30 mars 2010

A quoi bon avoir la foi aujourd'hui ?

Sans refaire toute l'histoire de l'époque contemporaine, je citerai simplement trois défis, trois besoins, trois questions auxquelles notre génération cherche une réponse. Ensuite je parlerai brièvement des réponses proposées par les nouvelles spiritualités, pour terminer sur celles apportées par la foi chrétienne.

3 besoins :

- Besoin de raisons d'espérer. On parle beaucoup de désillusion, de désenchantement. On pensait que les sciences apporteraient toutes les réponses, la paix, un meilleur niveau de vie... autant d'espoirs déçus par deux guerres mondiales, les excès du capitalisme, et une prise de conscience de l'état de la planète.

- Besoin de communauté. La solitude croissante est le résultat d'une véritable rupture sociale. On encourage l'individualisme, l'épanouissement personnel est presque une compétition. De manière infligée ou choisie, chacun s'oriente vers la recherche de son intérêt propre, et contribue à une culture de plus en plus privée d'une vraie relation aux autres.

- Besoin de réponses existentielles. Les gens recherchent un sens à leur vie. Et encore une fois, les sciences n'ont apporté que des explications, pas de réponses. Bien sûr, certains passent longtemps à côté de la question en se distrayant, en s'occupant l'esprit de soucis passés ou à venir, mais au final l'évitement n'est pas possible éternellement.

Les nouvelles spiritualités :

Sur le marché du religieux, les nouvelles spiritualités ne font que répondre à la demande. Les gens se recherchent une identité, et ces spiritualités leur en propose, par antagonisme ("vous n'êtes pas comme ces gens qui...") ou par extrémisme.

Elles prétendent répondre à la quête populaire d'unité, en vantant une vision globale, cohérente. Dans l'esprit des gens, cette vision est à l'opposé des différences, et des divisions, qui sont vécues comme des ruptures. Les gens ont besoin de la stabilité d'une proximité chaleureuse. C'est le "cocooning" émotionnel. On ne cherche plus à changer le monde, mais à changer de monde. Les gens cherchent à s'évader.

C'est une démarche de développement personnel, à la différence des morales toutes faites. Il faut expérimenter, ressentir personnellement.

La foi chrétienne :

La foi n'est pas une institution. C'est, dans la vision protestante tout du moins, un choix personnel. Mais personnel ne veut pas dire privé : c'est cette même foi qui nous pousse à un engagement publique dans le monde, selon au lieu de l'évasion défaitiste proposée par les nouvelles spiritualités.

Plutôt que de dépenser son temps et son argent à chercher son propre intérêt, son propre épanouissement dans une exaltation égoïste (ou élitiste), sans se préoccuper de celui des autres, on trouve son épanouissement dans celui des autres, car aimer son prochain, c'est servir Dieu.

L'espérance, le sens, et l'unité, le chrétien la trouve en Christ et en l'Église. Pas l'institution de l'Église, mais l'ensemble des chrétiens (c'est le premier sens du mot). Ce n'est pas une douce illusion qui ignore toute raison, un fanatisme aveugle, mais une foi ancrée dans la réalité, motivée par la réflexion intelligente.

0 commentaires: