19 décembre 2010

L'argent – Générosité et Justice

(Traduction d'un article de Tim Keller)

Les jeunes adultes sont de plus en plus portés sur la justice sociale, et le bénévolat est devenu la marque distinctive de toute une génération d'étudiants universitaires et de jeunes diplômés. Les pourcentages de bénévoles ont recommencé à augmenter depuis la seconde moitié de cette décennie, alors qu'ils étaient en diminution depuis les années 70. Ceci est une excellente nouvelle.

Cependant, de nombreuses personnes ont non seulement intégré un ressenti émotionnel qui les pousse à agir pour les droits de l'homme et la justice sociale, mais ils ont aussi adopté des habitudes consuméristes qui vont à l'encontre des concepts de sacrifice de soi et de satisfaction différée. Bien qu'ils donnent de leur temps, ils dépensent aussi de grosses sommes pour se divertir, prendre soin de leur apparence, investir dans l'électronique ou voyager. Alors pour un grand nombre d'entre eux, le bénévolat fait partie de leur panel d'activités enrichissantes, mais ce n'est pas la caractéristique d'une vie formatée par une lutte pour la justice, et qui comprend une générosité radicale.

Quand on étudie le thème de la justice dans la Bible, on voit que très souvent la générosité financière fait partie intégrante de la justice sociale. Job dit « Si j'ai gardé mon pain pour moi, sans le partager avec l'orphelin (…) si j'ai vu (…) un nécessiteux sans vêtement, et que son cœur ne m'a pas béni de le réchauffer avec la laine de mes moutons (…) ces actes seraient aussi des pêchés à juger, car j'aurais été infidèle à Dieu » (Job 31:13-28).

Beaucoup de gens pensent que « la Justice » n'est rien de plus que la punition des crimes. Ils ne pensent pas qu'on devraient être indifférent aux pauvres, mais l'aide qu'on leur porte serait pour eux de la charité, pas de la justice. Cependant Job dit que s'il n'avait pas partagé sa nourriture ou sa laine – ses possessions – avec les nécessiteux, cela aurait été un pêché contre Dieu, et par définition, une violation de la justice de Dieu. Bien sûr, on peut appeler ce genre d'aide « charité » parce qu'elle est motivée par la compassion (charité vient de caritas qui veut dire amour), mais on considère dans la Bible qu'il est injuste de ne pas vivre une vie de générosité radicale.

Notre culture nous envoie un message équivoque. Elle nous dit : gagne plein d'argent et dépense-le pour toi-même, acquiers une identité par les vêtements que tu portes et les endroits où tu vas et où tu vis. Mais fais aussi un peu de bénévolat, préoccupe-toi de la justice sociale, parce que tu ne veux pas être un gros égoïste. Cependant, l'attitude des chrétiens envers leur temps et leur argent ne devrait pas être formatée par le message de la société mais par le message de Jésus, qui s'est fait pauvre afin de nous enrichir (2 Corinthiens 8:9).

Quiconque croit sincèrement au message de pardon et de sanctification de Jésus deviendra une personne qui pratique la justice pour les nécessiteux. La pratique de la justice comprend non seulement la restauration du mal en bien, mais aussi une générosité et une conscience sociale, et une volonté de vivre un style de vie plus modeste afin de faire preuve de générosité envers l'Eglise et les pauvres. Ce type de vie reflète la caractère de Dieu (Deutéronome 10:17-18; Psaume 146:7-9). Nous disposons des ressources Bibliques et spirituelles pour dépasser le côté superficiel de notre culture et devenir ce que les descendants spirituels d'Arbaham devraient être : une vraie bénédiction pour notre ville et les pauvres (Genèse 12:1-3; Galates 3:7).

0 commentaires: