30 août 2010

La solution au mal

Il y a diverses manières de voir les choses. On peut s'imaginer que le mal, la souffrance, est une chose extérieure, mystérieuse, et qu'un jour on arrivera à être suffisamment sage ou instruit pour la résoudre. C'est une vision qui nous arrange, parce qu'elle nous innocente, et nous déresponsabilise largement.

Mais il est clair que nous faisons partie du problème – que nous le voulions ou non. Autrement dit, nous ne sommes pas parfaits. Et ça, c'est parce que le mal nous affecte, et tout comme nous y sommes exposés, nous en causons. Nous mentons, trichons, trahissons, tuons, trompons, maltraitons, insultons, violons, manipulons, volons, nous faisons la guerre et réduisons en esclavage, entre autres.

Nous faisons aussi quelques bonnes choses. Mais ça n'excuse pas le mal que nous faisons. Alors, nous ne sommes pas parfaits. Mais pourquoi ? Pourquoi, connaissant le mal et la souffrance, continuons-nous à en infliger autour de nous ? Pourquoi ne pouvons-nous pas être parfaits ?

La réponse des religions, c'est que nous ne pouvons pas être parfaits parce que nous ne sommes pas suffisamment élevés spirituellement, pas suffisamment proches de la divinité. Et pour s'élever, il faut faire tout un tas de choses, suivre tout un tas de règles, accomplir de bonnes œuvres (définies par les autorités religieuses) afin de s'attirer les bonnes grâces de la divinité, ou du destin, et de mériter par soi-même la libération de cette condition humaine.

Comme vous pouvez le voir, c'est horriblement élitiste, et en plus ça crée automatiquement un sens de supériorité entre « ceux qui pratiquent les bonnes choses » et les autres. Sens de supériorité qui finit en séparation entre les deux. Séparation dont résulte, par antagonisme, une caricaturisation des « infidèles », et ça finit en oppression passive ou active de ces derniers, occasionnant souvent des violences.

La réponse qu'apporte la Bible, c'est que nous ne pouvons pas être parfaits parce que nous sommes séparés de la source de perfection, à savoir, Dieu. Le moyen d'être restauré de cet état d'imperfection, cette maladie génétique qui nous afflige, et qui afflige le monde, c'est de se réconcilier avec Dieu.

Et pour parer à tous sens de supériorité, cette réconciliation est entièrement l'œuvre de Dieu, par Jésus. Ainsi il ne s'agit pas d'une règle qui dit qu'on doit être humble, mais c'est l'acceptation du rôle absolu de Dieu dans notre Salut qui nous rend humble automatiquement. C'est la confiance en un Dieu qui est venu servir ceux qui le méprisaient, aimer ceux qui le haïssaient, mourir pour ceux qui le rejetaient, qui rend humble - et non pas meilleur qu'un autre.

27 août 2010

C'est quoi le Salut ?

Toutes les religions prétendent offrir le « Salut ». Mais ça veut dire quoi ? Il y a une notion assez claire d'être sauvé, mais de quoi, pourquoi, et comment ?

La notion de Salut est liée à l'une des questions fondamentales des humains : Pourquoi le mal / la souffrance ? Le monde est plein de souffrance, et nous voulons savoir comment y échapper – ou tout du moins pourquoi nous devrions le supporter.

Alors, cela nous informe déjà sur une chose : pour une raison inconnue, l'homme dans la souffrance se sent comme un poisson hors de l'eau. Outre les considérations évolutionnistes, qui proposent d'expliquer comment la souffrance fonctionne voire comment elle est apparue, rien n'explique pourquoi la souffrance existe.

Pourquoi ce qui est mauvais pour nous fait-il nécessairement appel à une sensation désagréable ? La souffrance ne pourrait-elle pas être simplement une information dont nous aurions la sagesse de tenir compte ? Nous sommes « configurés » ainsi, et le monde aussi, mais nous ne savons pas pourquoi.

Quoi qu'il en soit, nous cherchons à résoudre cette situation, et nous espérons arriver à sortir de cette configuration, de cette condition. Et c'est précisément ça, le Salut : sortir de notre condition d'imperfection.

Dans la Bible, le mot pour « sauver » est le même que « guérir ». Ainsi le Salut, selon la Bible, est une guérison, une guérison de nos blessures et du mal qui s'est insinué en nous, et dont nous n'arrivons pas à nous soigner.

23 août 2010

Une foi sans pareille

Regardez ce qui, dans le christianisme, est différent de toutes les religions, non pas pour créer des divisions, mais parce que c'est précisément ça qui va vous permettre de devenir des agents de paix et de réconciliation dans la monde.

Et ce qui est différent, c'est l'origine, le but et la méthode du salut que nous offre Jésus.

L'origine, c'est Dieu qui vit et meurt parmi nous, alors que dans toute autre religion, c'est un homme qui enseigne.

Le but, c'est de restaurer la chair, et ce monde, à leur état originel; là où toutes les religions présentent comme objectif du salut la libération (fuite) de la chair et du monde physique (que ce soit par la réincarnation en passant par différents états de conscience ou par des pratiques rituelles strictes pour aller au Paradis).

Enfin, la méthode, c'est la grâce : c'est Dieu qui aime et se sacrifie pour nous; alors que toutes les religions nous disent qu'il faut que les humains aiment et fassent des sacrifices pour gagner l'amour de Dieu.

Et ce sont ces trois choses uniques, ces trois points de doctrines différents des religions, qui nous protègeront des méfaits de la religion.

Il n'y a pas d'autre foi qui nous dise que d'autres personnes qui ne partagent pas les mêmes croyances seront meilleures que nous. Il n'y a pas d'autre foi qui offre un espoir pour ce monde ici et tout de suite, sans devoir attendre une récompense ou une punition après la mort. Il n'y a pas d'autre foi dans l'histoire du monde qui réunisse autant d'ethnies, de classes sociales, d'orientations sexuelles, et d'opinions politiques diverses.

Comment est-ce qu'une foi aussi exclusive que la foi chrétienne peut réussir à être un mouvement aussi inclusif ? Tout simplement parce que Jésus est Dieu, mort sur la croix, aimant des gens qui ne l'aimaient pas, servant des gens qui le méprisaient, mort pour des gens qui le haïssaient, et que lorsque les gens ont accueilli dans leur cœur ce message, ils ne pouvaient plus se croire supérieurs, ils ne pouvaient plus être autre chose qu'humbles.

Malheureusement, les hommes ont vite fait de dévier vers une religion qu'ils ont labellisé « christianisme », mais ce n'est pas de ça que je vous parle. Je vous parle de la foi en Jésus Christ.

20 août 2010

Interpréter la Bible

Comment interpréter la Bible de manière littérale ? Après tout, elle est pleine d'événements étranges.

D'une part, nous ne faisons que respecter l'intention des auteurs bibliques. Luc par exemple commence son récit de la vie de Jésus ainsi : "Plusieurs personnes ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont passés parmi nous,d'après les rapports de ceux qui en ont été les témoins oculaires depuis le début et qui sont devenus des serviteurs de la Parole de Dieu. J'ai donc décidé à mon tour de m'informer soigneusement sur tout ce qui est arrivé depuis le commencement, et de te l'exposer par écrit de manière suivie, très honorable Théophile; ainsi, tu pourras reconnaître l'entière véracité des enseignements que tu as reçus."

Luc était historien et on peut être sûr qu'il croyait que tous ces événements s'étaient produits littéralement. Qu'ils soient arrivés ou non n'est pas en cause ici, mais si la question vous intéresse vous pouvez jeter un œil sur ces trois articles : 1, 2, et 3.

Cela vaut pour une large part des textes, on détermine l'intention de l'auteur en fonction du genre littéraire, et des indications de l'auteur lui-même. Certains textes restent plus énigmatiques, comme l'Ecclésiaste par exemple : est-ce une pièce de théâtre ? Une histoire ? Ou autre ? Difficile de savoir avec certitude.

