29 avril 2010

La tombe de Jésus était vide

(2) La tombe était vide. Bien que certains contestent ce fait, plusieurs choses en permettent la défense (en dehors des textes bibliques).

Premièrement, il n’y a jamais eu de vénération de la tombe de Jésus. Étant donné la pratique juives d’honorer les tombes des prophètes, ceci ne s’explique pas sans une tombe vide. Il n’y a pas eu non plus de seconds rituels d’enterrement pour le corps de Jésus, une coutume courante au premier siècle après JC.

Deuxièmement, la doctrine centrale des débuts de l’Église était la résurrection corporelle de Jésus. Il est inconcevable que l’Église chrétienne, qui a débuté dans la même ville qui a vu l’exécution de Jésus, ait pu si bien marcher avec sa tombe toujours occupée. Alors, certains suggèreront que les proclamations et l’expérience des Apôtres n’étaient qu’une hallucination ou une vision de quelque sorte que ce soit, pour lesquelles il n’était pas nécessaire que la tombe soit vide. Cependant, il n’existe aucun exemple de Juifs, ou qui que ce soit d’autre, qui aurait parlé d’une résurrection « spirituelle » ou « mystique » dans la seconde période du temple. Il est toujours fait référence à la résurrection d’un cadavre. Les gens avaient en effet des visions et des rêves, mais ils étaient attribués à des visitations angéliques (réf. Actes 12 :14-15) ou quelque sorte de vision que ce soit, mais ça n’aurait jamais été appelé une résurrection. Plus simplement dit, le fait que la tombe ait été vide est un pré-requis pour toute forme de croyance ou proclamation de la résurrection de Jésus.

Troisièmement, l’histoire de la tombe vide apparaît très tôt. Elle est incluse au quatre Évangiles, et « ce sont les variations dans les différentes versions de la narration de l’épisode de la tombe vide, embarrassante d’un certain côté, qui prouvent que ces récits proviennent de traditions séparées et indépendantes » (R.Stein).

Enfin, la plus ancienne polémique chrétienne concernant la résurrection est centré sur la tombe vide. C’est-à-dire que Matthieu prend en notes l’histoire des gardes qui ont rapporté que les disciples on volé le corps (Mt 28 :11-15). Le problème pour l’instant n’est pas de savoir qui a raison, le problème est de savoir « qui à commencé à raconter cette histoire ? ». Ce n’est vraiment pas le genre d’histoire que des chrétiens auraient inventé, et qui les impliquerait de manière aussi inutile. Non, cette histoire a sûrement commencé du côté des chefs prêtres. Alors, pourquoi diraient-ils une telle chose ? Sans une tombe vide, quelle personne saine d’esprit accuserait les disciples d’avoir volé le corps ?!

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

26 avril 2010

Jésus a été crucifié par Ponce Pilate

(1) Jésus de Nazareth a été crucifié par Ponce Pilate.

Ceci est le témoignage unanime non seulement des auteurs bibliques (Matthieu, Marc, Luc, Jean, Paul, Pierre, et les Hébreux), mais aussi de Josèphe (Antiquités Judaïques 18.63-64) et Tacite (Annales 15.44).

Il n’y a rien d’incroyable dans cette affirmation, cela rejoint ce que l’on sait du mouvement de Jésus autant que la réaction romaine envers les agitateurs politiques. Habermas remarque que « tous les historiens s’accordent à dire que Jésus est mort par crucifixion et que son corps a été enterré par la suite ». Nous n’allons pas passer trop de temps à justifier ce qui est évident, c’est-à-dire que Jésus a été enterré dans une tombe distincte et reconnaissable.

