31 janvier 2010

Les Genèses Biblique, Babylonienne et Egyptienne

Comparons le récit de la Genèse biblique aux autres mythes de la création du monde de la même époque, et de la même région du monde.

Je vous propose d'abord un bref rappel du premier chapitre de la Genèse.

Mésopotamie (Babylone) : selon l'Enuma Elish, le dieu Mardouk assassine la déesse Tiamat et à partir de son cadavre crée l'univers. La mère de Marduk assassine un autre dieu, Kingu, et crée l'humanité à partir de son sang.

Points communs avec la Genèse : Séparation des eaux, voûte céleste, eaux supérieures.

Différence avec la Genèse : Violences primordiales, les eaux séparées sont "douces" et "salées" au lieu de "inférieures" et "supérieures".

Egypte (Hermopolis / Memphis) : plusieurs écrits, dont le Livre des Morts, le premier dieu crée tout ce qui existe par sa pensée et lui donne vie par la parole; ou bien se pose sur la terre qui émerge des eaux primordiales et engendre d'autres dieux. Selon les mythes, les humains sont créés soit en esclaves des dieux, soit par accident.

Points communs avec la Genèse : les eaux (Nun), l'esprit/vent (Amun), émergence de la lumière créée (en partie) par la parole, séparation du ciel et de la terre, repos du dieu créateur (Ptah) à la fin.

Différences avec la Genèse : l'humanité est créée par accident, ou uniquement pour servir d'esclave aux dieux.

En ce qui concerne la création de l'homme, de nombreux mythes prétendent que l'homme a été créé à partir de l'argile, ce qui au final n'est qu'un lieu commun dans la littérature contemporaine.

Néanmoins, il existe des différences choquantes - pour ces cultures à l'époque - entre tous les récits de la création du monde et le récit Biblique :

- La fondation du monothéisme,

- Le fait que la lune et le soleil, et les éléments naturels en général, soient des objets, pas des divinités (même mineures),

- Le rapport entre le monde et le divin : Dieu ne fait pas partie du monde (contrairement à ce que prétendent le panthéisme et le polythéisme).

29 janvier 2010

Interpréter la Genèse (2)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

La Terre a été créée en 7 jours, selon la Bible. Il y a 4 types d'approches pour interpréter cela :

L'approche concordiste : les jours représentent une longue durée.

Cependant, comme nous l'avons vu précédemment, ce n'est pas le propos du texte de décrire scientifiquement les choses. D'ailleurs la Terre et les plantes sont créées avant le soleil, or comment les plantes pourraient-elles survivre sans soleil ? Et surtout, il y a "un matin" et "un soir", ce qui semble indiquer une journée, pas une longue période.

Cette approche est abandonnée aujourd'hui.

L'approche restitutioniste : il y aurait une ellipse narrative entre le 1er et le 2e jour, une période chaotique qui contiendrait tout l'épisode des dinosaures.

Cependant, cette approche introduit quelque chose qui n'est pas dans la Bible. C'est une pure supposition. Ce sur quoi elle s'appuie, le fameux "tohu bohu" qui décrit la terre, généralement traduit comme "informe et vide", fait en fait référence, dans la littérature hébraïque, à un désert, et non pas à quoi que ce soit de chaotique.

Cette approche est abandonnée aujourd'hui.

L'approche littérale : les jours représentent des journées de 24h.

Mais comment peut-on calculer une journée de 24h le premier jour, quand le soleil n'était pas encore créé ? Et encore une fois, que penser de la voûte céleste, et de cette fameuse "étendue d'eaux supérieures" ?

Cette approche est très récente et encore relativement minoritaire.

L'approche littéraire : les jours sont une licence poétique.

Le texte est écrit en prose poétique, ce qui implique des formes littéraires figuratives qui cherchent à décrire de manière picturale sans chercher à expliquer de manière scientifique. C'est de l'anthropomorphisme, on ramène à quelque chose que l'on connait, ce qui est naturel quand on cherche à faire passer un message.

Cette approche est majoritaire parmi les scientifiques chrétiens.

27 janvier 2010

Interpréter la Genèse (1)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

Que dit la Genèse sur l'histoire de la Terre?

Commençons par une méthode d'approche :

- faire abstraction des habitudes de lecture et de traduction, des attentes des lecteurs modernes, et de notre univers conceptuel;

- étudier les caractéristiques formelles du texte (figures de styles, structure, genre, problèmes de traduction);

- comparer ce texte aux textes de même genre littéraire de la même époque (similitudes, différences, rapport entre les deux).

