7 juin 2010

Le succès des nouvelles spiritualités (Partie 1)

Plusieurs facteurs contribuent à l'émergence des nouvelles spiritualités :

- La faim de spiritualité. La froideur scientifique du modernisme a "enlevé l'âme de la terre", niant toute dimension spirituelle de la vie terrestre. Mais les gens ont besoin de croire et d'espérer, alors ils retournent vers la spiritualité.

- La "Campagne de charme" envers les humanistes matérialistes. Après la déconstruction postmoderne, il faut retrouver un sens à la vie humaine, dans une structure qui met tout dans une sorte d'ordre évolutif (vision bouddhiste). Il faut pour cela : éliminer le Théisme et encourager l'intégration du romantisme spiritualiste (culture interne de l'occident) à la science séculaire (cosmologie extérieure). Ce sont deux visions de l'homme, l'une rationnelle, l'autre irrationnelle, mais qui s'accordent sur la place centrale de l'homme dans la résolution de l'avenir.

- Le salut de la raison par l'irrationalisme scientifique. Freud et Jung ont commencé la synthèse du Sécularisme et du Romantisme par l'élaboration de la psychanalyse. Ils ont donné des bases scientifiques au mysticisme romantique (c'est "l'inconscient collectif" de Jung). Grof, disciple de Jung, ira jusqu'à imaginer que le traumatisme de la naissance (séparation d'harmonie et d'unité avec la mère) est la source de tout malheur et explique la quête du bonheur. Ainsi il faudrait réunifier l'homme avec la mère nature pour résoudre le traumatisme.

- Un méta-récit commun : l'évolution scientifique et spirituelle. David Sloan Wilson, biologiste évolutionniste américain, étendra les principes évolutionnistes à toute science, jusqu'à en faire le dénominateur commun de toute pensée occidentale. C'est en partie pour cela que le crédo Évolutionniste est jalousement défendu aux USA (voir le film "Expelled" de Ben Steiner). Refusant la séparation l'émiettement du monde, la reconstruction néopaïenne se sert de l'évolution afin d'adopter une vision optimiste de l'avenir, mais va encore plus loin puisque la réalité ne permet pas d'être optimiste : une véritable eschatologie (espérance finale) voit le jour - bien que le concept même soit entièrement Biblique - par opposition au cycle éternel du paganisme traditionnel.

- Une alliance stratégique entre paganisme et écologie. Le paganisme défend la vision d'un monde immanent, c'est donc normal qu'il aille de pair avec l'écologie. La bouddhiste Mary Evelyn Tucker, spécialiste des religions et de l'environnement, a participé à la rédaction de la Charte de la Terre,et s'est vantée lors d'une conférence privée d'avoir réussi à faire inscrire des phrases spiritualistes naturalistes dans cette charte internationale - sous un tonnerre d'applaudissement.

- L'apport du féminisme radical. Il faut combattre cette idée de Dieu partiarche, pour le remplacer par l'idée de Mère nature. Se débarrasser du Dieu masculin pour lui substituer la Déesse Sophia. (Voir Caitlin Hewes, prêtresse païenne).

(Partie 2)

4 commentaires:

Misty a dit…

Very thought-provoking. Thanks for posting, Vincent.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec les facteurs que vous avez expliques. C'est vrai du l'Ouest en generale, je pense. Est-ce qu'il y a d'autres facteurs plus specifiques par rapport a la question de la France?

A mon avis, le sens d'etre separe de la tradition chretienne--non simplement le christianisme mais la tradition theologique, ca veut dire les credos--influence la confusion spirituelle. Aux Etats-Unis (un jeun pays "sans histoire" par comparaison), c'est comme il n'y a pas de souvenir chretien, et trop de l'apocalyptique, des pensees sans profondeur... vraiment comme un enfant petit.

Mais, la France c'est une situation aussi extreme, parce que la tradition est "morte" mais la spiritualite qui vit est a la recherche dune fondation stable et profond.

Que pensez-vous?

Excuse-moi mes difficultes de langue---
--A.

Vincent a dit…

You can speak english if you'd like. I'm fluent and most people who follow this blog, I believe, would understand at least simple english. Thank you for your effort with the French language, though.

As for specific factors in France, I would say Ecology is a big one, if only because France - and Europe altogether - can antagonize the US in terms of "green" behaviour.

Also the charm campaign by humanism, simply because France is the cradle of the Enlightment : the institutionalization of Reason and Science have prevailed in the Modern Era here maybe more than anywhere else.

The shift to postmodernism will then have to go through these two factors more than others I would say.

Anonyme a dit…

Makes sense on the ecology... In practicing my French this year, I've been listening a lot to France24 (always available online... :-)), and I've noticed how over-emphasized the environmental segment is. Theologically, the issue is presented as "There isn't enough; we have to conserve because there isn't enough for us." The problem with that kind of thinking about the environment is that it assumes "There isn't enough," when Christ is enough. It's an environmental ethic of scarcity.

The better "protect-the-environment" theology is stewardship, of course. In that ethic, Christ is enough. Therefore, we are willing to stop hoarding and take only what we need because Christ offers all we need. There's no FEAR in it. Rather, gratefulness. We don't hoard the manna, and there's always enough when we follow God's ways. So, in terms of reporting on environmental issues, the focus shouldn't be on "impending catastrophe" but on how God the creator is always showing us new ways to work in his garden.

Unfortunately, there's the other issue you named, the humanism, which undermines "God is Creator." So the two strongholds (idolizing the earth and idolizing humans/human thinking) reinforce one another. Two binding ropes. Ick! What an awful situation!