Il suffit de voir que tout d’abord l’enterrement de Jésus est mentionné dans les quatre Évangiles tout comme dans la plus ancienne tradition de Paul (1 Cor 15 :4) et des Actes (13 :29) ; ensuite, que Josèphe d’Arimathée, une personne reconnue, est mentionnée dans tous les Évangiles. S’il n’est qu’un personnage fictif, c’est là un des exemples les plus audacieux de tromperie religieuse jamais fabriquée : d’appeler à la cour un membre du Sanhédrin qui n’a jamais existé à l’époque des événements !

De plus, si c’était une personne réelle, mais qui n’aurait pas fait ce que les Évangélistes prétendaient, sa famille aurait sûrement cherché à obtenir réparation bien plus que par un simple procès en diffamation.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

24 avril 2010

Jésus est-il vraiment ressuscité ?

C’est le point crucial du Christianisme : pas de savoir si Jésus est mort sur la croix mais plutôt de savoir s’il est revenu d’entre les morts. En effet, l’ensemble de la religion chrétienne repose sur cette question. Paul l’a dit de la manière suivante : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine... nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.» (1 Cor 15 :17,19). Ainsi, la question la plus importante à laquelle nous devons répondre pour estimer le bien-fondé de la foi chrétienne, c’est de savoir si Jésus est revenu d’entre les morts ou non.

Probabilité de quatre faits historiques

Parce que cette question est un fondement de toute foi chrétienne, nous devons partir d’aussi peu de suppositions que possible. Il ne serait tout simplement pas juste d’importer à ce niveau du débat l’inspiration divine des Écrits, le statut divin de Jésus, ou même la véracité du témoignage des Apôtres. Nous commencerons donc avec la probabilité de quatre faits historiques, puis nous nous intéresserons aux théories qui ont prétendu expliquer ces faits autrement que par la résurrection, et enfin nous passerons en revue 3 raisons souvent données pour justifier le refus de croire en la résurrection de Jésus.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

Au rythme d'un article tous les 3 jours, tout cela devrait nous emmener jusqu'à début juin.

21 avril 2010

Recoupements et contradictions du Nouveau Testament

Il existe, en dehors des textes bibliques, des textes d’historiens non chrétiens qui mentionnent Jésus et la crucifixion. De plus, tous les détails historiques présents dans le Nouveau Testament (style littéraire, description de lieux, récits d’évènements guerriers ou politiques), et qui ont tout d’abord été remis en question par l’archéologie, ont fini par tous être confirmés par cette science.

Un exemple parmi tant d'autres : au même moment du récit, on lit dans un Évangile que Jésus entrait dans une ville, tandis que dans un autre Évangile, il est écrit qu’il en sort. Armé de bon sens, on a tout d’abord tout argué du fait qu’il était impossible d’entrer et de sortir d’une ville en même temps : on entre ou on sort, mais pas les deux.

L’archéologie moderne a permis de découvrir que les villes de l’époque, dont cette ville particulière était un exemple typique, différait de nos villes contemporaines en cela qu’elles possédaient plusieurs centre-ville, parfois séparés par des zones complètement inhabitées, et non construites. Ainsi Jésus pouvait sortir d’un centre-ville pour entrer dans un autre centre de la même ville.

Il en va de même pour de nombreux points, mais cela n'explique pas tout. Cependant, les différences réelles, irréconciliables, ne concernent jamais que des détails, et si on devait supprimer les quelques passages problématiques en question, la trame et le message du Nouveau Testament n'en pâtirait aucunement.

En outre, la présence de ces différences irréconciliables est l'apanage des histoires vraies : si les récites étaient parfaitement harmonisés, on soupçonnerait, et à raison, que les auteurs auraient "accordés leurs violons" avant d'écrire, mais ce n'est pas le cas.

Tout effort d’interprétation d’un texte ou d’un événement sans le replacer dans son contexte ne mènera qu’à une incompréhension de ce dernier.

