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21 juin 2013

La science irrationnelle, ou comment réfléchir


La science explique tout, ou elle expliquera tout, ou elle expliquera tout ce qu'on peut savoir. Les religions relèvent d'un autre domaine, celui de la foi, et c'est irrationnel.

Malgré quelques variantes, cette idée revient beaucoup. Et pourtant, ce qui me frappe, c'est qu'on dise que la religion est irrationnelle alors que la science moderne n'étudie les choses qu'à moitié, et enseigne au monde entier à faire de même - tout en réclamant le monopole de la rationalité.

Vois par toi-même : la science moderne prétend qu'on ne peut connaître une chose que par ce dont elle est composée (autrement dit en la disséquant) et ce qui la produit. Ainsi elle dira que tout est composé d'atomes, et que ces atomes viennent du Big-Bang - avec un peu de chance elle décrira même comment ça s'est fait - et elle pense avoir tout expliqué...

"Ce nouveau discours, qui se veut [la nouvelle norme culturelle] pour tout ce qui est réel et vrai, est devenu, par une espèce d'hypnose culturelle quasi universelle, le point de référence obligé de toutes les disciplines humaines."

- Jean-Marc Berthoud.

Pas étonnant que la plupart des gens ne sachent plus réfléchir, et qu'on n'arrive plus à appréhender les paradoxes de la réalité, comme la question du libre-arbitre par exemple. Mais même pour des questions plus simples, on a du mal à être satisfait par ce qui résume ces "lois naturelles", car la composition et l'origine n'expliquent que le fonctionnement, et le fonctionnement n'est pas tout.

On oublie deux questions importantes (sinon plus) : celles du but et de l'esprit. Dans quel but une chose a-t-elle été causée ? Et quel est son "esprit", ou son "âme", c'est-à-dire ce qui fait que ses atomes sont arrangés comme ils le sont ?

Cela complète la liste des questions qui visent à réellement expliquer les choses. Par exemple, si vous décrivez un être humain, il y a plus à dire que le nombre et le type d'atomes ou de cellules qui le composent, ou de retracer ses origines génétiques.

A moins de postuler qu'il n'a pas de but (et donc qu'il peut mourir sans que ça ait une quelconque importan e) ou qu'il est son propre but (et donc qu'il est l'égal du Big-Bang ou de Dieu), il faut bien s'intéresser à la question.

Même chose pour l'esprit : qu'est-ce qui fait que ce tas d'atome est vivant, et pas mort ? Qu'est-ce qui fait que c'est un humain et non un animal ? Il ne suffit pas de décrire ses caractéristiques physiques et de le situer dans un tableau (surtout quand on a soi-même décidé de la classification) pour répondre à la question.

Ces quatre questions (ou quatre causes, dont j'ai déjà parlé ici) ont été découvertes pendant l'Antiquité et ont de tout temps intéressé les hommes de science... jusqu'au 18e siècle, où les "Lumières" ont cru mieux savoir que toute l'humanité depuis son apparition, et en ont supprimé la moitié, laissant les générations suivantes dans une semi-obscurité digne de la caverne de Platon. Quel progrès !

La science n'a pas toutes les réponses, ni même toutes les réponses importantes - si elle le prétend, c'est parce qu'elle a interdit de poser les questions auxquelles elle ne pouvait pas répondre, les questions qui ont mené et mènent encore la majeure partie de la population mondiale à ne pas même envisager l'athéisme.

17 août 2012

La vérité sur Galilée

Le "cas Galilée" est souvent cité comme exemple type des relations conflictuelles entre science et religion. Cet homme de la Renaissance, vu comme un héros de la recherche libre et objective, représente l'ensemble de la communauté scientifique, tandis que l’Église et ses dirigeants sont dépeints comme des obscurantistes religieux étroits d'esprit et autoritaires.

Mais ceci n'est ni plus ni moins que du révisionnisme - ou, si le terme vous choque, disons de la "réécriture historique". Galilée ne s'est jamais fait porte-parole de la communauté scientifique, et l’Église n'a jamais cherché à décrédibiliser sa vision de la cosmologie en dépit des indices concluants sur lesquels elle était fondée.

Seulement, c'est plus simple de raisonner avec des clichés, ça évite de réfléchir, et surtout, de se renseigner.

En fait, les vrais contradicteurs de Galilée étaient les scientifiques Aristotéliciens qui, dirigeant la communauté scientifique à l'époque, voyaient dans la théorie de Galilée une menace à leur prééminence. L'histoire est donc plus complexe qu'une simple opposition entre science et religion, et pour cause, chaque intervenant se réclamait de la foi chrétienne et prônait la vérité de la Bible.

Le véritable conflit était un conflit interne à l’Église, un conflit d'interprétation de cette vérité Biblique. Suite à la publication par Galilée du Sidereus Nuncius ("Messager des Étoiles"), de nombreux notables religieux et politiques ont débattu sur les implications de ses découvertes pour l'interprétation des passages bibliques qui semblaient concerner des sujets scientifiques.

Et au milieu de ces délibérations, Galilée lui-même a fait part de son opinion sur la manière de mettre en lien la Bible et la science dans sa lettre à la Duchesse Christine de Lorraine. Il y démontre une grande connaissance de la Bible, des auteurs chrétiens, de l'histoire de l’Église et de l'Antiquité; une foi solide en Dieu, ainsi qu'un esprit vif, et il y expose des principes d'interprétations de la Bible d'une telle pertinence que c'est ce qu'on enseigne aujourd'hui dans les facultés de théologie chrétienne. Ce petit traité sur l'utilisation de citations bibliques en matière de science a largement circulé parmi les notables, avant d'être publiée en 1636 (trois ans après son procès par l'Inquisition).

Ami, quelque soit ton parcours, chrétien ou non, laïc ou théologien, je t'en recommande fortement la lecture.

3 août 2012

Le scientifique : un croyant comme un autre ?

Le discours scientifique se veut objectif et neutre, et se positionne ainsi au-dessus de tous les autres discours, prétendant servir de référence pour les évaluer - et notamment pour qualifier le discours théologique d'irrationnel. Cependant, tout discours procède d'engagements et de croyances qui sont religieux par nature. Aucun discours "scientifique" (science naturelle ou science sociale) ne peut simplement exposer les faits réels auxquels la théologie doit se soumettre; en fait, tout discours est, d'une certaine manière, religieux.

Qu'on soit naturaliste, athée, bouddhiste ou chrétien, on voit le monde à travers une grille d'interprétation, et la structure cette grille d'interprétation est religieuse par nature, même si elle n'est pas liée à une institution religieuse particulière. La vision du monde de chaque personne ou groupe de personnes, de chaque discipline, est donc toujours religieuse, même celle de la science moderne.

Peut-on en douter ? Quand elle doit se légitimer auprès des masses, la science moderne ne peut faire autrement que d'en appeler non pas à la science elle-même (par des faits et des propositions), mais à un récit épique - car quoi de plus épique que l'Origine des Espèces, la Théorie du Big Bang, ou la Lutte des Classes ? Toute vision du monde s'établit à partir d'une épopée, que ce soit le récit biblique, marxiste, ou scientifique.

