Trois ans plus tard, le fils aîné est libéré pour bonne conduite, et il rejoint le domaine familial.

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C'est l'histoire d'un homme... et cet homme, c'est toi, et cet homme, c'est moi.

Voilà, le message de Jésus, c'est ça. On a commis un crime, on a essayé de se débarrasser de Dieu, et il nous a condamné pour ce crime. Notre crime, c'est ce qu'on appelle le pêché. Les conséquences, c'est qu'on vit comme dans une sorte de prison: on n'arrive plus à s'empêcher de faire du mal. On souffre, mais on fait aussi souffrir les autres, et on est bien démunis devant ce problème. C'en est devenu une maladie dont on ne peut plus se débarrasser.

Et Jésus, c'est notre avocat. Il vient nous chercher dans notre prison, et il propose de payer pour nos fautes, nous demandant juste de lui faire confiance, et de plaider coupable, parce qu'au jour du jugement, si on ne s'en est pas remis à lui, alors on restera définitivement bloqué en prison, coupable et malade - pour toujours.

18 novembre 2011

La guerre contre Dieu

Dans mon dernier article, je parlais de la guerre entre les hommes et Dieu.

Mais quelle guerre ?

Une guerre, c'est des blessés, des morts, des ruines et de la misère, des vols et des viols, de la souffrance, de l'égoïsme et de la jalousie, des massacres et des mensonges, des abus et des maladies, de la méchanceté, bref, tout ce qui est mal.

Ce mal, on le voit dans le monde, dans notre pays, au sein de notre famille... et même en nous.

Avez-vous déjà reçu des blessures physiques ?

Avez-vous déjà reçu des blessures émotionnelles ?

Avez-vous déjà blessé quelqu'un ?

Ne sommes-nous pas bourreaux et victimes ?

Avant de pointer le doigt sur les autres, balayons devant notre porte. Nous ne sommes pas parfaits, loin de là... et comment réagissons-nous à ce problème du mal, concrètement ? Est-ce que nous ignorons le problème en espérant qu'il disparaîtra, ou que quelqu'un d'autre se chargera de résoudre la situation ? Est-ce que nous suons sang et eau pour "faire le bien" par ailleurs, comme si ça compensait ?

Nous sommes en guerre entre nous, et contre nous-mêmes, comment imaginer que nous puissions être en paix avec Dieu ?

Ce que dit Jésus, c'est que tout ça, c'est le résultat d'une guerre contre Dieu initiée par les hommes, et qui continue de faire rage encore aujourd'hui.

"Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse".
- Jésus-Christ (Évangile de Matthieu, chapitre 12, verset 30).

Dans quel camp êtes-vous ?

11 novembre 2011

Jour de Guerre

J'entendais à la radio, ce matin, qu'en ce 11 novembre on se remémorait toutes les guerres. Il me semblait pourtant que c'était le souvenir de l'Armistice de 1918 qui était célébré...

Quel est le message que nous transmet ce jour férié ?

Une occasion de grasse matinée ? De sortie entre amis ? D'un long week-end en famille ?

Jour de Guerre ? Jour de Paix ?

Et aux origines ? Dès 1920 on cherche à se remémorer les soldats tombés au combat : on choisira d'inhumer un soldat anonyme  parmi les morts de la bataille de Verdun, sous l'Arc de Triomphe, élevé un siècle plus tôt en mémoire de la victoire d'Austerlitz.

Verdun, bataille ô combien meurtrière, immonde conséquence de la volonté impérialiste des Allemands.

Austerlitz, qui ne peut envier à Verdun que son ampleur, reflète la même perversité du côté Français.

Peut-être qu'au final c'est bien le jour pour se remémorer toutes les guerres, tant il semble que la paix est absente du cœur de l'homme.

On peut bien montrer du doigt les gouvernements, les terroristes, les délinquants, les voisins, bref, les autres - qui peut dire qu'il est un homme ou une femme de paix ?

L'humain est en guerre contre son prochain, et contre lui-même, parce qu'il est en guerre contre Dieu - or c'est en Dieu qu'il peut trouver la paix. Avec toute l'histoire de l'humanité, les guerres passées et celles qui continuent de faire rage, quel autre espoir que Jésus ?

Quel autre espoir qu'un homme, un Dieu, qui meurt pour sauver ses ennemis ?

29 octobre 2011

Face à la mort

C'est l'histoire d'un fils, chrétien, dont le père, chrétien, meurt. Au funérailles, l'homme de foi qui parle devant l'assemblée dit qu'il ne faut pas être triste : le père est avec Dieu, c'est donc plutôt une occasion de se réjouir !

Chrétien ou non, si cette attitude vous semble correspondre à la vision chrétienne, je vous invite à réfléchir.

Bien sûr, si on croit à Dieu tel que la Bible le révèle, on aurait tort de se plaindre qu'une personne soit enfin libre de toutes les souffrances de cette vie, et encore moins qu'elle soit réunie avec Dieu.

Mais ce n'est pas pour les morts qu'on pleure, et ce n'est pas pour les morts qu'on fait des enterrements.

C'est pour les vivants.

Et si mon père meurt, chrétien ou non, je verserai toutes les larmes de mon corps, parce que c'est sur moi que je pleurerai. Un enfant qui perd son papa devrait-il se réjouir ?

A terme, c'est possible. Quand on s'est habitué à l'absence de la personne dans notre vie, une fois qu'on a guéri de la blessure que nous a infligé sa disparition - alors, on peut se réjouir en paix. Mais ne précipitons pas les choses.

La mort est un scandale, et Jésus lui-même pleura la mort de son ami Lazare - alors qu'il savait très bien qu'il allait lui-même le ressusciter.

La mort est un scandale, et un scandale qui fait partie de la vie telle que nous la connaissons. Ne l'éclipsons pas, n'en faisons pas une idée romantique sur laquelle les ados fantasment, ou un concept abstrait pour l'investigation des philosophes, n'en faisons pas non plus un prétexte pour éviter d'y faire face.

Faisons face à la mort, et pleurons, parce que Dieu laisse toute sa place à notre humanité.

21 octobre 2011

Les évangéliques et George Bush

Le courant évangélique vient-il des États-Unis ? C'est ce que semblent indiquer les media, lorsqu'ils font passer l'ensemble des communautés évangéliques implantées en France pour des mouvements fondés sur des pasteurs charismatiques, des cultes aux airs de one-man-show, et des méthodes "à l'américaine".

Il est vrai que la France est considérée comme une terre de mission par les églises nord-américaines, et que de nombreux chrétiens viennent en France pour évangéliser, notamment depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, la vision du christianisme qu'ils importent est très liée à leur culture, et cela tranche avec la culture française. Mais considérer les évangéliques comme un mouvement américain relève d'un manque de connaissance historique.

En fait, les premières assemblées évangéliques sont apparues au 16e siècle en Suisse, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, et en Angleterre avant même la naissance des États-Unis. C'est ensuite que, frustrés par le manque de liberté religieuse en Europe, de nombreux évangéliques ont émigré outre-atlantique, contribuant largement à la création des USA.

Et Georges Bush junior, là-dedans ? C'est au moment de son élection que le terme américain "evangelical", mouvement dont il se réclame, est brusquement devenu très médiatisé. Bien que les communautés évangéliques de France, plutôt radicales pacifiques, aient été en désaccord avec sa vision des choses et aient marqué leur distance, la confusion est souvent restée dans l'esprit des Français.

14 octobre 2011

Qu'est-ce qu'un protestant évangélique ?

Un évangélique est d'abord un chrétien, puis un protestant, et enfin, un évangélique.

Un chrétien, c'est donc quelqu'un qui croit en Dieu tel que la Bible le révèle, et qui place ce dernier au centre de sa vie.

Un protestant, c'est un chrétien qui croit que Dieu offre gratuitement aux hommes, qui se sont rebellés contre lui, de se réconcilier avec lui. Cette offre est l’œuvre de Dieu, incarné en Jésus Christ, c'est une alliance avec les hommes : il est mort pour nos fautes, il nous adopte, et nous pouvons vivre en communion avec lui.

Un protestant croit au salut, gratuit, par Jésus, point barre. Rien de plus, rien de moins.

Rien de plus, parce que beaucoup de gens cherchent à ajouter à Jésus en prétendant que l'homme a son propre rôle à jouer dans la réconciliation, qu'il doit faire des bonnes actions, des pèlerinages, etc. pour "mériter" l'amour de Dieu. Les "bonnes actions" sont la conséquence de l'amour de Dieu, pas la cause.

Rien de moins, parce que certains cherchent à connaître Dieu - et c'est là l'élan religieux de l'homme - sans passer par Jésus. Ils refusent la gratuité scandaleuse de l'offre de Jésus, prisonniers de leur méritocratie élitiste ou de leur universalisme tiède.

Enfin un évangélique croit que la Bible ne contient pas d'erreur, que Jésus est né d'une femme vierge, qu'il a subi la condamnation que nous aurions dû subir, qu'il est Dieu, et qu'il est ressuscité. Un évangélique se différencie du libéral, qui place l'autorité de sa propre raison au-dessus de celle de la Bible, et du sectaire pour qui la révélation biblique doit être complétée par une autre révélation.

Les protestants évangéliques se différencient également des protestants historiques, en cela qu'ils tiennent fermement à l'indépendance des églises, et à des systèmes hiérarchiques locaux simplifiés, voire inexistants.

En outre, l'évangélique s'attache généralement à 3 aspects de la foi : le changement de vie qu'occasionne sa conversion, la prédominance de la Bible dans sa vie, et la défense militante des raisons qui fondent sa foi.

7 octobre 2011

Les premiers chrétiens : des manipulateurs ?

Peut-être que Jésus y croyait vraiment, à son message. Peut-être même qu'il est vraiment mort sur la croix. Mais franchement, les miracles, la résurrection, dire qu'il était Dieu... c'est pas Jésus qui a écrit la Bible, autant qu'on sache, alors peut-être que ses apôtres ont - même sans penser à mal - exagéré un peu les choses, peut-être qu'ils ont embelli les récits, qu'ils ont idéalisé Jésus, qu'ils ont manqué d'objectivité.

Peut-être. Ou peut-être pas. Je pense que si c'était le cas, ils seraient finalement revenus à la raison. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Et bien je pense que sur tous les apôtres et autres leaders de l'Église primitive, l'un d'eux aurait fini par se remettre en question face à l'adversité. Et quelle adversité ! Tous ont subi une mort violente ou une lente agonie parce qu'ils refusaient de renier leur foi et qu'ils ont continué de la professer malgré les dangers que cela représentait.

D'abord les 5 auteurs principaux du Nouveau Testament ( les 4 biographies de Jésus, et les nombreuses lettres aux églises) :

- Matthieu, apôtre de Jésus, fut martyrisé en Éthiopie, tué par l’épée,

- Marc, disciple de Jésus qui écrit son évangile selon les récits de Pierre, apôtre très proche de Jésus, fut tué à Alexandrie par ses habitants, trainé derrière un char jusqu'à ce que mort s'en suive, devant la statue de la déesse locale Serapis.

- Luc fut pendu à un olivier par des prêtresses païennes, en Grèce.

- Jean fut martyrisé par ébullition dans un bain d’huile lors d’une vague de persécution à Rome. Toutefois, il en réchappa miraculeusement. Il fut ensuite condamné aux mines sur l’île-prison de Pathmos.

- Paul fut torturé, puis décapité sous l’empereur Néron à Rome en 67 ap. JC.

Puis les apôtres et autres leaders de l'Église primitive :

- Jacques, le frère de Jésus (pas un apôtre officiellement) et leader de l'Église de Jérusalem, fut précipité de plus de 30 mètres du pinacle du temple quand il refusa de renier sa foi en Christ. Quand ses tortionnaires découvrirent qu’il avait survécu à la chute, ils le battirent à mort avec un gourdin.

- Nathaniel, était missionnaire en Asie. Il porta son témoignage en ce qui est la Turquie actuelle et fut martyrisé en Arménie par flagellation.

- Pierre fut condamné à mort et crucifié à Rome, la tête en bas, à sa propre requête, parce qu'il ne se considérait pas digne d'avoir une fin égale à celle de son Seigneur.

- André, frère de Pierre, fut crucifié sur en croix en X en Grèce.

- Thomas fut transpercé par une lance en Inde par des prêtres païens, lors d’un de ces voyages missionnaires.

- Bartholomé, qui traduisit l'évangile de Matthieu en Inde, fut battu et crucifié par des religieux locaux.

- Matthias, choisi pour remplacer Judas Iscariote (le traître), fut lapidé et décapité.

- Étienne fut trainé hors de Jérusalem et lapidé par des juifs.

- Philippe, a été martyrisé à Héliopolis en Phrygie (en Grèce moderne), fouetté, emprisonné et finalement crucifié.

- Jacques et Juda (les fils de Zébédée) furent tués l'un sous le reigne de Hérode Agrippa (gouverneur de Judée qui persécuta les chrétiens), et l'autre crucifié à Edesse (en Grèce).

Tous avaient vu Jésus de leurs yeux, et tous annonçaient le même message que celui qui est annoncé aujourd'hui dans la Bible, centré sur la mort et la résurrection de Jésus, y compris tous les miracles qu'il a accompli. On peut mourir pour une croyance, mais on ne meurt pas pour un mensonge. Et quand sa vie est en jeu, on doute, on réfléchit, on se remet en question... et on a besoin de se raccrocher à quelque chose de certain pour tenir le coup.

Alors s'ils n'étaient pas réellement sûrs de ce qu'ils annonçaient, ils ne seraient pas morts pour ça. Et le fait qu'aucun d'entre eux ne se soit détourné de leur foi devant la torture et la mort suggère quelque chose de plus. Cela suggère que ce qui leur est arrivé a réellement changé leur vie, au point qu'ils étaient prêts la risquer pour ce qu'ils avaient trouvé.

Mais surtout, ce ne sont pas les seuls. Au cours de l'histoire, et encore aujourd'hui, des milliers des gens ont tout abandonné, jusqu'à leur vie, et tout enduré par amour pour Jésus, et parce qu'ils avaient trouvé en lui quelque chose qui a bouleversé leur vie au point qu'ils l'ont considéré plus précieux encore que la vie même. C'est mon cas - Jésus est plus précieux que ma vie, je la perdrais pour lui rester fidèle, sans hésiter.

Et toi, es-tu prêt à découvrir quelque chose d'aussi puissant, d'aussi dangereux, d'aussi bouleversant ?

30 septembre 2011

La vérité sur le fils prodigue

Il existe une différence entre croire en Dieu et croire de Dieu qu'il est bon. C'est cette dernière chose qui est réellement l'objet de la foi chrétienne.

Cela, on le voit particulièrement dans la parabole généralement connue sous le titre de "Parabole du Fils Prodigue". En réalité, la première phrase de cette parabole nous renseigne sur son réel sujet : "Un père avait deux fils". Jésus veut nous parler de Dieu le Père, de son Père, de notre Père.

Alors commençons par lire cette parabole.

Le but premier de Jésus n'est pas de nous parler de nous. Mais il parle de nous parce qu'il a besoin d'exposer qui nous sommes pour exposer qui est Dieu – tout se fait en relation. Dieu est un Dieu proche, relationnel. Aucune des distances mises entre l'homme et Dieu ne vient de Dieu, elles sont toutes les œuvres des hommes.

Mais d'abord, où sont les femmes ?

On peut se demander pourquoi la mère n'apparaît pas dans l'histoire. En fait, ce père a un cœur de mère. S'il y avait une mère, cela suggèrerait que la féminité se trouve en dehors de Dieu, mais Dieu a créé l'humain à son image, il les a créé homme et femme (Genèse 1:27). Il ne faut pas s'imaginer un Dieu mâle, ce qui mènerait à tort à une conception machiste du monde.