19 avril 2010

Motivation des auteurs du Nouveau Testament

Quant aux motivations des auteurs, on ne peut pas éliminer la possibilité qu’ils aient enjolivé l’histoire pour renforcer l’impact du message ; message auquel ils croyaient jusqu’à se faire torturer et mourir pour ce dernier, qu’ils tenaient absolument à propager afin que les gens sachent la vérité et qu’ils puissent connaître Dieu.

Cela dit, si on accepte que plus récemment, les Juifs aient écrits des livres, fait des films, et construit des Muséums pour propager l’histoire de la Shoah afin que ça n’arrive plus jamais, on doit bien reconnaître que malgré les motivations idéologiques, on peut néanmoins raconter l’histoire correctement.

Et dans les deux cas la société contemporaine était là pour surveiller exactement ce qui se racontait et réprimander les menteurs – tels que de nos jours les négationnistes et révisionnistes n’ont pratiquement aucun succès, et contrairement au Christianisme, ce n’est pas un mouvement qui se propage rapidement.

Encore une fois, à l’époque, les chrétiens n’étaient pas en position de force, au contraire méprisés par l’Église Juive et la société Romaine, aussi s’ils racontaient des mensonges, les gens qui étaient là à l’époque où Jésus enseignait auraient servis de correcteurs, et le mouvement n’aurait pas duré, ou en tout cas ne se serait pas propagé comme il l’a fait.

Il est intéressant de noter au passage que même l’Église juive n’a pas nié que Jésus ait fait des miracles, seulement l’origine de son pouvoir (diabolique plutôt que divin).

16 avril 2010

Forme des textes du Nouveau Testament

Ces biographies répondent aux critères de l’époque, c’est-à-dire la société Juive d’il y a plus de deux mille ans. Tout effort d’interprétation selon des normes modernes n’aurait aucun sens, et ne ferait que trouver des incohérences et des contradictions, des points à éclaircir et plus généralement considérerait que ces biographies sont de très mauvaise qualité. Par exemple, on ne sait quasiment rien de la vie de Jésus avant ses trente ans, sinon un épisode à ses douze ans dans l’Évangile de Luc (pourtant historien).

Aujourd’hui on pense que l’enfance conditionne le reste de la vie, aussi se fait-on un devoir de raconter sa vie en commençant par le début, mais à l’époque de telles considérations n’étaient pas encore apparues. Le respect s’acquérait avec l’âge et éventuellement la manière dont on naissait, mais ce que l’on faisait en tant qu’enfant n’avait aucune importance. Sans parler du fait que Jésus a professé à partir de ses trente ans, donc pourquoi relater toute une période de sa vie où il ne délivre pas de message quand le but même de la rédaction de cette biographie, c’est de proclamer ce message ?

La raison pour laquelle on enregistrait l’histoire, c’était parce qu’on pensait qu’on pouvait en apprendre des leçons, et on s’attardait donc sur les moments de la vie des gens qui étaient riches en enseignements. Et c’est ce qu’on retrouve dans les Évangiles. De même il ne semblait pas de la plus grande importance de raconter tous les évènements dans un strict ordre chronologique ou de citer à la lettre les déclarations des gens, du moment que l’essence du message y était. Enfin, il y a une raison théologique pour tout ça : tout ce en quoi les chrétiens croient repose sur la résurrection du Christ, donc il est normal d’y accorder la majeure partie du récit .

Il y a aussi l’hypothèse de l’existence à l’époque d’un document qui aurait rassemblé tous les enseignements de Jésus à proprement parler, nommé Q (pour Quelle, « source » en allemand). C’était alors un genre littéraire tout à fait commun. Étant donné les ressemblances de langage et de contenu entre les Évangiles, Matthieu et Luc se seraient inspirés de l’Évangile de Marc , mais auraient aussi incorporé des extraits de Q, absents de l’Évangile de Marc.

On peut aussi voir dans la forme même des Évangiles que ces récits ont les traits d’une histoire vraie. On connaît bien l’histoire des criminels qui accordent leurs violons, et toute série télé vous dira qu’il y a plus de chances qu’une histoire soit vraie s’il y a des versions qui diffèrent légèrement plutôt que plusieurs fois la même version. Et c’est ce qu’on retrouve dans les Évangiles : environ 40% de différences.

