Le discours scientifique se veut objectif et neutre, et se positionne ainsi au-dessus de tous les autres discours, prétendant servir de référence pour les évaluer - et notamment pour qualifier le discours théologique d'irrationnel. Cependant, tout discours procède d'engagements et de croyances qui sont religieux par nature. Aucun discours "scientifique" (science naturelle ou science sociale) ne peut simplement exposer les faits réels auxquels la théologie doit se soumettre; en fait, tout discours est, d'une certaine manière, religieux.
Qu'on soit naturaliste, athée, bouddhiste ou chrétien, on voit le monde à travers une grille d'interprétation, et la structure cette grille d'interprétation est religieuse par nature, même si elle n'est pas liée à une institution religieuse particulière. La vision du monde de chaque personne ou groupe de personnes, de chaque discipline, est donc toujours religieuse, même celle de la science moderne.
Peut-on en douter ? Quand elle doit se légitimer auprès des masses, la science moderne ne peut faire autrement que d'en appeler non pas à la science elle-même (par des faits et des propositions), mais à un récit épique - car quoi de plus épique que l'Origine des Espèces, la Théorie du Big Bang, ou la Lutte des Classes ? Toute vision du monde s'établit à partir d'une épopée, que ce soit le récit biblique, marxiste, ou scientifique.
Ce retour au mythe fondateur est inévitable. Et alors même que les scientifiques dénigrent les "fables" religieuses, ils sont pourtant les premiers à tenter de médiatiser une épopée historique de l'univers et de l'humain. Les belles images des reconstitutions télévisées en témoignent, et c'est cela qui gagne l'assentiment les masses bien plus que la probité de la science moderne (que je ne remets pas en question), parce que c'est en s'inscrivant dans ces récits qu'on comprend notre expérience et le monde qui nous entoure - ils nous communiquent une identité, des valeurs, un sens.
Un scientifique n'est pas purement un savant; un scientifique, comme tout être humain, est un croyant.
Qu'on soit naturaliste, athée, bouddhiste ou chrétien, on voit le monde à travers une grille d'interprétation, et la structure cette grille d'interprétation est religieuse par nature, même si elle n'est pas liée à une institution religieuse particulière. La vision du monde de chaque personne ou groupe de personnes, de chaque discipline, est donc toujours religieuse, même celle de la science moderne.
Peut-on en douter ? Quand elle doit se légitimer auprès des masses, la science moderne ne peut faire autrement que d'en appeler non pas à la science elle-même (par des faits et des propositions), mais à un récit épique - car quoi de plus épique que l'Origine des Espèces, la Théorie du Big Bang, ou la Lutte des Classes ? Toute vision du monde s'établit à partir d'une épopée, que ce soit le récit biblique, marxiste, ou scientifique.
Ce retour au mythe fondateur est inévitable. Et alors même que les scientifiques dénigrent les "fables" religieuses, ils sont pourtant les premiers à tenter de médiatiser une épopée historique de l'univers et de l'humain. Les belles images des reconstitutions télévisées en témoignent, et c'est cela qui gagne l'assentiment les masses bien plus que la probité de la science moderne (que je ne remets pas en question), parce que c'est en s'inscrivant dans ces récits qu'on comprend notre expérience et le monde qui nous entoure - ils nous communiquent une identité, des valeurs, un sens.
Un scientifique n'est pas purement un savant; un scientifique, comme tout être humain, est un croyant.
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