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10 juin 2013

Homoparentalité, Bible et Société

Comme promis, voici un dossier sur les questions qui continuent d'être d'actualité.

Deux remarques, simplement :

1. La loi autorisant le mariage des couples de même sexe est passée suite à un vote des représentants du peuple français. Que l'on soit d'accord ou non, on ne peut pas crier à la dictature à cause de ce simple fait : c'est un principe démocratique (libre à vous de remettre en cause la démocratie - ou sa version à la française - mais ne vous trompez pas de combat). La seule critique viable doit concerner les procédures de vote.

2. Pour autant, tout n'est pas joué. Si les couples mariés peuvent désormais accéder à l'adoption, cela va en très grande majorité concerner les couples dont l'un des deux parents est déjà le parent biologique de l'enfant, auquel cas son conjoint acquièrera le droit de le représenter légalement. Ces enfants auraient de toutes manières été élevés dans des foyers homoparentaux. Par contre, la question de la Procréation Médicalement Assistée n'est pas encore décidée, et c'est sur ce point qu'il faut s'informer et mener le débat.

Sur ce, je ne vous fais pas attendre plus longtemps. Bonne lecture ! (dernière version mise en ligne le 10/06/13 à 19:55).

22 février 2013

Aime l'homosexuel, hais l'homosexualité... ?

Mon ami Sam P-L (qui blogue à La Rebellution) m'a indiqué ce compte-rendu de discussion entre Peter Kreeft et un de ses professeurs homosexuels, qui remettait en question le dicton chrétien "Aime le pécheur, hais le péché".

Si vous avez suivi mes articles sur les faux raisonnements, vous pourrez vous amuser à relever quelques erreurs de part et d'autre.

Cependant ici, si Peter Kreeft cherche d'abord à réfuter l'argumentation de son professeur, il finit par comprendre son point de vue, et vous verrez que la perspective d'un homosexuel sur le sujet a de quoi nous faire réfléchir. Voici la discussion telle qu'il la rapporte :

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Mon professeur à l'Université de Boston était un activiste homosexuel réfléchi et il prétendait que "Catholique" et "Gay" étaient tout aussi compatibles que "café" et "croissant"*. J'estimais cet homme pour sa clarté intellectuelle, pour son intelligence, pour l'ouverture et l'apparente bonne volonté de son coeur, ainsi j'espérais qu'une conversation avec lui pourrait ouvrir et éclairer nos esprits à chacun, et qu'on en retire quelque chose de nouveau (ce qui n'arrive presque jamais quand un homosexuel débat avec un chrétien à ce sujet).

Je n'ai pas été déçu.

Je vais essayer de restituer notre dialogue avec le moins d'ajouts et de vernis possible, tout comme j'aime à croire que Platon à fait pour Socrate dans ses premier dialogues. A des fins d'anonymat, j'appellerai mon interlocuteur "Art".

PETER: Art, je m'intéresse beaucoup à un élément de ton argumentation, un élément que je ne comprends tout simplement pas. Et je crois qu'il est bon d'écouter avant de débattre, comme tu dis le faire toi-même. Alors pour commencer je ne veux pas débattre, ce n'est pas le but de ma question, mais avant tout écouter et comprendre. D'accord ?

ART: Bien sûr. Quel est l'élement que tu ne comprends pas ?

PETER: Et bien, pour te t'expliquer ça, il faut d'abord que je te demande d'écouter aussi, pour que tu connaisses mon arrière-plan.

ART: Et quel est-il ?

PETER: Les enseignements de la Bible et de l'Eglise*, tous sans exception. Je sais que tu ne crois pas à tous ces enseignements, seulement certains d'entre eux. Mais c'est le cas pour moi. Alors de mon point de vue, ce que tu fais, ce que tu justifies, est un péché. C'est cette étiquette que tu rejettes, n'est-ce pas ?

ART: En effet. Alors qu'est-ce que tu ne comprends pas ?

PETER: S'il te plaît, ne le prends pas personnellement - ou même comme un argument - mais je ne sais pas comment exprimer ce que je vais dire autrement qu'avec un langage biblique, que tu trouveras probablement offensant. Voici ma question : Pourquoi est-ce que vous, les homosexuels, la seule catégorie de pécheurs qui non seulement niez que votre péché soit un péché, mais en plus qui insistez pour vous identifier à ce péché ? Nous sommes tous des pécheurs, d'une manière ou d'une autre, et je ne suppose pas que tes péchés soient pires que les miens, mais au moins je pense que je suis plus que mes péchés, quels qu'ils soient. J'aime le pécheur mais je hais le péché. Mais pas toi, je me trompe ?

ART: Non, en effet. Ce que je hais, c'est cette distinction hypocrite.

PETER: Pourquoi ?

ART: Parce que quand tu t'en prends à l'homosexualité, tu t'en prends aux homosexuels. C'est aussi simple que ça.

PETER: Mais les alcooliques ne disent pas que l'Eglise s'en prend à eux quand elle s'en prend à l'alcoolisme. Et les lâches ne disent pas qu'ils sont leur lâcheté. Et les meurtriers ne disent pas que l'Eglise est hypocrite quand elle condamne leurs actes mais pas eux, les pécheurs. Les personnes qui commentent l'adultère ne nient pas la distinction entre la personne et son acte. Le seule groupe de pécheurs que j'aie jamais entendu faire ça, c'est vous. Et j'ai l'impression que vous faites tous ça, que vous dites tout le temps ça. Tous les homosexuels disent ça, n'est-ce pas ?

ART: Oui, nous le faisons tous. Et je te pardonne d'être si insensible que tu ne te rends pas compte que tu viens tout juste de faire ce que tu prétends que l'Eglise ne fait pas : m'insulter et me rejeter moi, et non simplement ce que je fais.

PETER: Attends une seconde ! Tu es en train de me dire que quand je fais cette distinction entre ce que tu es et ce que tu fais, quand j'accepte que tu es distinct de ce que tu fais, je rejette ce que tu es ? Comment est-ce que je peux rejeter ce que tu es en acceptant ce que tu es ?

ART: C'est exactement ce que tu fais. En fait, tu essayes de me tuer.

PETER: Quoi ? C'est complètement dingue. Tu es parano, c'est tout.

