"Avant donc que d'écrire, apprenez à penser" - Nicolas Boileau.
Ainsi donc, ce lundi matin, apprenons à éviter le faux raisonnement intitulé "Tu quoque" - littéralement "toi aussi".
Il s'agit d'éviter une critique en la retournant contre l'interlocuteur, ce qui permet de gagner l'avantage dans le débat en passant de la défensive à l'offensive. Autrement dit, la meilleure défense, c'est l'attaque. Mais si c'est efficace d'un point de vue rhétorique, c'est déloyal d'un point de vue logique, parce qu'au final on ne répond pas à la critique. Exemple :
A - Tu dis que t'es chrétien, mais tu donnes pas un rond aux mendiants.
B - C'est pas toi qui va me donner des leçons de charité.
C'est toujours horripilant de se voir reprocher quelque chose par quelqu'un qui n'a aucune leçon à donner en la matière, et on trouve probablement ça naturel de leur retourner leur critique directement dans la face... mais, en réalité, si leur critique est justifiée - si, pour reprendre l'exemple, on ne donne effectivement pas d'argents aux mendiants - alors il faut y répondre honnêtement, c'est-à-dire le reconnaître. Exemple :
A - Tu dis que t'es chrétien, mais tu donnes pas un rond aux mendiants.
B - Oui, c'est vrai. Pourquoi tu penses qu'un chrétien doit forcément donner aux mendiants ?
A - Et la charité chrétienne ?
B - La charité chrétienne, ça veut pas dire donner son fric à qui t'en demande. C'est gérer les ressources que Dieu te donne pour aider les gens, et c'est ce que je fais. Et donner de l'argent aux mendiants que je croise, c'est pas forcément les aider...
En plus d'être une réponse adéquate à la critique formulée, ça permet qu'un conflit démarre par une volonté de résoudre la situation plutôt que par des accusations.
Ainsi donc, ce lundi matin, apprenons à éviter le faux raisonnement intitulé "Tu quoque" - littéralement "toi aussi".
Il s'agit d'éviter une critique en la retournant contre l'interlocuteur, ce qui permet de gagner l'avantage dans le débat en passant de la défensive à l'offensive. Autrement dit, la meilleure défense, c'est l'attaque. Mais si c'est efficace d'un point de vue rhétorique, c'est déloyal d'un point de vue logique, parce qu'au final on ne répond pas à la critique. Exemple :
A - Tu dis que t'es chrétien, mais tu donnes pas un rond aux mendiants.
B - C'est pas toi qui va me donner des leçons de charité.
C'est toujours horripilant de se voir reprocher quelque chose par quelqu'un qui n'a aucune leçon à donner en la matière, et on trouve probablement ça naturel de leur retourner leur critique directement dans la face... mais, en réalité, si leur critique est justifiée - si, pour reprendre l'exemple, on ne donne effectivement pas d'argents aux mendiants - alors il faut y répondre honnêtement, c'est-à-dire le reconnaître. Exemple :
A - Tu dis que t'es chrétien, mais tu donnes pas un rond aux mendiants.
B - Oui, c'est vrai. Pourquoi tu penses qu'un chrétien doit forcément donner aux mendiants ?
A - Et la charité chrétienne ?
B - La charité chrétienne, ça veut pas dire donner son fric à qui t'en demande. C'est gérer les ressources que Dieu te donne pour aider les gens, et c'est ce que je fais. Et donner de l'argent aux mendiants que je croise, c'est pas forcément les aider...
En plus d'être une réponse adéquate à la critique formulée, ça permet qu'un conflit démarre par une volonté de résoudre la situation plutôt que par des accusations.
2 commentaires:
Bien d'accord : rien de plus horripilant que l'argument de la poutre et de la paille.
On est au contraire d'autant mieux placé pour aider quelqu'un à faire face à un de ses défauts ou comportements quand on a le même problème soi-même.
Je suis à moitié d'accord. En partageant le même problème, on peut certainement aider quelqu'un de manière pertinente, mais on peut aussi se précipiter l'un l'autre plus profond dans le problème. Les parrains chez les alcooliques anonymes se considèrent toujours alcooliques, mais ils ne sont pas eux-mêmes en plein dans le problème, voire plus encore dans le pétrin que leurs filleuls.
Pour la poutre et la paille, c'est légèrement différent (en tous cas dans l'exemple biblique): Jésus dit qu'avant d'aller condamner quelqu'un parce qu'il fait quelque chose de mal, on ferait bien de vérifier si on ne le fait pas soi-même.
C'est, d'une part, justement pour éviter le Tu Quoque, parce que même si c'est en soi un faux raisonnement dans la mesure où il ne répond pas à la critique de manière adéquate, il fait tout de même perdre toute légitimité de juge à l'accusateur.
D'autre part, les rôles sont inversés : ce n'est pas à celui qui est critiqué mais à celui qui critique que Jésus s'adresse, et lui dit de vérifier qu'il n'est pas lui-même sujet à cette critique - car qui prétend aider son prochain à mieux voir doit tout de même être sûr de lui-même voir correctement, et on retombe sur la première idée que j'ai abordée dans cette réponse.
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