29 juillet 2010

C'est quoi un évangélique ?

Tout d'abord, un évangélique c'est un type de croyant, et ce n'est pas la même chose qu'être évangéliste, qui est une profession.

Ensuite, un évangélique, c'est un Protestant. Autrement dit, un hérétique, un libre-penseur, qui refuse de se conformer aux dogmes et à la tradition de l'Église Catholique, cherchant à être fidèle uniquement au message originel de Jésus.

Pourquoi évangélique plutôt que protestant ? D'abord, parce que protestant a une mauvaise connotation (protester contre), et que le but n'est pas de casser du sucre sur le dos de l'Eglise Catholique. Ensuite, parce que les évangéliques sont un courant particulier du protestantisme (parmi tant d'autres, mais forcément quand on est libre de ne pas être d'accord, il y a des divisions). Les évangéliques sont connus pour mettre l'accent sur l'expression de leur foi en publique, et leur tendance à parler de Dieu autour d'eux. Ils sont aussi en général plutôt conservateurs (bibliquement, pas politiquement).

Mais attention, de plus en plus de personnes se disent « évangéliques » sans correspondre à ce que je vais énoncer ici. Dans le passé de nombreuses personnes se sont dites chrétiennes sans même croire en Dieu ou avoir compris le message de Jésus, les menant parfois à des extrémités désastreuses comme les Croisades et l'Inquisition. Malheureusement l'amalgame est toujours d'actualité – alors réservez votre jugement sur les évangéliques jusqu'à ce que vous en ayez réellement rencontré un.

Pour définir les choses historiquement mais simplement, je vais reprendre quelques points de la doctrine protestante : Sola Fe, Sola Gracia, Sola Scriptura, et Solo Cristo.

Sola Fe – la Foi et rien d'autre.

Si Dieu existe tel que la Bible le décrit, c'est lui qui a créé le monde. C'est donc Dieu qui donne son sens au monde et à la vie, et il est important de connaître Dieu pour connaître ce sens. La raison ne suffit pas. L'expérience ne suffit pas. Cela se fait par la foi.

Sola Gracia – la Grâce et rien d'autre.

La religion impose de faire des actes et efforts particuliers afin de gagner les bonnes grâces de Dieu, dans un processus pour se rapprocher de lui et être quelqu'un de bien. Mais les évangéliques ne sont pas religieux. Ils croient que Dieu a déjà fait tout ce qui était possible et nécessaire pour rapprocher les hommes de Dieu. On ne peut pas mériter l'amour de Dieu, ou son pardon, ce sont des dons gratuits – c'est la Grâce.

Sola Scriptura – Les Écritures et rien d'autre.

Comment sait-on ce en quoi on croit ? En d'autres termes, quelles sont les autorités qui peuvent nous renseigner sur Dieu de manière fiable ? Certainement pas les institutions, ou la tradition. Nous croyons que seule la Bible, inspirée par Dieu, est un document fiable. C'est pour ça que pour les évangéliques, la lecture personnelle de la Bible est si importante : on ne peut pas se contenter de faire confiance à ce qu'un curé ou un pape va nous dire. Il faut s'informer, étudier et réfléchir par soi-même.

Solo Cristo – Jésus et personne d'autre.

Jésus est le seule chemin vers Dieu, le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Pas besoin de pape, de saints, ou de hiérarchie. Mais aussi, pas d'autre foi qui vaille : Jésus est Dieu, il est la vérité, et aucun autre « dieu » ou « saint » des religions n'est compatible avec ça. C'est ce que dit la Bible, et donc c'est ce que nous croyons.

26 juillet 2010

Pas besoin de Dieu

As-tu déjà dit à quelqu'un « Je t'aime » ?

As-tu déjà menti à cette personne ?

Et elle, t'a-t-elle déjà menti ?

Toi et moi voulons connaître un amour « véritable », et tu serais sûrement d'accord pour dire que la base d'une relation c'est l'honnêteté et la communication. Et pourtant, toi et moi sommes incapables de pratiquer ce type d'amour. On s'accommode de la réalité, faute de savoir que ça pourrait être mieux, mais pas faute de l'espérer.

La loi de notre cœur nous condamne : nous n'arrivons même pas à respecter nos propres principes. Mais il ne s'agit pas seulement du domaine amoureux. De manière générale, nous savons comment nous voulons être traités – avec respect, tolérance, amour – et pourtant si souvent nous refusons de traiter les autres de la même manière.

En bref, nous ne sommes pas parfaits. Mais ce n'est pas la fin du monde ! Nous ne sommes qu'humains, après tout. Et puis, nous avons une capacité extraordinaire – bien que largement sous-exploitée – c'est celle d'apprendre. Et on peut apprendre de ses erreurs, mais c'est quand même mieux d'apprendre de ses réussites. Prévenir plutôt que guérir.

Et pour ça, il faut demander de l'aide. Arrêter de se dire qu'on sait forcément mieux ce qui est bon pour nous. Éviter les traumatismes inutiles.

Si Dieu, tel que la Bible le décrit, existe, alors nous avons besoin de son aide. Pas pour éviter l'Enfer, bien que ce soit un avantage non négligeable, mais simplement pour profiter pleinement de la vie. Profiter pleinement des relations, du sexe, de la famille, des amis, de sa tête, du travail, du monde... Et faire face aux difficultés. Vivre une vie transformée.

23 juillet 2010

L'avortement

Notre esprit occidental aime les limites exactes. A partir de quand es-t-on adulte ? 18 ans, c'est la loi qui le dit. Bien sûr, on pourrait avoir une idée bien plus réaliste de la chose en se disant que tout le monde n'est pas mature à 18 ans, que peut-être on n'est pas adulte avant que nos parents ne soient plus là, ou avant qu'on ait des enfants... Ou tout simplement que c'est un processus. Parce que la vérité c'est qu'à quelques heures, jours, ou à quelques mois près, ça ne fait pas une grande différence.

Si la science nous éclaire sur la vie prénatale, c'est surtout au niveau de la psychologie : de nombreux troubles psychologiques et caractéristiques personnelles trouvent leur origine dans des facteurs de l'environnement embryonnaire. Mais pour des raisons pratiques, on dit que la personne humaine apparaît comme par magie à la naissance, pas avant.

Du coup on se retrouve avec des titres à scandales comme « Une mère tue son enfant à la naissance ». C'est horrible ! Non mais vous vous rendez compte ? Alors que si elle l'avait fait 3 mois plus tôt dans une clinique, personne n'aurait rien dit. Et en plus, ça aurait été remboursé par la sécurité sociale.

De qui se moque-t-on ? Le bébé est déjà une personne humaine dans le ventre de sa mère, depuis la fécondation. Peu importe que la Constitution n'accorde droits et libertés qu'à la naissance, ce n'est pas parce qu'on l'a écrit quelque part que ça devient vrai.

Imaginez : un homme agresse une femme dans la rue. Il est arrêté, jugé, condamné à prison avec sursis et une amende. Même cas de figure, mais la femme est enceinte, et elle perd son enfant. Mais s'il ne s'agit pas d'une personne humaine, alors quelle est la différence ?

N'oublions pas la femme dans tout ça : la plupart des celles qui se font avorter ont des séquelles physiques et psychologiques. Or je ne connais aucun parent qui ait choisi de ne pas avorter malgré les risques et qui l'ait regretté. C'est un choix d'aimer malgré tout. On s'inquiète de ce que l'enfant va souffrir dans sa vie, mais d'une part nous n'avons aucune garantie qu'un quelconque enfant ne va pas souffrir autant suite à un accident, et d'autre part on oublie que l'amour en vaut la peine. L'amour en vaut la peine. Demandez aux gens dont les parents ont vus leur médecin leur recommander d'avorter. Posez-leur la question, ou bien dites-leur qu'ils devraient être morts.

La Bible défend la liberté individuelle, la liberté de choisir, et je ne chercherai pas à imposer une grossesse et un accouchement à qui que ce soit - les cas sont trop divers et particuliers pour faire une généralité. C'est à chacun de décider. J'encourage simplement toutes les solutions responsables. Nous devons aussi garder à l'esprit qu'il y a une tension entre l'idéal Biblique et la réalité de ce monde, et qu'au milieu de tout ça Jésus nous appelle à assumer nos responsabilités.

Le sexe, les relations, l'avortement, l'adoption, le mariage, le divorce, il ne s'agit pas de choses séparées. Chacun d'entre nous est une seule et même personne, chacun de nos choix nous entraine dans une direction ou une autre, et nous en subissons les conséquences - que nous le voulions ou non, que nous en soyons conscients ou non.

La Bible considère ces questions dans leur ensemble, et nous appelle à une conduite responsable. Plus on agit sans en tenir compte, et plus les problèmes se posent.

20 juillet 2010

4 Questions

Nouvelle ère, nouvelles réponses. Voyons ce que le postmodernisme apporte comme réponse aux quatre questions fondamentales que se pose l'homme depuis des millénaires, et comparons avec ce qu'en dit Jésus.

Postmodernisme

Qui suis-je ? Je ne suis rien. Un accident, une erreur, un singe plus évolué. Je ne rime à rien. En fait, je ne vaux pas plus qu'un animal, mais si on se retrouve sur le même territoire – devine qui doit débarrasser le plancher ?

Pourquoi suis-je là ? Pour en profiter au maximum. S'il n'y a pas de sens ultime ou de morale objective, alors tout ce qui importe c'est le pouvoir. Est-ce que je suis plus puissant que toi, et est-ce que tu as quelque chose que je veux ? Si oui, alors je peux te le prendre pour accroître ma propre satisfaction (même si je la cache derrière un bel idéal comme le « bien de tous »).

Je m'étends un peu plus longuement ici : c'est typiquement l'attitude qu'ont adopté les régimes communistes. C'est aussi celle qu'a adopté le régime Nazi. Mais ne les jugez pas si durement, c'est le même raisonnement qui nous permet aujourd'hui de réduire un enfant à un embarrassant amas de chair. On se débarrasse des enfants handicapés dans le ventre de leur mère notamment parce qu'ils gênent notre capacité à profiter de la vie – et on fait la même chose avec les personnes âgées.

Quel est le problème du monde ? Les gens ne sont pas assez éduqués ou pas assez gouvernés.

Comment régler ce problème ? Une meilleur éducation et un meilleur gouvernement.

Sauf que ça ne marche pas. Il suffit de regarder l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est : oui, il y a eu des progrès, mais la plupart de gens éduqués par nos soins occidentaux ont fini par devenir des dictateurs ou des terroristes d'autant plus sophistiqués.

Quant au gouvernement, n'y pensons pas : les États-Unis sont un "modèle" de gouvernement de contrôle et de punition, et pourtant c'est aussi là qu'on voit le plus de crime, de décadence, de traffic et de corruption. Ne parlons même pas de la France.

Jésus

Qui suis-je ? Une créature à l'image de Dieu, le couronnement et la gloire de sa création.

Pourquoi je suis là ? Pour rendre à Dieu l'amour et la gloire qu'il me donne chaque jour – en aimant mon prochain et en prenant soin de sa création notamment.

Quel est le problème du monde ? Le problème du monde, c'est moi, et tous ceux qui comme moi refusent de faire ce que je nous sommes censés faire (voir question 2), pour rechercher leur propre intérêt à la place.

Comment régler ce problème ? Par la mort de Jésus, la repentance et la foi en Dieu.

17 juillet 2010

Tu crois détenir la vérité ?

Quand quelqu'un persiste à me dire qu'en ce qui concerne la réalité spirituelle (la foi), le point de vue de chacun est égal, je lui répond que ce qu'il affirme est un point de vue qui concerne la réalité spirituelle et qu'il prétend par là que si tout le monde pensait comme lui, nous vivrions dans un monde meilleur.

Chacun a forcément des points de vue qui lui sont exclusifs. Dire que personne ne devrait prétendre détenir la vérité, c'est prétendre détenir la vérité.

Alors la vraie question n'est pas « Penses-tu détenir la vérité ? » – tout le monde le pense, quoi qu'on en dise – mais « Quel ensemble de points de vues exclusifs par rapport à la vérité mènera à une attitude humble, pacifique, et ouverte envers les gens dont l'avis diverge fondamentalement ? ».

Au centre du point de vue exclusif chrétien, il y a un homme sur une croix, qui meurt pour ses ennemis, et qui prie pour qu'ils soient pardonnés. Quiconque réfléchit aux implications de cela sera amené à respecter et même aimer ses opposants.

