Affichage des articles dont le libellé est En parler. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est En parler. Afficher tous les articles

5 octobre 2012

Petit guide de la sexualité

J'ai déjà abordé le sujet il y a deux ans, mais cette fois-ci j'en parlerai au sens large : la réduire à la copulation nous conduirait à froidement la valoriser par son potentiel procréateur ou orgasmique... Or, la sexualité c'est plus que ça.

C'est aussi et entre autres : l'intimité, la tendresse, le don de soi (qui peut impliquer la chasteté et la virginité), la liberté, l'attachement, sans oublier l'affection bien sûr... Tout cela, on doit bien le reconnaître, peut être vécu par un couple hétérosexuel aussi bien que par un couple homosexuel. Voilà un terrain commun qui peut être la base d'une discussion, et d'une reconnaissance.

Pour autant, l'homosexuel ne peut pas faire l'expérience de la fonction procréatrice de la sexualité, et il ne peut pas faire l'expérience de l'altérité comme différence sexuelle (qui implique une intelligence, une sensibilité, une affectivité, une esthétique différentes). Il ne s'agit pas de discrimination, mais de distinction : le couple homosexuel n'est pas semblable au couple hétérosexuel, et il y a une différence entre reconnaître la valeur humaine d'un lien affectif entre personnes du même sexe et lui accorder la même reconnaissance symbolique qu'au couple homme-femme.

L'amour humain, c'est l'amour de l'esprit et du corps – c'est l'amour de la combinaison des deux. Cela, parce que l'homme est un corps et un esprit, non simplement un esprit dans un corps : il n'y a pas de vie humaine possible sans cette union entre corps et esprit. Autrement dit, la vie humaine, ce n'est ni un corps sans esprit, ni un esprit sans corps. Notre corps fait donc partie de notre être autant que notre esprit. Et c'est pour ça que l'homme n'est pas complet sans la femme, et la femme n'est pas complète sans l'homme : ils sont faits l'un pour l'autre du point de vue du corps, et donc, du point de vue de l'esprit aussi.

Qu'en dit la Bible ?

En réalité, elle s'occupe moins de condamner l'homosexualité que d'exalter le mystère de la sexualité, où l'homme et la femme sont appelés à discerner quelque chose du mystère de Dieu : quand la Bible dit que l'humain est créé à l'image de Dieu elle ajoute immédiatement qu'il l'est d'emblée comme homme et femme. La littérature hébraïque utilise souvent des parallélismes pour exprimer une idée, et ici cela signifie que les deux sont liés : la sexualité a quelque chose à voir avec la relation entre l'homme et Dieu.

Cependant, l'homosexualité, aussi peu évoquée qu'elle soit dans la Bible, l'est toujours de manière négative, et va a l'encontre de la finalité créatrice de la sexualité (qui est tout de même à affirmer, même si la parenté est libre et facultative). En tant que lieu privilégié de l'expérience de Dieu, la sexualité est donc à pratiquer dans l'altérité.

Relativiser le message

Plusieurs passages bibliques traitant "négativement" de l'homosexualité, ne pouvant être niés, sont donc remis en question, ou relativisés.

Par exemple, on prétend que l'apôtre Paul avait des points de vues logiques dans sa culture, mais qui ne sont plus d'actualité. Tenez, son discours sur les esclaves qui doivent rester obéissants à leurs maîtres est à relativiser, alors pourquoi pas son discours sur l'homosexualité ? Mais d'une part l'esclavage est un mauvais mot pour décrire la réalité des serviteurs de l'époque (on pense à l'esclavage des africains par les colonisateurs, ce qui est totalement différent); et d'autre part il se trouve que Paul a également exprimé un avis révolutionnaire sur le sujet dans son épître à Philémon - il faut prendre son discours dans son ensemble.

Mais quand bien même, Paul milite avec cohérence pour que chacun reproduise l'exemple de Christ : que le serviteur obéisse à son maître comme Jésus a obéi à son Père bien qu'étant son égal, et que le maître aime et cherche le bien de son serviteur comme le Père l'a fait pour Jésus; de la même manière il milite pour que l'homme et la femme imitent la relation de Dieu le fils et Dieu le Père dans leur relation, soit une union d'êtres égaux, essentiellement similaires et en même temps fondamentalement différents. D'ailleurs, Paul fonde son argumentation précisément sur le destin humain voulu par Dieu et qu'Adam et Ève ont rejeté.

Sodome et Gomorrhe plus en détails

Le livre de la Genèse, chapitre 19, versets 1 à 29 nous raconte comment les habitants des ces deux villes furent punis par Dieu. Bien que ce texte laisse une forte présomption d'homosexualité de la part des habitants, l'Ancien Testament n'interprète pas le crime de Sodome et Gomorrhe comme étant l'homosexualité, mais l'inhospitalité (Gn.13:13 parle de “la méchanceté des habitants de Sodome”; Ez.16:49 mentionne leur "inhospitalité"). Au regard du passage, le crime indéniable ici est le mépris des étrangers.

Pourtant le passage de Jude 1:7 spécifie clairement que le crime puni est celui de la méchanceté et des relations contre-nature, mais on pourrait dire que c'est une interprétation tardive des événements - c'est dans le Nouveau Testament, assez éloigné des faits et potentiellement de la mentalité particulière à l'Ancien Testament. Pour rester dans ce dernier, on trouve en fait une histoire similaire à celle de Sodome et Gomorrhe dans le livre des Juges, chapitre 19, versets 22 à 25. Le phrasé est presque identique, et il est clair que dans ces circonstances, connaître fait référence à un mal, une infamie, une chose qui déshonore. L'inhospitalité et la méchanceté des gens du coin est manifestement de l'ordre de l'abus sexuel. Encore une fois, le parallélisme entre les deux passages est porteur de sens, et indique la nature du crime de Sodome & Gomorrhe.

Sans oublier les prétendues icônes Gay de l'Ancien Testament...

Il s'agit bien sûr de David et Jonathan. Certes, les mêmes expressions sont employées pour décrire leur amour et celui entre un homme et d'une femme (1Sam.18:1,19:1, 2Sam.1:26), mais c'est avant tout pour souligner la fidélité qui caractérisait leur relation, plutôt que la nature de l'amour. On parle de leur amitié comme d'un mariage politique, Jonathan ayant compris que Dieu avait choisi David comme successeur de son père Saül. En outre, les pulsions de David étaient clairement tournées vers le sexe opposé, comme le montre son comportement envers Bethsabée. 

Qu'il ait eu un amour particulier pour Jonathan ne peut d'ailleurs nous surprendre que hors-contexte. A cette époque les femmes étaient assez peu éduquées et cherchaient avant tout à plaire physiquement (et particulièrement celles qu'on présentait au roi). Les hommes, eux, devaient faire face à des responsabilités qui réclamaient plus d'éducation, et passaient le plus clair de leur temps entre eux (et c'est encore le cas aujourd'hui au Proche et Moyen-Orient), notamment à la guerre. Jonathan, fils de roi, était certainement très éduqué, et les situations périlleuses auxquelles il a fait face avec David ont certainement forgé des liens très intimes entre eux. Mais, tout ça remis en contexte, rien ne porte à croire qu'il y avait plus qu'une forte amitié fraternelle entre eux.

Que penser de cette vision de la sexualité ?

Toujours pour remettre les choses en contexte, faisons un tour d'horizon du Proche-Orient Ancien, où ont vécu tous ces personnages bibliques : chez leurs voisins les hittites, la zoophilie et le travestisme sont légaux. En Ougarit, les dieux eux-mêmes sont zoophiles ! En Égypte, l'inceste est pratiqué jusque dans la famille royale, de même qu'en Mésopotamie certaines formes d'incestes étaient tolérées. Les Ammonites, eux, sacrifiaient carrément leurs enfants à leurs dieux. Partout dans la région, la castration et la prostitution, dans le cadre d'un culte religieux, étaient courantes. A côté de ça, les prescriptions bibliques au sujet de la sexualité sont étonnamment saines et cohérentes.

Cela montre que l'opinion publique ne suffit pas pour garantir une moralité individuelle et publique de qualité. Et si tu crois qu'on ne commettrait plus ce genre d'égarement moral de nos jours, repenches-toi sur les effets de la "libération" sexuelle depuis mai 68...

7 septembre 2012

Pour le mariage homosexuel... ?

La question au feu rouge

Diane Savino est sénatrice de l’État de New York. Un jour qu'elle était arrêtée au feu rouge, un homme passe la tête par la fenêtre de sa voiture et lui demande : "Vous êtes sénatrice ?". Il avait remarqué la plaque minéralogique typique des sénateurs aux États-Unis. Elle acquiesce, et il enchaîne : "Le Sénat va bientôt voter un projet de loi sur le marriage gay, non ?". Elle confirme, il lui demande ce qu'elle compte voter, et elle dit qu'elle compte voter pour. "Pourquoi ?", l'interroge-t-il, et elle lui répond : "Parce que le mariage est un droit pour tout adulte consentant". Il reprend : "Mais ça change la définition du mariage".

Elle se met à son tour à poser les questions : "Est-ce que vous savez que la loi nous autorise à nous marier immédiatement, alors que nous venons juste de nous rencontrer, et en pratique, les infrastructures de ce pays nous permettraient de le faire dans les 24h ?". Il acquiesce. "Et pensez-vous que nous soyons prêt pour un tel engagement ?". Il marque une pause avant de répondre : "Je comprends ce que vous voulez dire".

L'anecdote (f)relatée

C'est cette anecdote particulière que la Sénatrice choisira de relater au cours de l'assemblée qui verra le vote pour le mariage homosexuel dans l’État de New-York. Son argument principal est le suivant : le gouvernement ne contrôle pas la qualité d'un mariage, il ne fait pas de discrimination. L’Église, au contraire, peut le faire, parce que c'est une institution privée, et libre à elle de ne pas célébrer ni reconnaître les mariages homosexuels.

C'est probablement le meilleur argument que j'ai entendu jusqu'ici en faveur du mariage homosexuel. Cependant la sénatrice va un peu vite.

Le problème du Kir

La différence sexuelle des conjoints n'a rien à voir avec la qualité du mariage, et tout à voir avec la définition du mariage. La Sénatrice Savino change la question, et ainsi ne répond pas à l'objection de cet homme qui l'interroge. Il n'a pas dit que les homosexuels feraient de mauvais couples, il a dit que le mariage homosexuel, c'était en soi une contradiction. Comme dit mon ami JR, que je remercie pour ses excellentes contributions à cet article (et je vous recommande le sien), un Kir est une boisson qui allie du vin blanc et de la liqueur de cassis. C'est la définition du Kir. Si je ne met que du vin blanc et pas de liqueur de cassis, ce n'est pas un Kir de mauvaise qualité, ce n'est carrément plus un Kir, mais juste du vin blanc.

Un couple, une couple*

Alors pourquoi les gouvernements cherchent-ils à reconnaître officiellement les mariages (outre pour les impôts) ? Une réponse cohérente avec le concept de mariage tel qu'il est défini depuis l'aube de l'humanité, c'est que l'union d'un homme et d'une femme a tendance à donner des enfants, autrement dit le couple est le fondement naturel de la famille, or la famille est l'unité de base de la nation dont le gouvernement a la charge. Il doit donc s'assurer que la famille offre un cadre favorable au développement des enfants, ce qu'il fait par une institution comme le mariage notamment.

Sans possibilité d'adopter ou d'insémination in vitro, a priori (il y a des exceptions), le couple homosexuel n'a donc pas de bonne raison de réclamer à l’État d'être encadré par une telle institution. C'est d'ailleurs pour ça que ces questions sont directement liées à la question du mariage homosexuel. Je te laisse faire tes recherches sur le développement des enfants dans les familles homosexuelles, quant à la FIV, c'est une procédure médicale lourde et conçue pour les gens qui ont des difficultés biologiques à concevoir, malheureusement parfois considérée comme une sorte de "chirurgie esthétique de la procréation", dont on peut user comme on le souhaite. C'est le "pendant ironique" de l'avortement...

Et donc ?

Le fait est que la plupart des gens n'ont pas réfléchi sérieusement à la question du mariage homosexuel, et n'ont pas étudié la question de l'adoption. Ils sont pour ou contre tout en ignorant les logiques en jeu et les implications pratiques. Mais je ne suis pas là pour te dire quoi penser, parce qu'au final, c'est ton choix que tu devras exprimer. Plutôt, j'espère te faire réfléchir à tout ça. Alors je te laisse avec quelques questions :

=> Est-il légitime de réclamer au gouvernement de reconnaître le mariage homosexuel ? Est-il nécessaire d'obtenir une reconnaissance officielle, ou une tolérance neutre serait-elle suffisante ? Est-il important de donner le nom de mariage à l'union homosexuelle ? Dans quelle mesure l'union civile assure-t-elle déjà les droits réclamés par les couples homosexuels ?

=> L'adoption ouverte aux couples homosexuels permettra-t-elle réellement plus d'adoptions ? Y a-t-il plus d'enfants à adopter que de demandes d'adoption ? D'où viennent les enfants adoptés par des couples français ? Comment les agences d'adoption (de France ou d'ailleurs) réagiront-elles à un changement de législation ? Quelle proportion de couples homosexuels seraient à la fois désireux d'adopter et jugés aptes à l'adoption ? Quels critères doit-on retenir pour qu'un couple soit jugé apte à l'adoption ?

Enfin, pour ce qui est des parents célibataires (qui peuvent adopter, et que l'on compare parfois aux couples homosexuels), rappelons-nous que les parents célibataires le sont rarement par choix, et donc qu'ils sont souvent prompts à rechercher et inviter l'influence d'un parent de l'autre sexe dans l'éducation de son enfant. Il faut donc savoir si on peut en dire autant des couples homosexuel.
___

* Un couple est un assemblage de deux choses différentes, une couple est un assemblage de deux choses similaires (comme une paire). On pourrait donc dire "une couple homosexuelle"...

15 juin 2012

La loi affranchit, la liberté opprime

"J'aime le sexe plus que vous, bordel !". C'est le titre potentiel d'un éventuel article à venir sur le site de mon estimé collègue, JR, étudiant en théologie (je te recommande notamment ses excellents Épîtres aux Geeks). En attendant qu'il prenne le temps d'explorer le sujet plus en détail, voici déjà quelques idées.

Le mariage. Plusieurs de mes amies d'enfance, initialement opposées à l'idée de se marier un jour, ont finalement envisagé le mariage, après de nombreuses étapes : s'embrasser, "c'est compliqué", être dans une relation, emménager ensemble, se pacser, se fiancer... et finalement se marier. D'après l'une de ces amies, c'est la progression qui est équilibrée et qui permet de se faire à cette idée d'abord insoutenable. D'après une autre encore, c'est un peu en réaction à la génération de nos parents qui ont trop rejeté les conventions sociales : on veut y revenir.

Et n'est-ce pas plus mal ? Quand on entend, particulièrement dans les milieux chrétiens, que le PACS est une menace pour le mariage - c'est un contrat moins contraignant, moins engageant - ce qu'on constate en réalité c'est qu'il sert plus souvent de préparation au mariage, parce que les gens ont tout autant envie de s'engager, mais ça leur prend simplement plus longtemps. Ne comprend-on pas pour une génération ce qu'on comprend sans peine pour un chat échaudé, à savoir, qu'il craint l'eau froide ?

Loi et liberté. Mais pour en revenir au titre de l'article, je veux parler de ce paradoxe : Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit (Henri Lacordaire). J'en ai déjà parlé lorsque j'ai évoqué l'analogie du jeu de basket : on a besoin de règles, d'un cadre, dans lequel s'exprime notre liberté. Pas de cadre, pas de règle, et on est à la merci du plus violent des joueurs. De la même manière - et c'est à toi, à moi, à nous, génération échaudée, que je parle - dans une société libérale, la femme qui n'est pas prête à coucher rapidement pour entamer une relation perd un avantage concurrentiel face à celles qui seront prêtes à le faire. Et tout est comme ça.

C'est la liberté qui opprime, c'est la loi affranchit. Une autre de mes amies m'a confié un jour qu'elle avait découvert que l'acte sexuel créait un lien intime avec l'autre, et que tout échec relationnel, aussi profitable qu'il soit du point de vue de l'expérience, l'avait endommagé. Si la liberté consiste à faire fi des conséquences de ses actes, à croire qu'on n'est qu'un bout de chair dont notre esprit peut user à sa guise, alors, la liberté est un régime carcéral.

Être libre, c'est du boulot. Parce qu'être libre, c'est être responsable de soi, et devant les autres.
On est souvent responsable de nos échecs relationnels, qu'on veuille le reconnaître ou non, parce qu'on ne sait tout simplement pas ce que c'est une vraie relation. Nos parents le savent rarement mieux, malheureusement.

Mais je connais quelqu'un qui veut avoir une relation avec toi, et par là même t'enseigner ce que c'est qu'une vraie relation; quelqu'un qui te pardonnera tes infractions à sa loi de liberté, t'encouragera et te soutiendra pour que tu apprennes ce que c'est que la liberté dans les relations, et que tu le mettes en pratiques. Ce quelqu'un, c'est Jésus.

Es-tu seulement prêt à être libre ?

25 mai 2012

Le christianisme est-il une secte ?

Quand je me suis converti au christianisme, mes proches ont eu peur que je ne sois tombé dans une secte. Pourquoi ? Parce que quelqu'un comme moi ne pouvait tout simplement pas être assez bête pour devenir religieux. Or on sait que si la religion est l'opium du peuple, la béquille mentale des faibles d'esprit, les sectes quant à elles peuvent embrigader même des gens d'intelligence normale.

Mais depuis ce temps, je suis toujours chrétien, et si l'avis de mes proches a changé au sujet du christianisme, c'est plutôt en bien qu'en mal il me semble. Mais eux ne sont pas des faibles d'esprits, alors comment peuvent-ils sympathiser ? Le christianisme serait-il une secte dans laquelle je les embrigaderais inconsciemment ? Mais prenons les questions dans l'ordre...

Qu'est-ce qu'une secte ?

Question aussi fondamentale que polémique, la définition de la secte fluctue. Aussi je me contenterai de relever cinq points : trois caractéristiques structurelles, et deux caractéristiques doctrinales, sachant que pour chacune, c'est la multiplication des facteurs qui dénotera une réelle dérive sectaire.


1. Une aliénation progressive de l'individu, généralement facilitée par l'isolation de la société et de la famille, l'appropriation des biens des membres, l'endoctrinement (renforcement des croyances et normes de la secte avec représentation caricaturale des visions divergentes), l'affaiblissement physique et mental des membres (sous couvert de pratiques ascétiques de purification par exemple), la manipulation émotionnelle et psychologique (de manière imperceptible d'abord, puis par la coercition explicite), ou la reconstruction cognitive insidieuse (“lavage de cerveau”).


2. Une opposition extrême au reste du monde, par un enseignement salvateur qui se veut nouveau et unique, dont la secte est la source exclusive, et dont on ne peut bénéficier qu'en vivant en son sein, en rupture avec le reste du monde, souvent est représenté comme persécuteur.

3. Un ou des dirigeants très charismatiques, aux affirmations invérifiables ou non vérifiées, et qui se substituent à une figure d'autorité salutaire pour les membres (père, enseignant, guérisseur, etc.).

4. Le salut par les œuvres. C'est de là que découlent les caractéristiques structurelles des sectes : il faut faire quelque chose pour accéder à une vie meilleure (dans ce monde-ci ou un hypothétique "après").

5. Le témoignage intérieur. Les sectes cherchent à susciter une expérience personnelle agréable à l'individu, et la mettent en avant comme témoignage intérieur de la vérité du système. Autrement dit, on convaincra de la doctrine par l'expérience personnelle et on répondra aux incohérences et aux contradictions doctrinales de la secte par un appel à l'humilité devant cette vérité supérieure, qui elle est confirmée par le ressenti (parfois mystique).

Pourquoi les sectes sont-elles dangereuses ?

La secte détruit :

- La personne (violence et aliénation psychologique),
- La famille (séparation radicale du milieu d'origine),
- La société (rupture d'avec la vie sociale et atteinte à la famille).

Mais tant qu'elle n'enfreint pas de loi ou ne porte pas atteinte à la santé ou l'ordre public, il est difficilement justifiable pour un gouvernement d'intervenir. D'ailleurs à l'inverse, les mouvements radicaux ou dissidents ne sont pas nécessairement des sectes.

Que dire du christianisme ?

Si on reprend les 5 premiers points, il est clair que plusieurs mouvements qui se réclament du christianisme manifestent des dérives sectaires (Témoins de Jéhovah, Mormons, Moon, certains ordres Catholiques, certaines églises protestantes, etc.). Cependant on pourra remarquer que tous ces mouvements ajoutent au fondement du christianisme (à savoir, la Bible) ou le modifient.

