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25 janvier 2013

La vérité sur... ceux qui n'ont jamais entendu parler de Jésus

"Si le seul moyen d'être sauvé de l'Enfer c'est Jésus, qu'arrivera-t-il à l'Africain innocent qui n'a jamais entendu parler de lui ?" Si on répond "Il va en Enfer", la soi-disant Bonne nouvelle biblique sonne plutôt comme une mauvaise nouvelle...

Pourtant, aucun débat possible : cet Africain sera sauvé, et il ira au Paradis.

Seulement, cet Africain, il n'existe pas. Pourquoi ? Parce que personne n'est innocent. Cette affirmation peut te sembler révoltante, mais si tu veux juger du message chrétien, juges-en selon ses propres termes, et non pas selon les tiens.

En réalité, ce n'est pas comme si on naissait "neutre", et qu'on pouvait aller au Paradis en devenant chrétien ou en Enfer si on rejette Jésus. Parce que sinon, Dieu ne pourrait pas être injuste au point de condamner à l'Enfer des innocents qui n'ont jamais entendu parler de Jésus. Ainsi, les chrétiens auraient intérêt, pour que les gens aillent au Paradis, à ne pas leur parler de Jésus.

Jésus lui-même déclare que tous les hommes sont nés dans un état de rébellion contre Dieu, c'est cet état qu'on appelle péché, et c'est de là que provient tout le mal. C'est cet état qui fait qu'on déshonore Dieu en déshonorant les autres et soi-même, parce que nous sommes créés à l'image de Dieu. Tout comme le porte-parole d'une société déshonorera la société toute entière s'il dit n'importe quoi, tout comme un ambassadeur déshonorera son pays s'il agit n'importe comment, l'humain déshonore Dieu en n'étant pas parfait tout le temps.

Qu'on ait entendu parler de Jésus ou pas, on mérite de subir la colère et la condamnation d'un Dieu parfaitement bon, parfaitement juste, et parfaitement pur. Puisqu'il ne peut tolérer aucune impureté, il nous sépare définitivement de lui, qui est source de vie. Autrement dit, on mérite la mort.

Problème. Seulement, nous vivons. Pourquoi ? Parce que Dieu ne veut pas que nous mourrions, et il a un plan. D'ici-là, il nous donne du temps, et il nous permet de vivre malgré tout. Le péché est là, et le seul moyen de s'en débarrasser, c'est la mort. Mais puisqu'il veut nous sauver, Dieu s'incarne en Jésus, et nous montre à quoi ressemble un humain qui assume d'être l'image de Dieu, un humain qui est parfait tout le temps.

Lui, le seul innocent, va être condamné à mort. Comment Dieu peut-il permettre ça ? C'est là le truc : Jésus va prendre sur lui tout le péché de ceux qui lui font confiance pour se substituer à eux, donc mériter la mort, et subir la juste colère de Dieu. En d'autres termes, il paye pour nous. Ainsi, il meurt, et nous vivons. Mais comme il est Dieu, parfaitement innocent et tout-puissant, il arrive à vaincre la mort et il est ressuscité. Si nous choisissons de lui faire confiance et de le suivre, nous nous unissons à lui, et nous redevenons l'image de Dieu que nous étions censés être.

En attendant, si nous mettons notre foi en lui, il nous donne un avant-goût de la vie avec Dieu : le Saint Esprit, qui est Dieu lui aussi. C'est un Esprit qui va vivre en nous et nous libérer du péché : on sera enfin libre de faire ce qui plaît à Dieu, de l'honorer et trouver tout notre plaisir et notre contentement en lui, puisque c'est pour ça qu'on a été créés. Nous sommes déjà ressuscités spirituellement, et un jour nous serons ressuscités physiquement.

Voilà la bonne nouvelle. Et la vraie question, du coup, c'est plutôt "Comment est-ce qu'un Dieu si parfait et si bon peut seulement tolérer de nous laisser vivre si longtemps dans le péché, nous qui refusons de reconnaître qu'il existe, et qui recherchons notre propre honneur plutôt que le sien ?"

4 janvier 2013

La vérité sur l'Islam

Plutôt que de commencer par les précautions d'usage quand on aborde ce sujet polémique, d'une part je vais supposer que j'ai à faire à un lectorat capable de lire ce que j'écris plutôt que ce qu'on s'attend à lire, et d'autre part je compte rédiger un article qui ne nécessitera pas de formule de politesse en introduction - simplement parce qu'il sera tout ce qu'on peut attendre d'un tel article, sans qu'il soit besoin de le préciser.

Une vision de l'Islam pas très catholique. Commençons par le public, majoritairement protestant évangélique, ou influencé par un discours protestant évangélique, qui lit mes articles. Vous avez probablement une vision protestante évangélique de l'Islam. Et par là, je ne veux pas dire que vous considérez que l'Islam est l'ennemi public n°1 (une idée malheureusement répandue), mais que vous pensez probablement que l'Islam est fondé sur le Coran de la même manière que le Christianisme est fondé sur la Bible. Il faut, pour avoir une idée fidèle de l'Islam, adopter une vision plus catholique romaine de la religion, et redonner leurs places aux textes qui existent en parallèle des Écritures, et à la tradition.

L’Islam est-il fondé sur le Coran ? Une telle considération ne donnerait qu'une vision très limitée de l'Islam. Si, dans l'Islam, la réception du Coran est l'événement le plus important, en fait, il y a trois œuvres fondatrices pour la doctrine et la pratique de l'Islam : les Haddiths, la Sira, et le Coran. Les Haddiths sont des anecdotes diverses de la vie de Muhammad rapportées par plusieurs auteurs postérieurs (il y a beaucoup de Haddiths, mais tous ne sont pas authentiques, je ne considère dans cet article que ceux qui sont jugés historiquement fiables par la tradition orthodoxe). La Sira est une biographie de la vie de Muhammad. Le Coran est, selon l'Islam, la parole révélée d'Allah.

