5 septembre 2009

Que faire quand on croise un mendiant

Je me suis longtemps posé la question. Et je m'en suis longtemps voulu de ne pas avoir la réponse.

Donner de l'argent ? Et comment être sûr que ça va aider la personne ? Si c'est pour acheter des cigarettes ou de l'alcool, ou que sais-je encore, à quoi bon ? D'autant que parfois des gens demandent l'aumône alors qu'ils n'en ont pas besoin. Mais vaut-il mieux risquer de donner à quelqu'un qui n'en a pas besoin, ou risquer de ne pas donner à quelqu'un qui en a vraiment besoin ? J'ai fait les deux, mais ça ne m'a pas apporté la paix.

Donner de la nourriture ? Oui, pourquoi pas. Mais ensuite quoi ? Je l'ai fait, mais après coup je repartais. Je ne me voyais pas engager la discussion avec quelqu'un qui était en train de manger. Et surtout, que dire ? "Jésus t'aime ?" ... peut-être, mais franchement je ne sais pas comment ça serait reçu.

Prier ? Oui, bien sûr. Je prie à chaque fois que je vois quelqu'un dans le besoin, à chaque fois que je traverse une ville, même. Pour que la ou les personnes trouvent Dieu, qu'Il se manifeste dans leur vie, qu'ils répondent à Son appel. Mais après ? Des prières de circonstances ne permettent pas un suivi, et cela non plus n'apporte pas forcément la satisfaction d'avoir correctement servi Dieu.

Ma conscience, extrémiste religieuse, me disait que je n'en faisais jamais assez pour ces pauvres, que pour vraiment les aider je devrais m'engager à fond, les ramener chez moi, les nourrir, les vêtir, les amener à l'Église, les aider à se réintégrer dans la société. Mais soyons francs, aider les gens comme ça, ça ne s'improvise pas. Alors il y a des structures au sein de la société pour faire ça. Le mieux serait peut-être de s'engager auprès de la soupe populaire par exemple ?

J'ai longtemps prié pour que Dieu me donne la réponse. Qu'il me donne le courage d'engager la conversation, que Son Esprit Saint m'inspire les mots justes... mais à chaque fois je me retrouve à faire autre chose, je "n'ai pas le temps", je ne prends pas le temps... Et rien ne se passe, alors je me contente de prier.

Puis aujourd'hui je lisais le numéro d'août 2009 de Question Suivante : "Existe-t-il une économie chrétienne ?". J'y ai trouvé la citation biblique suivante, qui m'a inspiré, délivré, et enfin apporté la certitude d'avoir entendu la réponse de Dieu. Je tenais à la partager avec vous :

"Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille.
Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille ; car elle te sera rendue à la résurrection des justes."


Luc 14:12-14

Alors, voilà, rien ne dit que vous aurez forcément les moyens au moment où vous croiserez la personne (vous êtes pour la plupart des étudiants), ni que la personne acceptera votre offre, mais voici une suggestion : invitez-la à manger. Chez vous, au resto (le resto étant un endroit neutre qui risque moins de faire peur), ou même là dans la rue, si c'est quelqu'un que vous croisez tous les jours, apportez deux sandwichs avec vous à la pause repas et mangez avec elle.

Avec le repas la conversation viendra naturellement. Et puis, quel meilleur exemple (biblique qui plus est) de la communion fraternelle ? Présentez-vous, cherchez à connaître l'autre. Plus vous connaîtrez la personne et plus il vous sera facile de prier pour elle.

Voilà ce que Dieu m'a révélé aujourd'hui, et voilà mon exhortation pour vous. Je compte mettre ça en pratique dès que possible.

Si vous avez d'autres idées ou des commentaires, n'hésitez pas.

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