26 décembre 2011

Mort au vieux barbu !

Joyeux Noël !

(Le rythme peut sembler inégal, mais ce sont bien des alexandrins).

On dit que tout là-haut vivrait un grand barbu,
Soi-disant très joyeux, mais... difficile à dire :
Je ne l'ai jamais vu, en fait, et toi non plus.
Mais les enfants y croient, ça peut bien nous suffire.

On le dit solitaire, et puis plein de mystère,
Pas le temps de parler, il a bien trop à faire !
Et s'il vit en reclus tout au long de l'année,
Nous, on est bien content qu'il se montre discret.

Quand on s'adresse à lui, pour nos besoins urgents,
Jamais de réponse : qui sait s'il nous entend ?
On veut être sages, raisonnement simpliste,
Pour mériter nos places sur sa belle liste.

Et peut-être qu'un jour, mais c'est sans garantie,
Il nous donnera tout, pourvu qu'on soit gentils.
Alors moi j'en ai marre, et je crie au scandale :
C'est un distributeur qui nous fait la morale !

Ce coup de gueule peut paraître un peu étrange
Mais c'est pas le Père Noël qui me dérange,
Aussi drôle qu'il soit, et il est bien curieux,
Je m'attaque en fait à l'idée qu'on a de Dieu.

C'est Dieu que l'on voit comme un vieux barbu distant,
Père Noël antique, invisible géant
"Il te voit quand tu dors, il te vois éveillé,
Il regarde et attends pour te voir te planter".

Comme au Père Noël, nos souhaits, on lui envoie,
On veut bien ses cadeaux, mais lui on n'en veut pas !
C'est la vérité bien qu'on ne la reconnaisse :
On peut l'embellir, mais ce n'est que du business.

Il faut que nous soyons gentils pendant l'année
Pour avoir un bonus lorsqu'elle est terminée.
“Donne-nous nos cadeaux, on a été bien sages !
Puis va-t'en, on a tout ce qu'on voulait, vieux mage.”

Car le Père Noël est piquant, singulier,
Mais personne ne voudrait qu'il reste à dîner !
Je suis sûr que c'est un hôte haut en couleur,
Pourtant nous craignons son discours révélateur.

Voilà donc ce que l'on croit du Père Noël
Et c'est l'idée qu'on a de ce Dieu dans le ciel.
Mais Noël nous illumine de son éclat,
Car voilà : le Dieu Très-Haut est né ici-bas.

Il vint en personne au sein de notre misère:
Dieu le Fils, lui, est devenu Dieu notre Frère.
Il vint à nos côtés, pour y être à jamais,
Lui, notre Emmanuel, notre Dieu incarné.

Ce Dieu né humblement bouleverse nos clichés:
Il descend de son ciel, il est destitué,
Bercé dans la paille, bébé gesticulant,
Car pour nous sauver c'est notre place qu'il prend.

Le vieux Noël donne les cadeaux et repart,
Jésus vient pour nous connaître, il vient pour nous voir;
Le vieux Noël récompense les enfants sages,
Jésus guérit, pardonne, nous sort de nos cages.

Si tu n'aimes pas Dieu, je crois savoir pourquoi…
Tu le prends pour ce Père Noël de gala.
Tu fais bien de rejeter cet épouvantail !
Mais regarde, aujourd'hui, ce Dieu né sur la paille.

- Adaptation du poème de Glen Scrivener,
par Vincent Marty-Terrain.

25 décembre 2011

Joyeux Noël !

Joyeux Noël ! Mais ça veut dire quoi ? Ceux qui ont bien lu mon premier article sur le sujet se rappelleront que ça veut dire "joyeuse naissance". Naissance de qui ? De Jésus. Ah, forcément, ça se fête, une naissance. Mais la naissance de Jésus est un événement à célébrer particulièrement parce que c'est le début de l'accomplissement de toutes les promesses de Dieu. Vraiment ?