Ces trois œuvres représentent respectivement 60%, 26% et 14% du total des textes. Bien sûr, il ne suffit pas de mesurer la quantité de mots de chacune de ces œuvres, mais leur importance également. En l'occurrence, une telle étude confirme la prévalence manifeste des autres textes par rapport au texte coranique. On trouve en fait dans ces deux autres textes de nombreux éléments essentiels de l'Islam qui pourtant n'apparaissent pas dans le Coran.

Par exemple, les 5 piliers de l'Islam (la confession de foi, la prière, l'aumône, le ramadan et le pèlerinage) n'apparaissent pas dans le Coran, mais dans les Haddiths (le n°3 et celui de Omar Ibn Al Khattab), et ressemblent beaucoup dans leur forme à des pratiques judéo-chrétiennes de l'époque. Mais ce n'est pas tout. La Sunna, équivalent de la tradition dans l'Islam, est fondée sur la Sira. Et la Charia, la loi islamique, est fondée sur les Haddiths.

Voilà la vérité sur l'Islam. Et c'est en partie pour cela qu'il y a un tel décalage entre la réalité et les représentations médiatiques de l'Islam, faites à partir du Coran, et ignorant la Sira et les Haddiths.

N.B. (merci prof!): Je n'aborde ici que la confession islamique la plus répandue, c'est-à-dire le Sunnisme. L'Islam chiite et soufi accordent beaucoup plus d'importance au Coran qu'aux autres écrits (ou même les rejettent), et c'est d'ailleurs ce qui explique certaines différences entre ces confessions. L'Islam n'est pas moins divers que le Christianisme, le Bouddhisme, ou l'Hindouïsme, mais les caractéristiques générales du courant le plus répandu sont un bon point de départ.

28 septembre 2012

La vérité sur les pédés

En mai 68, un philosophe allemand devient la figure emblématique du mouvement de libération sexuelle. Ce philosophe, Wilhelm Reich, prétend que tout le malheur du monde depuis l'aube de l'humanité provient d'une frustration sexuelle. N'est-il pas évident qu'un être sexuellement épanoui est nécessairement paisible et même bienveillant ? Toute violence et toute déviance chez l'humain provient donc d'une oppression sexuelle due à une moralité rétrograde. Il prône donc la libération sexuelle totale : que chacun vive sa sexualité sans tabou, librement, dès l'enfance.

Se développe alors en France une certaine bienveillance négligente envers la pédophilie, et qui durera une quinzaine d'années, sous le regard approbateur des médias. Mais au milieu des années 80, la déviance inhérente à la pédophilie transparaît de plus en plus clairement, on assiste à une radicalisation de la sexualité dans les œuvres pédophiles, vers plus de bestialité, voire un caractère carrément morbide. La critique réprouve, et dès les années 90 s'ensuit un retournement total de la situation : c'est la psychose anti-pédophile, une véritable chasse aux sorcières motivée par le traumatisme d'une série de scandales liés à la pédophilie (dont la tristement célèbre affaire Dutroux).

Comment est-on passé d'un extrême à l'autre en si peu de temps ? Et surtout, comment peut-on l'avoir oublié, pour ne se rappeler que d'un mai 68 libérateur ? Mais vous allez voir qu'on a oublié bien plus - ou plutôt, qu'on ne cherche pas à savoir, car on préfère de loin nos idées romantiques du passé à la réalité.

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Le pédé est l'adepte de la pédérastie, pratique de la Rome Antique qui s'apparenterait aujourd'hui à de la pédophilie éducative (comparable à celle des thèses de Reich). Pourtant on appelle "pédé" les homosexuels, et on attribue à l'Empire Romain une morale sexuelle libérée, tolérante envers l'homosexualité, deux aspects que le christianisme se serait employé à réprimer jusqu'à nos jours... Ne confondons pas tout.

Au début de notre ère, la sexualité dans le monde hellénistique était paralysée par les interdits (il fallait faire l'amour dans le noir, jamais nu, et avec peu de caresses), et pourtant largement tolérante envers les hommes au sujet de l'infidélité conjugale car les épouses étaient un bien : elles servaient à tenir la maison, faire des enfants, et arrondir son patrimoine. D'ailleurs les époux avaient des droits sur leurs épouses, mais ce n'était pas réciproque.

Cette vision de la sexualité dans son ensemble, pédérastie comprise, est fondée sur une volonté misogyne de virilité totale – la sexualité de l'homme adulte est active, non passive. Dans les faits, les cas d'homosexualité étaient tout de même nombreux, ce qui dénote une évidente tolérance (et non pas une acceptation) à cet égard. Mais, d'abord, cela ne concerne que les hommes et non les femmes : la condamnation morale était lourde pour l'homosexualité chez ces dames, ou pour toute pratique sexuelle qui abaisserait l'homme par rapport à la femme (le cunnilungus par exemple). 

Ensuite, cela ne concerne pas les hommes adultes : les éphèbes grecs et les mignons romains étaient presque toujours pré-pubères. L'homosexualité adulte entre deux hommes, telle qu'on l'appelle aujourd'hui, était tout autant réprouvée. Enfin, Platon lui-même écrit que la copulation entre mâles ou entre femelles est contre-nature, et il s'inquiète sérieusement de la pédérastie...

Alors, la vérité sur les pédés, c'est que souvent, on ne sait pas de quoi on parle, et qu'on ferait mieux de se renseigner. A bon entendeur...

