28 décembre 2012

15 principes apologétiques selon G. Bahnsen

Greg Bahnsen (1948-1995)était un philosophe calviniste américain, et c'est probablement lui qui aura le plus vulgarisé les écrits de Cornelius Van Til, l'apologète réformé par excellence, en reprenant notamment son travail sur les présupposés, les faux raisonnements, et la démarche apologétique.

1. Défendre la foi chrétienne est une nécessité morale pour chaque croyant, nous devons être "toujours prêts" à rendre compte de notre espérance  (1Pi.3:15).

2. Pour éviter de faire fausse route, voilà ce que ça n'implique pas:

(a) d'être agressif,
(b) d'avoir comme objectif de persuader,
(c) de se fonder sur une autorité autre que la théologie.

3. Pour le chrétien, la raison devrait être un outil, et non l'autorité ultime de sa pensée. 

4. Notre affirmation devant le monde est que le croyant sait que la Bible est vraie - nous pouvons justifier notre acceptation de sa fiabilité par de bonnes raisons.

5. Le conflit entre croyant et non-croyant est ultimement un conflit de visions du monde différentes, c'est-à-dire différents ensembles de présupposés qui guident la réflexion et d'après lesquels toute expérience est interprétée

6. En conséquence, nous devons argumenter "l'impossibilité du contraire", c'est-à-dire montrer que seul le Christianisme contient les préconditions d'intelligibilité de toute expérience humaine et de tout raisonnement humain. Si le Christianisme n'était pas vrai, personne ne pourrait rien prouver, ni rien comprendre.

7. Les non-croyants se trompent eux-mêmes : ils connaissent la vérité au sujet de Dieu, mais ils la répriment en rationalisant les indices clairs présents en eux et tout autour d'eux. 

8. Celui qui se défend intellectuellement et moralement, en réalité, ce n'est donc pas Dieu, mais le non-croyant. 

9. Il y a une large gamme d'attaques du Christianisme, et on ne peut pas correctement y répondre en appuyant sa défense sur : 

(a) le subjectivisme (la connaissance ne relève pas de l'objet mais du sujet qui connaît),
(b) le relativisme (le sens et la valeur des croyances humaines n'ont pas de fondement absolu transcendantal),
(c) l'éclectisme (piocher à droite à gauche ce qui nous semble intéressant dans différentes philosophies).

10. Les apologètes doivent argumenter. Une argumentation qui honore Dieu n'est pas querelleuse, mais guidée par les exemples bibliques.

11. Un argument affirme la vérité d'une proposition en se fondant sur d'autres propositions vraies.

12.Une argumentation rationnelle ne se limite pas à la simple utilisation d'un raisonnement déductif par syllogisme.

13. Dieu souhaite que nous maîtrisions les outils de la rationalité pour défendre la foi chrétienne. C'est notre devoir de réfuter les attaques des non-croyants et de proposer une critique interne de la position philosophique dont l'attaque est issue.

14. Les deux péchés intellectuels que les gens commettent le plus sont : 


(a) l'incohérence,
(b) le jugement arbitraire.

15. Face à un non-croyant, le chrétien devrait être prompt à signaler les erreurs de pensée :  

(a) les conjectures préjudicielles,
(b) les partis pris philosophique non-justifiés,
(c) les présupposés qui sont incohérents entre eux,
(d) les faux raisonnements,
(e) les comportements qui vont à l'encontre des croyances proclamées.

2 commentaires:

Olivier a dit…

Merci !
Bahnsen était un apologète comme on en fait plus.
À titre d'exemple, son débat avec Stein (http://www.youtube.com/watch?v=j1hSx2evTGM), qui illustre bien des points de cette liste, reste une des meilleures utilisation de l'apologétique vantilienne que j'ai entendue.

Le point 10 me questionne: "Une argumentation qui honore Dieu n'est pas querelleuse, mais guidée par les exemples bibliques." Pas mal d'exemples bibliques traitent les non-croyants de fous, d'insensés, de stupides, etc. À part Vincent Cheung, est-ce qu'il y a des apologètes qui suivent ces exemples? :)

++

Elias Hargreaves a dit…

Je recommanderais "Questionning Evangelism" de Carl Medearis, pour des exemples bibliques.

Les exemples bibliques, Jésus le premier, à mon avis, ne nous invitent pas tant à donner des noms d'oiseaux non-croyants (exception faite, peut-être, des hypocrites religieux) mais plutôt de les confronter aux questions que posent la Bible.