Un peu de contexte

Pour comprendre ce que Jésus veut dire ici, il faut voir à qui il s'adresse. Cela est dit aux versets 1 et 2 de ce chapitre : "Tous les collabos* et les rebuts de la société s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Et les religieux et les intellectuels le critiquaient, disant : Cet homme accueille des rebuts de la société, et mange avec eux."

Dans la parabole, le cadet veut son argent et va vivre une vie de débauche : il représente les parias et les collabos. L'aîné reste quant à lui auprès de son père et se croit meilleur que son petit frère à cause de ça, mais il vit tout aussi mal sa relation au Père, ce qui montre qu'il n'est pas plus proche de lui que le cadet : il représente les intellectuels et les religieux, qui savent ce qu'il faut faire en théorie, mais qui le font pour leur propre réputation, pas par amour réel de Dieu et des autres.

Chaque fils résout le problème de Dieu à sa manière : par le vide, pour le cadet (athéisme, argent, vie dissolue), et par la religion pour l'aîné (morale, loi religieuse). Et ces fils ne sont que les deux visages d'une seule et même personne : nous.

La fuite du cadet

Le cadet assassine symboliquement son père en lui réclamant son héritage avant l'heure, afin de s'éloigner de son influence et de devenir une source d'influence lui-même. Il échoue, épuise ses ressources et finit par devoir se soumettre à l'influence d'un homme qui va l'exploiter et le maintenir dans la misère.

Ce schéma de tuer le Père pour devenir le Père, de tuer Dieu pour devenir son propre Dieu, est typique de la société occidentale, et notamment des écrits de Freud. En France en particulier cette idée est malheureusement très profondément ancrée dans les esprits (voir « Le crépuscule d'une idole », de Michel Onfray).

La course du Père vers le cadet

Le Père voit son fils de loin : il guettait son retour. Il est ému de compassion, et court vers lui, c'est lui qui rompt la distance qui les sépare - bien que dans la société Juive du premier siècle, il soit considéré très indigne de "s'agiter" de la sorte. Le Père se jette au cou de son fils et le couvre littéralement de baisers (rappelez-vous, le fils était pauvre, il a gardé des cochons, et il rentre d'un long voyage, il doit être puant et crasseux).

Et là, alors que le fils avait préparé son discours, le Père l'interrompt juste avant la dernière phrase. Cette dernière phrase "traite-moi comme ton ouvrier", c'est le cadet qui, même vaincu, voulait tenter d'imposer ses conditions. Il pense pouvoir travailler pour son père pour le rembourser, il pense pouvoir justifier son retour, sa place dans la maison de son Père. Mais le Père ne le laisse pas faire : il lui fait remettre le plus beau vêtement, lui donne un anneau (qui symbolise l'autorité sur les possessions du Père), et lui fait mettre des sandales neuves (lui redonnant ainsi sa liberté de partir à tout moment). Enfin, il fait tuer le veau gras pour célébrer le retour de son fils.

Réaction de l'aîné

Le grand frère trouve injuste que le Père offre un veau gras, alors qu'il ne lui a jamais offert ne serait-ce qu'un chevreau. Mais en réalité, c'est l'aîné qui est injuste avec son père.

Pourquoi ? Verset 12 : « Le Père leur partagea l'héritage ». Le fils aîné a donc, en réalité, et grâce à son frère cadet, reçu sa part de l'héritage. Or c'est l'aîné, il a donc dû recevoir deux fois plus que son frère. Le Père n'étant pas mort, et selon la tradition juive et les données bibliques (dans Esther notamment), on imagine facilement qu'il a gardé la moitié de ses biens et distribué l'autre à ses fils selon le ratio 1/3 - 2/3.

Mais l'aîné n'a pas voulu en profiter. Et il se plaint que le Père ne lui offre pas un chevreau ! En quoi le Père avait-il à lui offrir un chevreau quand il lui a déjà donné son héritage ? Il n'a pas voulu croire en la bonté de Dieu, y entrer, la saisir, la recevoir... et il ne peut pas en faire preuve envers son frère. Il vit selon des règles impossiblement strictes, qu'il s'est lui-même fixé. La gratuité du Père est pour lui un scandale, parce qu'il est prisonnier de sa méritocratie. Il ne connaît pas mieux son père que le cadet, et il n'est pas moins perdu.

Réponse du Père

Encore une fois, c'est lui qui rompt la distance, en expliquant au fils ses raisons quand ce dernier refuse d'entrer dans la maison. Il lui enseigne l'alliance qu'il veut faire avec lui au verset 31 :« Tu es constamment avec moi, et tout mes biens sont à toi ».

En conclusion

Christ est un danger pour la religion, la grâce est un danger pour la religion, parce que la religion parle d’efforts, elle prétend parcourir la distance qui existe entre les hommes et Dieu – mais ce sont les hommes qui mettent cette distance ! Et en réalité, c’est Christ qui a parcouru cette distance.

Le roi David a écrit « mon bien, c’est de m’approcher de Dieu » (Psaume 73:28). Il est sorti de cette division, cette opposition entre le bien et le mal. Le bien ce n’est simplement pas le contraire du mal, parce que c’est une conception qui permet de faire une check-list, de se passer de Dieu. On n’a plus besoin de la relation à Dieu quand on a toutes les instructions... Il faut faire les choses avec Dieu, pas pour Dieu.

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* Le terme "collabos" est un choix personnel de traduction. Le terme originel est "percepteur d'impôt", soit un juif qui percevait auprès de son peuple la taxe impériale au profit de l'occupant Romain.

23 septembre 2011

Mysticisme chrétien

5 caractéristiques différencient les expériences mystiques des religions païennes et l'expérience mystique telle qu'elle est décrite dans la Bible :

1. C'est Dieu qui l'initie. Les expériences mystiques chrétiennes sont toujours initiées par Dieu, et non par l'humain en utilisant des techniques spécifiques comme le jeune ou la méditation transcendantale.

2. C'est l'occasion d'un message clair. Ceux à qui une telle révélation est donnée doivent se souvenir d'un message spirituel cohérent, spécifique et de caractère informatif, et le transmettre aux autres croyants. Il ne s'agit pas d'impressions vagues, ou de visions librement interprétées.

3. Le message est confirmé. Ces révélations spéciales sont toujours liées à des événements extérieurs qui les confirment. Par exemple Dieu dit à Pierre que trois hommes vont arriver et qu'il doit partir avec eux, or effectivement trois hommes arrivent et ils ont besoin de lui; il part donc avec eux (Actes 10:19-22). Même chose dans l'Ancien Testament avec les visions prophétiques.

4. Le message confirme la Bible. Les révélations reçues pendant des expériences mystiques ne contredisent jamais la Bible ni ne servent de fondement pour une doctrine de la foi chrétienne. L'expérience mystique n'est pas le moyen par excellence de recevoir une révélation de Dieu, pas plus que l'expérience personnelle. Le moyen par excellence, c'est la Bible, et tout autre moyen y est subordonné.

5. On ne fusionne pas avec le divin. L'expérience mystique chrétienne rapproche de Dieu, conforme notre être à sa volonté, améliore notre relation. C'est pour ça qu'on parle d'alliance, de mariage avec Dieu, dans le christianisme, et non de fusion ou d'absorption. Le christianisme laisse entière sa place à la personne, à l'individu, et donc à la relation personnelle.

16 septembre 2011

Tableau comparatif des grandes religions

Pour en finir avec le syncrétisme qui dit que toutes les religions ont le même message, ou avec l'idée qu'en reconnaissant que Jésus est un sage, un prophète, ou un dieu parmi d'autres, on a compris et on accepte son message, voici un tableau comparatif des grandes religions sur une vingtaine de concepts fondamentaux.

Je ne m'attarderai pas sur l'Islam et le Judaïsme étant donné qu'Internet regorge de ressources à ce sujet, mais je me concentrerai plutôt sur les religions orientales telles que l'Hindouisme, le Bouddhisme, et le Samkhya-Yoga (sur lequel se fonde la pratique du Yoga), ainsi que sur le Gnosticisme.