Ce retour au mythe fondateur est inévitable. Et alors même que les scientifiques dénigrent les "fables" religieuses, ils sont pourtant les premiers à tenter de médiatiser une épopée historique de l'univers et de l'humain. Les belles images des reconstitutions télévisées en témoignent, et c'est cela qui gagne l'assentiment les masses bien plus que la probité de la science moderne (que je ne remets pas en question), parce que c'est en s'inscrivant dans ces récits qu'on comprend notre expérience et le monde qui nous entoure - ils nous communiquent une identité, des valeurs, un sens.

Un scientifique n'est pas purement un savant; un scientifique, comme tout être humain, est un croyant.

23 juillet 2010

L'avortement

Notre esprit occidental aime les limites exactes. A partir de quand es-t-on adulte ? 18 ans, c'est la loi qui le dit. Bien sûr, on pourrait avoir une idée bien plus réaliste de la chose en se disant que tout le monde n'est pas mature à 18 ans, que peut-être on n'est pas adulte avant que nos parents ne soient plus là, ou avant qu'on ait des enfants... Ou tout simplement que c'est un processus. Parce que la vérité c'est qu'à quelques heures, jours, ou à quelques mois près, ça ne fait pas une grande différence.

Si la science nous éclaire sur la vie prénatale, c'est surtout au niveau de la psychologie : de nombreux troubles psychologiques et caractéristiques personnelles trouvent leur origine dans des facteurs de l'environnement embryonnaire. Mais pour des raisons pratiques, on dit que la personne humaine apparaît comme par magie à la naissance, pas avant.

Du coup on se retrouve avec des titres à scandales comme « Une mère tue son enfant à la naissance ». C'est horrible ! Non mais vous vous rendez compte ? Alors que si elle l'avait fait 3 mois plus tôt dans une clinique, personne n'aurait rien dit. Et en plus, ça aurait été remboursé par la sécurité sociale.

De qui se moque-t-on ? Le bébé est déjà une personne humaine dans le ventre de sa mère, depuis la fécondation. Peu importe que la Constitution n'accorde droits et libertés qu'à la naissance, ce n'est pas parce qu'on l'a écrit quelque part que ça devient vrai.

Imaginez : un homme agresse une femme dans la rue. Il est arrêté, jugé, condamné à prison avec sursis et une amende. Même cas de figure, mais la femme est enceinte, et elle perd son enfant. Mais s'il ne s'agit pas d'une personne humaine, alors quelle est la différence ?

N'oublions pas la femme dans tout ça : la plupart des celles qui se font avorter ont des séquelles physiques et psychologiques. Or je ne connais aucun parent qui ait choisi de ne pas avorter malgré les risques et qui l'ait regretté. C'est un choix d'aimer malgré tout. On s'inquiète de ce que l'enfant va souffrir dans sa vie, mais d'une part nous n'avons aucune garantie qu'un quelconque enfant ne va pas souffrir autant suite à un accident, et d'autre part on oublie que l'amour en vaut la peine. L'amour en vaut la peine. Demandez aux gens dont les parents ont vus leur médecin leur recommander d'avorter. Posez-leur la question, ou bien dites-leur qu'ils devraient être morts.

La Bible défend la liberté individuelle, la liberté de choisir, et je ne chercherai pas à imposer une grossesse et un accouchement à qui que ce soit - les cas sont trop divers et particuliers pour faire une généralité. C'est à chacun de décider. J'encourage simplement toutes les solutions responsables. Nous devons aussi garder à l'esprit qu'il y a une tension entre l'idéal Biblique et la réalité de ce monde, et qu'au milieu de tout ça Jésus nous appelle à assumer nos responsabilités.

Le sexe, les relations, l'avortement, l'adoption, le mariage, le divorce, il ne s'agit pas de choses séparées. Chacun d'entre nous est une seule et même personne, chacun de nos choix nous entraine dans une direction ou une autre, et nous en subissons les conséquences - que nous le voulions ou non, que nous en soyons conscients ou non.

La Bible considère ces questions dans leur ensemble, et nous appelle à une conduite responsable. Plus on agit sans en tenir compte, et plus les problèmes se posent.

19 juin 2010

Radioactivité, Nucléaire et Evolutionnisme (en images)

Quelques vidéos de sensibilisation et d'explication sur la Radioactivité et le Nucléaire.

Quelques courtes vidéos de vulgarisation sur l'Évolutionnisme.

N'hésitez pas à en profiter pour aller jeter un œil à mes précédents articles sur les sujet :

- Idées Fausses : Darwin, Darwinisme, Évolution, Création et Foi.

- Évolutionnisme et Christianisme.

- Évolutionnisme et Athéisme (partie 1, partie 2).

- Évolutionnisme et Créationnisme : un bref historique ; interprétation du récit de la Genèse (partie 1, partie 2).

- Évolution : Preuves et questions ouvertes; Théorie du Singe Aquatique.

- Darwinisme et théorie des "mêmes".

9 mai 2010

La Bible est-elle historiquement fiable ? (3)

Passons maintenant aux critères externes.

Critère externe n°1 : Les auteurs du document auraient-ils un motif pour inventer ce qu’ils écrivent ?

Quel motif possible auraient les premiers disciples d’inventer de telles histoires sur Jésus ? Ils prétendaient croire en Jésus à cause de Ses miracles et de Sa résurrection, combinés au genre de vie qu’il a vécu et à Ses enseignements. Et loin d’y gagner quoi que ce soit, ils ont souffert de nombreuses persécutions à cause de cela. Pourquoi mentiraient-ils ? Et y a-t-il quoi que ce soit dans leur caractère qui nous mènerait à penser qu’ils étaient le genre de personne qui trompe les autres ? Aucun érudit à ma connaissance ne doute de la sincérité des disciples.

Critère externe n°2 : Y a-t-il d’autres sources qui confirment les informations du document et/ou qui tendent à confirmer l’authenticité du document ?

Comme je l’ai déjà dit, l’identité des auteurs de ces Évangiles est attestée par de nombreuses sources qui datent du second siècle (entre 100 et 199 après JC), et ces sources étaient plus en position de savoir que quiconque aujourd’hui.

Nous pouvons aussi déterminer certaines choses à propos de Jésus et des premiers disciples, choses qui concordent avec les Évangiles, à partir d’autres sources comme Tacite (environ 55-120), Suetonius (début du second siècle), Josephus (environ 37-97), Thallus (milieu du premier siècle), Pline le Jeune (début du second siècle), de même que d’anciens écrits juifs écrits contre les chrétiens (le Talmud).

Critère externe n°3 : L’archéologie confirme-t-elle ou infirme-t-elle les informations présentes dans le document ?