D'autre part, la Bible dit que Dieu existe, et qu'il a créé tout ce qui existe dans l'univers. Après une telle affirmation, les autres événements qui sont décrits dans la Bible n'ont rien d'extraordinaire, par comparaison.

17 août 2010

L'origine du mal

La Bible ne dit pas d'où vient le mal, ce que faisait ce maudit serpent dans le jardin d'Éden, ni pourquoi. C'est une des grandes questions auquel Dieu n'apporte pas de réponse. C'est un mystère.

Pourtant la Bible dit bien que Dieu nous a créé bons, pas mauvais ni même neutres, mais bons, à son image. Puis il nous a donné le libre-arbitre, et nous avons pêché, nous avons décidé de nous séparer de lui.

Alors la vision très en vogue aujourd'hui, c'est celle qui existait déjà dans la conception dualiste grecque et qui est aussi largement répandue dans les religions orientales, c'est celles de la coexistence du bien de du mal. Autrement dit, l'un ne peut pas exister sans l'autre.

Un peu comme dans Star Wars : la force a un bon côté, mais aussi un côté obscur. Mais nous devons rejeter cette vision des choses, parce qu'elle est incohérente avec le caractère de Dieu : car comment se fier à un Dieu qui est bon et mauvais ? Et d'ailleurs, se dire que le mal existera toujours, et même que le bien ne pourra pas exister sans le mal est une vision des choses sans espoir.

Une manière de connaître la vérité, c'est d'évaluer les alternatives.

Le mal est une illusion. Cela non plus ne marche pas, parce que sinon cela veut dire que les injustices sociales, la guerre, les viols ne sont qu'une illusion, et qu'on ne peut pas les prendre au sérieux.

Le mal ne peut être vaincu. Encore une fois, c'est une vision contraire à celle de la Bible, car Jésus prétend avoir commencé à vaincre le mal et qu'il finira un jour.

Dieu aime le mal. C'est lui qui l'a créé. Il s'est dit « tiens, je vais faire ça, c'est une bonne idée ». Mais comme la Bible définit le bien comme la volonté de Dieu, ça n'a aucun sens.

Alors, le mal est apparu à un moment donné, car les alternatives sont pires et incohérentes. Mais au-delà de ça, c'est un mystère. Cela dit, si Dieu existe et qu'il a révélé sa parole en inspirant la Bible, alors il a jugé que nous n'avions pas besoin de connaître l'origine du mal.

Je connais Dieu, je sais qu'il est bon et juste, alors là où il s'est gardé de donner des précisions, je me garderai d'en chercher. De toutes façons, à quoi bon connaître l'origine du mal ? Nous sommes là pour rendre gloire à Dieu, c'est lui-même qui s'occupe de combattre le mal.

14 août 2010

Evangéliser postmoderne

Ceci fait suite à mon dernier article sur l'approche postmoderne de la vérité chrétienne.

La question est donc : si chacun a son propre réseau de croyances, comment évangéliser ?

Est-ce que les réseaux peuvent être en concurrences les uns avec les autres ? Bien évidemment. Mais il faut les présenter en entier, parce que nous avons à faire à des personnes entières. Les gens ne viendront pas à se convertir au christianisme parce que nous arriverons à démontrer intellectuellement par A+B que la vérité biblique est rationnelle. Cela en fait partie, bien sûr, mais ils auront aussi besoin d'être témoins de l'expérience de la vie chrétienne, de la tradition chrétienne, de l'intuition que Dieu voudra bien leur donner, etc.

Nous ne devons pas avoir peur de la postmodernité, en fait même si nous avons perdu le concept de vérité avec un grand V, notre culture se rapproche maintenant plus de celle décrite dans le Nouveau Testament qu'à l'ère moderne.

Maintenant, il y a généralement deux types d'évangélisation: par proposition et par histoire.

Par proposition, c'est l'approche rationnelle. Le but est de convaincre son audience par une suite de propositions logiques et une argumentation cohérente. Est-ce efficace ? Si nous devions donner une note sur 10 à la force de nos démonstrations, quelles seraient-elles ? Par exemple, la résurrection corporelle de Jésus : 7 ou 8 sur 10. L'inspiration de la Bible : 6 au mieux. L'historicité de la Genèse : 3 ou 4 – parce qu'il existe de nombreux contre-arguments à cela.