En effet, le message de Jésus selon la Bible est un message de libération, ou comme j'aime le paraphraser : un retour vers la vie, la vraie. Autrement dit, pas d'aliénation, pas de coercition. Bien qu'en opposition au monde, Jésus invite ses disciples à ne pas vivre en rupture, en groupe élitiste : son royaume n'est pas de ce monde, mais il est dans ce monde.
Son dirigeant, Jésus-Christ démontrait ses affirmations par des miracles, et non pas des miracles de prestidigitateur (comme ce gourou indien qui fait apparaître des œufs ou de la "cendre sacrée") mais des guérisons, des prodiges physiques, et surtout, sa résurrection. Il propose aux hommes d'être sauvés gratuitement, et il ne promet pas la paix dans la vie, mais la paix dans les souffrances (souffrances qu'il promet également) - pas de doucereuse sensation de guimauve intérieure. Aujourd'hui nous disposons de la Bible, un document enraciné dans l'histoire, témoignage extérieur à notre subjectivité, pour vérifier la vérité du message.

Enfin, le message de Jésus n'a pas détruit la société, la famille ou l'individu, mais il l'a construit. La majorité des avancées sociales sont d'inspiration chrétienne : premiers droits de la femme, création des hôpitaux, des orphelinats, des droits des enfants, premiers soins envers les handicapés mentaux, suppression de la traite des noirs et abolition de l'esclavage, soutien et expansion de l'instruction et de l'éducation...

Alors, le christianisme est-il une secte ? A toi de voir, mais pour ma part, je ne crois pas.

20 avril 2012

Ne m'embête pas avec “ton” Dieu

Beaucoup déplacent le débat de l'existence de Dieu au débat de la croyance en Dieu, espérant s'en tirer ainsi : “Je ne crois pas en ton Dieu, alors ne m'embête pas avec !”. Mais que l'on croie où non en Dieu ne change rien à son existence, ni à son jugement.

Imagine : tu viens d'une culture où les parents ont droit de vie et de mort sur leurs enfants. Tu arrives en Europe, et l'un de tes enfants te porte gravement préjudice, et tu le punis de mort. Que tu trouves cela juste ou non, que tu aies été au courant ou non, c'est contre la loi. Et donc c'est répréhensible. Peu importe que tu sois d'accord ou non, les autorités vont t'envoyer en prison. Mais tu aurais bien aimé qu'on te le dise avant...

De la même manière, peu importe tes croyances, tes opinions, si Dieu existe, c'est lui qui a fait la loi qui régit le monde entier. Tu es né dans ce monde, selon ces lois, et tu vis par ces lois mêmes, que tu en aies conscience ou non. Peut-être que ta culture familiale ou nationale, tes aspirations et ton caractère, ta formation de pensée, ton expérience de vie t'amèneront à te faire ta propre loi morale. Mais cela ne te donne aucune autorité en soi, tout comme refuser la gravité ne t'empêche pas de t'écraser en fin de chute.

Et si un jour Dieu vient te demander des comptes, crois-tu  qu'il se pliera à tes calculs ?

Tu n'es peut-être pas chrétien, mais si Dieu existe tel que la Bible le décrit, il est ton Dieu, ton créateur, ton Seigneur, que tu le veuilles ou non.

Bien sûr, cela ne justifie pas le harcèlement, et ce même Dieu commande dans la Bible de traiter les autres avec douceur et respect - nous autres chrétiens avons bien du mal à l'apprendre et à le mettre en pratique. Mais pourquoi tirer sur le messager, aussi imparfait qu'il soit, quand le message pourrait te sauver la vie ?

6 avril 2012

La Bible et le sexe

Ce à quoi nous sommes habitués n'est pas forcément normal : à trop mentir, nous perdons le sens et la valeur de la vérité, à force d'hypocrisie, nous perdons  la valeur de l'amitié... et si notre morale était anesthésiée par notre environnement, qui regorge d'incitations à toutes les pratiques sexuelles ? Et si nous avions perdu toute notion de la valeur du sexe ?

Qu'en dit la Bible ? Pas de sexe avant le mariage ? Pas de divorce ? Pas de relations homosexuelles ? Point par point, ces éléments peuvent sembler rétrogrades et aliénants. Mais il faut voir pourquoi et comment ils sont disposés, et surtout les considérer dans leur ensemble, comme une éthique sexuelle globale et cohérente.


Pas de relation avant LA relation
N'éveillez pas l'amour avant qu'il ne soit temps, conseille par trois fois le Cantique des Cantiques (Ca.2:7; 3:5; 8:4). Autrement dit, LE livre de la Bible qui parle le plus de sexe (avec des métaphores très imagées quoique très pudiques pour l'époque) nous avertit du danger de se laisser aller au niveau sentimental et physique avant de prendre un engagement envers l'autre.
Voyez les amours adolescentes (et même plus âgées par fois), est-il besoin de plus pour considérer qu'il est sage de se préserver - et de se préserver non pas par bigoterie, mais afin de construire un amour mature et sain, sachant ce qu'on veut plutôt que de le rechercher à tâtons, malhabilement, se blessant et en blessant d'autres au passage ? L'échec d'une relation très intime implique une destruction émotionnelle, tandis qu'une relation construite prudemment se laisse déconstruire avec moins de dégâts.

Un seul partenaire pour la vie
Le livre des proverbes recommande une seule femme à la fois, une seule femme pour la vie (Pr.5:18-19) :
Fais ta joie de la femme de ta jeunesse, biche des amours, gazelle pleine de grâce:
Sois en tout temps enivré de ses charmes, Sans cesse épris de son amour.

Jésus en rajoute une couche (Mt.19:6,9)
[Les mariés] ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. (...) Celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère.


Une seule femme ? Et si on se trompe ? C'est bien pour cela qu'on recommande de se préserver avant le mariage : afin d'être sûr de vouloir prendre un engagement définitif, et cela devrait nous pousser à nous intéresser aux choses fondamentales (le caractère, les goûts, la vocation, la vision du monde, les espoirs), sans nous laisser séduire uniquement par les choses qui fluctuent (comme l'attirance sexuelle ou émotionnelle). 


Et la liberté ? Mais quelle liberté ? Car c'est de l'amour qu'on risque de s'enivrer, plutôt que de l'autre. On aime tomber amoureux, on aime souvent l'émotion plus que la relation. Si un homme est incapable de garder un travail plus de quelques mois, qu'en déduisez-vous ? Qu'il est libre ? Ou qu'il est esclave de ses moindres envies, qu'il est sans recul, sans persévérance ?


Un homme, une femme
J'en ai déjà parlé ici plus en détail. Je n'aborde pas le sujet de manière anodine : j'ai moi-même eu  des attirances uniquement homosexuelles pendant une dizaine d'années, ce qui inclue mes trois premières années en tant que chrétien, et maintenant j'en suis libre. 
Je suis tombé amoureux d'une femme l'année dernière - ce que j'aurais cru impossible il y a encore deux ans. Et le changement n'est pas juste une volonté de me conformer à la volonté de Dieu, mes attirances provenaient d'un déséquilibre émotionnel, que j'ignorais. Et en progressant sur ce plan dans ma relation avec Dieu, le reste a suivi. 
Je n'aurais jamais soupçonné tout ce qu'il y avait à guérir en moi si j'avais perduré dans la recherche de l'amour homosexuel - parce que mon attirance résultait d'un problème, d'une frustration, d'une angoisse émotionnelle qui s'était muée en désir sexuel, et qui cherchait à compenser un phénomène de manque plutôt que de s'attaquer à la question de fond.  
Je ne dis pas que c'est forcément le cas pour tout le monde, mais ça me semble envisageable - et pas que pour les homosexuels, d'ailleurs, en fait je crois que si ce déséquilibre irrésolu a pris cette forme chez moi, il peut en prendre bien d'autres, et s'exprimer sous bien des manières - que je n'accepte pas comme faisant partie de la nature humaine sous couvert de tolérance. Il y a autre chose, il y a mieux, je le sais, je le vis.
___

Avec tout ça, quel programme ! C'est du boulot, bien sûr. Tu remarqueras que je n'ai pas parlé d'obligation ou de règles, car comme le dit l'apôtre Paul, tout est permis, mais tout n'est pas bon (1Co.10:24). L'être humain, seul être vivant capable d'apprendre des réussites et des échecs des générations précédentes, est également, et malheureusement, incroyablement peu enclin à le faire... Mais la Bible est là pour enseigner ce qui est bon et ce qui est mauvais, c'est un manuel de vie humaine, riche de plus de 5000 ans d'expérience !

Évidemment, ce n'est pas que ça. Mais c'est au moins ça. C'est une sagesse qui nous propose une autre vie, selon une norme idéale, et incompréhensible pour nos sociétés modernes, mais il faut voir où ces dernières nous ont amenés... je préfère encore ce à quoi Dieu nous invite. On se plante tous, mais tant qu'on le reconnaît, on peut demander pardon et avancer malgré tout : c'est ce qu'il veut, et c'est ce qu'il nous offre. Un retour à la vraie vie, un retour au vrai plaisir sexuel.

Alors, es-tu prêt à vraiment prendre ton pied ?

30 mars 2012

Tu ne vas pas bien, alors arrête.

Je ne me laisse plus impressionner par personne. Et pas seulement parce que j'ai réfléchi à mes croyances et que je sais exactement où je place ma confiance, et sur quoi je fonde mon identité. Non.

Mais plutôt parce qu'à force de vivre et de voir d'autres personnes vivre autour de moi, à force de traverser des épreuves difficiles et de me confier à eux, et à force d'entendre ce qu'ils ont à me confier, je sais maintenant que personne ne va bien.

Personne ne va bien. Tout le monde a de sérieux problèmes, seulement certains ne le savent pas, ou pas vraiment; d'autres refusent de se poser la question; et ceux qui essayent de les gérer par eux-mêmes ne s'en sortent pas facilement. Tout le monde galère ! Mais on fait semblant d'aller bien, parce qu'on a peur, honte, on se sent coupable. On joue le jeu, on présente une jolie façade... comme tout le monde.

Ma vie est largement plus difficile depuis que je suis chrétien, j'en bave sérieusement. J'ai perdu des amis, j'ai perdu des amours, j'ai dû risquer ma vie, j'ai dû passer mon tour... Mais avec Dieu,c'est supportable, et au final, ça m'aide à changer - pour le mieux - les choses importantes de ma vie, de mon caractère... Il faut repartir à zéro pour pas mal de choses, et c'est long et compliqué, mais ces nouvelles fondations que l'on pose sont autrement plus solides que celles d'avant. Et dans mes galères, je suis réellement, et profondément heureux.

« J’ai en effet appris à me contenter de ce que j’ai », écrit l’apôtre Paul de sa prison. «Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. J’ai appris à être satisfait partout et dans toutes les circonstances, que j’aie à manger ou que j’aie faim, que j’aie trop ou que je n’aie pas assez. Je peux faire face à toutes ces situations grâce au Christ qui me fortifie. » (Philippiens 4.11-13)

Ces fondations, ce sont nos croyances, notre foi et notre espoir, parce que c'est là que tout commence. Jésus ajoute :

« Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »

Sur quoi est bâtie ta maison ? Et est-ce que c'est plus qu'une simple façade ?

