14 juin 2013

Je ressusciterai, et toi aussi

Les chrétiens croient en la résurrection. De quoi s'agit-il ? En fait, même les chrétiens ne sont généralement pas au clair là-dessus, bien que la Bible soit sans équivoque à ce sujet. Mais avant de vous dire ce que c'est, voyons d'abord ce que ça n'est pas.

Il ne s'agit pas de réincarnation comme dans l'Hindouïsme, où l'âme change de forme corporelle au fur et à mesure de ses vies terrestres, et progresse sur l'échelle du karma jusqu'à sortir du cycle de réincarnation. Il ne s'agit pas non plus de renaissance comme dans le Bouddhisme - c'est un concept tellement complexe que même les bouddhistes ont du mal à l'expliquer, mais au fond l'idée est similaire : il faut chercher à sortir du cycle.

Dans ces deux religions, on associe le corps et les choses physiques au mal - c'est la source de toute souffrance. Comme dans la Grèce Antique, la mort est une délivrance qu'on attend avec impatience. Et l'ultime délivrance c'est de ne plus jamais avoir de corps, de n'être plus qu'un esprit. L'esprit est bon, supérieur, essentiel, le corps est mauvais, inférieur, dispensable.

Quelle différence avec le Christianisme ? Après tout, les chrétiens croient que quand ils meurent, leur esprit s'envole vers le paradis... non ?

Et bien, s'ils croient cela, ils ont tort. Ce n'est pas ce qu'enseigne Jésus, ni la Bible dans son ensemble. Ils croient cela, comme toi (si c'est le cas), parce qu'ils sont largement influencés par le Gnosticisme, cette pensée qui traverse toute l'histoire de l'humanité, selon laquelle l'esprit est bon et le corps mauvais.

Au contraire, selon la Bible, le corps est bon, et tout ce qui va avec : le sexe est bon, le travail physique est bon, et la nourriture physique aussi - le pain, le vin, les fruits, etc. Et l'exemple fondamental qu'on ait de la résurrection est celle de Jésus, qui a ressuscité corporellement - on pouvait le toucher, il buvait et mangeait, tout en démontrant des capacités extraordinaires qui montraient que son corps était différent du nôtre. Paul lie d'ailleurs très clairement la résurrection de Jésus à la nôtre.

En bref, d'après la Bible, à la fin des temps, tout le monde sera ressuscité dans un corps physique mais différent (restauré à son plein potentiel) pour ensuite être jugé. C'est dans ce corps que chacun passera l'éternité - auprès de Dieu dans la joie, ou loin de lui dans la souffrance (auquel cas un corps "restauré" rendrait probablement l'expérience d'autant plus douloureuse).

Et toi, que penses-tu de ton corps ?

2 commentaires:

Paleo a dit…

Ce que tu dis concerne la résurrection finale des morts, au jour du Jugement Dernier.
Mais, avant le Jugement, notre âme est bien séparée du corps et mise dans un "enfer" (ou lieu d'attente du jugement) ou un "paradis" temporaire (puisque Paul désire s'en aller pour être avec Christ, et que ce dernier promet au brigand d'être au paradis le jour même.). Voir également la parabole du riche et du Lazare....

Elias Hargreaves a dit…

Quant à savoir ce qui se passe exactement entre la mort et le jugement dernier, je considère qu'après la mort on tombe dans une sorte de sommeil (1Cor.15,18 & 1Th.4,13-14) et qu'on se "réveillera" directement au jugement dernier (Hb.9,27).

Pour le brigand, il se peut que "aujourd'hui" se rattache à "je te le dis" plutôt qu'à "tu seras au paradis avec moi", même si je trouve ça peu probable (ce serait la première fois que Jésus intensifierait son discours avec cette expression).

Cependant difficile de considérer que Jésus était "au paradis" le jour même, ce mot désignant spécifiquement l'équivalent à venir de l'Eden, et non "un espace intermédiaire d'attente". Jour a donc ici probablement une valeur subjective (cela aura l'air immédiat pour le voleur) soit symbolique (nous sommes déjà dans les derniers jours, la dernière période avant le jugement).

Pour plus de détails sur le sujet, il est clairement dit en Ac.2,31 que Jésus était "dans l'Hadès", lieu de tous les morts chez les grecs, équivalent du Shéol hébreu. Dans la littérature héllenistique de l'époque Hadès inclue les champs Elysées, et dans l'Ecriture ce lieu est toujours pour les bons et les mauvais (Jon.2,2; Mt.11,23; Ac.2,27&31) qui ne symbolise rien de plus que la mort (Esa.28,15; Ap.1,18; 20,13-14), sauf dans la parabole de Lazare.

En l'occurrence, c'est une parabole comme tu le précises, et il est donc périlleux d'en retirer un enseignement qui n'est pas au centre même de cette dernière (à savoir, l'irréversibilité du jugement après la mort et la culpabilité absolue de ceux qui rejettent Dieu le Père, même s'ils n'ont jamais entendu parler de Christ).

Néanmoins je ne suis pas un expert sur le sujet, et il est possible que mon interprétation laisse à désirer. Je souhaitais simplement présenter quelques éléments de réponse et de réflexion par rapport à ta remarque. Merci pour ton commentaire dans tous les cas.