Ainsi on voit que la Genèse est un texte en prose poétique. C'est un texte travaillé : il y a des parallélismes, des répétitions, des refrains, des jeux de mots (en hébreux), des effets "miroir", et des procédés numériques (les paragraphes sont équilibrés en termes de nombre de mots, plusieurs termes sont répétés 7 ou 10 fois, etc.).

Cela dénote une construction littéraire savante. La prose poétique hébraïque est caractérisée par toutes ces choses, et aussi par des figures de styles. Aussi nous pouvons établir une forte présomption de figures allégoriques. Cela indique que ce texte doit très probablement être interprété de manière littéraire, non littérale.

Une forte présomption ne suffisant pas, on peut tout de même s'intéresser à une interprétation littérale. Cependant cette dernière pose plusieurs problèmes. On parle par exemple de "voûte céleste". Doit-on comprendre que le ciel est littéralement composé d'une matière tangible et dure ? C'est comme quand on dit "le ciel est bleu", ou "le soleil se lève" : en fait c'est une manière de parler. D'autre part, il y a un matin et un soir avant que le soleil ne soit créé. De même, la terre et les plantes sont créées avant le soleil. Donc beaucoup de questions en suspens, qui ont sûrement des réponses du point de vue créationniste, mais je ne fais que présenter ce que j'ai appris. Je rechercherai plus tard ces réponses.

Aussi par la suite, pour ces articles, je suivrai plutôt l'approche littéraire de la Genèse.

22 janvier 2010

C'est Biblique !

On entend souvent cette expression, dans les cercles chrétiens comme ailleurs... mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Biblique, ça ne veut pas simplement dire que c'est présent dans la Bible.

Biblique, ça veut dire que la Bible - ou Dieu - en fait l'apologie.

Exemple : le meurtre, le viol, l'esclavage, le génocide, le mensonge, et autres... c'est présent dans la Bible, mais c'est pas Biblique. Alors, parfois il n'y aura pas de commentaire en bien ou en mal sur ces sujets particuliers, mais c'est tout simplement parce que pour de nombreux passages, il s'agit plus de décrire les choses telles qu'elles étaient plutôt que de les critiquer. Il était clair que ces choses étaient mauvaises, pourquoi le répéter à chaque ligne ?

20 janvier 2010

Plus qu'une simple question d'Enfer et de Paradis

Dans son livre "True Story", James Choung explique que le Christianisme n'est pas qu'une simple question d'aller au Paradis ou en Enfer. Pour cela il propose une histoire, adaptée à l'évangélisation, avec versets bibliques à l'appui, qui suit "4 cercles".

Voici une ressource :

Une présentation powerpoint avec citations à l'appui qui s'adresse directement aux chrétiens (à travailler pour présenter plus simplement aux non-chrétiens), et avec de zolis dessins et tout... non en fait, c'est en noir et blanc, les dessins sont d'hideux stickmen, mais l'important c'est que les gens comprennent, pas que ce soit esthétique. Cependant n'hésitez pas à me contacter si vous vous sentez d'enjoliver tout ça (daimonoi@gmail.com), je suis sûr que ça y gagnerait !

PS : Je travaille sur une version simplifiée, avec uniquement des dessins, et une narration. Je vous tiens au courant.

16 janvier 2010

Signes... ?

"Dieu m'a envoyé un signe."

Mais comment savoir que les signes existent ? Quels sont-ils ? Et surtout, comment savoir qu'on les interprète correctement ?

Admettons que Dieu existe, et qu'il envoie effectivement des signes. Il nous connaît suffisament bien pour savoir quels signes nous allons reconnaître, et comment nous allons les interpréter. La vision biblique ajoute à cela que l'émetteur des signes, Dieu, est aussi le récepteur, présent en chaque chrétien, par le Saint Esprit. Ainsi, Dieu nous aide à reconnaître les signes qu'il envoie, et à les interpréter comme il faut.

Le Saint-Esprit étant présent en chaque chrétien, il se peut que lorsqu'un chrétien parle à un autre, Dieu utilise l'occasion pour exprimer un message particulier. De cette manière, Dieu transmet son message par des paroles claires et directes plutôt que par une intuition donnée au chrétien, par exemple, ou une situation qu'il lui fait traverser ou à laquelle il lui fait assister. Les moyens sont innombrables, et Dieu est très créatif. D'ailleurs, Dieu envoie souvent plusieurs signes, afin de confirmer son message, et de son côté le chrétien peut toujours prier pour obtenir une confirmation de Dieu.