Je ne prétendrai pas être objectif : cet article ne représentera qu'une vision chrétienne de ces autres religions, je ne peux malheureusement pas faire mieux, étant chrétien.

Aussi je vous encourage, comme toujours, à vérifier ces informations en lisant, en étudiant, et en discutant avec d'autres personnes. Rien ne vaut une enquête personnelle, ça prend du temps, mais si on n'est pas convaincu de ce qu'on croit (ou de ce qu'on ne croit pas), on se laisse avoir par la première idée venue.

Le but de cet article n'est pas non plus d'encourager des tensions ou des conflits inter-religieux, j'écris au contraire dans une perspective de tolérance, car justement la tolérance inter-religieuse n'est pas possible si on ignore tout de l'autre et de sa religion. Il faut reconnaître ses similarités et ses différences pour se tolérer, sinon ce n'est que de l'indifférence.

Cet article est inspiré des travaux d'Ernest Valea, et le tableau est principalement une traduction de celui présent sur son site en anglais.

9 septembre 2011

L'amour - le talent du chrétien

Dans les premiers temps de l'Église, les chrétiens de Corinthe commencèrent à se disputer au sujet des "dons de l'Esprit de Dieu". Tous voulaient disposer de l'ensemble des capacités spirituelles dont avaient fait preuve les apôtres : parler en langues étrangères, prophétiser, guérir les maladies, accomplir des miracles...

Paul leur écrit donc une lettre, la première épître aux Corinthiens, pour les appeler à l'unité et à l'humilité. Dieu donne à chacun selon sa bonne volonté, et il ne s'agit pas d'accumuler des super-pouvoirs, mais d'agir ensemble pour édifier la communauté chrétienne et servir son prochain. Les chrétiens sont les organes d'un seul corps, et chacun reçoit en fonction de ce qu'il peut ou doit accomplir.

Puis Paul fait la liste des dons, et classe au même rang les plus extraordinaires (le parler en langues et l'accomplissement de miracles par exemple) et les moins spectaculaires (sagesse, foi, connaissance, discernement...).

Ces choses, nous les identifierions probablement comme des talents : être perspicace, être un bon juge de caractère, être visionnaire, etc. Bien sûr, ces talents prennent une dimension supplémentaire dès lors qu'on les pratique dans un cadre spirituel.

Or un talent nous tombe rarement dessus : ça se pratique, ça se travaille, ça s'affine. Un proverbe chinois dit : "La pratique mène à la perfection, alors fais attention à ce que tu pratiques".

Cependant Paul ajoute une chose :

Quand bien même je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand bien même j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même une foi capable de déplacer des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et quand bien même je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps en sacrifice, si je n'ai pas l'amour, cela ne sert à rien.

Et heureusement il ne nous laisse pas sur cette exhortation, mais il nous donne une définition de l'amour. Et cette définition célèbre est souvent citée, de manière bien réductrice, pour les mariages, mais en réalité elle s'adresse à tous chrétiens, pour les encourager à pratiquer ce talent, ce don de Dieu.

L'amour est patient, il est plein de bonté; l'amour n'est pas envieux; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt propre, il ne s'aigrit pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il endure tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L'amour ne périt jamais.

2 septembre 2011

Peur de l'Enfer ?

Il parait que la foi chrétienne est fondée sur la peur de l'Enfer. Ben oui, parce que si on n'est pas chrétien, on va en Enfer, donc les gens croient en Dieu pour éviter le barbecue. Logique... non ? Voyons ça.

Jésus est le personnage de la Bible qui parle le plus de l'Enfer. C'est selon lui un lieu de tourments éternels, Jésus lui-même l'appelle "les ténèbres du dehors", "la fournaise", où il y aura "des pleurs et des grincements de dents". Alors, effectivement, c'est le genre d'endroit qu'on devrait fuir comme la peste, de peur de s'y retrouver coincé.

Mais est-ce mal d'avoir peur de l'Enfer, s'il existe ? Cela dépend du type de peur. Il est sain d'avoir peur de la souffrance dans la mesure où ça nous aide à rester en vie. Et il est sain de redouter la souffrance éternelle pour lui préférer la vie éternelle.

Et pourtant, les chrétiens n'ont pas peur de l'Enfer. Et même, je ne connais aucun chrétien qui se soit converti par peur de l'Enfer. Pourquoi ?

Les gens ne croient généralement à l'Enfer qu'une foi qu'ils se sont convertis, parce qu'ils acceptent de croire Jésus quand il en parle; or à ce moment-là, ils ont déjà reçu la promesse de la vie éternelle. Donc l'Enfer ne leur fait plus peur avant même qu'ils y croient. Et s'ils cherchent à faire le bien, ce n'est plus par crainte du mal, ou de la condamnation, mais par amour du bien.

La peur est le ressort de la superstition, pas de la foi.

Ne brises pas un miroir ou alors 7 ans de malheur s'abattront sur toi !, ça c'est de la superstition. Aucune raison n'est donnée, on ne comprend pas la logique qui relie les deux choses, et surtout, on ne sait pas d'où vient cette règle arbitraire. Fais ou ne fais pas telle chose, et telle chose bonne ou mauvaise t'arrivera... Autrement dit, passe ta vie à respecter une liste de choses absurdes pour avoir la conscience tranquille. Quelle angoisse !

La foi chrétienne est étrangère à tout ça. Elle est fondée sur des faits historiques, sur la raison, sur l'expérience personnelle et commune de gens de tous horizons, sur la révélation d'un Dieu qu'on peut connaître et avec lequel on peut dialoguer. Il ne s'agit pas d'un concept abstrait ou d'une force qui flotte mollement dans l'univers, d'une cause primaire qui a cessé d'influencer le monde depuis, d'un être en retrait de sa création, qui nous aurait laissé une liste de règles obscures à suivre bêtement. Il s'agit d'un dieu créateur, d'un dieu personnel, impliqué dans l'histoire de l'humanité, et qui meurt d'amour pour nous.

Il ne s'agit pas de peur, mais d'amour.

22 avril 2011

Journal d'un Chrétien - en voyage...

Je pars en voyage. J'en profite pour faire une pause - Journal d'un Chrétien reprendra donc début septembre 2011.

D'ici-là je vous invite à faire un tour sur le blog et à consulter les articles les plus lus ("Pages cornées", indiqués sur la droite, sous l'image), ou à explorer les catégories qui vous intéressent particulièrement ("Marque-pages").

Je vous invite aussi à parcourir les lectures recommandées (tout en bas à droite), et à jeter un oeil aux autres sites et blogs qui ont des perspectives similaires à celui-ci (liens tout en haut de la page).

Voilà ! Passez un bon printemps et un bon été !

Elias.

15 avril 2011

Heureux les simples d'esprit

Cette phrase trop souvent mal comprise ouvre le "sermon sur la montagne", le discours le plus connu de Jésus. Elle constitue aussi l'entame d'une série de "heureux ceux qui...", intitulées les "béatitudes", tout aussi mal interprétées par la tradition populaire.

Alors, de quoi s'agit-il exactement ? D'abord, il faut faire une remarque : "Heureux" est ici une traduction du grec makarioi (μακάριοι) qui signifie "béni". Autrement dit, il s'agit de bénédictions, qui sont des sujets de réjouissance.

Reprenons le passage phrase par phrase.

Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Puis, ayant ouvert la bouche, il leur dispensa son enseignement, en disant:

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!

Il ne s'agit pas d'être un "imbécile heureux", mais d'être "pauvre en esprit", autrement dit, de reconnaître sa pauvreté spirituelle. Jésus professait que Dieu était source de vie, et que les hommes, ayant rompu avec lui, étaient spirituellement morts. Ainsi, ceux qui on l'humilité de reconnaître leur limitation spirituelle pourront renouer avec Dieu et bénéficier de son esprit de vie.

Heureux les affligés, car ils seront consolés!

Jésus est-il en train de dire que c'est bien de souffrir ? Non, il est en train de dire que ceux qui souffrent ne seront pas seuls, qu'ils ne seront pas ignorés de Dieu, et que c'est en ça qu'ils peuvent se réjouir. La bénédiction réside en la réconciliation avec Dieu et sa présence à nos côtés pendant les passages difficiles.

Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!

Débonnaires ? Pour comprendre le terme, on peut le mettre en parallèle avec le Psaume 37, qui promet le même héritage aux "misérables" et à "ceux qui placent leur espoir en Dieu". Être débonnaire, ici, c'est ne pas laisser le monde avoir d'emprise sur soi, c'est prendre Dieu comme fondement pour tous ses choix, et cela peut mener à un aspect extérieur de misère. Le monde adore et déteste les débonnaires, parce qu'ils sont incorruptibles, indomptables, intransigeants.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!

De quelle justice s'agit-il ? Pas celle des hommes, qui consiste à punir les coupables, mais celle de Dieu, qui comporte depuis l'antiquité le concept de justice sociale. Remarquez ensuite que Jésus ne dit pas "Heureux ceux qui veulent la justice", mais "Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice". Il parle de ceux qui font de la justice de Dieu leur nourriture spirituelle, qui en ont besoin chaque jour pour vivre.

Heureux ceux qui pardonnent, car ils seront pardonnés!

Cela fait écho notamment au Notre Père, que Jésus enseigna à ses disciples : "... et pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé...", mais aussi à la parabole des dettes : un roi fait grâce d'une dette extraordinairement élevée à l'un de ses sujets, puis apprend que ce sujet est allé harceler un de ses propres débiteurs pour une toute petite dette. Alors le roi convoque son sujet de nouveau et le fait jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé sa dette.

Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu!

Qu'est-ce que c'est qu'avoir le cœur pur ? Dans la littérature biblique, le coeur est le siège des émotions et des désirs. Après avoir fait tuer un homme pour pouvoir épouser sa femme, le Roi David réalise son pêché et demande pardon à Dieu, puis lui demande : "O Dieu! Crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit droit". Avoir le cœur pur, c'est faire de la volonté de Dieu ses propres désirs, le laisser régner su son cœur plutôt que n'importe quelle idole.

Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!

Qu'est-ce que la paix ? Ce n'est pas l'absence de conflit. Jésus est venu apporter la paix entre les hommes et Dieu, pas entre les hommes et les hommes,et il l'a fait en livrant bataille contre Satan toute sa vie. S'il avait été un gentil pacifiste, lui-même n'aurait pas fini sur la croix. Mahatma Ghandi lui-même disait que pour combattre l'injustice acceptée de tous, il fallait créer le conflit. On peut préférer le mot "confrontation", mais le résultat reste le même : la paix passe par la justice, or le monde est injuste, il va donc falloir lutter avec amour.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux! Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

Jésus ne dit pas quelle sera la récompense finale. Peut-être que nous serions incapables de la concevoir, peut-être qu'il ne voulait pas que nous soyons tentés d'agir par intérêt, ou peut-être qu'il voulait nous faire la surprise, mais en tous cas, il ne nous dit pas grand-chose sur ce qui nous attend dans l'au-delà. Il nous dit par contre ce qui nous attend dans cette vie : nous serons persécutés, insultés, diffamés, outragés. C'est pas un super deal... mais c'est le lot de ceux qui luttent pour la justice dans un monde injuste, et pour la paix dans un monde en guerre. Jésuis lui-même a souffert, et nous souffrirons.

Vous êtes le sel de la terre. (...) Vous êtes la lumière du monde. (...) Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Enfin, cette suite affirme clairement l'aspect social de ce passage. Le sel a de la valeur en tant que tel, mais il trouve toute son utilité quand il est mélangé à d'autres choses. De la même manière, nous sommes appelés à être présents dans le monde et à agir (rechercher la volonté de Dieu, pardonner, consoler, procurer la justice, la paix, etc.) , non pas à nous retirer en ermite dans une grotte pour manger de l'herbe et méditer sur un caillou.

8 avril 2011

Évangéliser par la typologie

Dans la Bible, il y a plein de personnages connus. Et bizarrement, en France, Jésus n'est pas le plus connu. Quant à son histoire, elle est sûrement moins connue que par exemple l'épisode d'Abraham sur la montagne prêt à sacrifier son fils sur ordre de Dieu. Il faut se rendre à l'évidence, en France, les gens connaissent généralement mieux l'Ancien Testament que le Nouveau Testament.

Mais le centre du message Biblique, c'est Jésus ! Il faut donc qu'il reste au centre de notre évangélisation (et de nos sermons, et de nos études Bibliques, etc). Mais comment parler de Jésus aux Français en trouvant un point de contact, quelque chose de familier ? La Typologie. C'est ce qu'a fait Jésus (Luc 24:27). Autrement dit, faire le lien entre le Christ et tous les exemples de ces hommes et de ces femmes dans l'Ancien Testament qui cherchent à accomplir l'œuvre de Jésus sans y parvenir complètement – œuvre que lui seul saura accomplir parfaitement.

Et cela peut s'exprimer sous la forme suivante : d'abord, énoncez l'histoire du personnage (le Type), puis expliquez comment cette histoire parle de Jésus.

Prenons David. Un seul homme du peuple d'Israël vainc Goliath, le géant du peuple adverse, les Philistins. Et sa victoire compte pour l'ensemble de la guerre entre les deux peuples, elle est imputée aux siens alors qu'il n'ont pas même croisé le fer. De la même manière, Jésus, un seul homme, a vaincu le pêché, le seul géant qui peut vraiment nous nuire, et sa victoire nous est imputée. Vous voyez ? Jésus est un David parfait.

Prenons Adam. Adam ne passe pas le test de soumission à la volonté de Dieu, il succombe aux tentations de Satan, comme nous l'avons déjà vu, et sa désobéissance entraine toute la création avec lui dans une chute loin de Dieu. Mais Jésus traverse le désert et résiste aux tentations du diable, il reste toute sa vie fidèle à Dieu, et son obéissance nous est imputée, nous ramenant vers Dieu. Jésus est un Adam parfait.

Jésus est un Abel parfait : il est assassiné bien qu'innocent, et son sang versé, comme celui d'Abel, réclame justice à Dieu. Et tout comme Dieu protègera Caïn de la colère des hommes, nous sommes quant à nous protégés de la colère divine, par grâce.

Jésus est un Abraham parfait : il répond à l'appel de Dieu, de quitter tout ce qui lui est familier pour s'embarquer vers l'inconnu, en venant cette fois-ci s'incarner parmi les hommes.

Jésus est un Isaac parfait : il n'a pas simplement été offert par son père sur la montagne et épargné au dernier moment, mais qui a réellement été sacrifié pour nous tous par Dieu le Père. D'ailleurs à ce moment-là, Dieu dit à Abraham « Maintenant je sais que tu m'aimes, parce que tu étais prêt à sacrifier ton fils, ton seul fils, que tu aimes, pour moi ». Maintenant, nous pouvons dire à Dieu « Maintenant je sais que tu m'aimes, parce que tu as sacrifié ton fils, ton seul fils, que tu aimes, pour moi ».

Jésus est un Jacob parfait : il a lutté contre Dieu et a reçu le coup que nous méritons, le coup de la justice, afin que nous ne portions, comme Jacob, que les blessures de grâce, qui nous réveillent et nous disciplinent.

Jésus est un Joseph parfait : il est la main droite du Roi, qui pardonne ceux qui l'ont trahi et vendu en esclavage, et qui utilise son pouvoir pour les sauver.

Jésus est un Moïse parfait : il sert de médiateur parfait entre Dieu et les hommes et établit une nouvelle alliance, une alliance éternelle et universelle cette fois-ci, fondée sur la grâce plutôt que sur la loi.

Jésus est un Job parfait : il est innocent devant Dieu et pourtant souffre, et intercède auprès de Dieu pour sauver ses amis de la colère divine.

Jésus est une Esther parfaite : il ne s'est pas contenté de risquer sa place dans un palais terrestre, mais a risqué sa place à l'ultime palais céleste; il n'a pas juste risqué sa vie pour son peuple, mais l'a donnée pour l'humanité; il n'a pas dit « Si je dois mourir, je mourrai pour eux », mais « Quand je vais mourir, je mourrai pour eux ».

Jésus est un Jonas parfait : il s'est fait jeter du bateau (la vie, le monde) dans la tempête (la colère de Dieu) pour l'apaiser et que nous puissions atteindre notre destination (le Paradis, notre terre promise) sains et saufs.

Jésus est l'agneau de Pâques parfait, mort pour nous tous pour l'éternité; le prophète parfait, qui a fait connaître parfaitement la volonté de Dieu; le Temple parfait, lieu de rencontre entre l'humain et le divin; le prêtre parfait, qui sacrifie tout à Dieu pour nous; le roi parfait, qui règne sur toutes les nations.

Tous ces éléments sont des signes annonciateurs qui préfigurent la vie et l'œuvre de Jésus Christ. Parce que c'est lui qui est au centre de tout.

(message inspiré d'un sermon de Tim Keller)

1 avril 2011

La vérité sur le "pêché originel" : épilogue

Résumé des épisodes précédents : Dieu a créé l'homme et la femme innocents, heureux et égaux, libres de profiter de toute sa création, et ils ont choisi de se rebéller, faire bande à part, et ils ont tout ruiné. Maintenant tout les aspects plaisants de leur vie viennent d'être pervertis.

Une chose se passe alors : jusqu'ici, on parlait de l'homme et de la femme de manière générique (ish et isha, littéralement, homme et femme), mais à ce moment de l'histoire, l'homme vient d'être comparé à la poussière et on fait maintenant référence à lui sous le nom de "Adam" (qui veut dire sol, terre en hébreux).

L'homme avait déjà qualifié la femme "femme", son égale. Adam la renomme "Ève" (dérivé du verbe hébreux respirer). C'est un acte de domination - rappelez-vous qu'Adam a nommé les animaux, sur lesquels les humains sont appelés à dominer. Puis Adam et Ève ont des relations sexuelles, et que fait Ève ? Elle déclare : Dieu m'a donné un fils ! Et Adam dans l'histoire ? Puis rebelotte, un second fils, et de la reconnaissance envers Dieu seul. Ève se révolte ainsi contre la domination d'Adam, en se "débarrassant" ainsi de lui.

Cependant l'histoire ne s'arrête pas là. Il y avait deux arbres dans le Jardin d'Éden qui sont cités spécifiquement : l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et l'arbre de vie. Dieu a de la compassion pour ses créatures déchues, et il les couvre de vêtements pour qu'ils se protègent de ce qui les attend dans cette nouvelle vie. Puis il les chasse du jardin d'Éden, et il poste deux chérubins armés d'épées de feu "pour garder le chemin de l'arbre de vie".

La plus grande malédiction repose là : que les hommes, qui ont voulu se prendre pour des dieux, être les dieux de leur propre vie, et qui n'ont pas pu supporter cette charge, se retrouvent séparés de ce Dieu qu'ils ont rejeté, ce Dieu qui est source de vie.

Hors de ce chemin de vie, c'est un chemin de mort qui est pris : Caïn tue son frère Abel, plus tard Lémech tue de sang-froid un homme qui l'avait simplement blessé, instaure la polygamie et renomme ses femmes Ada et Tsilla (littéralement, "Ombre" et "Parure"), puis des gens qui s'appellent "les Fils de Dieu" prennent des femmes pour avoir des relations sexuelles sans leur demander leur avis... etc.
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Dans le prochain article de cette série, le 22 avril, on abordera de la même manière l'histoire de Noël, en essayant de faire la part des choses entre les rajouts de la tradition et le texte originel.

25 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la chute

3. Dieu ne punit pas arbitrairement l'homme et la femme.

Alors, regardons exactement ce qui se passe. D'abord, quand la femme mange de ce fruit, l'homme est juste à côté d'elle. Puis il en mange lui aussi. Cela, plus le fait que les deux connaissaient le commandement (et en particulier Adam puisque c'est lui qui l'avait reçu de Dieu en personne), indique que les deux sont également responsables. Et les deux subiront d'ailleurs les conséquences de ce pêché.

Immédiatement après avoir mangé du fruit, ils connaissent un premier aspect du mal, la honte : ils se rendent compte qu'ils sont nus, et éprouvent le besoin de se vêtir (alors qu'ils sont mari et femme et qu'il n'y a qu'eux dans le Jardin, a priori). Puis ils connaissent un deuxième aspect du mal, la peur : eux qui se tenaient nus devant Dieu sans complexe, se cachent. Pire encore : ils se ceignent de feuilles de figuier. Or le latex du figuier est extrêmement corrosif, le "remède" que les humains cherchent à la honte les mène de mal en pis - c'est pourquoi lorsque Dieu les chassera de l'Eden, il tuera un animal innocent pour les couvrir, remplaçant la ceinture nocive. Ce faisant, cela annonce aussi que le sacrifice d'un innocent (Jésus) peut couvrir le pêché des humains.

Dieu fait ensuite mine de les chercher (comme si Dieu avait besoin de chercher sa création... il sait très bien où ils sont), il les appelle à sortir de leur cachette, de leur honte. Et quand il les confronte, ils connaissent un troisième aspect du mal. L'homme rejette la responsabilité sur la femme, et accessoirement Dieu ("La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné du fruit"). La femme a son tour rejette la responsabilité sur le serpent ("Le serpent m'a trompée"). Quant au serpent, on ne lui demandera rien.

Alors Dieu annonce les conséquences du pêché pour chacun : le serpent sera maudit, il mangera la poussière (probablement une référence à son inimitié envers l'homme, qui n'est que poussière), et il attaquera la descendance de la femme, mais cette descendance triomphera finalement de lui. D'une part, c'est stupéfiant qu'on mentionne la femme pour ce qui concerne la descendance, alors qu'à l'époque de retranscription des textes (1450-1410 av JC), au Moyen-Orient, on ne mentionnait que rarement les femmes, et jamais pour des questions de généalogie (un "honneur" réservé aux hommes... on était le fils ou la fille de untel, pas de unetelle). C'est donc un honneur tout particulier pour la femme ici. D'autre part, c'est la première prophétie de la Bible : cela annonce que le diable persécutera les hommes et qu'un descendant d'Ève (Jésus) le vaincra finalement.

Ensuite, on passe à la femme : elle souffrira plus en accouchant, et il y aura un rapport de force conflictuel avec son mari. On peut se demander d'où viennent ces malédictions. En fait, si on se souvient de la raison pour laquelle la femme a été créée, cela prend tout son sens. Une attitude de rébellion contre Dieu fait que la destinée de la femme s'en retrouve affectée. Celle qui devait être l'égale de l'homme et le compléter se retrouve en difficulté dans ses relations avec lui et souffre dans l'enfantement, conséquence de son rapport le plus intime avec son mari.

Enfin vient le tour de l'homme. Dieu avait confié la création à ses soins, elle le suivra dans sa chute : "le sol sera maudit à cause de toi". Leur relation sera tout aussi difficile : C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

Suite et fin vendredi prochain !

18 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la pomme

2. Le pêché originel n'est pas de croquer une pomme.

D'abord, il n'y a pas de pomme. Il n'y a jamais eu de pomme. Oubliez la pomme. Le texte nous parle du fruit de "l'arbre de la connaissance du bien et du mal".

Alors, parlons du sens du mot "connaissance". Il y a 7 usages du mot hébreux (yada) :

- Comprendre, faire l'expérience de quelque chose par l'esprit,
- Ressentir, faire l'expérience de quelque chose par les sens,
- Savoir faire, être habile,
- Savoir quoi faire, décider,
- Avoir des relations sexuelles,
- Être au courant de, être informé,
- Prendre soin de, se soucier de.

Ainsi connaître le bien et le mal ne veut pas seulement dire connaître moralement ou intellectuellement la différence, mais aussi faire l'expérience intime du mal, le pratiquer, s'y lier, le désirer.