ART: Non, écoute : quand tu essayes de séparer ce que je fais de ce que je suis, tu essayes de séparer mon corps de mon âme, ma vie sexuelle de mon identité. C'est ce que tu fais en insistant sur cette distinction. Ta distinction entre ce que tu appelles le "pécheur" et le "péché", en fait, c'est la mort pour moi; c'est la séparation du corps et de l'âme, des actes et de l'identité. Je maintiens les deux ensemble, tu essayes de les séparer, et ça, ça entraine la mort.

PETER: C'est digne d'un sophisme. C'est un argument qui ne correspond tout simplement pas aux faits. Regarde les faits plutôt que le débat. Voici ce que l’Église croit à ton sujet, ce que je crois à ton sujet : tu peux être un saint ! Tu as une dignité. L'Église t'estime plus que tu ne t'estimes toi-même. Elle t'aime plus que tu ne t'aimes toi-même; et c'est pour ça qu'elle hait les péchés que tu commets contre toi-même. Nous croyons que tu es plus grand que tes actes, quels qu'ils soient. Mais tu ne crois pas ça.

ART: L'Église et la Bible me disent que je suis une abomination pour Dieu.

PETER: Non ! Pas dans ta personne, seulement dans tes péchés, comme nous aussi, comme nous tous. C'est ce que Dieu dit en Romains chapitre 1. Il condamne la condamnation hypocrite des païens homosexuels par des Juifs hétérosexuels tout autant qu'il condamne l'homosexualité des païens.

ART: L'Église est mon ennemie.

PETER: L'Église est ton amie. Parce que l'Église nous dit deux choses à ton sujet, et non pas une seulement, et elle ne changera jamais ni l'une ni l'autre, elle ne peut changer ni l'une ni l'autre, parce que ces deux choses relèvent d'une loi naturelle immuable, fondée sur une loi éternelle, fondée sur la nature même de Dieu.
Elle ne pourra jamais dire que ce que tu fais est bon tout comme elle ne pourra jamais dire que ce que tu es est mauvais. Elle défend ton être de manière aussi absolue qu'elle s'en prend à ton style de vie; elle hait le cancer parce qu'elle aime ton corps. C'est la même autorité pour les deux choses. L'autorité que tu hais quand elle condamne ce que tu fais est ta seule alliée fiable pour défendre ce que tu es.
Tu veux que l'Eglise change son enseignement sur ce que tu fais, et tu cherches à mettre une pression sociale sur elle pour qu'elle le fasse, mais si elle faisait ça, alors elle pourrait aussi changer son enseignement sur ce que tu es également, pour la même raison, à cause de la pression sociale.
Je suis certain que tu sais que la vieille pression sociale qui voulait qu'on haïsse les homosexuels est loin d'avoir disparu. Tu sais ce qui est arrivé dans l'Allemagne d'Hitler. Tu sais comme l'humanité est volubile et influençable, et à quel point elle peut se révéler dangereuse. Quand le dernier bastion d'une loi morale absolue sera compromise, quand même l'Eglise pliera sous le poids de la pression sociale, quel refuge auras-tu alors ?

ART: Ce n'est pas la Gauche mais la Droite qui m'inquiète.

PETER: Aujourd'hui, peut-être, mais demain ? Aujourd'hui la mode c'est d'être à gauche, mais il y a peu la mode c'était d'être à droite, et demain ça pourrait retourner à droite, comme un pendule. Tu ne peux pas compter sur des opinions à la mode pour te protéger. C'est construire des châteaux de sable. Les marées finissent toujours par changer et les renverser.

ART: Merci, mais je tente ma chance. Je ne sais pas ce qui adviendra à l'avenir, je te l'accorde. Mais je sais ce qui se passe maintenant, et je ne peux pas accepter ça. Nous ne pouvons tout simplement pas accepter votre distinction à la "aime le pécheur, hais le péché". Nous savons au moins ça.

PETER: Tu ne m'as toujours pas expliqué pourquoi. J'ai commencé par poser une question, et je veux vraiment une réponse. Je veux comprendre ce qui se passe dans ton esprit.

ART: D'accord, je crois que je peux te l'expliquer. Tu dis que je ne devrais pas me sentir menacé par cette distinction, pas vrai ?

PETER: Oui.

ART: Tu dis que l'Église dit qu'elle m'aime, bien qu'elle haïsse ce que je fais, c'est ça ?

PETER: Oui.

ART: Et bien, imagine que la situation soit inversée. Imagine que ce soit vous, la minorité. Imagine que ce que vous vouliez faire, c'est avoir des églises et des sacrements et des Bibles et des prières, et que ceux qui sont au pouvoir vous disent : "Nous haïssons ça. Nous haïssons ce que vous faites. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous empêcher de faire ce que vous faites. Mais nous vous aimons. Nous aimons ce que vous êtes. Nous aimons les chrétiens, simplement nous haïssons le Christianisme. Nous aimons ceux qui rendent un culte, simplement nous haïssons le fait de rendre un culte". Et nous allons vous mettre toute la pression possible pour que vous ayez honte de rendre un culte et vous faire vous repentir de votre péché. Mais nous vous aimons. Nous affirmons votre dignité en tant qu'être. Simplement, nous rejetons l'indignité de votre pratique."
Dis-moi, comment tu réagirais à ça ? Est-ce que tu accepterais leur distinction ?

PETER: Tu sais, je n'y avais jamais pensé de cette manière-là. Merci. Tu m'as vraiment permis de voir les choses sous un nouvel angle. Tu as raison. J'aurais du mal à accepter cette distinction. Je ne pourrais pas l'accepter. En fait, je dirais plus ou moins ce que tu as dit : que ce serait comme d'essayer de tuer mon identité.

ART: Tu vois ? Maintenant tu comprends ce que je ressens.

PETER: Oui, je pense que oui. Merci beaucoup de m'avoir montré ça. Mais est-ce qe tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? De ce que tu viens de me montrer ?

ART: Qu'est-ce que tu veux dire ?

PETER: Tu viens de me dire que la sodomie était ta religion.


- Extrait de "How to win the culture war", de Peter Kreeft.