Par histoire, c'est plus simple : on raconte une histoire de chrétien, une histoire vraie. Je vais vous en raconter une.

Un jeune homme réussit brillamment ses études au lycée, et se débrouille aussi très bien en sport. Après avoir obtenu son Bac avec mention, il se voit offrir des bourses au mérite pour tout son parcours supérieur, et ce dans plusieurs universités et instituts privés. Il choisit de poursuivre des études plutôt qu'une carrière sportive.
Ses parents, qui avaient économisé pour ses études, lui offrent une voiture avec cet argent à la place. Il ne peut pas accepter, dit à ses parents de la vendre et d'utiliser cet argent pour prendre des vacances bien méritées après tous les sacrifices qu'ils ont fait pour lui. Mais ils ne veulent rien entendre, alors il accepte finalement. Quelques mois plus tard, il a un accident de voiture.
Une conductrice ivre lui est rentré dedans. Il est transporté à l'hôpital dans un état grave. On prévient son père, qui arrive au service des urgences et, reconnaissant les hurlements de douleurs de son fils, se précipite dans les couloirs pour le voir. Au moment où il arrive dans la pièce en question, son fils arrête de hurler. C'est très mauvais signe. Les médecins essayent de le réanimer, en vain. Après quelques instants, ils disent au père qu'ils ont tout essayé.
Le père sort de la pièce. Il n'a même pas eu le temps d'appeler sa femme. Devant lui, dans le couloir, est assise une femme sur un banc, avec un bandage autour de la tête. Il comprend instantanément. Ayant eu le temps de dessoûler, et assisté à la scène, elle tremble et fixe le sol. Le père s'approche d'elle et lui demande "C'est vous qui avez tué mon fils ?". Elle répond "Oui". Alors il s'assoit à côté d'elle, passe son bras autour de ses épaules et lui dit : "Vous ne pourrez pas vivre avec ce que vous avez fait si vous n'acceptez pas Jésus". Et il partage sa foi avec elle. Deux semaines plus tard, il la baptise, et depuis ils se réunissent chaque semaine autour de la Bible.

Comparez votre histoire avec n'importe quelle histoire que le monde peut raconter. Votre histoire n'est pas parfaite, parce que vous n'êtes pas parfaits, mais la transformation, la différence que Jésus a fait dans votre vie, vaut un 9/10. Toute autre histoire de richesse, de gloire, ou de pouvoir, ne vaut que 7/10 au mieux.

Même si je plains la disparition de la vérité en tant que telle dans cette ère postmoderne, je célèbre le gain de notre histoire, qui est soudainement celle de tout un chacun. Une histoire de souffrance et de repentance, de malheur et de vie transformée. On ne peut plus parler de méta-récit, mais on peut comparer son réseau à celui des autres. Et si Dieu existe, le réseau d'une vie chrétienne authentique vaudra toujours mieux qu'un autre.

11 août 2010

Une approche postmoderne de la vérité chrétienne

L'avantage avec la postmodernité, qui rejette toute forme de méta-récit, c'est qu'on peut facilement « défendre » ses croyances chrétiennes polémiques. Personne ne peut nous dire « tu ne peux pas croire que l'homosexualité soit mauvaise », parce qu'après tout, c'est « notre vérité ». Et qui est-on pour juger la vérité des autres ?

Personnellement, je n'aime pas user de cet avantage, parce que ça donne de l'eau aux moulins postmodernes. Cela dit, pour clore un vain débat face à quelqu'un qui est postmoderne et ne serait pas ouvert d'esprit, ça peut être utile. Mais méfions-nous de là où nous mettons les pieds : oui, nous avons utilisé la science et la raison pour défendre la Bible dans l'ère moderne, et ça a très bien marché; mais nous avons aussi fini par croire que la raison humaine et la science (archéologie, sciences du langage, psychologie, etc.) nous donneraient toutes les clés pour comprendre la Bible, oubliant que la parole de Dieu dépasse la raison et les science humaines.