Bien qu’il y ait toujours eu des archéologues qui prétendent que leurs découvertes sont en conflit avec quelque aspect des récits bibliques, encore et encore ces découvertes ont été révisées en faveur des récits bibliques.

Pour donner un exemple, certains soutenaient que le récit de Luc de la naissance de Jésus était une invention. Il dit qu’un recensement à l’échelle de l’empire avait été fait pendant le règne d’Auguste César, quand Quirinius était gouverneur de Syrie. Marie et Joseph ont dû aller à Bethlehem où Joseph était né, pour se faire recenser, et c’est là que Jésus est né. Mais nous savons grâce à d’autres sources anciennes (par exemple, Josephus) que Quirinius avait commencé son mandat de gouverneur en 6 après JC, et il n’y avait aucune trace d’un tel recensement. Alors on a supposé que Luc faisait erreur. Cependant, nous savons à présent que les recensements tels que celui dont parle Luc étaient fréquents, et que le règne de Quirinius en 6 après JC était son second règne.

Je ne connais aucune découverte archéologique concluante qui réfute les récits du Nouveau Testament de manière décisive, mais je connais de nombreuses découvertes archéologiques qui confirment les récits bibliques ; cela souvent après que le récit biblique ait été accusé d’être erroné, en partant d’une découverte précédemment mal interprétée.

Critère externe n°4 : Des contemporains du document auraient-ils pu falsifier le récit dans le document, et auraient-ils eu un motif pour le faire ?

Enfin, le Christianisme est né dans un environnement très hostile. Il y avait des contemporains qui auraient réfuté le portrait évangélique de Jésus, s’ils avaient pu. Les chefs Juifs du premier siècle avaient tendance à voir le Christianisme comme un culte pernicieux et auraient adoré le voir écrasé. Et cela aurait été facile à faire, si le « culte » avait été fondé sur des inventions. Tenez, le simple fait de montrer publiquement le cadavre de Jésus aurait suffi à éliminer le Christianisme une fois pour toutes.

Malgré cela, pourtant, le Christianisme a explosé (d’une manière positive). Les disciples ont prêché leurs Évangiles à des gens qui avaient été témoins oculaires des actions et déclarations qu’ils attribuaient à Jésus Comment auraient-ils pu inventer cela ? Et même ceux qui restaient opposés au Christianisme n’ont pas nié que Jésus ait fait des miracles, ni que Sa tombe était vide. Les faits à l’origine des Évangiles ne sont pas remis en question. Ce qui est remis en question, c’est la manière dont les faits ont été établis. Les opposants prétendaient que Jésus avait fait ce qu’Il avait fait soit par tromperie, soit par le pouvoir de Satan, et que les disciples avaient volé le corps de Jésus (mais pour ça, voir le critère externe n°1).
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Alors pour résumer tout ça, je pense que nous avons de très bonnes raisons de traiter les Évangiles comme des documents fiables, dans l’ensemble. Ce sont globalement de bonnes sources historiques pour nous. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’elles soient « inspirées » ou « la Parole de Dieu » : c’est simplement de l’Histoire.

A la lumière de cette Histoire, on doit faire un choix. On doit considérer Jésus comme étant soit un charlatan diabolique qui s’appropriait la foi des gens à coups de tromperies (et qui est mort crucifié pour ça), ou comme le Dieu que lui-même et Ses disciples prétendaient qu’il était. Je soutiens que seule la seconde conclusion est basée sur les preuves dont nous disposons.

7 mai 2010

La Bible est-elle historiquement fiable ?

Outre la série d'articles que j'ai publié récemment sur la forme, la datation, les auteurs, leur motivation, et la cohérence des écrits du Nouveau Testament, il convient de se pencher sur la question plus sérieusement. Aussi voici une analyse plus approfondie de la fiabilité historique des textes néo-testamentaires.

Quels sont les critères que les historiens appliquent aux anciens documents afin de certifier leur valeur historique ? Je ne suis pas un expert en la matière, et de toutes manières, ce domaine est bien trop vaste pour l’explorer en détail ici. Mais la plupart de ces critères ne sont que du bon sens appliqué à des documents historiques.

Ils peuvent être séparés en deux groupes : les critères internes et les critères externes. Les critères « internes » sont des critères qui s’appliquent à l’intérieur du document en question. Les critères « externes », comme le nom l’indique, sont des critères qui s’appliquent au contexte qui entoure le document en question. Ces critères sont mieux représentés sous la forme de questions.

CRITERES INTERNES

1. L’auteur était-il en position de savoir ce dont il ou elle parle ? Le texte prétend-il être le récit d’un témoin oculaire, ou basé sur le récit d’un témoin oculaire ? Ou est-il basé sur des rumeurs ?

Si le document ne prétend pas même être un récit de témoin oculaire, ou basé sur un récit de témoin oculaire, ou tout du moins écrit de la perspective d’un témoin oculaire, sa valeur est moindre que si le texte avait cette prétention ; même si la prétention n’est bien sûr pas suffisante pour en conclure qu’elle est justifiée (voir Critères Externes).

2. Le document en question contient-il des informations spécifiques, et notamment des informations sans pertinence ?

Les documents « de première main » sont typiquement remplis d’informations, notamment des détails, qui ne sont pas pertinents pour l’histoire, alors que les récits fabriqués ont tendance à être généralistes.

3. Le document est-il autocritique ?

Si un document contient des informations qui pourraient donner une image négative de l’auteur, des « héros » de l’histoire, ou notamment de la véracité de l’histoire, c’est typiquement une bonne indication du fait que l’auteur avait à cœur d’écrire la vérité.

4. Le document est-il raisonnablement cohérent ?

La vérité a une cohérence dont les récits inventés manquent généralement, bien que différentes perspectives sur un même événement historique contiennent souvent quelques différences mineures.

5. Y a-t-il des preuves d’ajouts légendaires successifs dans le document ?

Les histoires inventées ont tendance à être exagérées avec le temps. La présence d’aspects « extraordinaires » dans un document suggère un temps de rédaction ultérieur, et cela diminue proportionnellement la fiabilité historique du document.

CRITERES EXTERNES

1. Les auteurs du document auraient-ils un motif pour inventer ce qu’ils écrivent ?

Évidemment, si un motif peut être établi, la fiabilité du document diminue. Au contraire, si l’auteur n’avait rien à gagner, ou même quelque chose à perdre, en écrivant le récit, la fiabilité du document augmente.

2. Y a-t-il d’autres sources qui confirment les informations du document et/ou qui tendent à confirmer l’authenticité du document ?

Si le récit d’un document peut être, dans quelque mesure que ce soit, confirmé par des sources extérieures au document lui-même, cela accroît la crédibilité du document (mais les mêmes critères doivent aussi être appliqués à ces sources extérieures). Et si l’identité de l’auteur peut être, dans quelque mesure que ce soit, attestée par des sources extérieures, cela accroît la crédibilité du document.