Donc, assez peu de confusion possible.

10 janvier 2010

Construction sociale

C - Je crois en Dieu.

A - Qui te dit que ce n'est pas une construction sociale ? Je peux te montrer comment ça a pu se construire et s'nstitutionaliser par A + B, à partir de la tradition, de l'environnement, de procédés psychologiques, etc... Autant à l'époque de la Bible que dans ton expérience personnelle. Après tout, tu recherchais Dieu, et tu as simplement trouvé quelque chose qui te correspondait.

C - Quand j'ai soif, je cherche de l'eau. Si j'en trouve, est-ce une construction sociale ? Bien sûr, tu peux me démontrer par A + B comment j'ai appris à percevoir de l'eau, que j'ai appris à en chercher au robinet ou dans le frigo, mais au final, je bois et ça me désaltère. Et quiconque boit est désaltéré. Déconstruire un phénomène ne veut pas dire qu'il ne soit pas vrai ou universel, d'une part, et d'autre part, à force de tout déconstruire, tu déconstruit le principe de la construction elle-même. On ne peut plus rien faire, ni expliquer.

A - Comment ça ?

C - Par exemple, puisque tu utilises la déconstruction, c'est que tu crois que c'est une méthode valide, mais qu'est-ce qui te dit que cette conviction n'est pas une construction sociale ?

8 janvier 2010

Comment le "bon" Dieu peut-il tuer des gens ?

Il faut bien comprendre que quand on pose cette question, on présuppose, dans le cadre théorique de la question tout du moins, que Dieu, au sens Biblique, existe. Donc, il a créé l'univers et est infiniment supérieur à nous. Ce qu'on remet en cause, c'est l'apparente incohérence entre la bonté de Dieu et ses actions, mais on ne peut pas, au milieu de la réponse, remettre en question l'existence de Dieu - puisque sinon la question n'a plus de sens.

Alors, si Dieu existe, la vie sur terre n'est pas tout ce qu'il y a en termes d'existence. Autrement dit, la mort n'est pas la fin de tout. Cela dédramatise largement les choses, puisqu'ainsi si Dieu tue des gens, ils n'extermine pas leur existence, mais il met simplement fin à une partie de leur existence, la partie terrestre.

Ensuite, si Dieu existe, c'est lui qui a créé le monde. Il sait donc mieux que quiconque comment le monde est censé fonctionner, et tout comme un ingénieur qui voit son moteur encrassé et entreprend de le nettoyer, Dieu a toute authorité pour intervenir et corriger ce qui ne va pas.

Maintenant, passons à l'autre présupposé théorique : ce que la Bible raconte est vrai. Car comment saurait-on que Dieu a effectivement tué, ou commandité la mort de gens en dehors de la Bible ? Ainsi on ne peut pas poser la question et ensuite remettre en cause la fiabilité de la Bible - c'est une toute autre discussion.

Alors, si la Bible dit vrai, les gens qui meurent par l'action directe ou indirecte de Dieu ne sont pas des gens innocents. Par exemple, les Cananéens avaient pour pratique rituelle d’immoler par le feu des nouveau-nés encore vivants. Il y a des indices qui montrent qu’ils réalisaient une sorte de rituel religieux en attachant ensemble les jambes d’une femme enceinte jusqu’à ce qu’elle meure. Dans ces cultures, on empalait après la guerre les vaincus d’âges adulte, et on célébrait la victoire en fracassant la tête des enfants des vaincus sur des rochers. Dieu punit les gens qui transgressent la morale, pas par vengeance mais par justice.

De même, si la Bible dit vrai, tout cela est arrivé avant la venue de Dieu sur terre, en la personne de Jésus. Donc c'était une époque où Dieu punissait ou récompensait les gens en fonction de la loi qu'il leur avait transmise. Aujourd'hui, cette loi est toujours valide, mais Jésus a subi toutes les punitions pour toutes les fois où le monde a transgressé la loi. Il n'est pas venu pour condamner les gens mais pour les sauver. Ainsi les actions terrestres de Dieu ne reflètent pas nécessairement ses actions spirituelles, tuer quelqu'un à l'époque ne veut pas dire que cette personne aura été condamnée à l'Enfer, puisque par l'action de Jésus, tout le monde à la possibilité d'échapper à la condamnation.