(Notez que je déplore le langage cru de Peter Kreeft à la fin de ce dialogue, et sa caricature. Néanmoins, il marque un point : refuser de faire la distinction entre la personne qui a des attirances homosexuelles et la pratique du rapport homosexuel, c'est faire de l'homosexualité une religion).
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* "café" et "croissant" : Dans le texte original, il ne s'agit pas de café et croissant mais de jambon et oeufs, en référence au petit-déjeuner américain typique. Ceci dit, j'ai adapté ces éléments à un contexte français pour que la comparaison garde son impact.

* l'Eglise : Notez que Peter Kreeft est Catholique Romain.

8 février 2013

Non au mariage gay... parce que c'est marqué dans la Bible !

La lettre. En mai 2000, à l'occasion de la légalisation du mariage gay dans le Vermont (USA), Kent Ashmark écrivit un mail destiné à l'animatrice de radio Laura Schlessinger, réputée pour sa morale très conservatrice, cherchant à réfuter l'idée qu'on peut aveuglément fonder une éthique moderne sur les prescriptions de l'Ancien Testament*.

L'email était écrit sur le ton de l'ironie, et après l'avoir adressé à Mme Schlessinger, il l'envoya également à une amie, pensant qu'elle le trouverait amusant. Cette amie l'envoya à son tour à plusieurs personnes, et très vite il circula sur Internet.

L'esprit. Ce qui est ironique dans la propagation de cet écrit, c'est que plusieurs athées, après l'avoir trouvé sur Internet, l'ont envoyé au journal local en le présentant comme un écrit personnel. Autrement dit, ils ont cherché à donner une leçon de morale aux religieux en manquant eux-même grandement de moralité... cela ne prouve rien, mais je trouve que beaucoup de gens se considèrent supérieurs justement parce qu'ils ne se considèrent pas religieux, et se positionnent parfois en donneurs de leçons quand eux-mêmes feraient bien de balayer devant leur porte. A bon entendeur...

Mais pour en revenir à la lettre en question, qui refait régulièrement surface (en particulier dans les pays anglo-saxons), en voici quelques extraits :

"Chère Dr. Laura,

Merci de vos efforts pour éduquer les gens au sujet de la Loi de Dieu. J'ai beaucoup appris grâce à votre émission, et j'essaie de partager ce savoir avec autant de gens que possible. Quand quelqu'un essaie de défendre le style de vie homosexuel, par exemple, je lui rappelle que Lévitique 18:22 affirme clairement que c'est une abomination. Fin du débat.

J'aurais besoin de conseils, cependant, au sujet d'autres lois spécifiques et de la manière de les suivre au mieux.

(...)
Je voudrais vendre ma fille en esclavage, comme le permet Exode 21:7. À votre avis, quel serait sa côte à l'argus aujourd'hui ?
(...)
J'ai un voisin qui persiste à travailler le jour du Sabbat. Exode 35:2 affirme clairement qu'il devrait être mis à mort. Suis-je moralement obligé de le tuer moi-même ?
(...)
Lévitique 11:6-8 dit que si je touche la peau d'un cochon mort je deviens impur, mais est-ce que je peux jouer au football américain si je porte des gants ?

Je sais que vous avez étudié ces choses en profondeur, et je suis sûr que vous pourrez m'éclairer.

Encore merci de nous rappeler que la Parole de Dieu est éternelle et ne change pas.

Votre fan enthousiaste et disciple dévoué."

Le problème. En plus du ton sarcastique qui n'engage absolument pas le dialogue, ce genre de lettre commet les faux raisonnements de l'homme de paille et de la question complexe. Autrement dit, cet texte caricature à l'extrême le parti opposé en l'incarnant, le faisant paraître sous son jour le plus ridicule et révoltant, tout en exigeant une réponse simple pour tout un tas de questions qui requièrent justement une certaine réflexion sur le texte biblique.

Pourtant, cet écrit a eu, et a encore, beaucoup de succès. Ce qui me dérange, c'est qu'il est utilisé comme argument prétendu intellectuel, alors que ce n'est qu'un drapeau brandi par un camp contre l'autre. Il n'a aucun pouvoir argumentatif, tout simplement parce qu'il n'est pas recherché, et il n'est pas honnête. Une démarche honnête chercherait à interroger ces mêmes passages plutôt qu'à les juger de manière aussi sommaire.

La réponse. Parce que, bien sûr, il y en a une, comme pour toutes les questions légitimes qu'on pose à la Bible, c'est-à-dire celles auxquelles elle prétend apporter une réponse.

La réponse, c'est qu'on peut diviser les lois de l'Ancien Testament en deux grandes catégories : celles qui sont reprises dans le Nouveau Testament (c'est-à-dire pendant la vie de Jésus et après sa mort), et celles qui ne sont pas reprises. Celles qui ne sont pas reprises dans le Nouveau Testament ne le sont pas pour 3 raisons :

1. Soit elles étaient l'expression culturelle, et donc circonstancielle, d'un principe éternel, et comme la culture a changé, son expression change aussi.
2. Soit elles étaient relatives à Israël en tant que théocratie et n'ont donc plus de raison d'être.
3. Soit elles étaient l'expression rituelle d'un principe éternel et ce rituel a été accompli parfaitement par Jésus.

Dans tous les cas, le principe qui est derrière la loi, quant à lui, demeure. Dans le cas précis de l'homosexualité, c'est encore plus simple parce que la question est clairement reprise dans le Nouveau Testament, j'en ai déjà parlé ici et .

En conclusion, que vous soyez chrétien ou non, ayez le courage de vos opinions, mais interrogez avant de juger.

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*Il est important de noter que Laura Schlessinger se considérait juive orthodoxe à l'époque, c'est pourquoi il n'est question que de l'Ancien Testament (chronologiquement, c'est partie de la Bible qui concerne l'histoire du monde et de l'humanité avant la naissance de Jésus). Elle-même abandonnera cette foi en 2003.

5 octobre 2012

Petit guide de la sexualité

J'ai déjà abordé le sujet il y a deux ans, mais cette fois-ci j'en parlerai au sens large : la réduire à la copulation nous conduirait à froidement la valoriser par son potentiel procréateur ou orgasmique... Or, la sexualité c'est plus que ça.

C'est aussi et entre autres : l'intimité, la tendresse, le don de soi (qui peut impliquer la chasteté et la virginité), la liberté, l'attachement, sans oublier l'affection bien sûr... Tout cela, on doit bien le reconnaître, peut être vécu par un couple hétérosexuel aussi bien que par un couple homosexuel. Voilà un terrain commun qui peut être la base d'une discussion, et d'une reconnaissance.