3. L’archéologie confirme-t-elle ou infirme-t-elle les informations présentes dans le document ?

Si les découvertes archéologiques peuvent confirmer quelque information qui se trouve dans le document, la fiabilité de ce dernier augmente. Au contraire, si les découvertes archéologiques contrastent avec les informations du document, sa crédibilité en souffre.

4. Des contemporains du document auraient-ils pu falsifier le récit dans le document, et auraient-ils eu un motif pour le faire ?

S’il y avait des gens qui auraient pu annoncer publiquement le fait que le récit du document était une invention, et qu’ils avaient un motif pour le faire, mais néanmoins ne l’ont pas fait (autant qu’on sache, d’un point de vue historique), cela accroît la fiabilité du document.
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Maintenant la question est la suivante : comment s’en tirent les Évangiles à la lumière de ces critères ? La réponse dans le prochain article !

8 avril 2010

La religion évolutionniste

Parfois, quand les gens me parlent des faits scientifiques, je leur dis que leurs considérations religieuses me semblent erronées. Au début, ils sont surpris, puis ils se répètent, et je leur confirme que j'ai bien compris ce qu'ils voulaient dire, et que ce sont effectivement des considérations religieuses.

Par exemple, certains hommes diront que la très grande majorité des êtres vivants (et même des mammifères) ne vivent pas en monogamie, et que donc qu'il n'est pas nécessaire (voire naturel) pour l'homme de chercher à faire autrement. Cela peut sembler être un point de vue objectif, scientifique, à l'opposé de toute considération religieuse.

Mais en fait, il y a là une considération sous-jacente, un présupposé qui repose sur une croyance. Car qui tient ces propos considère, globalement, que ce qui est, devrait être. Autrement dit, si les choses sont ainsi (dans la nature par exemple), alors c'est qu'elles sont naturelles, et normales, et qu'il ne faut pas chercher à s'en écarter. C'est une croyance religieuse.

En l'occurrence, c'est une croyance erronée, et invivable de toutes manières. La majorité des êtres vivants agissent avec violence les uns envers les autres et cherchent à se dominer mutuellement, se volent les ressources les uns aux autres, entrent en conflit pour les terres et les femelles, et font preuve d'une absence totale d'altruisme. Les humains n'échappent bien sûr pas à la règle. Doit-il en être ainsi pour autant ?

Les principes évolutionnistes, qui conditionnent la pensée occidentale depuis plusieurs dizaines d'années, se sont imposés comme référence au point que les considérations religieuses qui y ont été insérées ont parasité les esprits.

De la même manière qu'on croit que ce qui est devrait être, on s'imagine que tout ce qui est a évolué à partir d'un principe commun et primaire, et qu'il suffit de l'analyser pour remonter l'arbre de ses évolutions.

Mais surtout, on imagine qu'en recréant l'arbre de ces évolutions, alors on démontre que rien n'est vraiment nouveau, rien n'est vraiment neuf en soi, tout n'est qu'une innovation due à un tas de facteurs plus ou moins bien connus. La vision évolutionnisme dérive en une forme de déterminisme : c'est arrivé parce que les facteurs on fait que ça devait arriver.

Il est évident que tout n'est pas neuf, et que les principes évolutionnistes ont de nombreuses applications dans différentes sciences - je ne cherche pas à le nier. Mais il n'y a aucune raison d'étendre ces principes à tout ce qui existe. C'est probablement justifié dans certains domaines, mais ce n'est pas LA solution.

Chaque époque, chaque profession, chaque philosophie a pensé avoir trouvé le principe premier, la vérité ultime qui permet de tout voir clairement et de tout comprendre. Je crois que chacun cherche en fait à assouvir son besoin de comprendre le monde et la réalité - ce qui est légitime, mais, combinée à l'orgueil humain, cela mène à des dérives où l'on cherche à se donner l'illusion du contrôle par la compréhension.

Assurons-nous de la légitimité de nos modes de pensée, vérifions ce que nous croyons et pourquoi, et ne fondons pas notre raison sur des croyances incohérentes.

12 février 2010

Evolutionnisme et Christianisme

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

Après les arguments contre, les arguments pour :

- La théorie de la Création évolutionniste implique un lien unifiant du vivant sur terre, qui justifie l'entraide et reflète la nature de Dieu.

- La nature créée acquiert un fonctionnement propre au lieu d'être juste "là". Cela permet un rapport de vis-à-vis, une alliance entre l'homme et la nature (et Dieu).

- La création s'est effectuée dans le temps, or le Dieu Biblique est un Dieu qui a agi tout au long de l'histoire (contrairement à tous les dieux des autres religions). Ainsi il n'y a pas de dissociation entre l'être et le devenir.

- On a bien vu au début du 20e siècle une opposition forte entre les théories de Darwin et celles de Mendel, qui se sont finalement combinées. On espère encore cela pour la physique Newtonienne et la physique quantique. De la même manière, les perspectives sur l'Évolution et la Création ont encore du chemin à parcourir.

10 février 2010

Evolutionnisme et Athéisme (2)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

Voici quelques arguments souvent invoqués par les athées pour justifier leur athéisme par l'évolutionnisme, et une réponse à ces arguments :

- Les imperfections de la nature invalident l'hypothèse d'un Dieu créateur.

Sous quel prétexte ? En gros ce que la personne vous dit, c'est "Si j'étais Dieu, et que j'avais créé la terre, j'aurais tout créé parfaitement dès le départ". C'est de l'anthropomorphisme : on projette sa propre personnalité, sa propre humanité, sur Dieu. D'autant que le "mode bricolage" de l'Évolution est merveilleusement efficace, les évolutionnistes le disent eux-même. Le système ne serait pas parfait parce qu'il crée de la "perte", du "gaspillage"... pour qui ? Pour Dieu ? Cela n'a aucun sens.

- Selon la Bible, la création a été achevée, mais l'évolution montre que les choses sont encore en mouvement.

En fait, si on replace les choses dans leur contexte, on comprend que la création a été "achevée" dans le sens où c'était enfin un environnement stable au sein duquel l'humanité pouvait se développer. Une sorte d'équilibre dynamique.

- L'Évolution est cruelle, c'est la loi du plus adapté. Un "Dieu d'amour" n'utiliserait pas cette méthode.

L'évolution marche selon une course à l'armement, ce qui cause évidemment de la souffrance. Mais la souffrance fait partie de la vie, la mort aussi. Mais parler de bien et de mal pour les animaux entre eux, c'est une projection anthropomorphique de l'humain sur l'animal - du sentimentalisme. Les animaux tuent pour se nourrir et survivre, c'est la nature.

On cite souvent l'exemple du chat qui joue avec sa proie. Mais c'est un animal, il n'inflige pas la souffrance à dessein, il ne s'en rend même pas compte. D'ailleurs les animaux n'ont pas de conscience de soi (sinon ils pourraient se suicider, autrement que par instinct), il n'y a personne pour dire "je" dans la souffrance d'un animal.