Tout les écrits bibliques qui rendent compte de l'activité de Dieu au sein de l'histoire humaine témoignent de sa promesse : il a un plan pour nous faire retrouver notre Paradis perdu. Et ce plan, c'est quelqu'un qui souffrira à notre place pour nous sauver. Ce quelqu'un, c'est Jésus. Noël, c'est la fête de sa naissance parce que ça veut dire qu'il y aura une fin heureuse pour ceux qui voudront faire partie de ce plan. Alors c'est pour ça qu'on dit "Joyeux Noël".

Mais est-ce que toi, tu peux le dire ? Est-ce que tu veux faire partie du plan de Dieu ?

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Annexe : les prophéties.


Retour sur notre histoire de Noël... les mages, guidés par "l'étoile" jusqu'à Jérusalem, demandent de l'aide au gouverneur Hérode pour trouver leur chemin. Hérode consulte les scribes, qui lui disent que l'enfant tant attendu, le Roi des Juifs, doit naître à Bethléem... et comment le savent-ils ?

Tout simplement parce que comme dans toute bonne histoire, il y a une prophétie :

"De [Bethléem] sortira pour moi 
Celui qui dominera sur Israël, 
Et dont l’origine remonte aux temps anciens, 
Aux jours de l’éternité.
(...) Il se présentera, et il gouvernera avec la force du Seigneur, Avec la majesté du nom du Seigneur, son Dieu : 
Et [les membres de son peuple] auront une demeure assurée, 
Car il sera honoré jusqu’aux extrémités de la terre. 
C’est lui qui ramènera la paix."

- Livre du prophète Michée, chapitre 5, versets 3 à 5.

Mais ce n'est pas tout. Il y en a d'autres, dont voici les 3 principales :


"Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. 
Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, 
Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né.
En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem (...)
En ce jour-là, une source sera ouverte 
Pour la maison du roi David et les habitants de Jérusalem, 
Pour le péché et pour l’impureté.
(...) Et si on lui demande : D’où viennent ces blessures que tu as aux mains ? 
Il répondra : C’est dans la maison 
De ceux qui m’aimaient que je les ai reçues.
Épée, lève-toi sur mon pasteur et sur l’homme 
Qui est mon compagnon ! Dit le Seigneur. 
Frappe le pasteur, et que les brebis se dispersent ! 
Et je tendrai ma main vers les faibles."


- Livre du prophète Zacharie, chapitre 12, versets 10 à chapitre 13, verset 7.

" Voici, mon serviteur prospérera ; 
Il montera, il s’élèvera, il s’élèvera bien haut.
De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, 
Tant son visage était défiguré, 
Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme,
De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie ; 
(...) Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? 
Qui a reconnu le bras du Seigneur ?
(...) Méprisé et abandonné des hommes, 
Homme de douleur et habitué à la souffrance, 
Semblable à celui dont on détourne le visage, 
Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas.
Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, 
C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; 
Et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos injustices ; 
Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, 
Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; 
Et le Seigneur a fait retomber sur lui notre injustice à tous.
(...) Et parmi ceux de sa génération, 
Qui a cru qu’il était retiré du pays des vivants 
Et frappé pour les péchés de mon peuple ?
On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, 
Quoiqu’il n’eût point commis de violence 
Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. 
Il a plu au Seigneur de le briser par la souffrance…  
Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, 
Il verra une postérité et prolongera ses jours ; 
Et l’œuvre du Seigneur prospérera entre ses mains. 
A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards;
Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, 
Et il se chargera de leurs fautes."

- Livre du prophète Esaïe, chapitre 52, verset 13 à chapitre 53, verset 11.

"Mon Dieu ! mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (...)
Et moi, je suis un ver et non un homme, 
L’opprobre des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi, 
lls ouvrent la bouche, secouent la tête:
"Recommande-toi au Seigneur ! Le Seigneur le sauvera, 
Il le délivrera, puisqu’il l’aime !"
(...)  Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se séparent ; 
Mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais ; 
Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, 
Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent ;
Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique."

- 22e psaume du roi David.

16 décembre 2011

La vérité sur Noël : trouvez l'intrus !

Quand on y pense, les mages, ce sont des astrologues - considérés par Dieu comme ses ennemis.