Et cela ne signifie pas 40% de contradictions. On compte dans les différences : le choix des épisodes de la vie de Jésus qui sont racontés, la narration de ces épisodes (par exemple l’arbre que Jésus aurait fait dépérir à l’instant même ou il le maudit dans un Évangile, tandis que dans un autre Évangile cela prend plus de temps, quelques heures probablement), le phraser de Jésus (dont les diverses formulations, comme je l’ai expliqué, ne doivent pas être vues comme un problème majeur, d’autant que si les mots exacts changent, le style général est plus harmonieux que discordant), et enfin quelques contradictions apparentes.

13 avril 2010

Auteurs des textes bibliques

On reconnaît que, à proprement parler, les Évangiles sont anonymes. Mais les témoignages des débuts de l’Église sont unanimes : ils attribuent le premier Évangile à Matthieu (l’un des douze disciples), le second à Jean Marc – dit Marc – un compagnon de voyage de Pierre (l’un des douze disciples), et le troisième ainsi que les Actes des Apôtres à Luc, un ami cher de Paul (l’un des douze disciples). Il n’y a aucun autre candidat potentiel à qui pourrait être attribués ces trois Évangiles, et il n’y a pas de débat sur le sujet.

Il n’y aurait aucune raison de mentir en attribuant ces Évangiles à ces gens-là, étant donné que ni Marc ni Luc n’étaient des apôtres, et que Matthieu était un percepteur de taxes pour les Romains, probablement l’apôtre le plus « détestable » après Judas Iscariot. On peut contraster cela aux textes apocryphes qui furent écrits beaucoup plus tard et dont les auteurs ont choisi des noms d’emprunt bien plus célèbres, tels que Philippe, Pierre, Marie, Jacques. Ces noms avaient beaucoup plus d’impact que ceux de Matthieu, Marc et Luc.

En ce qui concerne Jean, on ne doute pas que l’auteur se soit appelé Jean, mais on n’est pas sûr que ce soit Jean l’apôtre ou un autre Jean. Papias (évèque d'Hiérapolis en Phrygie - région de la Turquie actuelle - aux alentours de 130 après JC) mentionnait Jean l’apôtre et Jean l’ancien, et il n’est pas clair que ce soit la même personne vue de deux points de vue différents ou deux personnes distinctes. Mais en dehors de cet écrit particulier, tous les autres témoignages de l’époque s’accordent à dire que l’Évangile de Jean a été écrit par Jean l’apôtre, éventuellement édité ou mis en forme par une seconde personne.

Papias a confirmé par écrit que Marc avait écrit l’Évangile de Marc, et qu’il avait rapporté « sans faute » et « sans fausse affirmation » la biographie de Jésus ; et Irenaeus (chrétien grec du 2nd siècle) écrit lui-même que « Matthieu publia son propre Évangile parmi les Hébreux dans leur propre langue, quand Paul et Pierre prêchaient à Rome et y fondaient leur Église. Après leur départ, Marc, le disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui-même par écrit l’enseignement de Pierre. Luc, le disciple de Paul, mit par écrit l’Évangile prêché par son maître. Puis Jean, le disciple du Seigneur (...) a lui-même produit son Évangile pendant qu’il vivait à Éphèse ».

Pourquoi faire confiance à des chrétiens qui ont vécu un siècle après les faits ? Après tout ils pouvaient tout simplement chercher à justifier leur foi. Seulement, un siècle après, les chrétiens étaient très durement persécutés, et ils faisaient donc d’intensives recherches pour savoir si tout ça était vrai. Personne ne veut mourir pour un mensonge.

11 avril 2010

Datation des textes du Nouveau Testament

Si nous ne possédons pas les documents originaux à dater au carbone 14 (ou que sais-je), il existe tout de même des procédés classique utilisés par les historiens pour déterminer la date de rédaction d'un document.

En ce qui concerne la datation des Évangiles, on peut partir du livre des Actes, dont tous les historiens s’accordent à dire qu’il a été écrit après les Évangiles (à l’exception peut-être de celui de Jean).

Les Évangiles eux-mêmes insistent sur une date d'origine avant 70 après JC. A titre d'exemple, nous avons Jean qui précise qu'il écrit avant 70, à un moment où la piscine de Bethesda, détruite par les Romains en 70, existe encore (Jn 5:2). Pour Matthieu, il va de soi qu'il y a un temple à Jérusalem, parce qu'il faut payer l'impôt du Temple (Mt 17:24-27) - mais le Temple fut détruit en 70. Enfin Marc et Matthieu qui soulignent que la proclamation par Pierre (Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant!) se passa à un endroit qui s'appelle «Césarée de Philippe» (Mt 16:13; Mc 8:27) - mais ce lieu fut «débaptisé» Néronias, par le roi Agrippa II, en 66.

Luc (l’auteur désigné des Actes) n’y fait pas mention de la chute de Jérusalem, qui est arrivée en 70 après JC. Si l’écrit datait d’après cette date, il serait très étonnant que Luc n’y fasse pas référence, d’une part parce que la plupart du contenu des Actes concerne ce qui se passe à Jérusalem après la mort de Jésus, d’autre part parce que Jésus avait prophétisé que Jérusalem tomberait et Luc ne manquerait certainement pas une occasion de réaffirmer le pouvoir divin de prophétie du Christ.

Non seulement ça, mais Luc ne fait pas non plus mention de la guerre qui a éclaté en 66 après JC entre les Juifs et les Romains, et qui a mené à la chute de Jérusalem, alors qu’encore une fois dans ses écrits Luc s’intéresse surtout aux relations entre Juifs et Romains. Par exemple, il mentionne l’altercation mineure qui est arrivé entre ces deux peuples en 44 après JC.

Alors, les érudits libéraux soutiennent que les Évangiles auraient été écrits après la chute de Jérusalem, puis que les auteurs auraient fourré dans la bouche de Jésus une prophétie qu’il n’aurait jamais faite. Cela pose un problème majeur puisque Jésus avait lié la chute de Jérusalem à la fin du monde (Luc 21, Matthieu 24, Marc 13), donc pourquoi fabriquer une prophétie qui ne se serait réalisée qu’à moitié, puisque la fin du monde n’est pas arrivée à la chute de Jérusalem ? (rassurez-vous, il y a une explication simple et logique pour valider néanmoins cette prophétie bizarre, seulement ce n'est pas le propos ici).

De même, le livre des Actes ne fait pas mention des persécutions des chrétiens par Néron dans les années 60 après JC, en fait le texte décrit le gouvernement Romain comme insensible au mouvement chrétien. Cela indique qu’il a été écrit avant la prise du pouvoir par Néron.

De plus, Luc ne fait pas mention des martyres de Paul et de Pierre (respectivement en 64 et 65 après JC), tandis qu’il s’intéresse aux martyres de chrétiens « moins importants » (comme Étienne et Jacques), surtout que la moitié du livre des Actes parle de Paul et une bonne partie de Pierre.

Or Luc aurait donc écrit son Évangile après Marc, et à peu près en même temps que Matthieu. Donc les trois premiers Évangiles ont été écrits avant la seconde moitié des années 60 après JC. Ce qui veut dire que c’était seulement, et au plus tard, 30 ans après la mort de Jésus.

Encore une fois, pas le temps pour l’Histoire de se transformer en légende ou en mythe, et surtout, pour des Évangiles écrits dans la région où Jésus avait enseigné, il serait très peu probable que les Juifs aient laissé circuler un tissu de mensonge sur les faits et gestes d’un homme dont les enseignements se transmettaient toujours par tradition orale très stricte.