22 septembre 2012

La vérité sur Avatar

J'aime reconnaître quand j'ai tort (si si), d'abord parce que ça me change de d'habitude... (je rigole) Non, en fait, c'est parce que ça veut dire que j'ai appris quelque chose. Qui n'aime pas avoir raison ? Et pourtant, se rendre compte qu'on a tort et changer d'avis (littéralement, "se repentir") est peut-être un des seuls moyens de s'assurer qu'on a réellement découvert la vérité.

Mais bref, je veux parler ici du film de James Cameron : Avatar. Nombre de chrétiens, moi y compris, y ont immédiatement vu une symbolique chrétienne : Jake Sully, un être plus avancé (du point de vue de la civilisation tout du moins), venu du ciel, s'incarne parmi un peuple autochtone, vit leur vie, est choisi par le Dieu de la planète pour combattre le mal et accomplir une prophétie en dominant le grand dragon, finit par se sacrifier pour sauver tout le monde, et à la fin il ressuscite (grâce à l'action du Dieu qui l'a choisi). Est-ce que ça te rappelle quelque chose ?

Mais les principes de l'incarnation, du combat épique contre le grand méchant monstre, le sacrifice, la mort et la résurrection, sont-il exclusivement chrétiens ? La réponse est non. D'autres religions partagent des concepts semblables, d'ailleurs le titre du film, Avatar, fait référence aux incarnations des divinités hindous. On peut également citer:

- le concept de sacrifice personnel dans l'Hindouisme et dans les religions traditionnelles Africaines;
- le concept de renaissance dans le Bouddhisme (même si ce n'est pas exactement la même chose que la résurrection);
- et tandis que dans la tradition occidentale (Biblique) on tue les dragons, c'est dans la mythologie Chinoise qu'on les chevauche, obtenant par là-même des pouvoirs célestes.

Plus important encore : Comment savoir ce que l'auteur a voulu signifier par tel ou tel symbole ?

Avoir tort pour Avatar

La scientifique bienveillante s'appelle Grace Augustine, le prénom du héros commence par un "J", le nom du Dieu planétaire est pratiquement un anagramme de Yahweh (le nom de Dieu dans la Bible), le peuple autochtone s'appelle les Na'vi, ce qui veut dire "Prophètes" en hébreu, les graines de l'arbre sacré se comportent quasiment comme le Saint Esprit biblique... tout ça, est-ce un hasard ? Je ne le croyais pas.

Mais j'oubliais un principe de base pour interpréter quoi que ce soit : chercher ce que l'auteur a voulu dire.

Demandons donc à James Cameron... La couleur des Na'vi fait écho aux divinités Hindous, qui sont souvent représentées en bleu. Ces derniers n'ont d'ailleurs rien à voir avec les prophètes bibliques, ils sont plutôt, selon Cameron, ce qu'on rêverait d'être, et ce qu'on sait être, au fond : des créatures dont le bien-être est liée à celui de notre planète, même si on choisit de l'ignorer. De même, selon Paul Frommer (linguiste chargé de créer la langue du peuple imaginaire en question) confirme que toute similarité avec le mot hébreu pour "prophète" serait une pure coïncidence, d'autres y ont vu un raccourci déguisé de "Navajos", ce qui semble plus probable étant donné l'histoire (et les similarité linguistiques entre le langage des Na'vi et celui es Navajos).

Par ailleurs le film dans son ensemble fait un parallèle avec l'exploitation et le massacre de populations indigènes : de méchants envahisseurs qui massacrent et pulvérisent des civilisations sans aucune pitié pour s'approprier les ressources des populations locales (conquête de l'Amérique, de l'Afrique, et surtout les deux guerres du Golfe qui ont encadré la rédaction du scénario), mais qui se font finalement battre malgré leur supériorité technologique par des ennemis supérieurs en nombre, avec l'avantage du terrain, et des stratégies inattendues (guerre du Vietnam, entre autres).

Alors voilà : contrairement à ce que j'ai premièrement pensé et dit, Avatar n'est pas un film plein de symbolique chrétienne... mea culpa !

17 août 2012

La vérité sur Galilée

Le "cas Galilée" est souvent cité comme exemple type des relations conflictuelles entre science et religion. Cet homme de la Renaissance, vu comme un héros de la recherche libre et objective, représente l'ensemble de la communauté scientifique, tandis que l’Église et ses dirigeants sont dépeints comme des obscurantistes religieux étroits d'esprit et autoritaires.

Mais ceci n'est ni plus ni moins que du révisionnisme - ou, si le terme vous choque, disons de la "réécriture historique". Galilée ne s'est jamais fait porte-parole de la communauté scientifique, et l’Église n'a jamais cherché à décrédibiliser sa vision de la cosmologie en dépit des indices concluants sur lesquels elle était fondée.

Seulement, c'est plus simple de raisonner avec des clichés, ça évite de réfléchir, et surtout, de se renseigner.

En fait, les vrais contradicteurs de Galilée étaient les scientifiques Aristotéliciens qui, dirigeant la communauté scientifique à l'époque, voyaient dans la théorie de Galilée une menace à leur prééminence. L'histoire est donc plus complexe qu'une simple opposition entre science et religion, et pour cause, chaque intervenant se réclamait de la foi chrétienne et prônait la vérité de la Bible.

Le véritable conflit était un conflit interne à l’Église, un conflit d'interprétation de cette vérité Biblique. Suite à la publication par Galilée du Sidereus Nuncius ("Messager des Étoiles"), de nombreux notables religieux et politiques ont débattu sur les implications de ses découvertes pour l'interprétation des passages bibliques qui semblaient concerner des sujets scientifiques.