Comprenez-moi bien, on doit traiter les animaux humainement, mais parce qu'on est humain. Parce que nos actions sont conscientes, pas uniquement soumises à l'instinct. Si les animaux se massacrent entre eux, il n'y a pas de question de bien ou de mal. Seulement, l'homme n'est pas juste un animal, alors ses actions peuvent être bonnes ou mauvaises.

8 février 2010

Evolutionnisme et Athéisme (1)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

La Théorie de l'Évolution favorise-t-elle l'athéisme ?

En pratique, oui, mais avec des nuances, tout comme la Théorie du Big Bang défavorise l'athéisme. Antifondamentalisme, antiaméricanisme... l'athéisme brandit la Théorie de l'Évolution comme bouclier contre la religion, pour se libérer des pressions extrémistes. D'un autre côté, des mouvements comme le Réseau Scientifique Evangélique existent bel et bien.

En théorie, les apparences sont défavorables : on a l'impression de se retrouver dans une vision dualiste entre Créationnisme et Évolutionnisme. Mais en fait, un troisième choix est possible : la Création évolutionniste. Cela suppose que Dieu est immanent (présent dans la création). En effet, l'action de Dieu peut passer par ce qui nous semble être déterministe tout comme par ce qui nous semble être le hasard.

Il faut éviter ces deux positions diamétralement opposées, car c'est ce qui a donné naissance au fondamentalisme, des deux côtés : le Littéralisme d'un côté (interpréter la Genèse littéralement), et le Scientisme de l'autre (la Science est la réponse et la solution à tout).

D'ailleurs, la Science de l'Évolution connaît des conflits internes, une sorte d'auto-critique : la Théorie de l'apparition de l'homme fait face à celle du Singe Aquatique; la classification des bactéries est polémique; la Phylogénie (y compris la Phylogénie moléculaire) est en crise, il existe des problèmes de délais pour les mutations par rapport à leur probabilité (mais il y a aussi des indices de recombinaisons d'ADN et des gènes régulateurs), etc. Sans parler des deux idées plus générales de hasard (idée d'ailleurs difficilement concevable) et de nécessité : comment les deux pourraient-elles se rencontrer ?

4 février 2010

Evolutionnisme vs Créationnisme : bref historique

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

La France est le pays le moins créationniste d'Europe, notamment suite à l'influence du Siècle des Lumières, mais aussi grâce à Lamarck, qui est un peu le Darwin français. Cela, malgré la vague de missionnaires créationnistes qui a déferlé en Europe pendant la Guerre Froide, pour contrer les avancées de l'athéisme communiste.

Cependant, le créationnisme est en résurgence et c'est en partie dû au rationalisme et au scientisme ("la science a réponse à tout et résoudra tous les problèmes") inspiré justement par ce Siècle des Lumières et Lamarck, provoquant une réaction anti-scientiste. Cette dernière s'est accrue au fur et à mesure de la défaite du scientisme (2 guerres mondiales, armes bactériologiques, bombe nucléaire, relativisme, Tchernobyl... la science n'apparaissait finalement plus être la solution).

Aujourd'hui, le débat se revalorise. D'une part les mouvements charismatiques se revivifient d'une 3e vague caractérisée par la guerre spirituelle, le réenchantement des lieux, et l'évangile de prospérité - tout cela puisant dans un certain fondamentalisme. D'autre part, l'Intelligent Design est en plein essor, notamment aux USA, à tel point que plusieurs documentaires grand publique sont sortis ces dernières années dans les salles de cinéma. Enfin, le Postmodernisme y ajoute son grain de sel par sa critique de la science, permettant le retour à des approches créationnistes plus strictes.

2 février 2010

Preuves et questions ouvertes : l'Evolution

Un petit mea culpa pour les gens concernés qui ont cherché depuis longtemps à m'expliquer la différence entre l'usage courant du mot théorie et l'usage scientifique de ce même mot... ça y est, j'ai compris. Il faut me dire les choses clairement et m'expliquer longtemps mais je finis par comprendre.

L'Evolution est, selon le consensus scientifique actuel, le processus responsable de la diversité biologique, par des variations génétiques héréditaires. Elle repose sur plusieurs principes plus ou moins polémiques comme le gradualisme (des mircoévolutions infimes et graduelles), la spéciation (apparition de nouvelles espèces à partir d'anciennes), la sélection naturelle (la loi du plus adapté), la complexification des formes de vie, et le hasard.

La Théorie de l'Evolution n'est pas une théorie au sens courant du terme. Ce n'est pas juste une hypothèse, une supposition. Dans le jargon scientifique, le terme "théorie" fait référence un cortège d'hypothèses éprouvées (par des observations, des questions, des hypothèses, des prédictions, des tests...).

Néanmoins, la science ne s'occupe que du comment (le réel, la véracité scientifique) et pas du pourquoi (le vrai, la vérité métaphysique). Que la Théorie de l'Evolution soit vérifiée ou pas, on ne peut en déduire aucune forme de conclusion sur le plan philosophique ou métaphysique sans sortir du précarré de la science et entrer dans celui de la religion, en y apportant ses propres croyances, valeurs, et idéaux, qui n'ont rien à voir avec la science.

Quelques remarques :

- On nous répète qu'il n'y à que 0,1% (ou que sais-je)de différence entre l'ADN humain et celui du chimpanzé. Mais il faut savoir que 95% de l'ADN n'a (a priori) aucune influence sur notre développement. Donc si on remet ça à l'échelle de ce qu'on appelle les gènes codant (ceux qui agissent réellement), il y a en fait une différence de 6%. Et quand on sait que la plus petite modification dans un seul gène peu faire d'un embryon viable un mort-né, on comprend que 6%, c'est énorme.

- Le gradualisme reste polémique. Certains penchent pour une évolution par mutations brusques, par "sauts", si vous voulez.

- Quelle est la part de la sélection et du hasard dans l'Évolution ? Puisque 95% des gènes ne codent pas, ils n'entrent pas dans le jeu de la sélection naturelle et ne sont pas soumis aux contraintes de l'adaptation. Pourtant ces gènes peuvent muter aléatoirement et produire de nouvelles caractéristiques chez les êtres vivants.

- Le problème de la "complexité irréductible" (question de la formation de l'oeil), souvent mis en avant par les créationnistes, n'a pas de valeur prédictive. Il ne suffit pas de dire "la science ne peut pas expliquer ça, donc c'est l'oeuvre de Dieu". En fait, l'émergence de la complexité est explicable par le gradualisme (même s'il fait débat).

29 janvier 2010

Interpréter la Genèse (2)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

La Terre a été créée en 7 jours, selon la Bible. Il y a 4 types d'approches pour interpréter cela :

L'approche concordiste : les jours représentent une longue durée.

Cependant, comme nous l'avons vu précédemment, ce n'est pas le propos du texte de décrire scientifiquement les choses. D'ailleurs la Terre et les plantes sont créées avant le soleil, or comment les plantes pourraient-elles survivre sans soleil ? Et surtout, il y a "un matin" et "un soir", ce qui semble indiquer une journée, pas une longue période.

