22 juillet 2013

Sacrée France : Le 1er Empire (1804-1815)

A sa manière, et à son tour, Napoléon 1er a tenté de recréer par son discours un commencement, celui d'un âge d'or, d'une apogée de l'histoire réécrite de France : "Je n’ai pas succédé à Louis XVI, mais à Charlemagne", dira-t-il à Pie VII le jour de son sacre. Il en reprendra d'ailleurs les symboles, notamment l'aigle (hérité des romains) et la cigale (symbole d'immortalité et de résurrection). 

C'est, de plus, en termes de transcendance, de divin, qu'il explique sa réussite : "Une puissance supérieure me pousse à un but que j’ignore. Tant qu’il ne sera pas atteint je serai invulnérable, inébranlable. Dès que je ne lui serai plus nécessaire, une mouche suffira pour me renverser" (rapporté par Max Gallo, dans "Napoléon - tome 1 - Le chant du départ - 1769-1799"). 

Son œuvre est nouvelle et demeurera, comme sa mémoire, immortelle, par ses Écrit(ure)s : "Ma vraie gloire n’est pas d’avoir gagné quarante bataille s? Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires ? Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code Civil; ce sont les procès-verbaux de mon conseil d'État; ce sont les recueils de ma correspondance avec mes ministres; c'est enfin tout le bien que j'ai fait comme administrateur, comme réorganisateur de la grande famille Française" (rapporté par C.F.T. de Monthollon dans ses Récits de la captivité de l'Empereur Napoléon à Ste Hélène, 1847, I, p.401).

Cette grande idée qu'il se fait de sa destinée convient et convainc dès ses débuts :

"Citoyens Tribuns, le succès et la durée de tout système politique dépendent de la stabilité du Gouvernement, qui y forme comme le point central auquel tout vient aboutir. (...) Pour mieux concevoir cette idée, veuillez, mes collègues, vous reporter un moment par le souvenir à cette époque mémorable de notre révolution où trente millions de Français, par un mouvement spontané, par une volonté unanime, et d'une voix qui fut aussi puissante que celle du créateur au premier jour de l'univers, s'écrièrent : Que l'égalité s'établisse, que les privilèges disparaissent, et que la nation soit tout ce qu'elle doit être. (...)

Ici commence un nouvel ordre de choses."

- Jean-François Curée, 1804, Discours devant l'Assemblée pour que premier consul Napoléon Bonaparte devienne empereur et que le titre soit héréditaire.

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