Pour autant, l'homosexuel ne peut pas faire l'expérience de la fonction procréatrice de la sexualité, et il ne peut pas faire l'expérience de l'altérité comme différence sexuelle (qui implique une intelligence, une sensibilité, une affectivité, une esthétique différentes). Il ne s'agit pas de discrimination, mais de distinction : le couple homosexuel n'est pas semblable au couple hétérosexuel, et il y a une différence entre reconnaître la valeur humaine d'un lien affectif entre personnes du même sexe et lui accorder la même reconnaissance symbolique qu'au couple homme-femme.

L'amour humain, c'est l'amour de l'esprit et du corps – c'est l'amour de la combinaison des deux. Cela, parce que l'homme est un corps et un esprit, non simplement un esprit dans un corps : il n'y a pas de vie humaine possible sans cette union entre corps et esprit. Autrement dit, la vie humaine, ce n'est ni un corps sans esprit, ni un esprit sans corps. Notre corps fait donc partie de notre être autant que notre esprit. Et c'est pour ça que l'homme n'est pas complet sans la femme, et la femme n'est pas complète sans l'homme : ils sont faits l'un pour l'autre du point de vue du corps, et donc, du point de vue de l'esprit aussi.

Qu'en dit la Bible ?

En réalité, elle s'occupe moins de condamner l'homosexualité que d'exalter le mystère de la sexualité, où l'homme et la femme sont appelés à discerner quelque chose du mystère de Dieu : quand la Bible dit que l'humain est créé à l'image de Dieu elle ajoute immédiatement qu'il l'est d'emblée comme homme et femme. La littérature hébraïque utilise souvent des parallélismes pour exprimer une idée, et ici cela signifie que les deux sont liés : la sexualité a quelque chose à voir avec la relation entre l'homme et Dieu.

Cependant, l'homosexualité, aussi peu évoquée qu'elle soit dans la Bible, l'est toujours de manière négative, et va a l'encontre de la finalité créatrice de la sexualité (qui est tout de même à affirmer, même si la parenté est libre et facultative). En tant que lieu privilégié de l'expérience de Dieu, la sexualité est donc à pratiquer dans l'altérité.

Relativiser le message

Plusieurs passages bibliques traitant "négativement" de l'homosexualité, ne pouvant être niés, sont donc remis en question, ou relativisés.

Par exemple, on prétend que l'apôtre Paul avait des points de vues logiques dans sa culture, mais qui ne sont plus d'actualité. Tenez, son discours sur les esclaves qui doivent rester obéissants à leurs maîtres est à relativiser, alors pourquoi pas son discours sur l'homosexualité ? Mais d'une part l'esclavage est un mauvais mot pour décrire la réalité des serviteurs de l'époque (on pense à l'esclavage des africains par les colonisateurs, ce qui est totalement différent); et d'autre part il se trouve que Paul a également exprimé un avis révolutionnaire sur le sujet dans son épître à Philémon - il faut prendre son discours dans son ensemble.

Mais quand bien même, Paul milite avec cohérence pour que chacun reproduise l'exemple de Christ : que le serviteur obéisse à son maître comme Jésus a obéi à son Père bien qu'étant son égal, et que le maître aime et cherche le bien de son serviteur comme le Père l'a fait pour Jésus; de la même manière il milite pour que l'homme et la femme imitent la relation de Dieu le fils et Dieu le Père dans leur relation, soit une union d'êtres égaux, essentiellement similaires et en même temps fondamentalement différents. D'ailleurs, Paul fonde son argumentation précisément sur le destin humain voulu par Dieu et qu'Adam et Ève ont rejeté.

Sodome et Gomorrhe plus en détails

Le livre de la Genèse, chapitre 19, versets 1 à 29 nous raconte comment les habitants des ces deux villes furent punis par Dieu. Bien que ce texte laisse une forte présomption d'homosexualité de la part des habitants, l'Ancien Testament n'interprète pas le crime de Sodome et Gomorrhe comme étant l'homosexualité, mais l'inhospitalité (Gn.13:13 parle de “la méchanceté des habitants de Sodome”; Ez.16:49 mentionne leur "inhospitalité"). Au regard du passage, le crime indéniable ici est le mépris des étrangers.

Pourtant le passage de Jude 1:7 spécifie clairement que le crime puni est celui de la méchanceté et des relations contre-nature, mais on pourrait dire que c'est une interprétation tardive des événements - c'est dans le Nouveau Testament, assez éloigné des faits et potentiellement de la mentalité particulière à l'Ancien Testament. Pour rester dans ce dernier, on trouve en fait une histoire similaire à celle de Sodome et Gomorrhe dans le livre des Juges, chapitre 19, versets 22 à 25. Le phrasé est presque identique, et il est clair que dans ces circonstances, connaître fait référence à un mal, une infamie, une chose qui déshonore. L'inhospitalité et la méchanceté des gens du coin est manifestement de l'ordre de l'abus sexuel. Encore une fois, le parallélisme entre les deux passages est porteur de sens, et indique la nature du crime de Sodome & Gomorrhe.

Sans oublier les prétendues icônes Gay de l'Ancien Testament...

Il s'agit bien sûr de David et Jonathan. Certes, les mêmes expressions sont employées pour décrire leur amour et celui entre un homme et d'une femme (1Sam.18:1,19:1, 2Sam.1:26), mais c'est avant tout pour souligner la fidélité qui caractérisait leur relation, plutôt que la nature de l'amour. On parle de leur amitié comme d'un mariage politique, Jonathan ayant compris que Dieu avait choisi David comme successeur de son père Saül. En outre, les pulsions de David étaient clairement tournées vers le sexe opposé, comme le montre son comportement envers Bethsabée. 

Qu'il ait eu un amour particulier pour Jonathan ne peut d'ailleurs nous surprendre que hors-contexte. A cette époque les femmes étaient assez peu éduquées et cherchaient avant tout à plaire physiquement (et particulièrement celles qu'on présentait au roi). Les hommes, eux, devaient faire face à des responsabilités qui réclamaient plus d'éducation, et passaient le plus clair de leur temps entre eux (et c'est encore le cas aujourd'hui au Proche et Moyen-Orient), notamment à la guerre. Jonathan, fils de roi, était certainement très éduqué, et les situations périlleuses auxquelles il a fait face avec David ont certainement forgé des liens très intimes entre eux. Mais, tout ça remis en contexte, rien ne porte à croire qu'il y avait plus qu'une forte amitié fraternelle entre eux.

