23 mai 2010

Mythe n° 5 : Des visions devenues légendes

Les apparitions originales étaient des visions qui furent seulement plus tard prises pour des événements physiques. Ceci est la théorie naturaliste actuellement en vogue mais c’est simplement une élaboration plus sophistiquée de la théorie des hallucinations.

Tandis qu’elle se retrouve sous une étonnante variété de formes, les caractéristiques principales de cette théorie sont fondées sur trois suppositions qui vont être considérées l’une après l’autre.

D’abord, ce dont les disciples firent l’expérience serait une vision, illumination, ou illusion.

Pour éviter des longueurs explicatives, nous nous contenterons de rappeler au lecteur que toute théorie dans laquelle les disciples ont pensé avoir vu Jésus, mais ne l’ont pas vraiment vu, ne répond pas correctement à la question de la tombe vide, ni au fait qu’une telle expérience était au-delà de la portée de toute philosophie du monde Méditerranéen et donc au-delà des attentes des disciples. Nous ne devons pas oublier les deux handicaps flagrants de cette théorie.

Deuxièmement, la théorie de vision suppose un développement tardif.

Les érudits qui affirment cela suggèrent que cela a pris quatre à cinq décennies pour que le mythe soit complètement développé. Or la foi de Pâques ne ressemble pas à un projet en développement. Le récit le plus ancien de la résurrection est celui de la première lettre aux Corinthiens, verset 15 (écrite aux alentours de 54 après J-C). Nous trouvons ici une théologie complètement développée de la résurrection de Jésus. Elle n’est pas naissante, elle n’est pas en pleine évolution, elle est là avec toutes ses implications.

Ce qui est plus frappant est que Paul cite ce qui est probablement un pacte Christologique encore plus ancien au verset 3b-5. Donc en 54 après J-C, Paul cite un hymne que quelqu’un d’autre a écrit depuis et suffisamment disséminé pour que l’église de Corinthe la connaisse.

Enfin, cela ne prend absolument pas en compte le fait que, 15 à 20 ans après les faits, les gens qui étaient vivants à l'époque étaient encore là, or la société Juive du 1er siècle était très stricte quant aux "hérésies". D'ailleurs, que faisait l'Église juive officielle ? Et pourquoi ne corrigeait-elle pas ces "agitateurs de foule" ?

Troisièmement, les récits évangéliques seraient des développements littéraires issus de mythes païens de la résurrection.

Jésus n’est pas réellement revenu d’entre les morts comme le prétendent les Évangiles, mais ça a été écrit de cette manière pour correspondre aux histoires issues de la littérature Juive et mythologique. Est-ce possible ? Eh bien, oui, beaucoup de choses sont possibles. Mais si les Évangiles ne sont que des produits littéraires, ils ont été écrits par des fous qui ont complètement ignoré les objections Hellénistiques qui auraient été faites :

- Marie-Madeleine est mentionnée (toujours en premier) dans cinq des six apparitions du ressuscité à une époque où les femmes n’était pas même acceptées comme témoins au tribunal.

- Il n’y a aucun récit de la résurrection elle-même.

- Jésus n’apparaît jamais à ses ennemis (outre Paul).

- Ils ont sabotés les détails du récit à tel point qu’il est impossible d’harmoniser les événements.

- Enfin l’erreur la plus risible de toutes est que les auteurs sont partis d’une vision désincarnée Platonique (acceptable pour les Hellènes) pour la transformer inexplicablement en une résurrection physique qui serait raillée de tous.

Par Mark E.Moore, professeur de Nouveau Testament et d'Herméneutique à l'université chrétienne de Ozark, au Missouri(site web).

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