1 mars 2013

Un jeu de mots

Notes à partir de "The Christ Centred Church", de A.W.Tozer.

Les pharisiens croyaient en la vérité de l'Ecriture et l'acceptaient comme fait, ils ne la niaient pas mais la prônaient et la mettaient en pratique, et ils auraient jetté dehors un rabbin qui ne la prêchait pas. Seulement, ce n'était des croyants que de nom parce que l'Evangile de leur religion n'était qu'un jeu de mots.

Jeu et enjeu. Un jeu, c'est une chose à laquelle on joue en créant un problème pour ensuite le résoudre en s'amusant. Le football a été inventé comme ça : un homme s'est dit qu'on allait délimiter une zone precise à protéger pour chacune de deux équipes, et qu'ensuite on leur donnerait un ballon à amener dans la zone défendue de l'équipe adverse. Et puis, on a imaginé tout un tas de règle pour intensifier le suspens, multiplier les possibilités de retournements de situation, et protéger les joueurs, le tout afin d'accroître l'amusement. C'est comme ça que fonctionnent les jeux. Ils contiennent un problème, mais le problème n'existait pas avant. Le cancer, la guerre et la famine existaient déjà, mais les hommes ont inventé d'autres problèmes et payent des millions d'euros pour que les personnes en bonne santé jouent à les résoudre.

Mais dans un jeu, il n'y a pas de réel enjeu. Que l'on gagne ou que l'on perde, on rentre chez soi après, et notre vie ne change pas. Si notre femme ne nous aimait pas, elle ne nous aimera pas plus parce qu'on a gagné, si on avait des dettes, on les a toujours, et si on était malade, on l'est toujours. Quoi qu'il arrive, on n'est pas plus ni moins avancé après avoir joué à un jeu. Par contre, quand les Alliés combattaient contre Hitler, il y avait un enjeu. L'issue de la guerre était ce qui séparait la liberté de l'esclavage. C'est la différence entre un jeu et un combat.

Le relijeu. En matière de religion, voilà la tentation : en faire un jeu de mots. Au lieu de taper dans un ballon, on envoie des mots en l'air. On écrit des livres et des magazines, on les achète, on les lit, on les cite. On chante des chansons, on dit des prières, on écoute des sermons. Et personne ne change. Quand le jeu est terminé, chacun rentre chez soi, et chacun reste le même. Mais le jeu est amusant ! On s'habille bien, on va à l'église, on prend un air digne, on sourit. On se lève, on prend un texte, on inspire fort par les narines, et on commence à prêcher. Et les gens disent "N'était-ce pas un sermon excellent ?!". Ils serrent la main du prédicateur et disent "J'ai été béni par vos paroles", et ils s'en vont, et le lendemain matin, rien n'a changé. Ils s'amusent simplement à jouer avec des mots.

Je ne veux rien avoir à faire avec ce jeu de mots religieux. Je ne veux pas qu'on me trompe avec des choses irréelles. Je ne veux pas qu'on vienne me prêcher la parole de Dieu si on ne le fait pas pour de vrai. Je ne veux pas qu'on me mente au nom de la bienséance, ou qu'on me demande de l'argent pour soutenir une chose en laquelle je ne crois pas. Je ne veux pas qu'on me demande de croire à une religion que je doive accepter par l'autorité d'un autre. Si Jésus Christ ne peut pas me changer, si mon Christianisme n'est pas réel, si le problème auquel je fais face n'est pas un vrai problème, si l'enjeu n'est pas le paradis ou l'enfer, la vie ou la mort, alors je ne veux pas gâcher mon temps avec. Je préfèrerais encore aller me promener et écouter les oiseaux chanter, plutôt que d'écouter le sermon d'un homme qui essaye de m'amadouer ou qui me met face à un problème qui n'existe pas, pour jouer avec. Et ce genre de choses arrive tous les jours.

Jésus n'est pas venu pour jouer, et je ne suis pas devenu son disciple pour m'amuser.

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