Que penser de cette vision de la sexualité ?

Toujours pour remettre les choses en contexte, faisons un tour d'horizon du Proche-Orient Ancien, où ont vécu tous ces personnages bibliques : chez leurs voisins les hittites, la zoophilie et le travestisme sont légaux. En Ougarit, les dieux eux-mêmes sont zoophiles ! En Égypte, l'inceste est pratiqué jusque dans la famille royale, de même qu'en Mésopotamie certaines formes d'incestes étaient tolérées. Les Ammonites, eux, sacrifiaient carrément leurs enfants à leurs dieux. Partout dans la région, la castration et la prostitution, dans le cadre d'un culte religieux, étaient courantes. A côté de ça, les prescriptions bibliques au sujet de la sexualité sont étonnamment saines et cohérentes.

Cela montre que l'opinion publique ne suffit pas pour garantir une moralité individuelle et publique de qualité. Et si tu crois qu'on ne commettrait plus ce genre d'égarement moral de nos jours, repenches-toi sur les effets de la "libération" sexuelle depuis mai 68...

28 septembre 2012

La vérité sur les pédés

En mai 68, un philosophe allemand devient la figure emblématique du mouvement de libération sexuelle. Ce philosophe, Wilhelm Reich, prétend que tout le malheur du monde depuis l'aube de l'humanité provient d'une frustration sexuelle. N'est-il pas évident qu'un être sexuellement épanoui est nécessairement paisible et même bienveillant ? Toute violence et toute déviance chez l'humain provient donc d'une oppression sexuelle due à une moralité rétrograde. Il prône donc la libération sexuelle totale : que chacun vive sa sexualité sans tabou, librement, dès l'enfance.

Se développe alors en France une certaine bienveillance négligente envers la pédophilie, et qui durera une quinzaine d'années, sous le regard approbateur des médias. Mais au milieu des années 80, la déviance inhérente à la pédophilie transparaît de plus en plus clairement, on assiste à une radicalisation de la sexualité dans les œuvres pédophiles, vers plus de bestialité, voire un caractère carrément morbide. La critique réprouve, et dès les années 90 s'ensuit un retournement total de la situation : c'est la psychose anti-pédophile, une véritable chasse aux sorcières motivée par le traumatisme d'une série de scandales liés à la pédophilie (dont la tristement célèbre affaire Dutroux).

Comment est-on passé d'un extrême à l'autre en si peu de temps ? Et surtout, comment peut-on l'avoir oublié, pour ne se rappeler que d'un mai 68 libérateur ? Mais vous allez voir qu'on a oublié bien plus - ou plutôt, qu'on ne cherche pas à savoir, car on préfère de loin nos idées romantiques du passé à la réalité.

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Le pédé est l'adepte de la pédérastie, pratique de la Rome Antique qui s'apparenterait aujourd'hui à de la pédophilie éducative (comparable à celle des thèses de Reich). Pourtant on appelle "pédé" les homosexuels, et on attribue à l'Empire Romain une morale sexuelle libérée, tolérante envers l'homosexualité, deux aspects que le christianisme se serait employé à réprimer jusqu'à nos jours... Ne confondons pas tout.

Au début de notre ère, la sexualité dans le monde hellénistique était paralysée par les interdits (il fallait faire l'amour dans le noir, jamais nu, et avec peu de caresses), et pourtant largement tolérante envers les hommes au sujet de l'infidélité conjugale car les épouses étaient un bien : elles servaient à tenir la maison, faire des enfants, et arrondir son patrimoine. D'ailleurs les époux avaient des droits sur leurs épouses, mais ce n'était pas réciproque.

Cette vision de la sexualité dans son ensemble, pédérastie comprise, est fondée sur une volonté misogyne de virilité totale – la sexualité de l'homme adulte est active, non passive. Dans les faits, les cas d'homosexualité étaient tout de même nombreux, ce qui dénote une évidente tolérance (et non pas une acceptation) à cet égard. Mais, d'abord, cela ne concerne que les hommes et non les femmes : la condamnation morale était lourde pour l'homosexualité chez ces dames, ou pour toute pratique sexuelle qui abaisserait l'homme par rapport à la femme (le cunnilungus par exemple). 

Ensuite, cela ne concerne pas les hommes adultes : les éphèbes grecs et les mignons romains étaient presque toujours pré-pubères. L'homosexualité adulte entre deux hommes, telle qu'on l'appelle aujourd'hui, était tout autant réprouvée. Enfin, Platon lui-même écrit que la copulation entre mâles ou entre femelles est contre-nature, et il s'inquiète sérieusement de la pédérastie...

Alors, la vérité sur les pédés, c'est que souvent, on ne sait pas de quoi on parle, et qu'on ferait mieux de se renseigner. A bon entendeur...

7 septembre 2012

Pour le mariage homosexuel... ?

La question au feu rouge

Diane Savino est sénatrice de l’État de New York. Un jour qu'elle était arrêtée au feu rouge, un homme passe la tête par la fenêtre de sa voiture et lui demande : "Vous êtes sénatrice ?". Il avait remarqué la plaque minéralogique typique des sénateurs aux États-Unis. Elle acquiesce, et il enchaîne : "Le Sénat va bientôt voter un projet de loi sur le marriage gay, non ?". Elle confirme, il lui demande ce qu'elle compte voter, et elle dit qu'elle compte voter pour. "Pourquoi ?", l'interroge-t-il, et elle lui répond : "Parce que le mariage est un droit pour tout adulte consentant". Il reprend : "Mais ça change la définition du mariage".

Elle se met à son tour à poser les questions : "Est-ce que vous savez que la loi nous autorise à nous marier immédiatement, alors que nous venons juste de nous rencontrer, et en pratique, les infrastructures de ce pays nous permettraient de le faire dans les 24h ?". Il acquiesce. "Et pensez-vous que nous soyons prêt pour un tel engagement ?". Il marque une pause avant de répondre : "Je comprends ce que vous voulez dire".