Et au milieu de ces délibérations, Galilée lui-même a fait part de son opinion sur la manière de mettre en lien la Bible et la science dans sa lettre à la Duchesse Christine de Lorraine. Il y démontre une grande connaissance de la Bible, des auteurs chrétiens, de l'histoire de l’Église et de l'Antiquité; une foi solide en Dieu, ainsi qu'un esprit vif, et il y expose des principes d'interprétations de la Bible d'une telle pertinence que c'est ce qu'on enseigne aujourd'hui dans les facultés de théologie chrétienne. Ce petit traité sur l'utilisation de citations bibliques en matière de science a largement circulé parmi les notables, avant d'être publiée en 1636 (trois ans après son procès par l'Inquisition).

Ami, quelque soit ton parcours, chrétien ou non, laïc ou théologien, je t'en recommande fortement la lecture.

16 décembre 2011

La vérité sur Noël : trouvez l'intrus !

Quand on y pense, les mages, ce sont des astrologues - considérés par Dieu comme ses ennemis.

Et puis, ils sont guidés depuis l'Est par une “étoile” qui les mène tout d'abord à Jérusalem, c'est-à-dire au Nord de Bethléem, et disparait dès leur arrivée. Ce comportement capricieux de l'étoile pousse les mages à rencontrer le roi Hérode, qu'ils avertissent de la naissance du Roi des Juifs. Hérode, sous prétexte de souhaiter  rendre une bienveillante visite à l'enfant, fait promettre aux mages de lui révéler l'emplacement de ce dernier une fois trouvé - mais en réalité il ne veut que la mort de ce rival potentiel.

Or ce n'est qu'après ce détour illogique et aux conséquences catastrophiques que l'étoile, qui avait disparu à Jérusalem, réapparaît et mène les mages droit à la maisons où est Jésus. La seule chose qui les retient de retourner voir Hérode, c'est l'intervention de Dieu (ils sont "avertis divinement").

Autrement, ces astrologues auraient causé indirectement la mort prématurée de Jésus - et finalement ils entrainent tout de même la mort de tous les enfants de moins de 2 ans dans le pays... cela vous semblerait-il logique que Dieu soit à l'origine d'une telle “étoile” ?

D'après les données du texte, Dieu n'intervient dans le récit que pour éviter que les mages ne renseignent Hérode sur l'endroit où est le bébé – et il intervient, comme à son habitude, par des anges ou par des songes (jamais par des étoiles). Il est donc possible que tout cela ait été, en réalité, une manœuvre de Satan pour faire tuer Jésus (comme nous le montrent d'autres textes bibliques, notamment ce passage de l'Apocalypse).

Cependant, voici trois éléments qui font que l'interprétation traditionnelle n'est peut-être pas si erronée :

1. Comme me l'a fait remarquer mon ami JR, étudiant en théologie, le fait que des non-juifs viennent adorer l'enfant Jésus en tant que roi est un signe que par son fils, Dieu le père va étendre à tous les peuples la possibilité de se réconcilier et de s'allier avec lui.

2. En outre, les étrangers (astrologues qui-plus-est) et les bergers sont deux catégories de la population qui sont les plus méprisées par la communauté juive de l'époque, or c'est souvent à ceux-là que Dieu s'adresse.

3. Enfin, il est toujours étrange de considérer que Dieu "intervient" ou non dans l'histoire - comme si le reste du temps il était en retrait et laissait "la machine" tourner toute seule. S'il y a des moments de l'histoire où il intervient d'une manière particulière, selon la Bible, il n'en reste pas moins que si Dieu est le créateur de tout ce qui existe et la source de toute vie, alors il est aussi celui qui maintient tout ce qui existe, à chaque instant. C'est lui qui "donne le mouvement et l'être" à toute chose.

9 décembre 2011

La vérité sur Noël : attention spoiler

Nazareth

Marie reçoit la visite d'un ange du nom de Gabriel, et il lui annonce qu'elle va attendre un enfant. Elle proteste : elle n'a pas de mari, ni même de relations sexuelles, alors pour tomber enceinte, ça va être difficile. Il lui explique : l'enfant sera conçu par le Saint-Esprit, et elle appellera l'enfant Jésus. Or Marie est déjà promise à Joseph, et quand il apprend qu'elle est enceinte, il veut rompre les fiançailles, mais il reçoit lui aussi la visite d'un ange qui lui annonce que Marie est toujours vierge, que l'enfant est de Dieu, et qu'il s'appellera Jésus - ce qui veut dire Dieu-sauve, car "il sauvera son peuple de ses pêchés".

Bethléem

Quelques temps plus tard, Auguste César ordonne un recensement, et chacun doit aller dans la ville d'origine de sa tribu. Or Marie est de la lignée du Roi David, originaire de la ville de Bethléem. Après s'y être rendus, donc, Joseph et Marie s'installent dans une étable parce qu'il n'y a plus de place dans les auberges (avec toute la foule qui est venue pour le recensement, c'est compréhensible). L'enfant vient au monde, et Marie l'enveloppe dans des langes et le pose dans une mangeoire.

Non loin de là, des bergers surveillaient leur troupeau pendant la nuit. Un ange leur apparaît et leur annonce que Dieu, le Messie, est né. Il leur dit qu'il est enveloppé dans des langes et qu'il repose dans une mangeoire, ils vont donc le chercher, et le trouvent.

Les mages

Il n'est marqué nulle part qu'ils étaient rois, ni combien ils étaient. Ce sont des éléments ajoutés par tradition, comme leur noms présumés (Balthazar, Melchior et Gaspar). En réalité, mage veut dire "astrologue" (une occupation pourtant détestable pour Dieu).