16 mars 2012

Evangélisation ou prosélytisme ?

Suite à cet article informatif et neutre (!) sur le site Internet du journal Le Monde (merci Raison de Croire), de nombreuses personnes manifestent une forte hostilité et parfois une flagrante condescendance envers ceux qui cherchent à partager leur foi. Je cite :

"Cette forme de militantisme de l'au-delà est (...) amusante au début et lourdingue au fur et à mesure. Il y aura toujours des esprits simples pour relayer cette parole."

"Cette orientation religieuse, je la considère comme une secte. Ils cherchent les personnes vulnérables, les influencent."

Alors que dire ?  Il est certain qu'il y a des dérives au sein des mouvements évangéliques, comme en politique, comme dans certains mouvements islamiques ou bouddhistes, ou encore dans certaines branches de l’Éducation Nationale, et j'en passe. Il est inutile de stigmatiser la foi, les abus sont toujours dus à l'homme. Par contre, pour être équitable, comptons aussi les points positifs et n'oublions pas que c'est la foi chrétienne qui a inspiré le plus d'avancement social dans l'histoire de l'humanité.

Cependant, là n'est pas la question, le problème de fond. Il s'agit de savoir si c'est une restriction de la liberté d'autrui que de lui présenter sa propre religion sous un jour positif, voire de lui proposer de la rejoindre. Nous avons l'idée fermement ancrée dans nos têtes que la religion est une question personnelle, privée, intime - et donc si quelqu'un aborde le sujet, on a l'impression qu'on pénètre par effraction notre vie intime.

Pourquoi ?

Avons-nous si peur du débat ? Sommes-nous si mal assurés de nos propres croyances que nous craignons de passer pour un idiot quand on en discute ? Ou pire, de se "laisser avoir" par le discours pernicieux de l'autre, qui ne cherche bien sûr qu'à nous convertir ? Depuis quand les questions de fond sont-elles censurée de l'échange entre deux personnes ?

10 février 2012

Mieux vaut penser à la mort souvent

Si on a un espoir certain, la mort n'est pas que déprimante.

Il vaut mieux aller dans une maison en deuil
Plutôt que dans une maison en fête,
Car la mort est le destin de tout un chacun,
Les vivants font bien de s'en préoccuper.


- Livre de l'Ecclésiaste, chapitre 7, verset 2.

Les paroles du roi Salomon peuvent être déroutantes. Mais il savait comme nous sommes disposés à faire la fête et oublier la gravité de cette mort qui nous attend tous.

Jésus a fait la fête aux noces de Cana, où il a changé l'eau en vin, il a mangé et bu avec tous ceux qui l'ont accueilli – il n'était pas contre la fête. Mais son message concernait le destin de tous les hommes, il voulait nous faire réfléchir à la manière dont nous vivons notre vie avant qu'il ne soit trop tard. Car d'après lui, la mort est suivie d'un jugement.

Pour bien vivre, il faut garder à l'esprit qu'on va mourir.

On peut toujours clamer que la mort est normale dans le grand cycle de la vie, ou qu'on n'a pas peur de mourir. Mais Dieu n'est pas dupe de notre naïveté. Il connaît la peur qui est en nous. Il sait que le moment venu, on ne fera pas les fiers. Il le sait parce que lui-même n'a pas fait le fier quand il est mort sur la croix.

Par contre, s'il est mort, il a aussi ressuscité – il a vaincu la mort. C'est en cela qu'il nous offre un espoir contre ce jugement qui nous attend. Si on se fait humble en acceptant qu'il soit mort pour nos fautes,  qu'il nous représente comme un chef devant Dieu le Père lors du jugement, alors on peut partager sa victoire. Et là, on peut faire les fiers – être fiers de lui, notre seigneur, notre sauveur.

Et toi, comment tu penses à la mort : tu fais le fier, ou tu te fais humble ?

6 janvier 2012

Amour ou désir ?

On en est venu à présumer que le meilleur, si ce n'est le seul moyen de juger de quoi que ce soit, c'était d'être un observateur extérieur et objectif.

Et l'amour ? On ne peut pas savoir vraiment ce que c'est que l'amour en étant un "observateur extérieur et objectif". Les manifestations de l'amour s'observent peut-être, mais lui, se vit - c'est pour ça qu'il est fait, et c'est comme ça qu'on peut le comprendre.

L'amour,
C'est plus qu'un sentiment, c'est un choix; 
Plus qu'une relation naturelle chez l'homme, 
C'est une confiance renouvelée chaque jour malgré la peur et le doute;
Plus qu'un contrat donnant-donnant,

C'est un don entier de soi sans attente en retour;
Plus qu'un risque pris aveuglément,
C'est une certitude de ce qu'on veut.

Mais cet amour n'a rien à voir avec ce qu'on nous vend aujourd'hui - le désir. L'amour est bien plus grand, bien plus beau, bien plus essentiel pour répondre aux besoins humains, que l'excitation passagère et frustrante du désir. L'amour nous libère, le désir nous soumet à nos pulsions.

Alors, est-ce que tu aimes, ou est-ce que tu désires ?

18 novembre 2011

La guerre contre Dieu

Dans mon dernier article, je parlais de la guerre entre les hommes et Dieu.

Mais quelle guerre ?

Une guerre, c'est des blessés, des morts, des ruines et de la misère, des vols et des viols, de la souffrance, de l'égoïsme et de la jalousie, des massacres et des mensonges, des abus et des maladies, de la méchanceté, bref, tout ce qui est mal.

Ce mal, on le voit dans le monde, dans notre pays, au sein de notre famille... et même en nous.

Avez-vous déjà reçu des blessures physiques ?

Avez-vous déjà reçu des blessures émotionnelles ?

Avez-vous déjà blessé quelqu'un ?

Ne sommes-nous pas bourreaux et victimes ?

Avant de pointer le doigt sur les autres, balayons devant notre porte. Nous ne sommes pas parfaits, loin de là... et comment réagissons-nous à ce problème du mal, concrètement ? Est-ce que nous ignorons le problème en espérant qu'il disparaîtra, ou que quelqu'un d'autre se chargera de résoudre la situation ? Est-ce que nous suons sang et eau pour "faire le bien" par ailleurs, comme si ça compensait ?

Nous sommes en guerre entre nous, et contre nous-mêmes, comment imaginer que nous puissions être en paix avec Dieu ?

Ce que dit Jésus, c'est que tout ça, c'est le résultat d'une guerre contre Dieu initiée par les hommes, et qui continue de faire rage encore aujourd'hui.

"Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse".
- Jésus-Christ (Évangile de Matthieu, chapitre 12, verset 30).

Dans quel camp êtes-vous ?

29 octobre 2011

Face à la mort

C'est l'histoire d'un fils, chrétien, dont le père, chrétien, meurt. Au funérailles, l'homme de foi qui parle devant l'assemblée dit qu'il ne faut pas être triste : le père est avec Dieu, c'est donc plutôt une occasion de se réjouir !

Chrétien ou non, si cette attitude vous semble correspondre à la vision chrétienne, je vous invite à réfléchir.

Bien sûr, si on croit à Dieu tel que la Bible le révèle, on aurait tort de se plaindre qu'une personne soit enfin libre de toutes les souffrances de cette vie, et encore moins qu'elle soit réunie avec Dieu.

Mais ce n'est pas pour les morts qu'on pleure, et ce n'est pas pour les morts qu'on fait des enterrements.

C'est pour les vivants.

Et si mon père meurt, chrétien ou non, je verserai toutes les larmes de mon corps, parce que c'est sur moi que je pleurerai. Un enfant qui perd son papa devrait-il se réjouir ?

A terme, c'est possible. Quand on s'est habitué à l'absence de la personne dans notre vie, une fois qu'on a guéri de la blessure que nous a infligé sa disparition - alors, on peut se réjouir en paix. Mais ne précipitons pas les choses.

La mort est un scandale, et Jésus lui-même pleura la mort de son ami Lazare - alors qu'il savait très bien qu'il allait lui-même le ressusciter.

La mort est un scandale, et un scandale qui fait partie de la vie telle que nous la connaissons. Ne l'éclipsons pas, n'en faisons pas une idée romantique sur laquelle les ados fantasment, ou un concept abstrait pour l'investigation des philosophes, n'en faisons pas non plus un prétexte pour éviter d'y faire face.

Faisons face à la mort, et pleurons, parce que Dieu laisse toute sa place à notre humanité.

21 décembre 2010

L'argent - Bible et richesse

L'argent, c'est bien ? Est-ce qu'on peut en avoir, et si oui, combien, et pour en faire quoi ? Voici une revue partielle des principes énoncés dans le Nouveau Testament sur les richesses, tout en sachant que les principes établissent un cadre et qu'il ne s'agit pas de règles strictes.

Alors, que dit la Bible de la richesse ?

Dans l'Ancien Testament, la prospérité (financière et humaine) est généralement considérée comme un signe de la bénédiction de Dieu, qui peut être due au respect des commandements de Dieu, mais ce n'est pas automatique. Parfois les gens fidèles à Dieu se retrouvent dans la misère (Job, David par exemple), et parfois les "méchants" prospèrent (comme en attestent les Psaumes).

Malgré tout, Dieu prévient des dangers de la richesse : lorsque le peuple Israélite réclame un roi de chair et de sang, Dieu prévient qu'il ne devra pas amasser beaucoup d'argent et d'or (Dt 17:17), parmi plusieurs autres commandements particuliers qui visent à éviter que le futur roi ne se détourne de Dieu.

Dans le Nouveau Testament, Jésus et ses disciples réitèrent le caractère généreux et socialement juste du Royaume qu'ils nous invitent à émuler : l'argent n'est pas sale, mais si on ne le traite pas simplement comme un outil, il peut vite empêcher de faire le bien. Voici 10 affirmations, que l'on peut tirer de cette partie de la Bible, sur la richesse :

1. C'est un obstacle pour le Royaume de Dieu. Marc 10:23 : Comme il sera difficile pour ceux qui ont des richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu !

2. C'est un danger pour la foi. 1Tim6:9-10 : Ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui mènent les hommes au malheur et à la perdition. Car l'amour de l'argent est la racine de toutes sortes de maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont détourné de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

3. Ce doit être un objectif céleste, pas terrestre. Mat.6:19-20: N'amassez pas pour vous-mêmes des richesses sur terre, ou la rouille et les vers détruisent et où les voleurs s'introduisent et dérobent, mais amassez pour vous-mêmes des richesses célestes, où ni la rouille ni les vers ne détruisent, et où les voleur ne s'introduisent pas pour dérober.