Cette approche est abandonnée aujourd'hui.

L'approche restitutioniste : il y aurait une ellipse narrative entre le 1er et le 2e jour, une période chaotique qui contiendrait tout l'épisode des dinosaures.

Cependant, cette approche introduit quelque chose qui n'est pas dans la Bible. C'est une pure supposition. Ce sur quoi elle s'appuie, le fameux "tohu bohu" qui décrit la terre, généralement traduit comme "informe et vide", fait en fait référence, dans la littérature hébraïque, à un désert, et non pas à quoi que ce soit de chaotique.

Cette approche est abandonnée aujourd'hui.

L'approche littérale : les jours représentent des journées de 24h.

Mais comment peut-on calculer une journée de 24h le premier jour, quand le soleil n'était pas encore créé ? Et encore une fois, que penser de la voûte céleste, et de cette fameuse "étendue d'eaux supérieures" ?

Cette approche est très récente et encore relativement minoritaire.

L'approche littéraire : les jours sont une licence poétique.

Le texte est écrit en prose poétique, ce qui implique des formes littéraires figuratives qui cherchent à décrire de manière picturale sans chercher à expliquer de manière scientifique. C'est de l'anthropomorphisme, on ramène à quelque chose que l'on connait, ce qui est naturel quand on cherche à faire passer un message.

Cette approche est majoritaire parmi les scientifiques chrétiens.

27 janvier 2010

Interpréter la Genèse (1)

Ceci est un compte-rendu d'une conférence donnée par le Réseau Scientifique Évangélique, et n'a pas encore fait l'objet d'une analyse plus approfondie de ma part.

Que dit la Genèse sur l'histoire de la Terre?

Commençons par une méthode d'approche :

- faire abstraction des habitudes de lecture et de traduction, des attentes des lecteurs modernes, et de notre univers conceptuel;

- étudier les caractéristiques formelles du texte (figures de styles, structure, genre, problèmes de traduction);

- comparer ce texte aux textes de même genre littéraire de la même époque (similitudes, différences, rapport entre les deux).

Ainsi on voit que la Genèse est un texte en prose poétique. C'est un texte travaillé : il y a des parallélismes, des répétitions, des refrains, des jeux de mots (en hébreux), des effets "miroir", et des procédés numériques (les paragraphes sont équilibrés en termes de nombre de mots, plusieurs termes sont répétés 7 ou 10 fois, etc.).

Cela dénote une construction littéraire savante. La prose poétique hébraïque est caractérisée par toutes ces choses, et aussi par des figures de styles. Aussi nous pouvons établir une forte présomption de figures allégoriques. Cela indique que ce texte doit très probablement être interprété de manière littéraire, non littérale.

Une forte présomption ne suffisant pas, on peut tout de même s'intéresser à une interprétation littérale. Cependant cette dernière pose plusieurs problèmes. On parle par exemple de "voûte céleste". Doit-on comprendre que le ciel est littéralement composé d'une matière tangible et dure ? C'est comme quand on dit "le ciel est bleu", ou "le soleil se lève" : en fait c'est une manière de parler. D'autre part, il y a un matin et un soir avant que le soleil ne soit créé. De même, la terre et les plantes sont créées avant le soleil. Donc beaucoup de questions en suspens, qui ont sûrement des réponses du point de vue créationniste, mais je ne fais que présenter ce que j'ai appris. Je rechercherai plus tard ces réponses.

Aussi par la suite, pour ces articles, je suivrai plutôt l'approche littéraire de la Genèse.

9 août 2009

Evolution : La théorie du Singe Aquatique.

Elaine Morgan est une octagénaire, scientifique reconnue bien que peu respectée par sa communauté car elle soutient dur comme fer que la théorie classique de Darwin, selon laquelle nous descendons d'un ancêtre commun avec le chimpanzé, et qui aurait vécu dans la savane Africaine, est fausse. En fait, il lui semble plus logique que l'homme descende d'un ancêtre qu'elle décrit comme un "singe aquatique". Voici ses explications...

Le problème de la théorie Darwinienne

La question principale quand on s'intéresse à la théorie darwinienne de l'évolution est la suivante : Pourquoi sommes-nous si différents des chimpanzés ? Notre peau nue, notre bipédie, notre capacité à parler sont des exemples frappants.

Selon les Darwinistes, c'est simple : tous ces changements ont été provoqués par un changement d'habitat ou de style de vie pour nos ancêtres, et pas ceux du chimpanzé. La question se pose donc : mais quel changement ?

Depuis plus d'un siècle, la réponse officiellement acceptée était celle proposée par Raymond Dart, que les ancêtres des singes sont restés dans les arbres tandis que nos ancêtres sont descendus vers des savanes où le manque de fruit et de feuilles les ont forcés à devenir des chasseurs.

D'où la disparition de la fourrure qui provoquait une "surchauffe" lorsqu'ils poursuivaient leur proie. D'où, aussi, le besoin de se relever pour scruter l'horizon, ce qui entraine la libération des membres antérieurs (mains) pour le maniement d'outils et d'armes, et ce qui entraine aussi un déplacement du point de soutien du crâne par la colonne vertébrale, créant un équilibre qui permet l'expansion de la boite crânienne, développant l'aire du langage, etc.

Cependant, le problème, c'est qu'en analysant les fossiles de pollen, de micro-organismes, et d'herbes contemporains des squelettes qui présentent ces évolutions, on s'est rendu compte que ce n'était pas des fossiles typiques du milieu de la savane. Donc, les Darwinistes ont tout faux. Et comme tout scientifique qui se respecte, ils ont décidé d'éluder la question et de continuer sur leur lancée.

L'origine de la théorie du singe aquatique

Le Professeur Sir Alister Hardy, quand il était encore jeune biologiste marin à Oxford, a remarqué que la plupart des mammifères qui avaient une peau nue était des mammifères aquatiques. Ainsi il a pensé que ce changement crucial qu'avait enduré nos ancêtre était peut-être de cet ordre. En 1960, après avoir gardé son idée pour lui pendant 30 ans, il publie un article à ce sujet dans le New Scientist. Il a tout de suite été rebuté par ses collègues qui lui reprochaient de jeter le discrédit sur la respectable université d'Oxford, en théorisant des idées bizarres dans un domaine qui n'était pas sa spécialité. Cela suffit à enterrer l'idée pendant douze ans.

En 1972 la scientifique et écrivain Elaine Morgan publie un livre à l'encontre de la vision machiste de Dart sur l'émergence de l'espèce humaine (l'homme est chasseur, pas la femme). C'est là qu'elle s'est intéressée à la théorie du singe aquatique, et c'est à cette dernière qu'elle a consacré la majorité de son œuvre depuis (6 livres publiés, disponibles en téléchargement gratuit).