Quoi qu'il en soit, venant de l'Est, les mages arrivent à Jérusalem, attirés par une étoile qu'ils ont identifié comme celle d'un roi qui venait de naître, et à qui ils voulaient rendre hommage. Ils demandent plus d'informations au roi Hérode, qui a son tour consulte les prêtres et les scribes, et ces derniers l'informent que l'enfant doit naître à Bethléem (en référence à une prophétie biblique). Il demande aux mages de revenir lui indiquer l'emplacement de l'enfant après leur visite, soi-disant afin de lui rendre hommage lui aussi, mais en réalité il voulait faire disparaître cette menace politique.

Les mages partent donc de Jérusalem et l'étoile apparaît de nouveau pour les guider et s'arrêter juste au-dessus de la maison où se trouvent Joseph, Marie, et Jésus. Une chose à remarquer : entre la naissance du bébé et l'arrivée des mages, on peut imaginer qu'un certain temps s'est écoulé (peut-être même jusqu'à 2 ans, puisque par la suite Hérode ordonne la mise à mort de tous les enfants de moins de 2 ans), et il est écrit que Joseph et Marie étaient alors dans une maison, plus dans une étable.

Les mages offrent 3 cadeaux à Jésus (d'où, peut-être l'idée qu'ils étaient trois, un cadeau chacun ?), puis, "avertis divinement" de ne pas retourner vers le roi Hérode, ils prennent un autre chemin pour rentrer chez eux.

Hérode

Furieux, Hérode fait mettre à mort tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem, puis, par sécurité, il étend la mesure à tout le pays. Heureusement, Joseph et Marie avaient été avertis par Dieu et ils s'étaient enfuis en Égypte.

La fin vendredi prochain !

2 décembre 2011

La vérité sur Noël

Noël ? On en a passé un il n'y a pas longtemps. Mais l'histoire qui a inspiré la fête, vous la connaissez ? Joseph et Marie, l'ange Gabriel, l'âne et le bœuf, les 3 Rois mages... ça vous rappelle surement quelque chose. Pourtant, la moitié de ces éléments sont des ajouts de la tradition, au cours des siècles.

Intéressons-nous à ce que disent vraiment les textes. Mais d'abord 3 remarques :

1. Noël viendrait du Latin et voudrait dire "naissance".

2. On ne sait pas quel jour est né Jésus. Le 25 décembre a été proclamé jour de sa naissance en 325 par le Pape Jules 1er, pour faire concurrence aux fêtes païennes du solstice d'Hiver. Cependant, comme vous le verrez plus bas, vu que la nuit où Jésus est né des bergers surveillaient leurs troupeaux dehors, et étant donné la météo de cette région montagneuse en Hiver, il est peu probable que Jésus soit né à cette période.

3. Noël tel qu'on le conçoit n'est pas vraiment biblique. D'abord, avant l'an 325, aucun apôtre ni aucun disciple de Jésus n'a jamais fêté sa naissance. Ensuite, si la célébration de Dieu dans la Bible est effectivement liée à la joie et à la générosité, l'échange des cadeaux relève en fait d'une tradition païenne puisqu'il clôturait les Saturnales (festival romain, du 17 au 24 décembre). En outre, comme vous le verrez à la fin de cet article, l'épisode des mages qui offrent des cadeaux à Jésus n'est pas forcément un exemple à suivre. Quant à la version moderne, en rouge et blanc d'un Père Noël bedonnant, ce sont les Américains, et notamment la marque Coca-Cola qui en sont les auteurs (un petit historique?). En réalité, Saint-Nicolas était évêque de Myre (en Turquie), et on lui on attribue toutes sortes de miracles (repris de légendes européennes).

La suite vendredi prochain !

30 septembre 2011

La vérité sur le fils prodigue

Il existe une différence entre croire en Dieu et croire de Dieu qu'il est bon. C'est cette dernière chose qui est réellement l'objet de la foi chrétienne.

Cela, on le voit particulièrement dans la parabole généralement connue sous le titre de "Parabole du Fils Prodigue". En réalité, la première phrase de cette parabole nous renseigne sur son réel sujet : "Un père avait deux fils". Jésus veut nous parler de Dieu le Père, de son Père, de notre Père.

Alors commençons par lire cette parabole.

Le but premier de Jésus n'est pas de nous parler de nous. Mais il parle de nous parce qu'il a besoin d'exposer qui nous sommes pour exposer qui est Dieu – tout se fait en relation. Dieu est un Dieu proche, relationnel. Aucune des distances mises entre l'homme et Dieu ne vient de Dieu, elles sont toutes les œuvres des hommes.

Mais d'abord, où sont les femmes ?

On peut se demander pourquoi la mère n'apparaît pas dans l'histoire. En fait, ce père a un cœur de mère. S'il y avait une mère, cela suggèrerait que la féminité se trouve en dehors de Dieu, mais Dieu a créé l'humain à son image, il les a créé homme et femme (Genèse 1:27). Il ne faut pas s'imaginer un Dieu mâle, ce qui mènerait à tort à une conception machiste du monde.

Un peu de contexte

Pour comprendre ce que Jésus veut dire ici, il faut voir à qui il s'adresse. Cela est dit aux versets 1 et 2 de ce chapitre : "Tous les collabos* et les rebuts de la société s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Et les religieux et les intellectuels le critiquaient, disant : Cet homme accueille des rebuts de la société, et mange avec eux."

Dans la parabole, le cadet veut son argent et va vivre une vie de débauche : il représente les parias et les collabos. L'aîné reste quant à lui auprès de son père et se croit meilleur que son petit frère à cause de ça, mais il vit tout aussi mal sa relation au Père, ce qui montre qu'il n'est pas plus proche de lui que le cadet : il représente les intellectuels et les religieux, qui savent ce qu'il faut faire en théorie, mais qui le font pour leur propre réputation, pas par amour réel de Dieu et des autres.