4. Ce n'est pas le but du travail, mêmesi ça le récompense. Eph.4:28 : Que celui qui volait ne vole plus, mais qu'il travaille plutôt, en accomplissant de ses mains un travail honnête, afin qu'il ait quelque chose à partager avec celui qui est dans le besoin. Luc 10:7 : L'ouvrier mérite son salaire..

5. Cela peut empêcher de compter sur Dieu. Heb.13:5-6 : Gardez-vous d'aimer l'argent, et contentez-vous de ce que vous recevez, car Dieu lui-même a dit : « Je ne te délaisserai pas, et je ne t'abandonnerai jamais ». Ainsi nous pouvons dire avec assurance : « Le Seigneur est mon aide; je ne craindrai rien de ce que l'homme pourrait me faire ».

6. Cela empêche de produire du fruit (faire le bien). Luc 8.14 : (…) ce sont ceux qui ont entendu le message, mais qui, en poursuivant leur chemin, sont étouffés par les soucis et par les richesses et par les voluptés de la vie, et ils ne rapportent pas de fruit à maturité.

7. Cela dissimule la nécessité de tout abandonner pour Christ, et des souffrances qui en découlent. Luc 14:33 : Ainsi, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut pas être mon disciple. 2 Tim 3.12 : En effet, tous ceux qui désirent vivre une vie sanctifiée en Jésus Christ seront persécutés.

8. C'est ce que recherchent les manipulateurs religieux, et leur ressembler entrave l'annonce du message. 1 Cor. 9:11-12 : Si nous avons semé des biens spirituels parmi vous, est-ce trop que de récolter des biens matériels de votre part ? Si d'autres ont part à ce droit sur vous, ne l'avons nous pas bien plus ? Cependant, nous n'avons pas fait usage de ce droit, mais nous endurons tout afin de ne mettre aucun obstacle au message de Jésus. »

9. Cela détourne de la richesse centrale qu'est Jésus-Christ. Héb.10:34 : En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez joyeusement accepté d'être délestés de vos richesses, sachant en vous-mêmes que vous aviez dans les Cieux une richesse meilleure et qui durera toujours. Matt.13:44 : Le Royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu'un homme découvre et cache de nouveau. Puis, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède et achète ce champ.

10. Cela attire les gens (et encore, pas tous) vers nous, alors que le message de Jésus est que nous devons aller vers eux, comme lui est venu vers nous, en s'humiliant. Dans l'Ancien Testament, Dieu choisit un peuple, un lieu géographique, pour se révéler et que toutes les nations sachent qu'il est Dieu. Dans le cadre de ce peuple, il s'incarne en Jésus, et alors, plus de limite géographique ou ethnique ! Il s'agit de répandre le message de Jésus et non d'attirer les gens vers nous.

19 décembre 2010

L'argent – Générosité et Justice

(Traduction d'un article de Tim Keller)

Les jeunes adultes sont de plus en plus portés sur la justice sociale, et le bénévolat est devenu la marque distinctive de toute une génération d'étudiants universitaires et de jeunes diplômés. Les pourcentages de bénévoles ont recommencé à augmenter depuis la seconde moitié de cette décennie, alors qu'ils étaient en diminution depuis les années 70. Ceci est une excellente nouvelle.

Cependant, de nombreuses personnes ont non seulement intégré un ressenti émotionnel qui les pousse à agir pour les droits de l'homme et la justice sociale, mais ils ont aussi adopté des habitudes consuméristes qui vont à l'encontre des concepts de sacrifice de soi et de satisfaction différée. Bien qu'ils donnent de leur temps, ils dépensent aussi de grosses sommes pour se divertir, prendre soin de leur apparence, investir dans l'électronique ou voyager. Alors pour un grand nombre d'entre eux, le bénévolat fait partie de leur panel d'activités enrichissantes, mais ce n'est pas la caractéristique d'une vie formatée par une lutte pour la justice, et qui comprend une générosité radicale.

Quand on étudie le thème de la justice dans la Bible, on voit que très souvent la générosité financière fait partie intégrante de la justice sociale. Job dit « Si j'ai gardé mon pain pour moi, sans le partager avec l'orphelin (…) si j'ai vu (…) un nécessiteux sans vêtement, et que son cœur ne m'a pas béni de le réchauffer avec la laine de mes moutons (…) ces actes seraient aussi des pêchés à juger, car j'aurais été infidèle à Dieu » (Job 31:13-28).

Beaucoup de gens pensent que « la Justice » n'est rien de plus que la punition des crimes. Ils ne pensent pas qu'on devraient être indifférent aux pauvres, mais l'aide qu'on leur porte serait pour eux de la charité, pas de la justice. Cependant Job dit que s'il n'avait pas partagé sa nourriture ou sa laine – ses possessions – avec les nécessiteux, cela aurait été un pêché contre Dieu, et par définition, une violation de la justice de Dieu. Bien sûr, on peut appeler ce genre d'aide « charité » parce qu'elle est motivée par la compassion (charité vient de caritas qui veut dire amour), mais on considère dans la Bible qu'il est injuste de ne pas vivre une vie de générosité radicale.

Notre culture nous envoie un message équivoque. Elle nous dit : gagne plein d'argent et dépense-le pour toi-même, acquiers une identité par les vêtements que tu portes et les endroits où tu vas et où tu vis. Mais fais aussi un peu de bénévolat, préoccupe-toi de la justice sociale, parce que tu ne veux pas être un gros égoïste. Cependant, l'attitude des chrétiens envers leur temps et leur argent ne devrait pas être formatée par le message de la société mais par le message de Jésus, qui s'est fait pauvre afin de nous enrichir (2 Corinthiens 8:9).

Quiconque croit sincèrement au message de pardon et de sanctification de Jésus deviendra une personne qui pratique la justice pour les nécessiteux. La pratique de la justice comprend non seulement la restauration du mal en bien, mais aussi une générosité et une conscience sociale, et une volonté de vivre un style de vie plus modeste afin de faire preuve de générosité envers l'Eglise et les pauvres. Ce type de vie reflète la caractère de Dieu (Deutéronome 10:17-18; Psaume 146:7-9). Nous disposons des ressources Bibliques et spirituelles pour dépasser le côté superficiel de notre culture et devenir ce que les descendants spirituels d'Arbaham devraient être : une vraie bénédiction pour notre ville et les pauvres (Genèse 12:1-3; Galates 3:7).

16 décembre 2010

L'argent - Mendicité & Manipulation

Quand je me promène dans les rues des grandes villes comme Aix-en-Provence et Paris notamment, les mendiants sont partout. Je ne passe jamais dans ces centre-ville sans passer à côté d'une personne qui me demande de l'argent. J'ai déjà écrit plusieurs articles à ce sujet. La question n'est pas résolue, la réflexion se poursuit.

Je ne crois pas qu'il soit bon de donner de l'argent dans ces cas-là.

D'une part parce qu'on en sait pas ce qui va être fait de cet argent – mieux vaut donner à une association dont on aura soi-même vérifié l'impact, une association locale par exemple. C'est investir son argent sagement. Cela permet aussi de recommander les centres locaux aux personnes qui vous demandent de l'argent, en leur donnant un prospectus si on en a.

D'autre part, parce que donner de l'argent dans ce cadre développe une relation de dépendance plutôt que de restaurer la dignité humaine du mendiant. Mendier est dégradant, et est souvent ressenti comme tel. C'est une relation d'infériorité pour le demandeur, qui souvent cherche désespéremment à obtenir quelque chose du donneur potentiel, et va très vite recourir à la manipulation émotionnelle ou psychologique pour y arriver (et cela s'applique autant aux mendiants qu'à certaines associations et oeuvres charitatives, dont je déteste les méthodes).

Alors, que peut-on faire, en pratique ?

On peut donner régulièrement (même peu) à une association. Et j'insiste sur le mot “régulièrement”. Il est beaucoup plus facile de prévoir les budgets et d'entreprendre des actions durables grâce à ce genre de dons. On préfère s'assurer 10 euros par mois pendant un an que 200 euros une seule fois.

On peut aussi, et surtout, traiter les gens avec respect. De nombreux mendiants (surtout les mendiants étrangers) considèrent que mendier est un travail. Ils en cherchent pas à “s'en sortir” : ils s'en sortent déjà très bien, de leur point de vue. Et s'ils prétextent vouloir manger, ils préfèrent pourtant rarement un sandwich à de l'argent. Ceux-là exhiberont leurs enfants en bas-âge pour provoquer la pitié, et les enverront parfois vous réclamer de l'argent de manière insistante. C'est difficile de dire non à un enfant qui supplie, mais plus on le fait, ou plus on les ignore, et plus on s'endurcit.

Alors plutôt que de les ignorer ou de les envoyer au diable comme je vois beaucoup de gens le faire, et comme je suis tenté de le faire (oui, même les envoyer au diable, parce que malgré tout c'est un comportement indécent, de la part des associations comme des mendiants), je les regarde dans les yeux, je leur sourie, et je m'adresse à eux pour leur dire non. Et même s'ils insistent en croyant déceler dans l'attention que je leur porte une ouverture, je maintiens mon non sans scrupule parce que je suis convaincu que donner dans ce cas-là est mal. Et si c'est un mendiant que je croise tous les jours, je lui dirai bonjour. Je lui demanderai même peut-être son nom, et je me présenterai.

Dans mon cas, donner, rester indifférent ou s'énerver est une fuite de la situation, qui relève de la faiblesse, aussi j'essaye simplement d'être gentil – gentil et fort en même temps.

Par contre, il y a deux cas particuliers :

- Si je croise une personne qui est clairement dans le besoin, qui fouille les poubelles par exemple, alors je n'ai pas de doute que je peux aider cette personne (auquel cas je pourrai proposer de lui acheter à manger ou lui recommander un abri).

- J'encouragerai financièrement sans problème une initiative de travail – comme le fait de jouer de la musique, de faire des cendriers avec des canettes de coca, ou de vendre le Journal des Sans-Abri. Restaurer la dignité humaine passe par la reconnaissance et la valorisation de la personne.

11 octobre 2010

Bible & Homosexualité

La Bible a été utilisée de manière erronée pour justifier des doctrines homophobes au cours des siècles. Aussi dans un effort de libération de l'emprise de l'Église, des interprétations tout aussi erronées, mais pro-homosexualité, sont apparues. Ces interprétations sont d'autant plus répandues aujourd'hui, dans le cadre de pensée postmoderne où l'avis de chacun sur les textes bibliques est également valable, peu importe la compétence ou l'autorité des gens en la matière.

Afin d'y voir plus clair, voici un bref commentaire des 5 passages qui concernent ce sujet.

1)Genèse : Dieu a créé l'homme et la femme, son plan originel se limite donc à l'hétérosexualité.