L'homme et sa femme connaissaient le risque (la mort) que représentait le fait de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (l'homme l'a entendu de Dieu directement et la femme le connaissait puisqu'elle a été capable de le réciter au serpent). On ne peut donc pas dire qu'ils n'avaient aucune notion de bien ou de mal, même s'ils n'en avaient pas "connaissance" dans le sens où ils n'avaient encore jamais rien fait de mal, et jamais dû en supporter les conséquences.

Malgré cela, ils écoutent le serpent, qui les questionne d'abord (seule la femme répondra), et qui leur donne une autre version des choses : "le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et (...) vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal". Ce n'est pas un mensonge, Dieu le confirme une fois le fruit goûté : "Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal" (si vous vous demandez pourquoi Dieu parle de lui-même au pluriel, c'est parce qu'il s'agit de la Trinité : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit).

Par contre, le serpent ment quand il contredit la parole de Dieu : "vous ne mourrez pas". Cela nous indique que les deux humains étaient capables de comprendre que la mort était une mauvaise chose, ou tout du moins une chose à éviter, puisque d'une part Ève la cite comme raison de ne pas manger le fruit, et d'autre part le serpent se sent obligé de rassurer le couple par un mensonge.

Donc, pour l'homme et la femme, l'attrait du fruit consiste en ce qu'il rend les hommes égaux à Dieu, ils veulent pouvoir se passer de Dieu. C'est ça, le pêché originel, et le pêché en général, cette attitude de rejet de Dieu. C'est de là que découlent les pêchés contre lesquels les 10 commandements nous préviennent.

Reste la question : pourquoi Dieu a-t-il placé cet arbre défendu dans le Jardin s'il était aussi dangereux ? Reprenons la situation avant la chute : Dieu ne demande rien de religieux à l'homme et à la femme. Il ne leur demande pas de culte, pas de sacrifice, pas de règles à suivre. L'homme et la femme n'ont qu'à vivre, pleinement heureux, connaissant le bien. La seule condition c'est de laisser à Dieu sa place de Dieu, et c'est précisément ce que symbolise cet arbre : la liberté que Dieu laisse à l'homme de reconnaître Dieu pour qui il est, bon et souverain, ou de chercher à le destituer, et prendre sa place.

Ensuite, d'une part on voit continuellement dans la Bible que les hommes ne respectent pas le timing de Dieu, et d'autre part on symbolise souvent ce timing part un arbre qui donne du fruit en sa saison. Je crois sincèrement que Dieu avait prévu de permettre aux humains de "connaître" la différence entre le bien et le mal, mais en son temps, à un moment où les humains auraient été capable d'y résister.

La suite vendredi prochain !

8 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la femme

Avec la journée de la femme, on peut se demander : quelle est la place de la femme dans les plans de Dieu ? Les religions l'ont souvent opprimée, mais qu'en dit le grand manitou, selon la Bible ?

Tout le monde connaît l'histoire : Dieu crée Adam, puis Ève pour lui servir de boniche, et il leur interdit arbitrairement de connaître le bien et le mal. Ensuite c'est la femme qui a commis le pêché en mangeant la pomme, et à cause d'elle les humains sont condamnés par Dieu à vivre dans la souffrance, ce qui justifie que pendant des millénaires la femme n'a pas été considérée comme l'égale de l'homme. Et c'est comme ça qu'on fait des chocapics.

Et si on oubliait toute cette propagande traditionnelle pour se pencher sur ce que dit réellement le texte ? 3 points sont importants, et nous en verrons un chaque semaine, ce mois-ci.

1. Dieu a créé la femme égale à l'homme.

On peut le voir à plusieurs endroits. D'abord, le texte raconte que Dieu crée l'humain à son image, et il ajoute juste après "il les créa homme et femme". Et ce n'est qu'après que le récit revient en arrière pour raconter en détail le processus de la création de l'humanité.

Dans le détail, Dieu dit "Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui". D'abord, si l'homme ne se suffit pas à lui-même, s'il a besoin d'aide, c'est donc qu'il n'est pas complet sans elle. Dieu prendra d'ailleurs un côté (et non une côte) de l'homme (peut-être au sens de "l'humanité") pour créer la femme.

Ensuite, "aide" est en fait en hébreux un mot composé (littéralement "puissante-salvatrice") qui est attribué à Dieu 17 fois sur ses 21 utilisations dans l'Ancien Testament. Donc, quand on dit "aide", on ne veut pas dire "aide ménagère", ou "boniche", mais plutôt soutien, partenaire, alliée. Et puis, c'est une aide semblable à lui, qu'on traduit aussi par "un vis-à-vis", autrement dit quelqu'un qu'on peut regarder en face, sur un pied d'égalité.

C'est aussi pour ça que Dieu fait défiler l'ensemble des animaux de la création devant l'homme en lui demandant de trouver une "aide semblable à lui", et ce dernier dit qu'il ne trouve rien de satisfaisant parmi le règne animal. Par contre, quand il verra la femme, l'homme déclarera leur égalité : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair!.

La suite vendredi prochain !

4 mars 2011

Lire la Bible : un défi !

Après 5 aspects qui rendent la lecture de la Bible intéressante, en voici 5 qui font que la simple lecture ne suffit pas (il faut l'étudier aussi).

La Bible est :

1. Antique. Et pour cause, puisqu'elle date de l'Antiquité. Cela implique qu'il y aura de nombreux aspects qui nous sont a priori étrangers : particularités linguistiques, genres littéraires, contexte historique et géographique... Si pour en comprendre le message central il suffit de la lire, pour en apprécier toutes les implications et applications, et ne pas se précipiter d'office sur les interprétations traditionnelles, il faudra prendre le temps de l'étudier.

2. Offensante. Le message véhiculé par la Bible est brutal : Jésus est le seul chemin vers Dieu, tous les humains sont coupables devant lui, et tous méritent la mort, mais s'ils abandonnent tout dans leur vie pour s'en remettre à lui, alors ils seront épargnés. Qui voudrait croire ça ? Les premiers disciples en témoignent eux-mêmes : "Ton enseignement est dur. Qui peut continuer à le recevoir ?".

3. Réaliste. Je ne prétendrai pas que tout ce qu'on appelle les "miracles" semblent réalistes, je fais ici plutôt référence au style d'écriture. La Bible a été écrite comme une histoire vraie par des gens qui n'étaient pas romanciers. Alors c'est loin d'être un récit qui a été écrit dans le but de plaire ou de vendre, et ça se voit (notamment avec les interminables généalogies).

4. Partiellement obscure. Le message principal est clair, mais de nombreux passages sont difficilement accessibles. Dieu se révèle dans la Bible, mais il s'y révèle uniquement à ceux qui le recherchent. Ce sera pour eux une parole vivante, qui ressource, et pour toute autre personne un simple enchaînement de faits, sans conséquence personnelle. Jésus lui-même a souvent utilisé des paraboles afin que le message soit clair pour ses disciples et obscur pour ses ennemis (Mt 13:10-17). En d'autres termes, la foi précède la compréhension.

5. Volumineuse. La Bible, c'est un sérieux pavé. Et pour cause, c'est une vraie bibliothèque : 66 livres en tout ! Beaucoup de chrétiens eux-mêmes ne l'ont pas encore lue intégralement. Heureusement il existe des plans de lecture, en livres ou en blog, qui facilitent les choses (comme "La Bible en Un An").

25 février 2011

Quel intérêt de lire la Bible ?

La Bible est un livre, et comme pour tous les livres on peut en relever les intérêts et les difficultés. Voici d'abord 5 points d'intérêts de la Bible :

La Bible est :

1. Cohérente. Pour un ensemble de 66 livres écrits sur plus de 1600 ans par une quarantaine d'auteurs différents, c'est un discours qui ne se contredit jamais, et Dieu ne change pas. D'ailleurs, quand on y regarde bien, quasiment tout ce que dit Jésus dans le Nouveau Testament se trouve déjà dans l'Ancien Testament.