Chaque fils résout le problème de Dieu à sa manière : par le vide, pour le cadet (athéisme, argent, vie dissolue), et par la religion pour l'aîné (morale, loi religieuse). Et ces fils ne sont que les deux visages d'une seule et même personne : nous.

La fuite du cadet

Le cadet assassine symboliquement son père en lui réclamant son héritage avant l'heure, afin de s'éloigner de son influence et de devenir une source d'influence lui-même. Il échoue, épuise ses ressources et finit par devoir se soumettre à l'influence d'un homme qui va l'exploiter et le maintenir dans la misère.

Ce schéma de tuer le Père pour devenir le Père, de tuer Dieu pour devenir son propre Dieu, est typique de la société occidentale, et notamment des écrits de Freud. En France en particulier cette idée est malheureusement très profondément ancrée dans les esprits (voir « Le crépuscule d'une idole », de Michel Onfray).

La course du Père vers le cadet

Le Père voit son fils de loin : il guettait son retour. Il est ému de compassion, et court vers lui, c'est lui qui rompt la distance qui les sépare - bien que dans la société Juive du premier siècle, il soit considéré très indigne de "s'agiter" de la sorte. Le Père se jette au cou de son fils et le couvre littéralement de baisers (rappelez-vous, le fils était pauvre, il a gardé des cochons, et il rentre d'un long voyage, il doit être puant et crasseux).

Et là, alors que le fils avait préparé son discours, le Père l'interrompt juste avant la dernière phrase. Cette dernière phrase "traite-moi comme ton ouvrier", c'est le cadet qui, même vaincu, voulait tenter d'imposer ses conditions. Il pense pouvoir travailler pour son père pour le rembourser, il pense pouvoir justifier son retour, sa place dans la maison de son Père. Mais le Père ne le laisse pas faire : il lui fait remettre le plus beau vêtement, lui donne un anneau (qui symbolise l'autorité sur les possessions du Père), et lui fait mettre des sandales neuves (lui redonnant ainsi sa liberté de partir à tout moment). Enfin, il fait tuer le veau gras pour célébrer le retour de son fils.

Réaction de l'aîné

Le grand frère trouve injuste que le Père offre un veau gras, alors qu'il ne lui a jamais offert ne serait-ce qu'un chevreau. Mais en réalité, c'est l'aîné qui est injuste avec son père.

Pourquoi ? Verset 12 : « Le Père leur partagea l'héritage ». Le fils aîné a donc, en réalité, et grâce à son frère cadet, reçu sa part de l'héritage. Or c'est l'aîné, il a donc dû recevoir deux fois plus que son frère. Le Père n'étant pas mort, et selon la tradition juive et les données bibliques (dans Esther notamment), on imagine facilement qu'il a gardé la moitié de ses biens et distribué l'autre à ses fils selon le ratio 1/3 - 2/3.

Mais l'aîné n'a pas voulu en profiter. Et il se plaint que le Père ne lui offre pas un chevreau ! En quoi le Père avait-il à lui offrir un chevreau quand il lui a déjà donné son héritage ? Il n'a pas voulu croire en la bonté de Dieu, y entrer, la saisir, la recevoir... et il ne peut pas en faire preuve envers son frère. Il vit selon des règles impossiblement strictes, qu'il s'est lui-même fixé. La gratuité du Père est pour lui un scandale, parce qu'il est prisonnier de sa méritocratie. Il ne connaît pas mieux son père que le cadet, et il n'est pas moins perdu.

Réponse du Père

Encore une fois, c'est lui qui rompt la distance, en expliquant au fils ses raisons quand ce dernier refuse d'entrer dans la maison. Il lui enseigne l'alliance qu'il veut faire avec lui au verset 31 :« Tu es constamment avec moi, et tout mes biens sont à toi ».

En conclusion

Christ est un danger pour la religion, la grâce est un danger pour la religion, parce que la religion parle d’efforts, elle prétend parcourir la distance qui existe entre les hommes et Dieu – mais ce sont les hommes qui mettent cette distance ! Et en réalité, c’est Christ qui a parcouru cette distance.

Le roi David a écrit « mon bien, c’est de m’approcher de Dieu » (Psaume 73:28). Il est sorti de cette division, cette opposition entre le bien et le mal. Le bien ce n’est simplement pas le contraire du mal, parce que c’est une conception qui permet de faire une check-list, de se passer de Dieu. On n’a plus besoin de la relation à Dieu quand on a toutes les instructions... Il faut faire les choses avec Dieu, pas pour Dieu.

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* Le terme "collabos" est un choix personnel de traduction. Le terme originel est "percepteur d'impôt", soit un juif qui percevait auprès de son peuple la taxe impériale au profit de l'occupant Romain.

1 avril 2011

La vérité sur le "pêché originel" : épilogue

Résumé des épisodes précédents : Dieu a créé l'homme et la femme innocents, heureux et égaux, libres de profiter de toute sa création, et ils ont choisi de se rebéller, faire bande à part, et ils ont tout ruiné. Maintenant tout les aspects plaisants de leur vie viennent d'être pervertis.

Une chose se passe alors : jusqu'ici, on parlait de l'homme et de la femme de manière générique (ish et isha, littéralement, homme et femme), mais à ce moment de l'histoire, l'homme vient d'être comparé à la poussière et on fait maintenant référence à lui sous le nom de "Adam" (qui veut dire sol, terre en hébreux).