6 janvier 2010

Le chemin vers la foi à l'époque Postmoderne

Compte-rendu du séminaire "Post-Modern Path to Faith", par Don Everts. Pour en savoir plus, lire "I Once Was Lost" compilation de témoignages de nouveaux chrétiens, par Don Everts & Doug Schaupp.

Quelques points préliminaires :

- En venir à avoir la foi est un processus mystérieux. Ceci n'est pas un guide pratique de la conversion à appliquer pas par pas, et il n'est pas universel.

- Ceci dit, tous les nouveaux chrétiens qui ont témoigné pour l'étude ont distingué 5 étapes par lesquelles ils sont passés, des thèmes qui apparaissent et se développement dans le même ordre. C'est un processus "organique".

- Ces deux afirmations sont bibliques (voir la parabole de la graine, Mc 4:26-29).

Pour chaque étape, quelques commentaires généraux et quelques conseils, trouvés par les nouveaux chrétiens eux-mêmes, sur les choses à faire ou à ne pas faire pour aider les gens dans leurs cheminement vers la foi.

Les 5 étapes :

1) Faire confiance à un chrétien. Parfois les gens viennent vous voir comme représentant de tout ce que les chrétiens ont fait depuis le début de l'humanité. Ils déchargent tous le venin qu'ils ont contre les chrétiens sur vous. Ne cherchez pas à les contredire, en général ils ont de bonnes raisons de détester les chrétiens. N'hésitez pas à alimenter leur feu, après tout vous n'êtes pas là pour défendre les chrétiens, ou peindre une image parfaite de la chrétienté.
Cherchez à construire cette confiance : ne vous défendez pas, ne rentrez pas dans le débat, ne le prenez pas personnellement. Priez pour eux, accueillez-les, apprenez d'eux, liez-vous avec eux, affirmez-les (tout le monde a quelque chose qu'on peut affirmer).

2) Se poser des questions sur Jésus. Les gens ont tout un tas d'idées sur le Christianisme, en général ils n'ont pas même lu un seul évangile. Proposez-leur d'en apprendre plus sur Jésus.
Suscitez la curiosité chez les gens : n'hésitez pas à faire et témoigner des choses qui illustrent votre foi. Concentrez-vous sur Jésus, pas le Christianisme, pas les chrétiens. Parlez clairement (un bon exercice : le tabou chrétien. Cherchez à répondre aux questions habituelles sans utiliser les barbarismes habituels, comme "sanctification", "jugement dernier", etc.) et de manière provocante.

3) S'ouvrir au changement. Les gens sont généralement satisfaits d'eux-mêmes et de leur vie. Ou en tous cas ils en ont l'impression. Mais vivre sans la joy et le pardon du Christ n'est pas facile, et plus vous en témoignerez dans votre vie, plus les gens voudront ces choses. C'est un temps très intense spirituellement.
Priez, soyez patients, défiez les gens comme Jésus le faisait (faites remarquer les contradictions dans la vie des gens, etc.).

4) Chercher Dieu. Cherchez Dieu vous-même (Bible, Eglise, Prière) de manière ostensible. Créez un environnement tranquille pour que les gens puissent chercher Dieu (rendez-vous régulier pour une étude Biblique, etc.). Attention, certaines personnes ne cherchent pas réellement, elles ne font que poser des questions, mais se préoccupent en fait peu de la réponse. Ce sont des "chercheurs fantômes".

5) Entrer dans le Royaume. C'est la dernière ligne droite. Il faut prendre une décision. Un certain sens de l'urgence est, à ce moment-là, une aide pour la personne. Il y a une "date d'expiration". Si l'indécision dure trop longtemps, ça finira par retomber, et s'estomper. Soyez clairs mais ne simplifiez pas à l'extrême. On peut utiliser le système des 4 cercles de James Choung (voir post à venir).

Quelques remarques :

N'hésitez pas à indiquer ces étapes aux non-chrétiens. Ceci n'est pas un manuel de conversion par la manipulation, et tout le monde est libre de le lire. En fait, ça peut aider les non-chrétiens à savoir où ils en sont.