Interprétation pro-homo : L'hétérosexualité est la seule sexualité qui peut aider à procréer, donc forcément si Dieu veut que les premiers humains obéissent à son commandement « Croissez et multipliez », il va créer l'hétérosexualité. Mais ça ne veut pas dire qu'il ait quoi que ce soit contre les relations homosexuelles. En fait, on peut le voir chez les animaux: l'homosexualité fait partie de la nature, de la création de Dieu.

Réponse : La critique n'est pas à l'encontre des homosexuels, mais des pratiques homosexuelles. Ce n'est pas parce qu'on se découvre à la puberté une certaine orientation ou qu'elle est présente dans la nature que c'est forcément en accord avec la volonté de Dieu : les gènes conditionnent de nombreuses prédispositions, dont la pédophilie, l'alcoolisme, l'obésité, etc. Est-ce pour autant la volonté de Dieu ? Non, ce sont les conséquences du pêché, dans la nature comme chez les hommes.

2)Sodome et Gomorrhe : Dieu détruit deux villes pour cause d'immoralité sexuelle après que leurs habitants aient cherché à avoir des relations homosexuelles avec des étrangers.

Interprétation pro-homo: Le texte exact dit que les habitants ont réclamé que les étrangers de passage dans leur ville sortent dans la rue pour qu'ils les « connaissent ». Le mot hébreux est « yada », qui est utilisé 943 fois dans l'Ancien Testament, et n'est que 10 fois traduit par « avoir des relations sexuelles ». Pourquoi en conclue-t-on obligatoirement qu'ici le mot « connaître » signifie « avoir des relations sexuelles », forcées qui-plus-est ? D'ailleurs dans Ézéchiel (16:49), il est clairement spécifié que le crime des habitants de Gomorrhe était d'être « inhospitaliers ».

Réponse : Juste parce que le mot « yada » n'est que rarement utilisé pour signifier « avoir des relations sexuelles » ne veut pas dire que ce n'est pas le cas ici. La foule voulait violer les étrangers, et on le voit clairement quand le propriétaire de la maison offre ses propres filles à la place et que la foule les viole. L'intention de la foule est claire dans le contexte. D'ailleurs Jude 1:7 le dit clairement ("Les habitants de Sodome, de Gomorrhe et des villes voisines se sont livrés de la même manière à la débauche et ont recherché des relations sexuelles contre nature. C'est pourquoi ces villes ont été condamnées à un feu éternel, elles aussi, et servent ainsi d'exemple").
Quant à Ézéchiel, tout le monde conviendra que de chercher à violer de nouveaux arrivants est plutôt inhospitalier. D'ailleurs ça n'aurait aucun sens de dire qu'ils étaient inhospitaliers s'ils voulaient simplement « connaître » les étrangers.

3)Lévitique : la loi de Moïse dit qu'un homme qui couche avec un autre homme doit être tué pour un tel crime. De plus Onan, en se retirant de sa femme pour « verser sa semence à terre », provoque la colère de Dieu.

Interprétation pro-homo: Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'agissait d'une tribu en campagne de guerre. Tout comme dans la Genèse, il était essentiel de procréer au maximum, ce que la libre pratique de l'homosexualité aurait gêné. Le crime d'Onan quant à lui n'est pas d'avoir « tué » une quelconque vie présente dans sa semence – ce que l'on pourrait aussi reprocher aux homosexuels en s'appuyant sur le texte biblique – mais de ne pas avoir procréé quand sa tribu en avait besoin. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de croître, de conquérir et coloniser la terre, nous l'avons déjà fait. Le commandement est caduque, et ne peut plus être utilisé contre les homosexuels – d'ailleurs les chrétiens hétéros ne se privent pas de contraception : où est la différence ? Nous sommes sous la grâce, pas sous la loi.

Réponse : Encore une fois, si on replace le passage dans son contexte, on voit que cette loi fait partie d'une série de lois sur l'éthique sexuelle, et qui interdit aussi l'inceste et la zoophilie – choses qu'on ne chercherait pas à justifier en disant que les mentalités doivent évoluer. Jésus a accompli la loi et nous sommes sous la grâce, mais il n'a pas aboli l'éthique sexuelle, en fait il a prôné un renforcement des standards de l'éthique sexuelle classique juive.

4)Jésus n'a jamais rien dit contre les homosexuels. En fait, Jésus aime ceux que les autres jugent « criminels et pêcheurs » (prostituées, lépreux, percepteurs d'impôts, etc.).

Interprétation pro-homo: Il est temps que les chrétiens arrêtent de considérer les homosexuels comme des lépreux quand ils ne font qu'exprimer la nature que Dieu a placé en eux. Par la grâce de Dieu, nous évoluons, et les chrétiens évoluent aussi. Au début le peuple de Dieu offrait ses propres bébés en sacrifices, puis Dieu les a éduqués un peu et ils offraient des animaux en sacrifice, Dieu a continué à les éduquer progressivement, avec pédagogie, et maintenant nous offrons de l'argent et du temps en sacrifice. Même chose pour l'esclavage, le racisme, le statut de la femme... De la même manière, en ce qui concerne l'homosexualité, les mentalités doivent évoluer.

Réponse : Encore une fois, Dieu n'a pas placé cette nature en eux, ce sont les conséquence de la chute. Jésus n'a jamais rien dit contre les homosexuels, mais il a dit qu'il existait un type de personnes qu'il a appelé les « eunuques pour le royaume de Dieu » (Mat.19:12), autrement dit ceux qui n'auront jamais de relations sexuelle justement parce qu'ils croient en Dieu. Il confirme en outre ce que dit la Genèse (Mat. 19:4-5), limitant selon la tradition le sexe au cadre du mariage hétérosexuel.

5)Enfin, dans les épîtres, trois passages parlent de l'homosexualité : 1Cor.6:9, 1Tim.1:10 et Rom.1:26-27.

Interprétation pro-homo: Ces trois épitres sont de la main de Paul, qui était homophobe malgré lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était un homme de son temps, influencé par sa culture juive très stricte, et on ne peut pas lui reprocher. Il ne savait pas tout ce que nous savons aujourd'hui – alors s'il n'était pas coupable, nous le sommes en étant homophobes.
Mais même ce juif, leader de l'église dans les premiers temps, ne condamne jamais les relations amoureuses entre deux adultes consentants. Ce qu'il condamne, c'est la réalité de ces deux mots : arsenokoitai et malakos. Étymologiquement, le premier vient du grec arsenos, « hommes » et koitai « coucher », autrement dit un homme qui couche avec un autre homme. Le deuxième signifie « être doux » ou « efféminé ».
Mais les mots ne signifient pas toujours ce que leur étymologie indique. En fait, le premier mot fait référence aux hommes qui se prostituaient. Quant aux deuxième mot, les Pères de l'Église l'utilisaient pour désigner, entre autres, la masturbation. La prostitution et toute forme de masturbation, comme la pédérastie, le viol, et les aventures d'un soir, ne font pas partie de la vision biblique du sexe. Les relations amoureuses entre adultes consentants, si.

Réponse : Paul n'était pas homophobe, il était simplement inspiré de Dieu. Que ces deux mots puissent être utilisés dans ces deux sens spécifiques ou non, ils désignent plus largement les pratiques homosexuelles en général. La signification d'arsenokoitai n'est pas certaine et pour le moins polémique, c'est apparemment un néologisme inventé par Paul. Mais si l'ont regarde le passage de référence dans le Lévitique (18:22 et 20:13), que Paul, un juif éduqué, connaissait certainement, nous voyons que l'injonction qu'un homme (arsenos) ne doit pas coucher (koitai) avec un homme (arsenos), la signification du mot n'est plus si mystérieuse. D'autant qu'il existe d'autres mots pour désigner d'autres réalités, notamment celle de la pédérastie (paiderastïs).
Enfin n'oublions pas que Paul a aussi écrit Rom.1 : " car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature, et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement". Il serait difficile d'être plus spécifique. Ce sont donc les pratiques elles-mêmes qui sont en cause, et non un concept de relations amoureuses, ou entre adultes consentants.
______

Alors, oui, la Bible condamne clairement toute forme de pratiques homosexuelles. Ce n'est pas de l'homophobie : la Bible ne condamne pas les homosexuels. En fait, si on dit que la Bible est homophobe, c'est parce qu'on a décidé que l'homosexualité était une identité: on dit "je suis homo", mais jusqu'ici tout mène à croire que l'homosexualité est le résultat de facteurs génétiques et environnementaux combinés.

Seulement, comme la société a rejeté les homosexuels à cause de leurs pratiques, ils ont fini par s'identifier par ce trait distinctif de leur sexualité, par effet de minorité, et en particulier dans une société ou « je suis ce que je fais ».

Mais le problème, ce n'est pas le sexe. Les gens peuvent vivre sans avoir de relations sexuelles, leur tête ne va pas exploser, ils ne vont pas flétrir et mourir misérables. On peut vivre sans sexe, par contre on ne peut pas vivre sans relations, sans amour, sans communauté. Et si les chrétiens intégraient plus les homosexuels, leur témoignaient plus d'amour, ces derniers le vivraient beaucoup mieux, et seraient moins tentés d'interpréter la Bible d'une manière qui réponde a un besoin qui leur semble essentiel, identitaire.

Comment je le sais ? Parce que j'en ai fait l'expérience. Je suis homosexuel, j'ai étudié la question pendant plus d'un an, et croyez-moi ça n'a pas été facile. Je n'ai pas considéré sereinement la possibilité de me passer de sexualité juste parce que c'était l'interprétation traditionnelle. Mais j'ai été entouré de gens qui n'ont jamais cherché à m'imposer quoique ce soit, qui se sont contentés de m'aimer, tout en affirmant que la Bible était claire sur le sujet de l'homosexualité. Et je me suis dit que si Dieu existait réellement, alors c'était plus important que ma sexualité, et que si la Bible était vraiment sa parole, alors il promettait de m'aider à le comprendre, à bien le vivre. Et je le vis très bien.

4 août 2010

La fin du débat

Il est intéressant de noter que les soixante-huitards rebelles qui réclamaient à corps et à cris une liberté d'expression à leur époque, maintenant qu'ils sont au pouvoir au sein de nos universités gauchistes, cherchent à conformer les débats à un certain politiquement correct. Leur politiquement correct.

Intéressant, mais pas surprenant. Les révolutionnaires, qui se positionnent en victimes d'oppression, n'ont qu'une envie une fois qu'ils arrivent au pouvoir : opprimer leurs oppresseurs. Imposer leurs idées, qui valent mieux que celles des autres.