Quoi qu'il en soit, Stanley Hauerwas et James Mc Linden ont réfléchi à une nouvelle manière de concevoir la vérité, par une approche postmoderne plutôt que moderne.

Dans l'approche moderne, on construit des suites logiques, on s'assure de ses bases pour progresser de manière cohérente vers le haut, en utilisant presque exclusivement la raison.

Dans une approche postmoderne, on se représente plutôt la vérité comme un réseau, ou tout est entremêlé et relié. Ainsi la vérité est un tissu dont les mailles sont des indices, auxquels nous pouvons parvenir de différentes manières (pas seulement par la raison) et à force de suivre les indices nous arrivons à une vision holistique de la vérité.

Ainsi, l'expérience, l'intuition, la raison, la tradition, l'imagination, et autres sources de vérité ne sont pas absolues. Même la Bible n'est pas absolue : d'une part il existe des variantes textuelles(bien que légères), et d'autre part elle ne peut pas répondre à toutes nos questions existentielles (Quelles études dois-je faire ? Quel job dois-je rechercher ? Avec qui dois-je marier?). D'ailleurs Luther dans son fameux discours, déclare qu'à moins que la Bible et la raison ne le convainquent de son erreur, il ne changera pas d'avis. Tout comme les Catholiques, Luther ne se contente pas de la Bible, et il a remplacé la tradition catholique par le rationalisme.

Notre système de croyance, notre vision du monde, en tant que chrétien, ne se limite pas à la logique – bien que l'apologétique rationaliste soit très en vogue. Nous sommes chrétiens non seulement parce que nous sommes convaincus rationnellement de la vérité Biblique, mais aussi parce que nous avons vécu de nombreuses expériences qui ont confirmé cela. Pour certains d'entre nous, c'est aussi parce que nous sommes nés dans des familles chrétiennes. Pour d'autres, en partie parce que nous avons toujours senti quelque part qu'un bon Dieu existait.

Pour que notre croyance change, il ne suffirait pas de nous convaincre rationnellement, il faudrait aussi que nous fassions l'expérience de quelque chose de différent qui confirme ce changement.

7 août 2010

Le don de prophétie

Lorsqu'on devient chrétien, on reçoit l'Esprit Saint de Dieu (ou Saint-Esprit, pour les intimes). Qu'est-ce que ça veut dire ? Que Dieu va être présent en nous, et va nous transformer de l'intérieur. Une partie de cette transformation concerne nos choix, nos habitudes, notre raisonnement, etc. Une autre partie de cette transformation, selon certains, va se faire sous forme de « dons spirituels ».

La question est polémique au sein des milieux chrétiens, au point que dans trois églises qui partagent 99% des mêmes croyances en ce qui concerne ces dons, on peut se retrouver avec trois visions des choses différentes à ce sujet, et donc trois manières relativement différentes de vivre leur foi, et leur culte à Dieu.

L'un des dons spirituels décrits dans la Bible est celui de prophétie. Tous les prophètes de la Bible prophétisaient car ils étaient « remplis du Saint-Esprit ».

Mais tout d'abord, clarifions le terme. Si vous pensez prophétie = prédictions, alors vous n'y êtes pas. C'est bien plus que ça. Les prophètes sont ceux qui annoncent la volonté de Dieu : ils condamne les pratiques immorales et injustes, appèlent la population et le gouvernement à changer, et ils prévenaient de ce qui arriverait si les changements se faisaient et s'ils ne se faisaient pas.

Alors, la question est : est-ce que le don de prophétie, tel qu'il est décrit dans la Bible, est toujours d'actualité ? Si c'est le cas, étant donné l'autorité accordée aux prophéties de l'Ancien et du Nouveau Testament, nous devrions rajouter au corpus Biblique chaque jour. Mais la Bible elle-même nous interdit de modifier ou ajouter quoi que ce soit aux textes.