L'homme avait déjà qualifié la femme "femme", son égale. Adam la renomme "Ève" (dérivé du verbe hébreux respirer). C'est un acte de domination - rappelez-vous qu'Adam a nommé les animaux, sur lesquels les humains sont appelés à dominer. Puis Adam et Ève ont des relations sexuelles, et que fait Ève ? Elle déclare : Dieu m'a donné un fils ! Et Adam dans l'histoire ? Puis rebelotte, un second fils, et de la reconnaissance envers Dieu seul. Ève se révolte ainsi contre la domination d'Adam, en se "débarrassant" ainsi de lui.

Cependant l'histoire ne s'arrête pas là. Il y avait deux arbres dans le Jardin d'Éden qui sont cités spécifiquement : l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et l'arbre de vie. Dieu a de la compassion pour ses créatures déchues, et il les couvre de vêtements pour qu'ils se protègent de ce qui les attend dans cette nouvelle vie. Puis il les chasse du jardin d'Éden, et il poste deux chérubins armés d'épées de feu "pour garder le chemin de l'arbre de vie".

La plus grande malédiction repose là : que les hommes, qui ont voulu se prendre pour des dieux, être les dieux de leur propre vie, et qui n'ont pas pu supporter cette charge, se retrouvent séparés de ce Dieu qu'ils ont rejeté, ce Dieu qui est source de vie.

Hors de ce chemin de vie, c'est un chemin de mort qui est pris : Caïn tue son frère Abel, plus tard Lémech tue de sang-froid un homme qui l'avait simplement blessé, instaure la polygamie et renomme ses femmes Ada et Tsilla (littéralement, "Ombre" et "Parure"), puis des gens qui s'appellent "les Fils de Dieu" prennent des femmes pour avoir des relations sexuelles sans leur demander leur avis... etc.
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Dans le prochain article de cette série, le 22 avril, on abordera de la même manière l'histoire de Noël, en essayant de faire la part des choses entre les rajouts de la tradition et le texte originel.

25 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la chute

3. Dieu ne punit pas arbitrairement l'homme et la femme.

Alors, regardons exactement ce qui se passe. D'abord, quand la femme mange de ce fruit, l'homme est juste à côté d'elle. Puis il en mange lui aussi. Cela, plus le fait que les deux connaissaient le commandement (et en particulier Adam puisque c'est lui qui l'avait reçu de Dieu en personne), indique que les deux sont également responsables. Et les deux subiront d'ailleurs les conséquences de ce pêché.

Immédiatement après avoir mangé du fruit, ils connaissent un premier aspect du mal, la honte : ils se rendent compte qu'ils sont nus, et éprouvent le besoin de se vêtir (alors qu'ils sont mari et femme et qu'il n'y a qu'eux dans le Jardin, a priori). Puis ils connaissent un deuxième aspect du mal, la peur : eux qui se tenaient nus devant Dieu sans complexe, se cachent. Pire encore : ils se ceignent de feuilles de figuier. Or le latex du figuier est extrêmement corrosif, le "remède" que les humains cherchent à la honte les mène de mal en pis - c'est pourquoi lorsque Dieu les chassera de l'Eden, il tuera un animal innocent pour les couvrir, remplaçant la ceinture nocive. Ce faisant, cela annonce aussi que le sacrifice d'un innocent (Jésus) peut couvrir le pêché des humains.

Dieu fait ensuite mine de les chercher (comme si Dieu avait besoin de chercher sa création... il sait très bien où ils sont), il les appelle à sortir de leur cachette, de leur honte. Et quand il les confronte, ils connaissent un troisième aspect du mal. L'homme rejette la responsabilité sur la femme, et accessoirement Dieu ("La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné du fruit"). La femme a son tour rejette la responsabilité sur le serpent ("Le serpent m'a trompée"). Quant au serpent, on ne lui demandera rien.

Alors Dieu annonce les conséquences du pêché pour chacun : le serpent sera maudit, il mangera la poussière (probablement une référence à son inimitié envers l'homme, qui n'est que poussière), et il attaquera la descendance de la femme, mais cette descendance triomphera finalement de lui. D'une part, c'est stupéfiant qu'on mentionne la femme pour ce qui concerne la descendance, alors qu'à l'époque de retranscription des textes (1450-1410 av JC), au Moyen-Orient, on ne mentionnait que rarement les femmes, et jamais pour des questions de généalogie (un "honneur" réservé aux hommes... on était le fils ou la fille de untel, pas de unetelle). C'est donc un honneur tout particulier pour la femme ici. D'autre part, c'est la première prophétie de la Bible : cela annonce que le diable persécutera les hommes et qu'un descendant d'Ève (Jésus) le vaincra finalement.

Ensuite, on passe à la femme : elle souffrira plus en accouchant, et il y aura un rapport de force conflictuel avec son mari. On peut se demander d'où viennent ces malédictions. En fait, si on se souvient de la raison pour laquelle la femme a été créée, cela prend tout son sens. Une attitude de rébellion contre Dieu fait que la destinée de la femme s'en retrouve affectée. Celle qui devait être l'égale de l'homme et le compléter se retrouve en difficulté dans ses relations avec lui et souffre dans l'enfantement, conséquence de son rapport le plus intime avec son mari.

Enfin vient le tour de l'homme. Dieu avait confié la création à ses soins, elle le suivra dans sa chute : "le sol sera maudit à cause de toi". Leur relation sera tout aussi difficile : C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

Suite et fin vendredi prochain !

18 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la pomme

2. Le pêché originel n'est pas de croquer une pomme.

D'abord, il n'y a pas de pomme. Il n'y a jamais eu de pomme. Oubliez la pomme. Le texte nous parle du fruit de "l'arbre de la connaissance du bien et du mal".