L'anecdote (f)relatée

C'est cette anecdote particulière que la Sénatrice choisira de relater au cours de l'assemblée qui verra le vote pour le mariage homosexuel dans l’État de New-York. Son argument principal est le suivant : le gouvernement ne contrôle pas la qualité d'un mariage, il ne fait pas de discrimination. L’Église, au contraire, peut le faire, parce que c'est une institution privée, et libre à elle de ne pas célébrer ni reconnaître les mariages homosexuels.

C'est probablement le meilleur argument que j'ai entendu jusqu'ici en faveur du mariage homosexuel. Cependant la sénatrice va un peu vite.

Le problème du Kir

La différence sexuelle des conjoints n'a rien à voir avec la qualité du mariage, et tout à voir avec la définition du mariage. La Sénatrice Savino change la question, et ainsi ne répond pas à l'objection de cet homme qui l'interroge. Il n'a pas dit que les homosexuels feraient de mauvais couples, il a dit que le mariage homosexuel, c'était en soi une contradiction. Comme dit mon ami JR, que je remercie pour ses excellentes contributions à cet article (et je vous recommande le sien), un Kir est une boisson qui allie du vin blanc et de la liqueur de cassis. C'est la définition du Kir. Si je ne met que du vin blanc et pas de liqueur de cassis, ce n'est pas un Kir de mauvaise qualité, ce n'est carrément plus un Kir, mais juste du vin blanc.

Un couple, une couple*

Alors pourquoi les gouvernements cherchent-ils à reconnaître officiellement les mariages (outre pour les impôts) ? Une réponse cohérente avec le concept de mariage tel qu'il est défini depuis l'aube de l'humanité, c'est que l'union d'un homme et d'une femme a tendance à donner des enfants, autrement dit le couple est le fondement naturel de la famille, or la famille est l'unité de base de la nation dont le gouvernement a la charge. Il doit donc s'assurer que la famille offre un cadre favorable au développement des enfants, ce qu'il fait par une institution comme le mariage notamment.

Sans possibilité d'adopter ou d'insémination in vitro, a priori (il y a des exceptions), le couple homosexuel n'a donc pas de bonne raison de réclamer à l’État d'être encadré par une telle institution. C'est d'ailleurs pour ça que ces questions sont directement liées à la question du mariage homosexuel. Je te laisse faire tes recherches sur le développement des enfants dans les familles homosexuelles, quant à la FIV, c'est une procédure médicale lourde et conçue pour les gens qui ont des difficultés biologiques à concevoir, malheureusement parfois considérée comme une sorte de "chirurgie esthétique de la procréation", dont on peut user comme on le souhaite. C'est le "pendant ironique" de l'avortement...

Et donc ?

Le fait est que la plupart des gens n'ont pas réfléchi sérieusement à la question du mariage homosexuel, et n'ont pas étudié la question de l'adoption. Ils sont pour ou contre tout en ignorant les logiques en jeu et les implications pratiques. Mais je ne suis pas là pour te dire quoi penser, parce qu'au final, c'est ton choix que tu devras exprimer. Plutôt, j'espère te faire réfléchir à tout ça. Alors je te laisse avec quelques questions :

=> Est-il légitime de réclamer au gouvernement de reconnaître le mariage homosexuel ? Est-il nécessaire d'obtenir une reconnaissance officielle, ou une tolérance neutre serait-elle suffisante ? Est-il important de donner le nom de mariage à l'union homosexuelle ? Dans quelle mesure l'union civile assure-t-elle déjà les droits réclamés par les couples homosexuels ?

=> L'adoption ouverte aux couples homosexuels permettra-t-elle réellement plus d'adoptions ? Y a-t-il plus d'enfants à adopter que de demandes d'adoption ? D'où viennent les enfants adoptés par des couples français ? Comment les agences d'adoption (de France ou d'ailleurs) réagiront-elles à un changement de législation ? Quelle proportion de couples homosexuels seraient à la fois désireux d'adopter et jugés aptes à l'adoption ? Quels critères doit-on retenir pour qu'un couple soit jugé apte à l'adoption ?

Enfin, pour ce qui est des parents célibataires (qui peuvent adopter, et que l'on compare parfois aux couples homosexuels), rappelons-nous que les parents célibataires le sont rarement par choix, et donc qu'ils sont souvent prompts à rechercher et inviter l'influence d'un parent de l'autre sexe dans l'éducation de son enfant. Il faut donc savoir si on peut en dire autant des couples homosexuel.
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* Un couple est un assemblage de deux choses différentes, une couple est un assemblage de deux choses similaires (comme une paire). On pourrait donc dire "une couple homosexuelle"...

11 octobre 2010

Bible & Homosexualité

La Bible a été utilisée de manière erronée pour justifier des doctrines homophobes au cours des siècles. Aussi dans un effort de libération de l'emprise de l'Église, des interprétations tout aussi erronées, mais pro-homosexualité, sont apparues. Ces interprétations sont d'autant plus répandues aujourd'hui, dans le cadre de pensée postmoderne où l'avis de chacun sur les textes bibliques est également valable, peu importe la compétence ou l'autorité des gens en la matière.

Afin d'y voir plus clair, voici un bref commentaire des 5 passages qui concernent ce sujet.

1)Genèse : Dieu a créé l'homme et la femme, son plan originel se limite donc à l'hétérosexualité.

Interprétation pro-homo : L'hétérosexualité est la seule sexualité qui peut aider à procréer, donc forcément si Dieu veut que les premiers humains obéissent à son commandement « Croissez et multipliez », il va créer l'hétérosexualité. Mais ça ne veut pas dire qu'il ait quoi que ce soit contre les relations homosexuelles. En fait, on peut le voir chez les animaux: l'homosexualité fait partie de la nature, de la création de Dieu.

Réponse : La critique n'est pas à l'encontre des homosexuels, mais des pratiques homosexuelles. Ce n'est pas parce qu'on se découvre à la puberté une certaine orientation ou qu'elle est présente dans la nature que c'est forcément en accord avec la volonté de Dieu : les gènes conditionnent de nombreuses prédispositions, dont la pédophilie, l'alcoolisme, l'obésité, etc. Est-ce pour autant la volonté de Dieu ? Non, ce sont les conséquences du pêché, dans la nature comme chez les hommes.