Par exemple, l'Église Catholique est tellement considérée comme ex-oppresseur des masses qu'il est quasiment inadmissible aujourd'hui de la défendre, sur quelque sujet que ce soit. Et pourtant moi, le protestant, l'héritier d'une tradition de révolte et de critique de l'Église Catholique, moi qui suis en désaccord franc avec une large partie des croyances et de la manière d'agir de cette institution, je suis celui qui la défend le plus dans le milieu universitaire.

La plupart des gens autour de moi s'en donne à cœur joie de surenchérir de critiques acerbes et souvent injustifiées contre telle ou telle déclaration du Pape – quand ils ne sont même pas allés vérifier exactement ce qu'il a dit, acceptant la version des médias sans sourciller puisqu'elle va dans le sens de ce qu'ils pensent déjà.

C'est la victoire de la « Sociale Faculté » sur le débat académique, de la volonté spécifique du personnel des universités sur la recherche académique de la connaissance.

Car la postmodernité nous enseigne que la connaissance est un pouvoir. Alors pourquoi voudrait-on avoir un débat avec quelqu'un d'autre ? On ne veut pas leur donner de pouvoir. Et surtout, s'il n'y a pas de vérité unique, on ne peut pas permettre à qui que ce soit de prétendre dire quoi que ce soit de « vrai » (ce qui est la base du débat). Alors, on peut toujours contrôler les termes du débats et organiser une parodie aux allures de corrida, qu'on appellera « débat d'opinion », mais qui ne sera qu'un jeu de pouvoirs. C'est ce qu'on voit dans les universités aujourd'hui.

Il n'y a plus de débat. L'objectif d'excellence académique de l'éducation a été remplacé par un objectif idéologique. Si l'on s'exprime librement, on se retrouve accusé d'un crime de haine.

23 juillet 2010

L'avortement

Notre esprit occidental aime les limites exactes. A partir de quand es-t-on adulte ? 18 ans, c'est la loi qui le dit. Bien sûr, on pourrait avoir une idée bien plus réaliste de la chose en se disant que tout le monde n'est pas mature à 18 ans, que peut-être on n'est pas adulte avant que nos parents ne soient plus là, ou avant qu'on ait des enfants... Ou tout simplement que c'est un processus. Parce que la vérité c'est qu'à quelques heures, jours, ou à quelques mois près, ça ne fait pas une grande différence.

Si la science nous éclaire sur la vie prénatale, c'est surtout au niveau de la psychologie : de nombreux troubles psychologiques et caractéristiques personnelles trouvent leur origine dans des facteurs de l'environnement embryonnaire. Mais pour des raisons pratiques, on dit que la personne humaine apparaît comme par magie à la naissance, pas avant.

Du coup on se retrouve avec des titres à scandales comme « Une mère tue son enfant à la naissance ». C'est horrible ! Non mais vous vous rendez compte ? Alors que si elle l'avait fait 3 mois plus tôt dans une clinique, personne n'aurait rien dit. Et en plus, ça aurait été remboursé par la sécurité sociale.

De qui se moque-t-on ? Le bébé est déjà une personne humaine dans le ventre de sa mère, depuis la fécondation. Peu importe que la Constitution n'accorde droits et libertés qu'à la naissance, ce n'est pas parce qu'on l'a écrit quelque part que ça devient vrai.

Imaginez : un homme agresse une femme dans la rue. Il est arrêté, jugé, condamné à prison avec sursis et une amende. Même cas de figure, mais la femme est enceinte, et elle perd son enfant. Mais s'il ne s'agit pas d'une personne humaine, alors quelle est la différence ?

N'oublions pas la femme dans tout ça : la plupart des celles qui se font avorter ont des séquelles physiques et psychologiques. Or je ne connais aucun parent qui ait choisi de ne pas avorter malgré les risques et qui l'ait regretté. C'est un choix d'aimer malgré tout. On s'inquiète de ce que l'enfant va souffrir dans sa vie, mais d'une part nous n'avons aucune garantie qu'un quelconque enfant ne va pas souffrir autant suite à un accident, et d'autre part on oublie que l'amour en vaut la peine. L'amour en vaut la peine. Demandez aux gens dont les parents ont vus leur médecin leur recommander d'avorter. Posez-leur la question, ou bien dites-leur qu'ils devraient être morts.

La Bible défend la liberté individuelle, la liberté de choisir, et je ne chercherai pas à imposer une grossesse et un accouchement à qui que ce soit - les cas sont trop divers et particuliers pour faire une généralité. C'est à chacun de décider. J'encourage simplement toutes les solutions responsables. Nous devons aussi garder à l'esprit qu'il y a une tension entre l'idéal Biblique et la réalité de ce monde, et qu'au milieu de tout ça Jésus nous appelle à assumer nos responsabilités.

Le sexe, les relations, l'avortement, l'adoption, le mariage, le divorce, il ne s'agit pas de choses séparées. Chacun d'entre nous est une seule et même personne, chacun de nos choix nous entraine dans une direction ou une autre, et nous en subissons les conséquences - que nous le voulions ou non, que nous en soyons conscients ou non.

La Bible considère ces questions dans leur ensemble, et nous appelle à une conduite responsable. Plus on agit sans en tenir compte, et plus les problèmes se posent.

27 novembre 2009

Au royaume des aveugles, mieux vaut être sourd

La fin justifie les moyens. C'est tout aussi bien ce qu'aurait pu me dire cette personne à l'autre bout du téléphone si je l'avais engagée abruptement sur le sujet honteux de sa technique de collecte de dons. Mais j'étais un peu énervé, et puis les gens qui téléphonent suivent un script, et ne sont pas nécessairement conscients de la portée des méthodes qu'ils emploient.

Un jour mon téléphone sonne. Je décroche. "Allo ? Vous êtes bien Mr Untel, etc... nous sommes une association qui élève des chiens d'aveugles". Je suis touché, j'ai un cœur pour les handicapés, et justement je cherchais un moyen d'aider, de m'engager. Puis la personne m'explique ce que fait son assoce exactement, et ça sonne comme quelqu'un qui lit un script sans imagination - mais qu'importe, je comprends que ce travail est fastidieux, et puis, c'est pour la bonne cause, alors je ne m'arrête pas à ça.

Je suis tout de même un peu surpris qu'on m'appelle chez moi. Alors je leur demande poliment comment ils ont eu mon numéro. Sur ce la personne s'énerve et me dit qu'ils ont le droit de contacter les gens chez eux selon la loi bidule machin truc... bon, bon... je laisse mon interlocuteur finir son script sans plus l'interrompre. En fait, on me dit - on ne me propose pas, on me dit - que je vais recevoir une lettre d'information dans ma boîte-au-lettre, à propos de l'assoce. Et puis c'est tout, au revoir, et voilà.

Quelques jours plus tard, en effet, je reçois une petite boîte qui contient une brochure, une enveloppe prépayée avec un formulaire de don, et une petite peluche en forme de chien, avec le nom de l'assoce dessus. Je connais bien ce genre de technique, les assoces caritatives envoient un truc chez les gens, et comme les gens ne se sentent pas le cœur de les jeter et que s'ils les gardent sans faire de dons ils culpabilisent, ils font un don. Déjà, je trouve ça un peu limite, mais soit. Les gens sont libres.

Je prends le temps de réfléchir. Plusieurs jours après, on me rappelle. Avez-vous reçu notre paquet ? Oui. Et là, vient l'éhontée manipulation : "Êtes-vous toujours disposé à faire un don?" - Ah, mais, je lui dis, je n'ai jamais accepté de faire un don, on ne m'a même pas demandé mon avis, en fait. "Ah, oui, mais vous savez, c'est difficile ces temps-cis pour les aveugles, et sans les chiens, bla bla bla". Enfin bref. Je leur signifie clairement que je ne ferai pas de don, et au revoir, et bonnes fêtes.

Et je trouve ça franchement dégueulasse qu'une association caritative se permette d'utiliser de telles techniques de manipulation par les émotions, qu'elles fassent appel à des méthodes coercitives (on ne m'a même pas demandé mon avis, il est implicite que c'est comme ça que je devrais faire, "si j'étais quelqu'un de bien", en gros... dommage, je suis chrétien, je ne suis pas quelqu'un de bien).

La fin ne justifie pas les moyens. La fin et les moyens, c'est la même chose.

13 septembre 2009

Comment je me suis converti

C'est pas que j'aime pas parler de moi, c'est pas que j'aime pas écrire des articles, c'est juste que j'ai une mémoire de bulot, alors vous m'excuserez du retard...

Évidemment, comme pour tout épisode de ma vie, celui-là trouve ses racines loin dans temps, avant même que je n'entende sérieusement parler de Dieu. Après tout, nos vies sont des histoires complexes qui forment un tout inextricable. Et comme je le dis souvent, mon histoire a commencé longtemps avant ma naissance, et elle finira longtemps après ma mort.

C'est pourquoi, pour traiter cet épisode particulier, je vais d'abord citer quelques faits de mon enfance et de mon adolescence qui vous aideront à mieux comprendre l'épisode en question - à savoir, mon année aux USA en 2007-2008, au cours de laquelle je me suis fait baptiser.

Rappel des faits :

1. Il m'a fallu choisir un mot de passe pour mon ordinateur, et diverses autres choses. Je suis incapable de dire comment m'est venu celui-là : Lockloma. En tous cas, parmi tous ceux que j'ai eu, c'est celui qui a duré le plus longtemps, plusieurs années avant que j'entende parler de Dieu, mais j'aime voir ça comme un indice qu'Il m'avait donné. Par la suite, j'ai tapé ce mot sur Google et la seule occurrence indiquait un lac qui se trouvait quelque part en Amérique...

2. Mes parents sont "baptisés catholiques" comme ils disent - mais je crois qu'on peut dire qu'ils n'ont pas la foi. Ils ont été vite dégoutés de l'hypocrisie dont leur famille (baptisée catholique) a fait preuve. Donc ils ne nous ont pas baptisés, choisissant de nous laisser décider quand nous serions grands. Ma sœur est moi sommes allés une fois au catéchisme, sur notre demande, pour faire comme les autres enfants, mais ça ne nous a pas intéressé alors nous n'y sommes pas retournés.

3. J'ai grandi et je suis devenu plutôt anticlérical, mais au fil des années, jusqu'au bac, j'ai quand même dépassé les questions les plus répandues sur Dieu ("Pourquoi le mal?", etc.). J'aimais néanmoins m'attaquer à l'Eglise Catholique, qui n'a pas un passé très brillant. Pour le reste, je me disais athée mais j'aurais aimé croire en une forme de spiritualité, je me disais que peut-être si je voulais une chose très fort et que je la demandais, elle arriverait ? Je "remerciait" aussi... ces "anges-gardiens" qui agissaient en ma faveur le cas échéant.