14 juillet 2010

Nazisme spirituel

Dans les camps, les prisonniers étaient dépourvus de tout semblant de dignité, d'identité, et subissaient constamment en danger de mort.

Il en résulta une mort émotionnelle, une apathie qui prenait les hommes et les femmes, et l'apparition d'une coquille d'insensibilité derrière laquelle se réfugiaient les prisonniers, face aux horreurs innommables auxquelles ils étaient exposés chaque jour.

Sous les menaces incessantes des gardes qui les battaient, les insultaient, les traitaient de manière dégradante, les prisonniers n'avaient plus que leur vie intérieure comme refuge contre le vide, la désolation, et la pauvreté spirituelle de leur existence.

Toute stratégie était bonne pour rester en vie. L'une d'elle était de dérober au présent son pouvoir de destruction en vivant dans le passé, en laissant l'imagination retourner à des événements vécus, revoir des gens dans sa tête, et ce faisant, entrer dans un autre monde.

Cependant, bien que le passé offre un répit passager, c'était l'avenir qui détenait l'espoir de survivre. Ceux qui n'arrivaient pas à voir un avenir pour eux-mêmes abandonnaient, tout simplement. Ils étaient condamnés.

En perdant cet espoir, ils perdaient aussi l'emprise sur leur esprit. Typiquement, un matin le prisonnier refusait de s'habiller. Les coups, les injures, les menaces et le fouet n'y changeaient rien. Le prisonnier avait abandonné. Pour cette personne, vivre n'avait plus de sens parce qu'il n'y avait plus de raison de le faire.

Aujourd'hui, dans ce monde postmoderne, c'est presque la même chose. Les gens ont perdu l'idée que la vie a un sens, mais précisément pour la raison opposée. Ils n'ont été privés de rien, ni été traités brutalement. Au contraire, le monde occidental vit à une époque sans précédent en termes de liberté et de confort, mais l'avenir dans un monde privé de sens est tout aussi incapable de susciter de l'espoir.

La différence, cependant, c'est que nous avons des moyens de compenser cette corrosion intérieure. Le luxe et l'abondance, les loisirs, le sexe et la drogue deviennent des moyens de créer un sens de substitution, une distraction momentanée, ou au moins de nous anesthésier de cette douleur du vide que nous cherchons à oublier.

11 juillet 2010

Deux amours

L'humain cherche Dieu, on appelle cet élan vers le haut Eros.

Eros, c'est la projection de l'esprit humain vers l'infini, l'immortalisation de ses propres impulsions. La spiritualité qui en découle provient de la nature humaine, et suppose que l'homme peut forger son propre salut.

L'humain, parce qu'il place ses propres besoins et ses propres envies au centre de sa recherche, parce qu'il voudra toujours obtenir satisfaction pour ces deux choses, cherchera toujours à contrôler l'objet de ses désirs.

C'est pourquoi parmi les nouvelles spiritualités qui émergent aujourd'hui, c'est l'humain qui choisit ses croyances et ses pratiques, par des mélanges, des assortiments, des expériences, pour voir ce qui marche le mieux, et se réservant le droit de rejeter tout ce qui ne lui convient pas.

Ainsi, l'humain aime le sacré pour ce qu'il peut retirer de cet amour. Le sacré est recherché parce qu'il a de la valeur pour celui qui le recherche, et cette valeur est mesurée en terme de gains thérapeutiques.

Il y a donc toujours dans ces nouvelles spiritualités une mentalité consumériste et égocentrique.

Dieu cherche l'humain, on appelle cet élan vers le bas Agape.

Agape est l'intrusion de l'éternité dans nos vies, c'est Dieu qui s'incarne en Jésus Christ, et nous atteint par le Saint Esprit, afin que nous recevions la bonne nouvelle de son amour pour nous, manifesté par la mort de Jésus.

Le christianisme, ce n'est pas à propos de toi. Ce n'est pas à propos de moi. C'est à propos de Dieu. Et quand on décide de changer de vie, et d'avoir foi en lui, il ne s'agit plus de suivre notre bon vouloir, mais le sien – au moins autant qu'on veut s'y résoudre.