Ainsi on peut imaginer que le don de prophétie, s'il existe aujourd'hui, est différent. Il ne serait pas du même ordre que les prophéties bibliques, mais serait plutôt un compte-rendu humain (et donc imparfait) d'une inspiration divine. Autrement dit, Dieu nous met quelque chose à l'esprit, une chose à laquelle nous n'aurions pas pensé tous seuls, et nous entreprenons de rendre compte de cela, de l'exprimer : un encouragement, une invitation à la prière, un avertissement, une consolation, etc.

Et cela ne se limite pas à ce que l'on dit, mais peu aussi concerner la manière dont on le dit – dans la mesure où on invite Dieu à nous inspirer. Le fait de prendre un exemple au hasard pour illustrer un argument peut se révéler être un exemple très réel dans la vie d'une personne qui vous écoute, et Dieu vous aura inspiré cet exemple justement pour parler à cette personne. Cela ne veut pas dire que l'on n'a pas besoin de travailler sur un sermon, sur un articles, ou autre : l'inspiration divine ne remplace pas la réflexion, mais elle la complémente.

Alors que faire ? D'abord se rappeler que l'Église n'est pas dirigée par des prophètes, mais par des Anciens, qui les gouvernent, parce que les prophètes ont tendance à faire des choses un peu folles. Paul dans ses épîtres cherchait à mettre un peu d'ordre dans l'usage du don de prophétie, tout en encourageant son utilisation. Il recommande aussi d'évaluer l'inspiration des prophéties, et cela parce que les prophètes ne parlent pas avec autorité comme les apôtres. Il ne s'agit pas ici de vrais prophètes et de faux prophètes, simplement l'humain est faillible, aussi discernez dans chaque prophétie ce qui est inspiré et ce qui ne l'est pas et agissez en conséquence. Le Saint-Esprit et la Bible peuvent confirmer ce qui est inspiré.

Comment faire ? Demandez un don de prophétie à Dieu régulièrement, soyez humble dans votre manière d'en faire pare autour de vous parce que vous êtes faillible, et soyez audacieux parce que ça peut être la volonté de Dieu, mais surtout, surtout laissez l'amour vous guider dans vos prophéties.

Quelques textes de référence : Actes 2:17; 1 Corinthiens 12:28, 13:8-12, 14:1-4, 14:29, 14:37-38; 1 Thessaloniciens 5:20; Ephésiens 2:20 et 3:5.

Ce message est inspiré d'un sermon de John Piper.

4 août 2010

La fin du débat

Il est intéressant de noter que les soixante-huitards rebelles qui réclamaient à corps et à cris une liberté d'expression à leur époque, maintenant qu'ils sont au pouvoir au sein de nos universités gauchistes, cherchent à conformer les débats à un certain politiquement correct. Leur politiquement correct.

Intéressant, mais pas surprenant. Les révolutionnaires, qui se positionnent en victimes d'oppression, n'ont qu'une envie une fois qu'ils arrivent au pouvoir : opprimer leurs oppresseurs. Imposer leurs idées, qui valent mieux que celles des autres.

Par exemple, l'Église Catholique est tellement considérée comme ex-oppresseur des masses qu'il est quasiment inadmissible aujourd'hui de la défendre, sur quelque sujet que ce soit. Et pourtant moi, le protestant, l'héritier d'une tradition de révolte et de critique de l'Église Catholique, moi qui suis en désaccord franc avec une large partie des croyances et de la manière d'agir de cette institution, je suis celui qui la défend le plus dans le milieu universitaire.

La plupart des gens autour de moi s'en donne à cœur joie de surenchérir de critiques acerbes et souvent injustifiées contre telle ou telle déclaration du Pape – quand ils ne sont même pas allés vérifier exactement ce qu'il a dit, acceptant la version des médias sans sourciller puisqu'elle va dans le sens de ce qu'ils pensent déjà.

C'est la victoire de la « Sociale Faculté » sur le débat académique, de la volonté spécifique du personnel des universités sur la recherche académique de la connaissance.