4. En 2004, après le bac, je suis allé étudier un an en Nouvelle-Zélande. J'y ai vécu au sein de familles d'accueil, dont une famille dont le père était pasteur presbytérien. Il m'a invité à ma première étude biblique. Comme il avait été prof d'histoire avant d'être pasteur, il a animé une étude sur la naissance de Jésus en traitant le texte de manière historique - et a conclu sur le fait que Jésus était né entre -4 et -7 avant... lui-même. Moi qui aimait ce genre de "révélations", j'ai beaucoup aimé voir que l'on pouvait être croyant tout en gardant toute sa tête.

5. En France, je m'engage dans un groupe à visée socio-humanitaire, affilié à l'organisation qui m'a envoyé en Nouvelle-Zélande. Un soir nous récoltons de l'argent pour un jeune qui a une maladie orpheline. Moi qui suis habituellement réservé, et qui ait du mal à demander de l'argent, j'ai un très bon contact avec les gens, je ne bafouille pas et l'activité me plaît. Pas une fois je me demande "mais qu'est-ce que je fous là?" (chose qui m'arrivait souvent dans la vie, surtout à la fac). Parce que je "savais" que j'agissais pour une bonne cause, et le fait de me sentir utile et légitimé avait trouvé en moi un écho profond.

6. En 2006 je prépare un dossier pour partir à l'étranger. Étant donnés mes cours, je ne peux aller nulle part en Europe, et j'ai le choix entre 2 universités aux USA : Miami ou Joplin. Tout un chacun aurait choisi Miami, mais j'avais un mauvais a priori : la vie allait être chère et les gens probablement superficielle. Je voulais connaître la vraie Amérique profonde. La Bible Belt ne me faisait pas peur. Et puis, il s'est trouvé que le lac Lockloma était justement au Missouri, à à peine 4h de Joplin.

Le christianisme, en pratique, ça marche ?

A Joplin, il n'y a pas grand-chose pour les étudiants internationaux. Or plusieurs protestants, de par leurs origines étrangères ou leurs aspirations missionnaires étaient impliqués dans le club international (alors qu'ils n'allaient même pas à cette université). Et ils étaient très motivés. Alors l'église protestante de College Heights a fini par les laisser emprunter deux vans pour véhiculer les étudiants, essence offerte !

J'arrive avec tout ça déjà organisé. Un couple de protestants jeunes mariés, Eddy et Emilie, viennent me récupérer à l'aéroport le premier soir. De là nous nous entendons bien, ils m'invitent souvent chez eux et je rencontre leurs amis, nous jouons à Halo 2, à des jeux de cartes, des jeux de société... Je passe plusieurs jours dans la famille d'Emilie à Thanksgiving, etc. On devient amis.

Bien sûr il y a tout un groupe de gens que je vois régulièrement, probablement une dizaine de protestants, mais le témoignage en particulier d'Eddy et de la trésorière du club international, Mrs Udell, me mène à reconsidérer les choses par rapport à la religion. Là où mes parents ont rejeté Dieu parce qu'ils n'ont pas vu les gens avoir la foi, j'accueillais l'idée plus volontiers en voyant les gens vivre ce qu'ils professaient. Non seulement ça, mais Eddy et Emilie étaient heureux, et quand je leurs demandais pourquoi ils faisaient tel ou tel choix, ils le justifiaient à la fois par la raison et par la foi. Le système chrétien était, finalement, un système qui marchait dans la vie des autres.

Cependant, qu'avait à m'apporter le Christianisme ?

La question de savoir si j'avais besoin de Dieu ne s'est jamais posée pour moi. S'il existait, je devais croire qu'il existait, point final. Je ne faisais pas la distinction entre croire qu'il existe et croire en lui. Néanmoins, j'ai compris ce que Dieu avait à m'offrir en voyant... le film Narnia. Oui, je sais. Mais bref.

Pendant longtemps j'ai été un rêveur, j'avais du mal à m'ancrer dans ce monde parce qu'il me semblait fade. Je voulais de grandes batailles, une vie d'aventure, quelque chose d'épique. Je m'étais plus ou moins isolé dans ce monde par la lecture et les jeux vidéos. Récemment j'en étais un peu sorti, au final la vie n'était pas épique, mais les gens étaient sympa.

En voyant Narnia, pour la 2e fois, et après qu'on m'ait expliqué que c'était de la "propagande chrétienne" (bien sûr le chrétien qui m'a dit ça n'a pas utilisé ces mots...), je me suis rendu compte que c'était ce que le christianisme avait à m'offrir. Dans ce monde où les concepts de bien et de mal s'étiolaient, où la vie n'avait plus de sens, Dieu m'offrait cette aventure épique - bien sûr, pas comme je l'avais imaginé, mais c'était tout de même digne d'intérêt. Alors le système chrétien marchait, et il avait quelque chose à m'offrir.

Mais était-il vrai ?

Là, plus personne n'a pu m'aider. On me disait "Mais pourquoi tu ne te convertis pas ? Tu verras bien !". Mais pour me convertir, il fallait que je croie, et pour croire, il fallait que je sois convaincu que c'était vrai. On ne se lance pas à l'aveuglette dans un truc pareil. Et puis, avant de faire un choix dans le grand supermarché des religions, il fallait que j'accorde au moins autant de considération à toutes les religions sur terre. Un tel choix doit être réfléchi, comparé, remis en question, etc.

Une amie chrétienne dont j'admire la dévotion, la persévérance, et la foi, m'a dit un jour "Tu sais, quand je me suis convertie, j'avais beaucoup de questions, et je n'avais pas toutes les réponses. Mais elles viennent, par la suite." Je me suis vite rendu compte qu'étudier toutes les religions et résoudre toutes les questions me prendraient une vie entière.

Finalement, l'avant-dernière semaine de mars 2008, il y avait une mission d'aide humanitaire organisé pour aller reconstruire des maisons à la Nouvelle-Orléans. Comme je n'avais rien de prévu, que tous les autres étudiants d'échange partaient en vacances, que j'avais envie de voir la Nouvelle-Orléans et que nombre de mes amis participaient, j'ai déboursé l'argent nécessaire au voyage.

Nous avons passé une semaine à déplacer de la terre, des pierres, creuser des trous, planter des clous, charger et décharger des brouettes de sable... faire des idoles monstrueuses avec des morceaux de terre glaise... il y a aussi eu pas mal de prière et d'étude biblique, et bien que je ne croies pas à ce moment-là j'avais accepté, puisque je faisais partie du groupe, de participer (par la présence) à ces événements.

Enfin, sur la route du retour, une révélation. Je me rends compte que pas une fois dans cette semaine je ne me suis demandé "mais qu'est-ce que je fous là?". Je me rappelle l'épisode en France où j'ai eu le même sentiment. Je me rends compte que c'est cette vie que je veux, que c'est ce genre d'amis que je veux, que je veux devenir comme eux. Alors je me dis, "après tout, si c'est un mensonge, si Dieu n'existe pas, je m'en rendrai compte". C'est ce jour-là que j'ai été baptisé du Saint-Esprit, le dimanche de pâques 2008.

Je gardai l'information pour l'annoncer en priorité à Eddy et Emilie, puis au reste de mes amis protestants qui furent transportés de joie. Je me suis fait baptisé par Eddy quelques temps plus tard. J'ai alors appris que beaucoup de gens avaient prié pour moi. Au début j'ai ressenti ça comme de la manipulation - même des gens que je connaissais à peine avaient prié pour moi ! Maintenant je comprends, et je suis bien content qu'il y ait eu une telle mobilisation.

Épilogue

Et alors, comment me suis-je rendu compte que c'était vrai ?

Eddy et Emilie habitaient (par choix) dans un quartier pauvre de la ville. Avec des amis qui commençaient les cours à la fac à 7h du mat (ils sont tarés les étudiants en théologie, en Amérique), ils se réunissaient à 5h du mat le mardi matin dans une maison de ce quartier, où habitaient trois filles en colocation, aussi par choix (leur porte était toujours ouverte à tous les gamins du quartier). J'allai dormir chez un voisin, qui participait à ça, la veille. C'était marrant de nous voir tituber de sommeil à 5h moins cinq du mat, enroulés dans nos couettes, pour tous aller comater dans le salon de la colocation.

La première fois que j'y suis allé, je ne m'attendais pas à vivre une expérience mystique. Mais Dieu m'a donné une vision. J'ai vue une flèche qui pointait vers le ciel. Mais je me suis dit que c'était moi qui commençait à m'endormir et à rêver. Je n'en parle à personne. Néanmoins l'image restait dans me tête. Cette même semaine je vais chez un ami, qui vit dans une autre coloc, où je suis allé des dizaines de fois. Je vois sur la table un livre intitulé... "Une flèche qui pointe vers le ciel", la biographie de Daniel Mullins, un célèbre musicien protestant (Our God is an Awesome God).

J'ai mis plus d'un an à me bouger et à commander le livre - je vous le recommande. La vie de cet homme est une vraie inspiration pour tout chrétien. Il était, réellement, une flèche qui pointait vers le ciel.

C'est d'abord pour cela que je suis resté chrétien. Puis, avec le temps, j'ai vu l'œuvre de l'esprit saint en moi. J'ai changé comme jamais je n'avais réussi à changer par moi-même, pour devenir le genre de personne que j'avais toujours voulu être sans jamais y arriver. Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais je me porte bien mieux.

Après en avoir parlé avec une amie qui a consulté un psychothérapeute, je me suis rendu compte que Dieu m'avait permis d'affronter mes peurs, il m'a libéré de mes psychoses et de mes obsessions. Dieu a fait de moi un homme libre. Et encore aujourd'hui, plus je lis la Bible et que je la médite et l'applique, plus je prie, plus je m'entoure de chrétiens, et mieux de me sens, plus je progresse vers l'homme que je veux devenir, et mieux j'appréhende les choses qui m'entourent. Moins je prie, lis la Bible, ou fréquente des chrétiens, et moins ça va dans ma vie. Pourtant les choses matérielles ne changent pas. Être avec Dieu, lui appartenir, le rencontrer dans ma vie, c'est la source de toute bonne chose en moi. C'est aussi pour ça que je suis resté chrétien.

Dieu m'a aussi donné une passion pour la connaissance. J'étudie la Bible, l'apologétique, la philosophie, la science, l'économie, la politique, la communication, les langues, même le droit ! Tout ça sur mon propre temps, à mon propre rythme évidemment, mais surtout je ne considère pas ça comme du travail parce que c'est du divertissement pour moi - j'aime comprendre comment les choses marchent ! Et c'est de plus en plus facile. Or je n'ai pas toujours eu cet intérêt si vaste et de telles facilités pour apprendre et comprendre. Je suis un passionné, grâce à Dieu. Et c'est pour ça que je veux rester chrétien.

Enfin, ça, et pour le truc de l'Enfer, aussi.