Et puis, ils sont guidés depuis l'Est par une “étoile” qui les mène tout d'abord à Jérusalem, c'est-à-dire au Nord de Bethléem, et disparait dès leur arrivée. Ce comportement capricieux de l'étoile pousse les mages à rencontrer le roi Hérode, qu'ils avertissent de la naissance du Roi des Juifs. Hérode, sous prétexte de souhaiter  rendre une bienveillante visite à l'enfant, fait promettre aux mages de lui révéler l'emplacement de ce dernier une fois trouvé - mais en réalité il ne veut que la mort de ce rival potentiel.

Or ce n'est qu'après ce détour illogique et aux conséquences catastrophiques que l'étoile, qui avait disparu à Jérusalem, réapparaît et mène les mages droit à la maisons où est Jésus. La seule chose qui les retient de retourner voir Hérode, c'est l'intervention de Dieu (ils sont "avertis divinement").

Autrement, ces astrologues auraient causé indirectement la mort prématurée de Jésus - et finalement ils entrainent tout de même la mort de tous les enfants de moins de 2 ans dans le pays... cela vous semblerait-il logique que Dieu soit à l'origine d'une telle “étoile” ?

D'après les données du texte, Dieu n'intervient dans le récit que pour éviter que les mages ne renseignent Hérode sur l'endroit où est le bébé – et il intervient, comme à son habitude, par des anges ou par des songes (jamais par des étoiles). Il est donc possible que tout cela ait été, en réalité, une manœuvre de Satan pour faire tuer Jésus (comme nous le montrent d'autres textes bibliques, notamment ce passage de l'Apocalypse).

Cependant, voici trois éléments qui font que l'interprétation traditionnelle n'est peut-être pas si erronée :

1. Comme me l'a fait remarquer mon ami JR, étudiant en théologie, le fait que des non-juifs viennent adorer l'enfant Jésus en tant que roi est un signe que par son fils, Dieu le père va étendre à tous les peuples la possibilité de se réconcilier et de s'allier avec lui.

2. En outre, les étrangers (astrologues qui-plus-est) et les bergers sont deux catégories de la population qui sont les plus méprisées par la communauté juive de l'époque, or c'est souvent à ceux-là que Dieu s'adresse.

3. Enfin, il est toujours étrange de considérer que Dieu "intervient" ou non dans l'histoire - comme si le reste du temps il était en retrait et laissait "la machine" tourner toute seule. S'il y a des moments de l'histoire où il intervient d'une manière particulière, selon la Bible, il n'en reste pas moins que si Dieu est le créateur de tout ce qui existe et la source de toute vie, alors il est aussi celui qui maintient tout ce qui existe, à chaque instant. C'est lui qui "donne le mouvement et l'être" à toute chose.

9 décembre 2011

La vérité sur Noël : attention spoiler

Nazareth

Marie reçoit la visite d'un ange du nom de Gabriel, et il lui annonce qu'elle va attendre un enfant. Elle proteste : elle n'a pas de mari, ni même de relations sexuelles, alors pour tomber enceinte, ça va être difficile. Il lui explique : l'enfant sera conçu par le Saint-Esprit, et elle appellera l'enfant Jésus. Or Marie est déjà promise à Joseph, et quand il apprend qu'elle est enceinte, il veut rompre les fiançailles, mais il reçoit lui aussi la visite d'un ange qui lui annonce que Marie est toujours vierge, que l'enfant est de Dieu, et qu'il s'appellera Jésus - ce qui veut dire Dieu-sauve, car "il sauvera son peuple de ses pêchés".

Bethléem

Quelques temps plus tard, Auguste César ordonne un recensement, et chacun doit aller dans la ville d'origine de sa tribu. Or Marie est de la lignée du Roi David, originaire de la ville de Bethléem. Après s'y être rendus, donc, Joseph et Marie s'installent dans une étable parce qu'il n'y a plus de place dans les auberges (avec toute la foule qui est venue pour le recensement, c'est compréhensible). L'enfant vient au monde, et Marie l'enveloppe dans des langes et le pose dans une mangeoire.

Non loin de là, des bergers surveillaient leur troupeau pendant la nuit. Un ange leur apparaît et leur annonce que Dieu, le Messie, est né. Il leur dit qu'il est enveloppé dans des langes et qu'il repose dans une mangeoire, ils vont donc le chercher, et le trouvent.