Les points-clés de la théorie du singe aquatique

Il ne s'agit évidemment pas que d'une histoire de peau nue, même si c'est un élément décisif. Car si la majorité des mammifères marins ont une peau nue (marsouin, dauphin, orque, baleine...) ce n'est pas systématique (regardez la loutre de mer); de plus il existe des espèces terrestres qui ont la peau nue : l'éléphant par exemple. Elaine Morgan a donc pensé que peut-être l'éléphant avait un ancêtre aquatique, ce qui lui a valu d'être traitée de vieille folle. Puis on a récemment découvert qu'elle avait raison, et même que tous les pachydermes à peau nue avaient des ancêtres aquatiques (le plus récent étant l'ancêtre du rhinocéros, découvert l'année dernière en Floride). En fait, tous les mammifères terrestres qui ont la peau nue ont des ancêtres aquatiques (à l'exception du rat-taupe nu Somalien, qui vit toute sa vie sous terre).

En outre, l'étude des Grands Singes nous montre que bien qu'ils peuvent se tenir sur deux membres, ils ne le font que rarement, et il n'y a qu'une seule occasion au cours de laquelle 100 % des Grands Singes se tiennent inconditionnellement sur leurs deux membres postérieurs, c'est quand ils marchent dans l'eau.

Par ailleurs, on ne pourrait jamais obtenir d'un gorille qu'il fasse de serait-ce que "Ah" sur commande. Ainsi son incapacité à parler n'a rien à voir avec ses dents, sa langue, ou quelque autre formation de ses cordes vocales. En fait les seuls animaux qui sont capables de "parler" sont ceux qui ont acquis le contrôle conscient de leur respiration : les oiseaux pêcheurs et autres animaux qui plongent sous l'eau.

De même, aucun autre Grand Singe n'a de couche de graisse sous la peau. C'est un des traits distinctifs de l'homme, ce qui lui permet de devenir obèse, quelque chose que les Grands Singes ne pourraient jamais accomplir, même s'ils le voulaient, parce que leur graisse est située plus profondément au sein du corps. Seuls les animaux marins ont une couche de graisse qui se trouve juste sous la peau.

A tout ceci on ajoute plusieurs découvertes récentes :

- les bébés savent nager et retenir leur respiration (cette dernière chose même dès l'accouchement);

- les Oméga 3 et 6, particulièrement utiles pour une croissance rapide du cerveau telle que celle qu'ont subit nos ancêtres, se retrouvent en grande majorité dans la chaîne alimentaire aquatique,

- le système de sudation humain, contrairement à celui des Grands Singes, "gaspille" énormément d'eau et de sel. Il est donc improbable qu'il se soit développé dans un milieu aussi pauvre en sel et en eau que la savane,

- les larmes "émotionnelles" sont commandées par des nerfs différents de ceux qui produisent des larmes en cas d'exposition de l'œil à la poussière ou la fumée. Ce n'est le cas d'aucun autre mammifère terrestre, au contraire c'est le cas de certains animaux marins comme le morse, la loutre de mer, et l'otarie; ou d'animaux terrestres aux ancêtres marins, comme le rhinocéros ou l'éléphant,

- les singes n'ont que des glandes sébacées vestigiales, tandis que les nôtres, énormes, provoquent de l'acnée à force d'exsuder de l'huile graisseuse sur notre visage, tête et torse. Leur fonction est relativement inconnue dans le monde animal, sinon pour protéger le corps ou la fourrure contre l'eau.

Mais que pensent les Darwinistes de tout ça ?

Rien, absolument rien. Ils traitent Elaine Morgan de vieille folle et ils éludent la question. Pas une seule enquête n'a été réalisée en 1960 pour vérifier la fiabilité de l'hypothèse de Sir Alister Hardy, et aujourd'hui plusieurs grands chercheurs et professeurs d'université au niveau international se sont rangés à son avis, se rendant ainsi très impopulaire au sein de la sacro-sainte institution scientifique qui ne veut entendre parler que de Darwinisme.

Pourtant, le Darwinisme et le Mendélisme on été en contradiction pendant longtemps avant qu'on arrive à en synthétiser un mélange qui permette d'avancer vers une théorie unifiée de l'évolution. Peut-être à terme en sera-t-il de même avec la théorie du Singe Aquatique. Ou peut-être pas, peut-être que la réponse est encore ailleurs... qui sait ?

29 juillet 2009

De l'ultra-darwinisme à la théorie des mêmes

Je vais essayer de faire simple.

L'ultra-darwinisme

Une branche du Darwinisme prétend que le seul évolutionnisme qui vaille est une vision fondamentaliste qui exclue complètement l'idée de Dieu. C'est l'ultra-darwinisme. Richard Dawkins, le plus militant des athées, en est le porte-drapeau. Il se fonde sur l'idée du "gène égoïste".

En théorie, les gènes chercheraient à se multiplier, à faire autant de copies d'eux-mêmes que possible. Ainsi les plus adaptés survivent et les moins adaptés disparaissent. Plus d'intervention divine possible, tout est arrivé par hasard, et relève à présent d'une logique aléatoire. En théorie tout du moins.

Le problème, c'est que si cette théorie était valide, alors nous, les humains, êtres les plus évolués et les plus répandus sur cette Terre, devrions avoir le plus de gènes parmi tous les êtres vivants.

Or récemment, à la suite d'une étude internationale qui a duré une quinzaine d'année, le Génome Project, nous avons enfin identifié les gènes qui composent notre ADN. Et le résultat est éloquent : le riz a deux fois plus de gènes que nous. Et c'est loin d'être le seul à nous devancer.

Les gènes sont extrêmement complexes, codent entre autres des protéines qui elles-mêmes sont extrêmement complexes, et il est très réducteur d'envisager tout un système d'évolution sur un principe aussi simpliste que celui du gène égoïste.

La théorie des mêmes

Plus grave encore, cette théorie du gène égoïste a donné lieu à la théorie des mêmes, qui compare les gènes, unités d'informations, aux idées, dans ce qu'on appèle les "mêmes". Ainsi un même, idée d'ordre moral, politique, artistique ou même culturelle, est une unité d'information qui cherche à se multiplier. En "colonisant" notre cerveau, elle nous utilise comme véhicule pour être transmise à d'autres personnes, et ainsi de suite. Comme un virus.

Etant donné que nous nous définissons en fonction de nos idées, valeurs, opinions, et croyances, cela reviendrait à annihiler l'idée du "moi". Nous ne serions que le produit de notre environnement, un corps parasité et manipulé par des informations impersonnelles cherchant simplement à se propager.

Encore une fois il y a un problème : cette théorie considère les "mêmes" indépendamment de leur possible vérité. Aussi comment savoir si quoi que ce soit est vrai ? C'est un peu comme quand on pousse le scepticisme jusqu'au bout, ça s'auto-contredit. Après tout, qu'est-ce qui prouve que la théorie des mêmes n'est pas le fruit d'un même fallacieux ?