Alors, parlons du sens du mot "connaissance". Il y a 7 usages du mot hébreux (yada) :

- Comprendre, faire l'expérience de quelque chose par l'esprit,
- Ressentir, faire l'expérience de quelque chose par les sens,
- Savoir faire, être habile,
- Savoir quoi faire, décider,
- Avoir des relations sexuelles,
- Être au courant de, être informé,
- Prendre soin de, se soucier de.

Ainsi connaître le bien et le mal ne veut pas seulement dire connaître moralement ou intellectuellement la différence, mais aussi faire l'expérience intime du mal, le pratiquer, s'y lier, le désirer.

L'homme et sa femme connaissaient le risque (la mort) que représentait le fait de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (l'homme l'a entendu de Dieu directement et la femme le connaissait puisqu'elle a été capable de le réciter au serpent). On ne peut donc pas dire qu'ils n'avaient aucune notion de bien ou de mal, même s'ils n'en avaient pas "connaissance" dans le sens où ils n'avaient encore jamais rien fait de mal, et jamais dû en supporter les conséquences.

Malgré cela, ils écoutent le serpent, qui les questionne d'abord (seule la femme répondra), et qui leur donne une autre version des choses : "le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et (...) vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal". Ce n'est pas un mensonge, Dieu le confirme une fois le fruit goûté : "Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal" (si vous vous demandez pourquoi Dieu parle de lui-même au pluriel, c'est parce qu'il s'agit de la Trinité : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit).

Par contre, le serpent ment quand il contredit la parole de Dieu : "vous ne mourrez pas". Cela nous indique que les deux humains étaient capables de comprendre que la mort était une mauvaise chose, ou tout du moins une chose à éviter, puisque d'une part Ève la cite comme raison de ne pas manger le fruit, et d'autre part le serpent se sent obligé de rassurer le couple par un mensonge.

Donc, pour l'homme et la femme, l'attrait du fruit consiste en ce qu'il rend les hommes égaux à Dieu, ils veulent pouvoir se passer de Dieu. C'est ça, le pêché originel, et le pêché en général, cette attitude de rejet de Dieu. C'est de là que découlent les pêchés contre lesquels les 10 commandements nous préviennent.

Reste la question : pourquoi Dieu a-t-il placé cet arbre défendu dans le Jardin s'il était aussi dangereux ? Reprenons la situation avant la chute : Dieu ne demande rien de religieux à l'homme et à la femme. Il ne leur demande pas de culte, pas de sacrifice, pas de règles à suivre. L'homme et la femme n'ont qu'à vivre, pleinement heureux, connaissant le bien. La seule condition c'est de laisser à Dieu sa place de Dieu, et c'est précisément ce que symbolise cet arbre : la liberté que Dieu laisse à l'homme de reconnaître Dieu pour qui il est, bon et souverain, ou de chercher à le destituer, et prendre sa place.

Ensuite, d'une part on voit continuellement dans la Bible que les hommes ne respectent pas le timing de Dieu, et d'autre part on symbolise souvent ce timing part un arbre qui donne du fruit en sa saison. Je crois sincèrement que Dieu avait prévu de permettre aux humains de "connaître" la différence entre le bien et le mal, mais en son temps, à un moment où les humains auraient été capable d'y résister.

La suite vendredi prochain !

8 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la femme

Avec la journée de la femme, on peut se demander : quelle est la place de la femme dans les plans de Dieu ? Les religions l'ont souvent opprimée, mais qu'en dit le grand manitou, selon la Bible ?

Tout le monde connaît l'histoire : Dieu crée Adam, puis Ève pour lui servir de boniche, et il leur interdit arbitrairement de connaître le bien et le mal. Ensuite c'est la femme qui a commis le pêché en mangeant la pomme, et à cause d'elle les humains sont condamnés par Dieu à vivre dans la souffrance, ce qui justifie que pendant des millénaires la femme n'a pas été considérée comme l'égale de l'homme. Et c'est comme ça qu'on fait des chocapics.

Et si on oubliait toute cette propagande traditionnelle pour se pencher sur ce que dit réellement le texte ? 3 points sont importants, et nous en verrons un chaque semaine, ce mois-ci.

1. Dieu a créé la femme égale à l'homme.

On peut le voir à plusieurs endroits. D'abord, le texte raconte que Dieu crée l'humain à son image, et il ajoute juste après "il les créa homme et femme". Et ce n'est qu'après que le récit revient en arrière pour raconter en détail le processus de la création de l'humanité.

Dans le détail, Dieu dit "Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui". D'abord, si l'homme ne se suffit pas à lui-même, s'il a besoin d'aide, c'est donc qu'il n'est pas complet sans elle. Dieu prendra d'ailleurs un côté (et non une côte) de l'homme (peut-être au sens de "l'humanité") pour créer la femme.

Ensuite, "aide" est en fait en hébreux un mot composé (littéralement "puissante-salvatrice") qui est attribué à Dieu 17 fois sur ses 21 utilisations dans l'Ancien Testament. Donc, quand on dit "aide", on ne veut pas dire "aide ménagère", ou "boniche", mais plutôt soutien, partenaire, alliée. Et puis, c'est une aide semblable à lui, qu'on traduit aussi par "un vis-à-vis", autrement dit quelqu'un qu'on peut regarder en face, sur un pied d'égalité.

C'est aussi pour ça que Dieu fait défiler l'ensemble des animaux de la création devant l'homme en lui demandant de trouver une "aide semblable à lui", et ce dernier dit qu'il ne trouve rien de satisfaisant parmi le règne animal. Par contre, quand il verra la femme, l'homme déclarera leur égalité : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair!.

La suite vendredi prochain !