14 juillet 2010

Nazisme spirituel

Dans les camps, les prisonniers étaient dépourvus de tout semblant de dignité, d'identité, et subissaient constamment en danger de mort.

Il en résulta une mort émotionnelle, une apathie qui prenait les hommes et les femmes, et l'apparition d'une coquille d'insensibilité derrière laquelle se réfugiaient les prisonniers, face aux horreurs innommables auxquelles ils étaient exposés chaque jour.

Sous les menaces incessantes des gardes qui les battaient, les insultaient, les traitaient de manière dégradante, les prisonniers n'avaient plus que leur vie intérieure comme refuge contre le vide, la désolation, et la pauvreté spirituelle de leur existence.

Toute stratégie était bonne pour rester en vie. L'une d'elle était de dérober au présent son pouvoir de destruction en vivant dans le passé, en laissant l'imagination retourner à des événements vécus, revoir des gens dans sa tête, et ce faisant, entrer dans un autre monde.

Cependant, bien que le passé offre un répit passager, c'était l'avenir qui détenait l'espoir de survivre. Ceux qui n'arrivaient pas à voir un avenir pour eux-mêmes abandonnaient, tout simplement. Ils étaient condamnés.

En perdant cet espoir, ils perdaient aussi l'emprise sur leur esprit. Typiquement, un matin le prisonnier refusait de s'habiller. Les coups, les injures, les menaces et le fouet n'y changeaient rien. Le prisonnier avait abandonné. Pour cette personne, vivre n'avait plus de sens parce qu'il n'y avait plus de raison de le faire.

Aujourd'hui, dans ce monde postmoderne, c'est presque la même chose. Les gens ont perdu l'idée que la vie a un sens, mais précisément pour la raison opposée. Ils n'ont été privés de rien, ni été traités brutalement. Au contraire, le monde occidental vit à une époque sans précédent en termes de liberté et de confort, mais l'avenir dans un monde privé de sens est tout aussi incapable de susciter de l'espoir.

La différence, cependant, c'est que nous avons des moyens de compenser cette corrosion intérieure. Le luxe et l'abondance, les loisirs, le sexe et la drogue deviennent des moyens de créer un sens de substitution, une distraction momentanée, ou au moins de nous anesthésier de cette douleur du vide que nous cherchons à oublier.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour moi, c'est surtout la television qui sert a m'anesthesier.

I find that spending less time on it, though, is not enough. I have to fill that space with time with God and time with people. And even then, I still search for some moment, some hour of my day when I can take a mental "break" from the struggle to grow and live.

I think you're right: people in a traumatic situation search for an "escape" mentally if they cannot find one literally. It's a defense mechanism. The problem comes when the danger has passed and the trauma is over: does the person continue to try to "escape" when peace has already come?

Christ has already come; therefore, peace is already available. But it's easy to say we should drop all our "crutches" and "escapes," it's an entirely different thing to truly live a life wholly dependent on God, with nothing but Him who gets us through the day.

I am convinced that such a total dependence can only come through having experienced extreme circumstances, where no "escape" was enough, where only Christ was strong enough to make us want to keep living.

So the prison can either teach us to mentally "zone out" or to be dependent on Him.

Amanda

Anonyme a dit…
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