2. Authentique. Nous disposons de 9 ou 10 manuscrits de la Guerre des Gaules, dont le plus ancien date de 1000 ans après les événements (cela suffit apparemment pour être enseigné dans les livres d'Histoire). Pour le Nouveau Testament, nous avons plus de 5000 copies qui datent de 40 à 70 ans après les faits, et qui concordent à 99,9%. Quant à l'Ancien Testament, c'est la découverte en 1947 des 220 manuscrits de Qumrân, datés de 200 ans après les derniers événements qu'ils relatent, qui a permis de voir que sur une durée de plus de 2000 ans, les textes n'avaient subi quasiment aucune altération (moins de 5% de variantes).

3. Fiable. La Bible est authentique, mais elle pourrait être un authentique conte de fées. En réalité, c'est aussi un livre historique digne de confiance. Pour plus de détails, vous pouvez vous référer à cet article, et / ou lire "Jésus : la Parole est à la Défense", de Lee Strobel (récit d'un grand journaliste qui a tenté de discréditer la Bible en enquêtant et a fini par se convertir).

4. Pertinente. Ses descriptions de la nature humaine, des relations interpersonnelles, du monde, de Dieu, correspondent à la réalité. C'est aussi un recueil qui révèle une sagesse dont les enseignements sont encore d'actualité.

5. Originale. Les livres qui la composent ont été rédigés principalement par des Juifs, qui ne font pas figure de vainqueurs dans l'histoire, et les apôtres sont presque tous morts en martyrs. Depuis quand l'Histoire est-elle écrite par les perdants ? La Bible est peut-être le seul récit historique qui se fait en grande partie du point de vue des opprimés, des pauvres, des victimes.

18 février 2011

Tous les chemins mènent-ils à Dieu ?

Peut-être, ce n'est pas impossible. Mais si c'est le cas, alors on peut être sûr d'une chose : le christianisme est un mensonge. Et cela, non pas à cause de ce qu'en ont fait les partisans tardifs du Christianisme, en cherchant à gagner la guerre politique et sociale contre les autres mouvements religieux, mais bel et bien à cause de ce qu'a dit Jésus lui-même. "Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6), "Je suis le bon berger (...), il y aura un seul troupeau, un seul berger" (Jean 10:14-16).

Jésus se déclare exclusif, et se déclare Dieu (Dieu qui, dans tout l'Ancien Testament, se déclare exclusif aussi : "Il n'y a pas d'autre Dieu que moi, je suis le seul Dieu juste et qui sauve (...) Je suis Dieu, et il n'y en a pas d'autre." - Isaïe 45:21-22). Et c'est ce que ses premiers disciples comprenaient "Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés" (Actes 4:12).

Car tu vois, Jésus prétendait être le Dieu unique, qui a créé toutes choses, et qu'il n'y avait que par lui qu'on pouvait être sauvé. S'il était vraiment Dieu, pourquoi mentir ? D'ailleurs, en plus d'aller à l'encontre du message de paix - qu'on lui attribue à mauvais escient - cela serait contraire à la nature même d'un bon Dieu. Le bon Dieu ne ment pas, car s'il ment c'est un mauvais Dieu (un hypocrite, étant donné qu'il nous demande, à nous, de ne pas mentir).

Par conséquent, soit toutes les religions sont valables et équivalentes, auquel cas le christianisme est dans le faux; ou soit seul le message de Jésus est vrai, et tout le reste est faux. Il n'y a pas d'autre possibilité.

11 février 2011

Pourquoi lire le Journal d'un Chrétien ?

On ne doit pas défendre ses convictions pour se convaincre soi-même qu'on a raison - ce que pourtant beaucoup de gens font - mais on doit défendre ses convictions pour être sûr de ce qu'on croit et de pourquoi on le croit. Cela nous permet de ne pas nous laisser avoir par la première idée venue. Ou comme l'a dit le Réverrend Peter Marshall : "If you don't stand for something, you'll fall for anything".

C'est tout l'esprit de l'apologétique - la défense du bien-fondé et de la cohérence de la foi chrétienne. Il ne s'agit pas tant de convaincre les autres qu'on a raison, sinon d'étudier la Bible et de la confronter à la réalité - autrement dit, de voir si elle est pertinente, et si elle dit vrai.

En soi, c'est une démarche personnelle, qui permet de prendre du recul et de remettre sa foi en question, dans la mesure où on le fait honnêtement. Il ne s'agit ni de chercher à se justifier ni de le justifier aux autres : je ne suis pas l'avocat du message de Jésus - libre à chacun de l'évaluer - simplement je cherche à le comprendre et à le mettre en pratique.

Néanmoins la conséquence directe de l'apologétique, c'est de concevoir plus clairement le message Biblique, et donc de pouvoir le transmettre de même. Et c'est dans cette mesure que l'apologétique sert à évangéliser - c'est-à-dire de faire découvrir la Bible et son message à des gens qui ne les connaissent pas. Or comme les chrétiens qui se soucient de partager leur foi le savent, de moins en moins de gens connaissent la Bible et son message, ce qui rend difficile toute explication puisqu'on ne peut pas faire référence à des concepts bibliques. Il faut repartir de zéro.

Ce Journal d'un Chrétien vise à accomplir ce double objectif de remettre en question la foi chrétienne et de l'exposer à tous, en stimulant la réflexion des chrétiens et des non-chrétiens à partir des fondements du message de Jésus. Il ne s'agit pas de prêcher, mais d'inviter au dialogue (individuel ou collectif). Et c'est pour ça qu'il est pertinent pour des lecteurs de tous horizons : il les informera et leur proposera des éléments pour pousser leur réflexion plus loin.

4 février 2011

Ils croient parce qu'ils sont faibles

Il semblerait que ce soit encore l'idée reçue pour pas mal de gens : les pauvres petits africains, ils ont vécu des traumatismes, et ils n'ont pas beaucoup d'éducation, alors ils ont besoin de croire en Dieu pour tenir le coup. C'est un mécanisme psychologique de survie, rien de plus.

Ou bien peut-être qu'étant donné les circonstances, les vraies questions existentielles se posent plus qu'ici. Et peut-être que du coup, les gens y réfléchissent plus qu'ici. Et peut-être qu'ils arrivent logiquement à la conclusion qui s'impose... ou peut-être pas. Il y a aussi beaucoup de superstitions en Afrique.

Une chose est sûre : la question mérite d'être posée. Mais c'est justement ce que cherche à empêcher la rhétorique athée. Car souvent quand on pose la question la plus répandue, "Si Dieu existe, pourquoi le mal?", en fait, ce qu'on dit, c'est "Dieu ne peut pas exister puisque le mal ne disparaît pas". C'est là l'esprit de la célèbre citation originelle.

A partir de ce constat, on peut chercher à se rassurer en se disant que d'autres ignorent plus ou moins volontairement cette incohérence et croient simplement parce qu'ils en ont besoin pour ne pas devenir fous, et que peut-être un jour quand ils vivront une vie meilleure ils n'en auront plus besoin.

Ou alors on peut se rappeler qu'on est en train de lire le blog d'un jeune français qui n'a jamais manqué de rien, jamais vu sa vie menacée, jamais perdu un proche, qui a toujours eu des parents qui l'aiment, qui a beaucoup voyagé, qui réussit dans ses études... et qui est devenu chrétien à 20 ans. Comme de nombreuses personnes aujourd'hui (quel que soit l'âge, d'ailleurs).

Comment expliquer ça ? Ou alors pensez-vous que je sois faible ? Que je ne réfléchis pas assez pour me remettre en question et prendre du recul par rapport à ce qui me pousse à croire en Dieu ? Si c'est le cas, vous vous trompez : que ces articles m'en soient témoins, je réfléchis ! Je n'ai jamais autant dû réfléchir et me remettre en question que depuis que je suis chrétien.

Mais plus généralement, je vous invite à aller faire un tour dans une église, le dimanche matin. Juste une fois, pour rencontrer des chrétiens, et voir ce qu'ils croient, pourquoi ils le croient, et comment ils le vivent. Juste pour vous assurer que vous avez au moins considéré la possibilité que vous vous trompiez, avant de penser que ce sont les autres qui se trompent.