Les mages

Il n'est marqué nulle part qu'ils étaient rois, ni combien ils étaient. Ce sont des éléments ajoutés par tradition, comme leur noms présumés (Balthazar, Melchior et Gaspar). En réalité, mage veut dire "astrologue" (une occupation pourtant détestable pour Dieu).

Quoi qu'il en soit, venant de l'Est, les mages arrivent à Jérusalem, attirés par une étoile qu'ils ont identifié comme celle d'un roi qui venait de naître, et à qui ils voulaient rendre hommage. Ils demandent plus d'informations au roi Hérode, qui a son tour consulte les prêtres et les scribes, et ces derniers l'informent que l'enfant doit naître à Bethléem (en référence à une prophétie biblique). Il demande aux mages de revenir lui indiquer l'emplacement de l'enfant après leur visite, soi-disant afin de lui rendre hommage lui aussi, mais en réalité il voulait faire disparaître cette menace politique.

Les mages partent donc de Jérusalem et l'étoile apparaît de nouveau pour les guider et s'arrêter juste au-dessus de la maison où se trouvent Joseph, Marie, et Jésus. Une chose à remarquer : entre la naissance du bébé et l'arrivée des mages, on peut imaginer qu'un certain temps s'est écoulé (peut-être même jusqu'à 2 ans, puisque par la suite Hérode ordonne la mise à mort de tous les enfants de moins de 2 ans), et il est écrit que Joseph et Marie étaient alors dans une maison, plus dans une étable.

Les mages offrent 3 cadeaux à Jésus (d'où, peut-être l'idée qu'ils étaient trois, un cadeau chacun ?), puis, "avertis divinement" de ne pas retourner vers le roi Hérode, ils prennent un autre chemin pour rentrer chez eux.

Hérode

Furieux, Hérode fait mettre à mort tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem, puis, par sécurité, il étend la mesure à tout le pays. Heureusement, Joseph et Marie avaient été avertis par Dieu et ils s'étaient enfuis en Égypte.

La fin vendredi prochain !

2 décembre 2011

La vérité sur Noël

Noël ? On en a passé un il n'y a pas longtemps. Mais l'histoire qui a inspiré la fête, vous la connaissez ? Joseph et Marie, l'ange Gabriel, l'âne et le bœuf, les 3 Rois mages... ça vous rappelle surement quelque chose. Pourtant, la moitié de ces éléments sont des ajouts de la tradition, au cours des siècles.

Intéressons-nous à ce que disent vraiment les textes. Mais d'abord 3 remarques :

1. Noël viendrait du Latin et voudrait dire "naissance".

2. On ne sait pas quel jour est né Jésus. Le 25 décembre a été proclamé jour de sa naissance en 325 par le Pape Jules 1er, pour faire concurrence aux fêtes païennes du solstice d'Hiver. Cependant, comme vous le verrez plus bas, vu que la nuit où Jésus est né des bergers surveillaient leurs troupeaux dehors, et étant donné la météo de cette région montagneuse en Hiver, il est peu probable que Jésus soit né à cette période.

3. Noël tel qu'on le conçoit n'est pas vraiment biblique. D'abord, avant l'an 325, aucun apôtre ni aucun disciple de Jésus n'a jamais fêté sa naissance. Ensuite, si la célébration de Dieu dans la Bible est effectivement liée à la joie et à la générosité, l'échange des cadeaux relève en fait d'une tradition païenne puisqu'il clôturait les Saturnales (festival romain, du 17 au 24 décembre). En outre, comme vous le verrez à la fin de cet article, l'épisode des mages qui offrent des cadeaux à Jésus n'est pas forcément un exemple à suivre. Quant à la version moderne, en rouge et blanc d'un Père Noël bedonnant, ce sont les Américains, et notamment la marque Coca-Cola qui en sont les auteurs (un petit historique?). En réalité, Saint-Nicolas était évêque de Myre (en Turquie), et on lui on attribue toutes sortes de miracles (repris de légendes européennes).

La suite vendredi prochain !