15 juin 2012

La loi affranchit, la liberté opprime

"J'aime le sexe plus que vous, bordel !". C'est le titre potentiel d'un éventuel article à venir sur le site de mon estimé collègue, JR, étudiant en théologie (je te recommande notamment ses excellents Épîtres aux Geeks). En attendant qu'il prenne le temps d'explorer le sujet plus en détail, voici déjà quelques idées.

Le mariage. Plusieurs de mes amies d'enfance, initialement opposées à l'idée de se marier un jour, ont finalement envisagé le mariage, après de nombreuses étapes : s'embrasser, "c'est compliqué", être dans une relation, emménager ensemble, se pacser, se fiancer... et finalement se marier. D'après l'une de ces amies, c'est la progression qui est équilibrée et qui permet de se faire à cette idée d'abord insoutenable. D'après une autre encore, c'est un peu en réaction à la génération de nos parents qui ont trop rejeté les conventions sociales : on veut y revenir.

Et n'est-ce pas plus mal ? Quand on entend, particulièrement dans les milieux chrétiens, que le PACS est une menace pour le mariage - c'est un contrat moins contraignant, moins engageant - ce qu'on constate en réalité c'est qu'il sert plus souvent de préparation au mariage, parce que les gens ont tout autant envie de s'engager, mais ça leur prend simplement plus longtemps. Ne comprend-on pas pour une génération ce qu'on comprend sans peine pour un chat échaudé, à savoir, qu'il craint l'eau froide ?

Loi et liberté. Mais pour en revenir au titre de l'article, je veux parler de ce paradoxe : Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit (Henri Lacordaire). J'en ai déjà parlé lorsque j'ai évoqué l'analogie du jeu de basket : on a besoin de règles, d'un cadre, dans lequel s'exprime notre liberté. Pas de cadre, pas de règle, et on est à la merci du plus violent des joueurs. De la même manière - et c'est à toi, à moi, à nous, génération échaudée, que je parle - dans une société libérale, la femme qui n'est pas prête à coucher rapidement pour entamer une relation perd un avantage concurrentiel face à celles qui seront prêtes à le faire. Et tout est comme ça.

C'est la liberté qui opprime, c'est la loi affranchit. Une autre de mes amies m'a confié un jour qu'elle avait découvert que l'acte sexuel créait un lien intime avec l'autre, et que tout échec relationnel, aussi profitable qu'il soit du point de vue de l'expérience, l'avait endommagé. Si la liberté consiste à faire fi des conséquences de ses actes, à croire qu'on n'est qu'un bout de chair dont notre esprit peut user à sa guise, alors, la liberté est un régime carcéral.

Être libre, c'est du boulot. Parce qu'être libre, c'est être responsable de soi, et devant les autres.
On est souvent responsable de nos échecs relationnels, qu'on veuille le reconnaître ou non, parce qu'on ne sait tout simplement pas ce que c'est une vraie relation. Nos parents le savent rarement mieux, malheureusement.

Mais je connais quelqu'un qui veut avoir une relation avec toi, et par là même t'enseigner ce que c'est qu'une vraie relation; quelqu'un qui te pardonnera tes infractions à sa loi de liberté, t'encouragera et te soutiendra pour que tu apprennes ce que c'est que la liberté dans les relations, et que tu le mettes en pratiques. Ce quelqu'un, c'est Jésus.

Es-tu seulement prêt à être libre ?

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