Cette théorie des mêmes, déviée de l'utra-darwinisme, rappelle un peu le darwinisme social, dérivé du darwinisme. Du grand n'importe quoi, qui évidemment fleurit sans problème dans cette ère de pensée postmoderne... quoi, vous ne savez pas ce que c'est que le post-modernisme ? Renseignez-vous, et pour les autres j'essairai de faire un article sur le sujet bientôt...

28 juillet 2009

Idées Fausses - Darwin, Darwinisme, Evolution, Création, et Foi.

Ce week-end j'ai discuté avec des gens qui ne partageaient pas ma foi en Jésus-Christ et qui se demandaient quelle était la position d'un chrétien par rapport au grand débat sur l'évolutionnisme et le créationnisme.

Suivant la devise protestante : "Pour l'essentiel, unité, pour le non-essentiel, liberté, et en toutes choses, amour"; c'est un sujet qui a à mes yeux assez peu d'importance et je ne cherche pas à rallier quiconque à mon avis, d'autant que je considère que je n'ai pas forcément étudié la question suffisamment pour être sûr de ce que je pense. Néanmoins il me semble important de mettre certaines choses au clair, afin de disposer des clés qui permettent d'entrer dans le débat en évitant les idées fausses. Enfin, je ne suis pas un expert, et il est possible que le texte qui suit contienne des erreurs, merci de me le faire remarquer (de préférence avec référence à l'appui).

1. Le Darwinisme s'oppose à la foi.

Non, d'ailleurs Darwin était croyant. Il est vrai qu'il a perdu la foi, cependant il se trouve qu'il était plutôt déiste (c'est-à-dire qu'il croyait en l'idée d'un dieu supérieur) que chrétien, même s'il s'appelait chrétien; de plus il a perdu la foi à cause de la mort de sa fille de 10 ans des suites de ce qui semble avoir été le choléra. Or 8 ans après la mort de sa fille, lorsqu'il publie son livre "L'origine des Espèces",l il y réaffirme l'idée que l'univers est trop bien ordonné et trop complexe pour ne pas avoir été conçu par une volonté intelligente. Il fera référence à cette idée de Dieu jusqu'à la fin de sa vie.

Autre chose important à savoir, la majeure partie de ce qui a suivi et soutenu les idées de Darwin (recherches géologiques, archéologiques, etc...) dans le siècle qui a suivi a été découvert et publié par des représentants de l'Église anglicane. La science et la religion, faisant plus que coexister, vivaient en bonne entente à la naissance de cette théorie qui aujourd'hui est considérée comme incompatible avec la foi.

Ce n'est qu'en 1930 aux USA, pour des raisons politiques et morales plus que scientifiques et religieuses, que le débat commence. En effet, le Darwinisme donne suite à un nouveau courant de pensée, le Darwinisme Social, qui sera plus tard mis en avant par les Nazis dans leur idéologie pour justifier la supériorité naturelle de certaines personnes ou groupes de personnes par rapport à d'autres.

Au sein de la Bible Belt, un courant chrétien socialiste, opposé à l'idée "de droite" du Darwinisme social, et inquiet pour les valeurs morales de l'Amérique, se lance à l'assaut du Darwinisme, et fait interdire son enseignement dans un état. C'est le point de départ du grand débat.

2. Le Darwinisme a été prouvé.

En fait, le Darwinisme a été plutôt réfuté. Darwin pensait que l'homme descendait du singe, or le Neo-darwinisme affirme maintenant grâce aux avancées de la recherche que l'homme et le singe ont un ancêtre commun. Cet ancêtre est une hypothèse qui, bien que tout-à-fait convaincante, n'a pas encore été prouvée. Nous n'avons pas retrouvé de traces de cet ancêtre, bien que nous ayons retrouvé des traces de tous les autres ancêtres consécutifs de notre "arbre généalogique" de l'évolution.

De même, Darwin avait observé la microévolution, c'est-à-dire le fait que de petits changements, des mutations légères, affectent les possibilités d'adaptation au milieu. Et cela est indiscutable. Cependant, il a théorisé qu'avec le temps, ces microévolutions finissaient par provoquer une réelle différenciation des espèces, au point que de nouvelles espèces soient formées. C'est la macroévolution. Cela semble logique, mais encore une fois cela reste une hypothèse, étant donné que nous nous y intéressons depuis seulement environ 300 ans et que la macroévolution nécessiterait un temps bien plus long que ça pour se produire.

Enfin, le processus d'évolution est un processus de complexification progressive des organismes vivants. On passe de l'organisme monocellulaire à l'organisme pluricellulaire, puis au poisson et au mammifère, etc. jusqu'à l'homme (tout en se rappelant que ce n'est pas une ligne droite, mais un arbre). Or cela requiert une apparition d'information (au niveau du matériel génétique, l'ADN). Le fait que cette information soit présente est indiscutable, mais le fait qu'elle soit apparue par hasard est problématique non seulement parce que c'est statistiquement quasi impossible, mais aussi parce que cela va à l'encontre de ce que l'on observe aujourd'hui dans l'univers. Tout à naturellement tendance à de désorganiser, à se désagréger, à aller vers le chaos (c'est la 3e loi de la thermodynamique). Comment, par hasard et sans intervention extérieure, un processus d'organisation, de complexification progressive aurait-il pu voir le jour ? Ici la science est en "contradiction" avec elle-même.

3. La science explique par la raison ce que la religion expliquait par Dieu.

La science prétend expliquer comment les choses fonctionnent. La religion prétend expliquer, il est vrai en partie, comment les choses fonctionnent, mais surtout pourquoi. Qui suis-je, d'où viens-je, où vais-je ? La science peut nous dire de quoi nous sommes faits, comment nous sommes arrivés là où nous sommes, où comment nous pouvons aller plus loin, mais elle ne peut pas répondre à ces trois questions qui taraudent l'esprit de l'homme.

Évidemment, en étudiant un phénomène, on peut toujours tenter d'en déterminer la cause et les conséquences. Mais on doit toujours accepter un postulat de départ, quelque chose que l'on ne peut prouver, et dont tout le reste dépendra : Admettons que la vérité existe, et que nous pouvons l'atteindre. Admettons que Dieu existe, ou qu'Il n'existe pas. Admettons que la raison soit la seule chose qui nous mène à la vérité. Admettons...

On peut penser que la science répondra, à terme, à toutes les questions. On peut aussi penser que la science ne pourra jamais répondre à certaines questions. En ce qui me concerne, j'adore la science, mais j'ai du mal avec beaucoup de scientifiques qui croient détenir la vérité et être spécialisés dans la seule branche qui soit une "vraie science". Il en va de même, au niveau de l'étroitesse d'esprit, pour de nombreuses personnes religieuses. Ne confondons pas les deux choses.

***

Voilà, et pour donner terminer, je dirais simplement que ma foi relève de ma relation avec Dieu chaque jour plus que de ma croyance en un récit de la création du monde, donc si au final c'était littéral ou au contraire carrément allégorique, cela aurait peu d'importance pour moi.

En espérant n'avoir offensé personne,

Sincèrement.