8 juillet 2010

Sexe et mariage

D'abord voyons rapidement ce qu'en dit Jésus :

« Des spécialistes de la loi juive s'approchèrent de Jésus et lui dirent, pour le mettre à l'épreuve :
- « Est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif ? »
Il répondit :
- « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme, et qu'il a dit : Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. »

Alors, pas de sexe avant le mariage, dit Jésus.

Réponse moderne : il faut bien essayer avant d'acheter !

Parlons-nous toujours du mariage ? Ou de sexe ? Si c'est de mariage, pas besoin de sexe pour savoir si on arrivera à vivre avec cette autre personne. Si c'est de sexe, les sexologues vous diront que la grande majorité des problèmes sexuels rencontrés dans le cadre d'une relation sont d'origine psychologique. Donc la compatibilité sexuelle est, pour la plupart des gens, une question qui ne les concerne pas.

Réponse post-moderne : vive la libéralisation du sexe !

C'est vrai que pour les marchés financiers, ça a tellement bien fonctionné. En fait, les règles, ce n'est pas pour restreindre la liberté, mais pour la permettre, justement. Exemples :

Donnez un ballon à 22 personnes lambda sur un terrain de foot, et dites-leur : le but c'est de mettre le ballon dans le goal de l'équipe adverse. En dehors de ça, il n'y a pas de règle.

Sans règle, les joueurs n'auraient pas la liberté de jouer sans danger, ils courraient dans tous les sens, se demandant à chaque instant quelle violence ils risquent de rencontrer en face - ou au sein de leur équipe.

Alors des règles, oui, c'est une bonne chose. Mais pas n'importe lesquelles. Pourquoi être aussi extrême ?

Le fait est que quand on a des rapports sexuels avec quelqu'un d'autre, on construit sa sexualité : ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas. Et oui, le sexe est, en partie, une construction personnelle. Plus vous multiplierez les expériences, plus vous deviendrez difficiles à satisfaire sexuellement parce que vous aimerez tout un tas de choses que l'autre risque de ne pas aimer.

Alors, est-ce que le but c'est de construire sa sexualité au maximum, ou est-ce de trouver une personne qu'on aime et de construire sa sexualité ensemble, afin de se correspondre ? Quitte à ne jamais faire certaines expériences, mais après tout quelque soit le choix qu'on fait, ça implique des sacrifices.

A vous de voir. Je pense qu'il y a nettement plus de plaisir et de contentement à le faire avec quelqu'un d'autre, mais ce n'est que mon avis.

5 juillet 2010

Laïcité vs Débat démocratique

Tout d'abord un cours magistral sur Aristote. "Aristote pensait que la Justice, c'était de donner à chacun ce qu'il mérite". Fin du cours.

La question, ou plutôt le débat, commence alors lorsqu'on se demande "Qui mérite quoi?". Admettons qu'il s'agisse d'une distribution de flûtes. Qui mérite les meilleures flûtes ?

Est-ce:

- les meilleurs joueurs de flûte ?
- les pires ?
- tout le monde, et alors on les distribue au hasard ?

Immédiatement, puisqu'il y a plusieurs idées, une autre question survient : Pourquoi ?

Prenons la première idée. Pourquoi les meilleurs joueurs de flûte devraient-ils avoir les meilleures flûtes ?

- Parce qu'ainsi tout le monde en profiterait au maximum - (c'est l'idée du Plus Grand Bien de Tous).

Intéressant. Une autre chose intéressante, c'est que ce n'est pas la réponse d'Aristote. Il pense effectivement que les meilleurs joueurs devraient avoir les meilleures flûtes, mais la raison diffère : c'est parce que le but de l'existence d'une flûte, sa qualité essentielle, c'est de permettre d'atteindre une excellence digne d'admiration.

Prenons maintenant l'exemple du golf. Un célèbre joueur de golf s'est retrouvé handicapé et ne pouvait plus marcher d'un trou à l'autre : il demande qu'on mette une voiturette à sa disposition. Comme ça lui est refusé, il fait un procès et ça va jusqu'à la Cour Suprême.

La loi impose la mise en place d'aménagement pour handicapés dans la mesure où ça ne change pas les caractéristiques essentielles de l'activité. C'est là qu'on voit à quel point la pensée d'Aristote influence encore notre époque, car la question centrale devient : est-ce que de marcher entre les trous est une caractéristique essentielle du golf ?