2)Sodome et Gomorrhe : Dieu détruit deux villes pour cause d'immoralité sexuelle après que leurs habitants aient cherché à avoir des relations homosexuelles avec des étrangers.

Interprétation pro-homo: Le texte exact dit que les habitants ont réclamé que les étrangers de passage dans leur ville sortent dans la rue pour qu'ils les « connaissent ». Le mot hébreux est « yada », qui est utilisé 943 fois dans l'Ancien Testament, et n'est que 10 fois traduit par « avoir des relations sexuelles ». Pourquoi en conclue-t-on obligatoirement qu'ici le mot « connaître » signifie « avoir des relations sexuelles », forcées qui-plus-est ? D'ailleurs dans Ézéchiel (16:49), il est clairement spécifié que le crime des habitants de Gomorrhe était d'être « inhospitaliers ».

Réponse : Juste parce que le mot « yada » n'est que rarement utilisé pour signifier « avoir des relations sexuelles » ne veut pas dire que ce n'est pas le cas ici. La foule voulait violer les étrangers, et on le voit clairement quand le propriétaire de la maison offre ses propres filles à la place et que la foule les viole. L'intention de la foule est claire dans le contexte. D'ailleurs Jude 1:7 le dit clairement ("Les habitants de Sodome, de Gomorrhe et des villes voisines se sont livrés de la même manière à la débauche et ont recherché des relations sexuelles contre nature. C'est pourquoi ces villes ont été condamnées à un feu éternel, elles aussi, et servent ainsi d'exemple").
Quant à Ézéchiel, tout le monde conviendra que de chercher à violer de nouveaux arrivants est plutôt inhospitalier. D'ailleurs ça n'aurait aucun sens de dire qu'ils étaient inhospitaliers s'ils voulaient simplement « connaître » les étrangers.

3)Lévitique : la loi de Moïse dit qu'un homme qui couche avec un autre homme doit être tué pour un tel crime. De plus Onan, en se retirant de sa femme pour « verser sa semence à terre », provoque la colère de Dieu.

Interprétation pro-homo: Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'agissait d'une tribu en campagne de guerre. Tout comme dans la Genèse, il était essentiel de procréer au maximum, ce que la libre pratique de l'homosexualité aurait gêné. Le crime d'Onan quant à lui n'est pas d'avoir « tué » une quelconque vie présente dans sa semence – ce que l'on pourrait aussi reprocher aux homosexuels en s'appuyant sur le texte biblique – mais de ne pas avoir procréé quand sa tribu en avait besoin. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de croître, de conquérir et coloniser la terre, nous l'avons déjà fait. Le commandement est caduque, et ne peut plus être utilisé contre les homosexuels – d'ailleurs les chrétiens hétéros ne se privent pas de contraception : où est la différence ? Nous sommes sous la grâce, pas sous la loi.

Réponse : Encore une fois, si on replace le passage dans son contexte, on voit que cette loi fait partie d'une série de lois sur l'éthique sexuelle, et qui interdit aussi l'inceste et la zoophilie – choses qu'on ne chercherait pas à justifier en disant que les mentalités doivent évoluer. Jésus a accompli la loi et nous sommes sous la grâce, mais il n'a pas aboli l'éthique sexuelle, en fait il a prôné un renforcement des standards de l'éthique sexuelle classique juive.

4)Jésus n'a jamais rien dit contre les homosexuels. En fait, Jésus aime ceux que les autres jugent « criminels et pêcheurs » (prostituées, lépreux, percepteurs d'impôts, etc.).

Interprétation pro-homo: Il est temps que les chrétiens arrêtent de considérer les homosexuels comme des lépreux quand ils ne font qu'exprimer la nature que Dieu a placé en eux. Par la grâce de Dieu, nous évoluons, et les chrétiens évoluent aussi. Au début le peuple de Dieu offrait ses propres bébés en sacrifices, puis Dieu les a éduqués un peu et ils offraient des animaux en sacrifice, Dieu a continué à les éduquer progressivement, avec pédagogie, et maintenant nous offrons de l'argent et du temps en sacrifice. Même chose pour l'esclavage, le racisme, le statut de la femme... De la même manière, en ce qui concerne l'homosexualité, les mentalités doivent évoluer.

Réponse : Encore une fois, Dieu n'a pas placé cette nature en eux, ce sont les conséquence de la chute. Jésus n'a jamais rien dit contre les homosexuels, mais il a dit qu'il existait un type de personnes qu'il a appelé les « eunuques pour le royaume de Dieu » (Mat.19:12), autrement dit ceux qui n'auront jamais de relations sexuelle justement parce qu'ils croient en Dieu. Il confirme en outre ce que dit la Genèse (Mat. 19:4-5), limitant selon la tradition le sexe au cadre du mariage hétérosexuel.

5)Enfin, dans les épîtres, trois passages parlent de l'homosexualité : 1Cor.6:9, 1Tim.1:10 et Rom.1:26-27.

Interprétation pro-homo: Ces trois épitres sont de la main de Paul, qui était homophobe malgré lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était un homme de son temps, influencé par sa culture juive très stricte, et on ne peut pas lui reprocher. Il ne savait pas tout ce que nous savons aujourd'hui – alors s'il n'était pas coupable, nous le sommes en étant homophobes.
Mais même ce juif, leader de l'église dans les premiers temps, ne condamne jamais les relations amoureuses entre deux adultes consentants. Ce qu'il condamne, c'est la réalité de ces deux mots : arsenokoitai et malakos. Étymologiquement, le premier vient du grec arsenos, « hommes » et koitai « coucher », autrement dit un homme qui couche avec un autre homme. Le deuxième signifie « être doux » ou « efféminé ».
Mais les mots ne signifient pas toujours ce que leur étymologie indique. En fait, le premier mot fait référence aux hommes qui se prostituaient. Quant aux deuxième mot, les Pères de l'Église l'utilisaient pour désigner, entre autres, la masturbation. La prostitution et toute forme de masturbation, comme la pédérastie, le viol, et les aventures d'un soir, ne font pas partie de la vision biblique du sexe. Les relations amoureuses entre adultes consentants, si.

