2 août 2013

Racines chrétiennes ?

Peter Hitchens, journaliste et essayiste britannique, frère de feu le très célèbre athée militant Christopher Hitchens (lui-même se désignait comme "anti-théiste"), est pour sa part revenu à la foi de sa jeunesse. Tout aussi intellectuellement brillant que son frère, il répond à la question du lien entre culte et culture dans une interview du magazine chrétien Relevant (interview qu'il reprend et commente sur son blog). 

Extraits :

Q: Pensez-vous que l'idée des États-Unis ou du Royaume Uni comme nations chrétiennes soit désormais dépassée ?

R: J'en ai peur, oui. La seule chose chrétienne qu'on puisse encore y voir, ce sont les dernières lueurs du Christianisme. Un préjugé chrétien demeure dans la vie des gens, même s'ils ne sont pas particulièrement ni explicitement chrétiens eux-mêmes... Les gens sont encore régis par des suppositions qui sont chrétiennes, mais ils n'en reconnaissent plus les racines. Au final, si on sépare une plante de ses racines, elle meurt. Mais il y aura une période, selon la taille et l'âge de la plante, pendant laquelle elle aura l'air d'être encore vivante. Pourtant, c'est certain, ses racines sont mortes.
Je pense que, au fur et à mesure que les sociétés originellement chrétiennes le deviennent de moins en moins, il sera de plus en plus dur de croire. Tout simplement. Et cela demandera considérablement plus de courage que pour quelqu'un de ma génération.


Q: Certains diraient que c'est une bonne chose de ne plus être une nation Chrétienne, qu'on peut encore maintenir la vérité, qu'on n'est pas obligé de faire de notre morale une loi pour tout un tas de gens qui ne la partage pas forcément. Qu'en pensez-vous ?

R: Je pense que la société doit posséder un consensus fondamental sur sa morale et l'origine de cette morale. Sans loi, on peut avoir un arrangement plus ou moins chaotique, ou bien une trêve armée. Mais ce qu'on ne peut pas avoir, c'est une civilisation fonctionnelle, inventive et vivante, à moins qu'elle ne s'accorde à reconnaître un fondement commun sur ce qu'elle croit être bon.

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