8 avril 2010

La religion évolutionniste

Parfois, quand les gens me parlent des faits scientifiques, je leur dis que leurs considérations religieuses me semblent erronées. Au début, ils sont surpris, puis ils se répètent, et je leur confirme que j'ai bien compris ce qu'ils voulaient dire, et que ce sont effectivement des considérations religieuses.

Par exemple, certains hommes diront que la très grande majorité des êtres vivants (et même des mammifères) ne vivent pas en monogamie, et que donc qu'il n'est pas nécessaire (voire naturel) pour l'homme de chercher à faire autrement. Cela peut sembler être un point de vue objectif, scientifique, à l'opposé de toute considération religieuse.

Mais en fait, il y a là une considération sous-jacente, un présupposé qui repose sur une croyance. Car qui tient ces propos considère, globalement, que ce qui est, devrait être. Autrement dit, si les choses sont ainsi (dans la nature par exemple), alors c'est qu'elles sont naturelles, et normales, et qu'il ne faut pas chercher à s'en écarter. C'est une croyance religieuse.

En l'occurrence, c'est une croyance erronée, et invivable de toutes manières. La majorité des êtres vivants agissent avec violence les uns envers les autres et cherchent à se dominer mutuellement, se volent les ressources les uns aux autres, entrent en conflit pour les terres et les femelles, et font preuve d'une absence totale d'altruisme. Les humains n'échappent bien sûr pas à la règle. Doit-il en être ainsi pour autant ?

Les principes évolutionnistes, qui conditionnent la pensée occidentale depuis plusieurs dizaines d'années, se sont imposés comme référence au point que les considérations religieuses qui y ont été insérées ont parasité les esprits.

De la même manière qu'on croit que ce qui est devrait être, on s'imagine que tout ce qui est a évolué à partir d'un principe commun et primaire, et qu'il suffit de l'analyser pour remonter l'arbre de ses évolutions.

Mais surtout, on imagine qu'en recréant l'arbre de ces évolutions, alors on démontre que rien n'est vraiment nouveau, rien n'est vraiment neuf en soi, tout n'est qu'une innovation due à un tas de facteurs plus ou moins bien connus. La vision évolutionnisme dérive en une forme de déterminisme : c'est arrivé parce que les facteurs on fait que ça devait arriver.

Il est évident que tout n'est pas neuf, et que les principes évolutionnistes ont de nombreuses applications dans différentes sciences - je ne cherche pas à le nier. Mais il n'y a aucune raison d'étendre ces principes à tout ce qui existe. C'est probablement justifié dans certains domaines, mais ce n'est pas LA solution.

Chaque époque, chaque profession, chaque philosophie a pensé avoir trouvé le principe premier, la vérité ultime qui permet de tout voir clairement et de tout comprendre. Je crois que chacun cherche en fait à assouvir son besoin de comprendre le monde et la réalité - ce qui est légitime, mais, combinée à l'orgueil humain, cela mène à des dérives où l'on cherche à se donner l'illusion du contrôle par la compréhension.

Assurons-nous de la légitimité de nos modes de pensée, vérifions ce que nous croyons et pourquoi, et ne fondons pas notre raison sur des croyances incohérentes.

5 avril 2010

"Toutes les religions ont un seul message

... et si tout le monde voulait bien s'accorder là-dessus, alors, ce serait la fin des conflits et le début d'une utopie".

Séduisante illusion. Comme si le problème de l'homme résidait dans ses croyances.

J'ai déjà parlé des particularités du message chrétien (ici, ici et ici), qui le rendait irréconciliable avec aux autres religions, et, pour tout dire, inégalable. Je vais maintenant aborder la question des différences de religions de manière plus large.

Il existe une division fondamentale entre deux types de visions du monde, de religions.