Réponse : Paul n'était pas homophobe, il était simplement inspiré de Dieu. Que ces deux mots puissent être utilisés dans ces deux sens spécifiques ou non, ils désignent plus largement les pratiques homosexuelles en général. La signification d'arsenokoitai n'est pas certaine et pour le moins polémique, c'est apparemment un néologisme inventé par Paul. Mais si l'ont regarde le passage de référence dans le Lévitique (18:22 et 20:13), que Paul, un juif éduqué, connaissait certainement, nous voyons que l'injonction qu'un homme (arsenos) ne doit pas coucher (koitai) avec un homme (arsenos), la signification du mot n'est plus si mystérieuse. D'autant qu'il existe d'autres mots pour désigner d'autres réalités, notamment celle de la pédérastie (paiderastïs).
Enfin n'oublions pas que Paul a aussi écrit Rom.1 : " car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature, et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement". Il serait difficile d'être plus spécifique. Ce sont donc les pratiques elles-mêmes qui sont en cause, et non un concept de relations amoureuses, ou entre adultes consentants.
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Alors, oui, la Bible condamne clairement toute forme de pratiques homosexuelles. Ce n'est pas de l'homophobie : la Bible ne condamne pas les homosexuels. En fait, si on dit que la Bible est homophobe, c'est parce qu'on a décidé que l'homosexualité était une identité: on dit "je suis homo", mais jusqu'ici tout mène à croire que l'homosexualité est le résultat de facteurs génétiques et environnementaux combinés.

Seulement, comme la société a rejeté les homosexuels à cause de leurs pratiques, ils ont fini par s'identifier par ce trait distinctif de leur sexualité, par effet de minorité, et en particulier dans une société ou « je suis ce que je fais ».

Mais le problème, ce n'est pas le sexe. Les gens peuvent vivre sans avoir de relations sexuelles, leur tête ne va pas exploser, ils ne vont pas flétrir et mourir misérables. On peut vivre sans sexe, par contre on ne peut pas vivre sans relations, sans amour, sans communauté. Et si les chrétiens intégraient plus les homosexuels, leur témoignaient plus d'amour, ces derniers le vivraient beaucoup mieux, et seraient moins tentés d'interpréter la Bible d'une manière qui réponde a un besoin qui leur semble essentiel, identitaire.

Comment je le sais ? Parce que j'en ai fait l'expérience. Je suis homosexuel, j'ai étudié la question pendant plus d'un an, et croyez-moi ça n'a pas été facile. Je n'ai pas considéré sereinement la possibilité de me passer de sexualité juste parce que c'était l'interprétation traditionnelle. Mais j'ai été entouré de gens qui n'ont jamais cherché à m'imposer quoique ce soit, qui se sont contentés de m'aimer, tout en affirmant que la Bible était claire sur le sujet de l'homosexualité. Et je me suis dit que si Dieu existait réellement, alors c'était plus important que ma sexualité, et que si la Bible était vraiment sa parole, alors il promettait de m'aider à le comprendre, à bien le vivre. Et je le vis très bien.

5 octobre 2010

La Gay Pride

La Fierté Rose, comme on l'a baptisé en France, ou Gay Pride pour le reste du monde, n'est pas simplement, comme elle a pu le paraître à l'origine, une manifestation de la « non-honte » des homosexuels dans la société. Si c'était le cas, il n'y aurait pas besoin de toutes ces exhibitions sexuelles (et souvent indécentes).

Il s'agit de plus que ça. Non seulement les homosexuels s'identifient presque majoritairement par leur sexualité, comme si c'était tout ce qui les définissait, mais en plus ils défendent et encouragent un changement moral et spirituel dans la société vers une acceptation totale de toutes formes de sexualité.

Or si très peu de gens sont effectivement homosexuels, on peut logiquement s'attendre à ce que les comportements sexuels se diversifient tout simplement parce que comme les chiens de Pavlov, nous sommes entrainés à associer plaisir sexuel et certains comportements – que ce soit dans la rue, au cinéma ou à la télévision.

Les leaders du mouvement se voient comme des révolutionnaires qui, en imposant une vision élargie des comportements sexuels et en déconstruisant ainsi l'hétérosexualité comme norme, favorisent l'émergence (comprenez «construisent à la place ») d'une nouvelle spiritualité, d'une nouvelle vision du monde, pansexuelle et panthéiste.

Les intellectuels qui soutiennent ce mouvement sont, ironiquement, ceux qui aujourd'hui mettent au même rang les pédophiles et les homosexuels dans leur classification des types de sexualités – un privilège anciennement réservé à ceux qu'on aurait jugé homophobes et fascistes. Pas moins de 7 niveaux et 14 types de sexualités sont « commercialisées » sur le marché des conceptions sexuelles de nos jours.

Comment est-ce qu'une minorité qui représente entre 1 et 3% de la population et qui n'a pas de culture, d'histoire ou de langue commune peut arriver à une telle influence dans la société ? Il ne s'agit pas seulement de la recherche d'une reconnaissance civile, d'une acceptation sociale, c'est une spiritualité « toute-incluante » qui est prônée et avec laquelle nous sommes familiarisés de force, à travers l'influence de toute notre société.

En d'autres termes, le mouvement pro-homosexuel et le mouvement néo-païen se soutiennent mutuellement. Et cette alliance n'est pas nouvelle : depuis l'Antiquité, dans toutes les cultures, les cultes païens ont inclus une caste de prêtres et chamans homosexuels ou des pratiques homosexuelles, et c'est à cette supposée source de pouvoir magique sexuel qu'est associée la force de ces deux mouvements.

Et tout ça, encore une fois, ce sont les intellectuels du mouvement homosexuel qui le disent. En fait ils vont jusqu'à s'ériger, au sein de cette nouvelle spiritualité de plus en plus répandue, en ambassadeurs du divin sur terre, en tant que personnes qui vivent l'union (ou plutôt la réunion) de ce qui a longtemps été séparé, et cela passe notamment par la sexualité et la morale.

Mais il ne s'agit pas de liberté, de respect et de tolérance – pas plus que pour l'affaire des minarets en Suisse. Il s'agit d'occupation politique et médiatique du terrain et d'influence sociale, en faveur du dictat d'une nouvelle religion : le néo-paganisme. Je croyais qu'en France, on voulait séparer la religion et le gouvernement...