Au final, le jury donne raison au golfeur, à 7 voies contre 2. Ce qui est intéressant, c'est la note d'un des deux jury qui ont voté contre : "il n'y a pas de caractéristique essentielle au golf, puisque c'est une activité de loisir et non productive, ainsi toutes les règles ont été créées sans nécessité absolue".

Bien sûr, nous ne serons pas d'accord, parce que si nous ne pensions pas que les activités de loisir, comme les disciplines sportives, par les restrictions qu'on appelle "règles", ne permettent pas d'atteindre une excellence digne d'admiration, nous n'aurions aucun intérêt pour ces activités.

Autrement dit, donnez un ballon à 22 personnes lambda sur un terrain de foot, et dites-leur : le but c'est de mettre le ballon dans le goal de l'équipe adverse. En dehors de ça, il n'y a pas de règle. Je doute qu'ils aient envie de jouer à ça.

Alors, où est-ce que je veux en venir avec tout ça ?

Tout simplement au fait que pour faire des choix, sociaux, politiques, juridiques, et autres, nous ne pouvons pas mettre de côté ce qui inspire nos valeurs : nos croyances.

Que ce soit la croyance en un Plus Grand Bien Commun, ou en Dieu, nos croyances philosophiques ou religieuses définissent complètement la manière dont nous voyons le monde et dont nous souhaitons interagir avec ce dernier.

Par exemple : le marriage des homosexuels. La différence d'avis ne reflète pas tant les préférences de chacun (et donc de l'homophobie ou de la tolérance), sinon la croyance en ce qu'est le but du mariage : est-ce de matérialiser une relation entre deux personnes qui s'aiment ? est-ce de procréer ? est-ce de réduire ses impôts ? est-ce de rendre gloire à Dieu ?

Ignorer les croyances de chacun, et chercher à les enfermer dans le domaine du privé, est une mise à mort du débat d'idée démocratique, parce que c'est ignorer les questions de fond pour se chamailler sur les détails de surface. Et quand je dis chamailler, je pense notamment aux "débats" qu'on peut voir au sénat ou pendant les campagnes d'élection... qui, pour le coup, sont comme ce jury contestataire définissait les activités de loisir : non-productifs.

(Cet article s'inspire largement de cette conférence de 20mn, en anglais)

2 juillet 2010

Le doute est-il la meilleure option?

"Chaque homme agit en fonction de ses convictions, et je dirais même que son comportement, sa vie, trahit, ou plutôt révèle, ce en quoi il croit.

Personnellement je pense que ce que chaque être humain fait, pense et dit, repose sur les réponses qu’il donne à un certain nombre de questions « fondamentales » telles que « Sur quoi se fonde ma valeur ? », « Qu’est-ce-que je mets en premier dans ma vie » ou encore « Quel est le sens de mon existence ?/quel sens est-ce-que je veux lui donner ? ».

Parmi ces questions s’en trouvent deux : « Est-ce-que Dieu existe ? Qui est-il ?» (dont la réponse peut faire surgir un certain nombre d’autres questions qui en découlent) et « A quelle morale j’adhère ? D’où est-ce que je la tire ? ».

Le doute revient à dire « je ne sais pas/plus vraiment, peut-être trouverai-je la vérité un peu plus tard, en cherchant, ou pas ».

Mais c’est une position particulièrement inconfortable et assez difficile à vivre, car comme je l’ai dit on agit tous suivant nos convictions et le doute paralyse, étant par définition le manque de conviction.

C’est pourquoi tout homme qui est dans le doute va se trouver, consciemment ou inconsciemment, une raison qui lui semblera raisonnable pour justifier sa conduite, ou plutôt se donner un ordre de conduite. Et finalement il se conduira comme s’il avait sa réponse, et l’aura ainsi trouvée : il n’y a pour ainsi dire plus de réel doute, doute qui n’est somme toute très souvent qu’un concept.

La plupart des gens, même s’ils disent qu’ils ne savent pas vraiment si Dieu existe, vivent leur vie sans se préoccuper de sa possible existence ni de ce qu’il agrée ou même tout simplement dit. Ils vivent donc comme si Dieu n’existait pas, et ont leur réponse « par défaut ». Le doute n’est plus qu’une sorte de concept théorique, et n’a pas vraiment de fondement réel."

- Amaury Bazerole.