Le premier type, c'est ce qu'on appelle le Monisme : Tout est Un, et l'Un est tout. Le concept est souvent représenté par un cercle.



Le second type, c'est le Théisme : il y a le créateur, et le créé. Pour reprendre l'idée de cercle, il y a deux cercles, séparés.



Peter Jones, professeur à au Westminster Seminary, et spécialiste de la question, a même créé deux termes spécifiques pour ces deux visions du monde, afin de les rendre plus évidents à comprendre : "l'Unisme" et le "Deuxisme", en référence au nombre de cercles.



L'Unisme et le Deuxisme sont deux visions du monde qui sont en conflit depuis des millénaires, et irréconciliables :

- l'Unisme confond créateur et créé, prétendant que l'homme est d'essence ou de nature divine, que toute divinité est impersonnelle, et donc promeut l'adoration du créé là où le Deuxisme incite à l'adoration du créateur uniquement.

- l'Unisme est ésotérique, introspectif, immanent (là réponse est à l'intérieur, de soi ou du monde), tandis que le Deuxisme est exotérique, extraspectif, transcendant (la réponse vient de l'extérieur).

2 avril 2010

La vie après...

Deux jumeaux discutent dans le ventre de leur mère :

A - Oh... comme c'est étroit ici ! Je n'arrive plus à bouger...Tu es devenu trop grand.
B - Mais non, c'est toi qui as trop grandi ! Moi je suis plutôt mince !
A - Arrête de te moquer de moi ! Cela ne mène à rien!

B - Tout de même, tu as bien une idée de ce à quoi ça va aboutir, tout ça ?
A - Je n'en sais rien moi !
B - Tu ne crois pas qu'il y a une vie après la naissance?
A - Une vie après la naissance ? Ben non... pourquoi ? Tu y crois, toi ?
B - Mais bien sûr que oui ! C'est bien le but de notre vie ici. Il faut grandir et se préparer pour la vie après la naissance.
A - Tu es fou ? C'est complètement absurde ça, une vie après la naissance.

A - Et ça se passerait comment là-bas ?
B - Je ne sais pas trop moi. Mais de toute façon plus lumineux qu'ici. Et peut-être que nous allons être capables de marcher et de manger par la bouche, et tout le reste.
A - Ouah... quelles histoires ! Marcher, ça ne marche pas du tout ! Et manger avec la bouche, bizarre, comme idée! Nous avons le cordon ombilical qui nous nourrit. Déjà ce cordon est trop court pour se promener avec !
B - Évidemment, il y a aura des différences. C'est difficile à concevoir.

A - Autant qu'on sache, personne n'en est jamais revenu ! Personne ! Donc, avec la naissance, la vie se termine. D'ailleurs, je trouve cette vie déjà suffisamment sombre et limitée...
B - Même si je ne sais pas trop comment cela se passera après la naissance, de toute manière on va finalement voir notre mère !
A - Notre mère? Tu y crois toi ? Elle est où notre mère?
B - Ben ici. Partout, autour de nous ! Sans elle on ne pourrait même pas vivre !
A - Bah ! Je ne sais pas où tu la vois, toi, la "mère". Elle n'existe pas !
B - Mais si. De temps en temps quand nous sommes bien tranquilles j'entends comme une voix qui vient de dehors, mais en même temps très proche de nous.

A - Et qu'est-ce qu'elle te raconte, la "mère" ?
B - Elle me dit qu'elle nous aime, qu'elle va nous donner tout ce dont on aura besoin jusqu'à la naissance, et qu'il faut qu'on lui fasse confiance.
A - Faire confiance à une voix ! A quelqu'un qu'on n'a jamais vu !
B - Je pense qu'on la verra un jour. Comme il me tarde ! En attendant, je l'écoute, je lui parle, et je lui fais confiance.
A - Tu es complètement fou... enfin, si ça peut t'aider à mieux vivre, de te bercer de douces illusions.