Car la postmodernité nous enseigne que la connaissance est un pouvoir. Alors pourquoi voudrait-on avoir un débat avec quelqu'un d'autre ? On ne veut pas leur donner de pouvoir. Et surtout, s'il n'y a pas de vérité unique, on ne peut pas permettre à qui que ce soit de prétendre dire quoi que ce soit de « vrai » (ce qui est la base du débat). Alors, on peut toujours contrôler les termes du débats et organiser une parodie aux allures de corrida, qu'on appellera « débat d'opinion », mais qui ne sera qu'un jeu de pouvoirs. C'est ce qu'on voit dans les universités aujourd'hui.

Il n'y a plus de débat. L'objectif d'excellence académique de l'éducation a été remplacé par un objectif idéologique. Si l'on s'exprime librement, on se retrouve accusé d'un crime de haine.

1 août 2010

Ces gens-là

Ai-je mal entendu ? Ou a-t-elle vraiment dit ça ? « Les gens feraient mieux de travailler, comme moi, pour gagner leur vie, plutôt que de fainéanter et de vivre aux crochets de la société. Qu'ils travaillent! Quitte à se prostituer, j'en ai rien à battre, mais qu'ils travaillent! ». Je ne sais pas quoi dire.

Je suis en colère. A-t-elle la moindre idée de la réalité de la prostitution, pour y condamner quiconque ? J'ai envie de lui crier dessus. J'ai envie de lui foutre une claque. Comment ose-t-elle, elle qui n'a probablement jamais connu la misère, dire ça ?

Calme-toi, Elias. Rappelle-toi que c'est une personne, comme toi, et qu'elle a une histoire, et un cœur. Rappelle-toi que je l'aime, comme je t'aime toi. Elle a probablement vécu des choses qui lui font dire ça. Elle est probablement frustrée de travailler dur pour gagner peu. Regarde-la. Regarde-la, Elias.

Mais, Seigneur, je n'ai pas envie de la regarder! J'ai envie de lui dire à quel point elle se trompe, et qu'elle est intolérante, et que c'est une grosse conne. Elle ne sait pas de quoi elle parle, et elle condamne sans sourciller! Alors qu'elle-même est loin d'être parfaite.

Et toi, es-tu parfait ? Pourquoi veux-tu jeter la première pierre ? Et moi, t'ai-je condamné ? T'ai-je condamné quand tu ne croyais pas en moi, quand tu vivais comme elle, en te croyant justifié, en condamnant les gens autour de toi ? T'ai-je condamné, ou bien t'ai-je aimé et pardonné ?

Tu m'as aimé, Seigneur. Tu m'as aimé, et tu m'as pardonné, et tu as été patient avec moi, et tu l'es encore.

Et que t'ai-je appris ?

Tu m'as appris à aimer et à pardonner, à être patient avec ceux qui ne te connaissent pas. Je sais, Seigneur, je sais comment je dois réagir. Mais c'est si dur! J'ai envie de la mépriser ou de la haïr, mais certainement pas de lui témoigner amour et pardon, ou d'être patient.

Je t'avais prévenu, si tu veux me suivre, tu vas devoir porter ta croix. Mais je vais t'aider. Inspire-toi de mon amour pour toi. Aime-la comme je t'aime. Aime-la comme je l'aime.

Oui Seigneur.

Alors, je ne dis rien. Je ne dis rien, et soudain mon cœur s'alourdit. Devant moi, il y a une femme, une personne qui a souffert et qui souffre devant l'injustice. Une personne qui ne connaît pas Dieu, et qui ne connaît pas son amour. J'ai de la compassion pour elle. Alors, j'ai toujours de la colère, mais j'ai aussi envie de lui montrer l'amour de Dieu. Je n'ai plus tellement envie de la juger, juste de lui indiquer le chemin vers Jésus, pour qu'elle ait une chance de le rencontrer.

Seigneur, je t'en prie, pardonne-la, parce qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit.

Et je sais que cette situation va se répéter. Je prie pour qu'à chaque fois Dieu me donne le courage de lui témoigner de l'amour plutôt que de la juger. Je prie pour que Dieu me rappelle que ce n'est pas à moi mais à lui de transformer la vie des gens, et que ma responsabilité, c'est de servir Dieu, pas mes émotions – même si j'en souffre.