Vous vous demanderez peut-être ce qu'il y a de postmoderne là-dedans ? Et vous aurez raison, c'est c'est une "formule" intemporelle. Les époques changent l'emphase accordée à l'une ou l'autre étape du processus. A l'époque moderne, j'imagine que la deuxième étape était plus importante. A notre époque, les étapes un et quatre sont les plus importantes, parce qu'elles concernent la relation personnelle, la confiance, que les gens recherchent désespéremment.

Enfin, encore une fois, ceci n'est pas une formule magique à suivre mot pour mot. Personnellement, je suis passé de l'étape un à l'étape quatre, et je connais quelqu'un qui a fait le contraire... c'est juste pour vous aider à vous repérer, et à éviter d'être frustré quand quelqu'un semble s'intéresser à Jésus et que vous êtes tout excité, mais qu'en fait il est loin d'être prêt à se convertir.

Un dernier conseil : si l'autre vous dit quelque chose de très surprenant, ou de complètement stupide, ne réagissez pas. Même si c'est hilarant tellement c'est drôle.

4 janvier 2010

Bon ou Mauvais ? Là n'est pas la question.

A - Tu dis qu'il ne faut pas juger les gens, mais tu parles tout le temps de bien et de mal.

C - Oui, de bien et de mal, pas de bon et de mauvais. Savoir si quelque chose est bien ou mal ne sert que pour savoir si on veut le faire ou non, ça ne change pas ce qu'on est.

A - Alors on peut faire ce qu'on veut, ça ne fait pas de nous quelqu'un de bon ou de mauvais ?

C - Non, en fait c'est l'inverse. C'est parce qu'on est bon qu'on fait de bonnes choses, et parce qu'on est mauvais qu'on fait de mauvaises choses.

A - Mais les humains font de bonnes et de mauvaises choses. Tu veux dire qu'on est bons et mauvais à la fois ?

C - D'une certaine manière, oui. On a été créés bons, mais ensuite on a choisi d'être mauvais. Et depuis, on a cette double nature, dont on ne peut se défaire. Et la mauvaise nature nous sépare de Dieu, qui est complètement bon. Lui seul peut, à terme, nous rendre comme lui, comme prévu à l'origine.

A - Les chrétiens sont complètement bons ?

C - Non, pas encore. Ils sont sur le chemin. A la fin des temps, Dieu les rendra complètement bons.

A - Et les autres ?

C - Pour Dieu, il n'y a qu'une seule manière d'être réconcilié avec lui, c'est d'être complètement bon. Il rendra complètement bons tous ceux qui lui auront demandé, c'est-à-dire les chrétiens. Les autres, ils auront choisi de se débrouiller tous seuls, et c'est exactement ce qu'ils obtiendront.

A - Tu veux dire l'Enfer ? Les flammes, et tout ? Personne ne mérite ça !

C - Prenons un exemple : si je renversais ce vase sans faire exprès, et qu'il se brisait, serais-je responsable ? Tes parents me demanderaient sûrement de payer les dommages, en fait je leur proposerais de payer de mon propre chef. Ce serait normal.

A - Bah oui.

C - Et si je te donnais un coup de coude dans l'oeil par inadvertance, aurais-tu mal ?

A - Oui.

C - Et qui d'autre que moi serait responsable de ce coup de coude ?

A - Euh...

C - Personne ! Tu ne vas pas accuser mon coude, quand même ? Je suis responsable du mal que j'inflige, que je l'ai infligé à dessein ou non. Revenons-en au vase. Imagine que c'est un vase Ming. Je n'ai pas les moyens de le rembourser, et je n'aurai jamais les moyens. Alors, comment faire ?

A - Ben tu souscris une assurance.

C - Exactement. Et bien tu vois, Jésus, c'est une assurance. On a cassé le vase Ming de Dieu, et on doit payer de notre vie. Alors Dieu s'est fait humain pour mourir à la place de nous tous, afin de payer le vase. Et maintenant, on n'a plus qu'à prendre l'assurance Jésus, et on est sauvé ! Personne ne "mérite" d'aller en Enfer, comme tu dis, en fait les gens le choisissent d'eux-même.

A - Mais ils ne le savent pas, ils ne sont pas conscients de leur décision !

C - Ce n'est pas leur intention, mais ils sont responsables quand même. Et puis, c'est pour ça que Dieu s'est révélé, justement : pour prévenir les gens. C'est pour ça que je suis là à te parler de tout ça. Maintenant tu es prévenu.