Si on croit que Dieu a inclus dans sa loi la peine de mort, peut-on prétendre que c'est une punition injuste ? Et l'esclavage ? Devrait-on, en bon chrétien, militer pour leur rétablissement ? Car la même loi qui a organisé le peuple d'Israël pendant des millénaires avec ces choses est celle dont Jésus déclare "Ne pensez pas que je suis venu abolir la loi et les prophètes, je suis venu non pour les abolir mais pour les accomplir. En vérité, je vous le dis, jusqu'à ce que la terre et les cieux disparaissent, pas un iota, pas une virgule ne disparaîtront de la loi, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie" (Mt.5:18).
Certains milieux chrétiens débattent de la peine de mort. Outre le fait que la loi humaine ait pour visée la limitation du péché (plutôt que l'établissement du Royaume de Dieu), il y a deux aspects à considérer : la justice et l'utilité. On a tendance à ne plus se poser que la question de l'utilité, or la mort ne sert manifestement ni à réinsérer le coupable, ni à dissuader les criminels potentiels (car les crimes qu'on punirait de mort relèvent de pulsions irraisonnées ou qui défient les risques encourus). Au mieux, la mort d'un dangereux multi-récidiviste permettrait de protéger la société, mais on a trouvé un autre moyen : la prison à perpétuité.
Pourtant, dans la Loi donnée par Dieu, il n'y avait pas d'emprisonnement, seulement l'amende et la peine capitale. Le principe est qu'il doit y avoir réparation équivalente pour tout crime, et quand on ne peut pas réparer, on doit mourir. L'utilité est déterminée par la réparation, et la justice par l'équivalence (la fameuse "Loi du Talion").
Ainsi on peut - on doit - se demander : est-ce qu'une condamnation à vie, ou même de plusieurs dizaines d'années, dans le système carcéral est juste et utile ? Les peines sont-elles équivalentes aux crimes, et permettent-elles d'en réparer les dommages ?
A ton avis ?
La mort n'est-elle pas une juste punition pour qui a commis l'irréparable ? Pourtant, du point de vue biblique, nous avons tous commis l'irréparable, et nous méritons donc tous la mort. Comment donc s'appuyer sur la Bible pour condamner autrui sans se condamner soi-même ? Jésus est mort pour que nous ne mourrions pas, alors même que nous étions encore rebelles à sa loi, et si nous nous réclamons de son Royaume, nous devons suivre son exemple.
Comment mourir soi-même afin que d'autres ne meurent pas, même s'ils sont encore rebelles à la loi ? Par la compassion, par exemple. Accomplir des actes d'amour qui nous coûtent et le faire pour Dieu et les autres, plutôt que pour soi, c'est un sacrifice, une petite mort qui fait du bien. Aller rendre visite aux prisonniers, par exemple. Mais plus généralement, supporter le coût d'une transition vers un meilleur système judiciaire pourrait être un bon début.
Allons plus loin. S'il faut exclure la mort et la prison, deux concepts de cette Loi divine demeurent utiles : le pardon et l'esclavage.
Pour le pardon, cela permet à la personne lésée d'accepter par compassion une punition moindre du coupable (par exemple une amende au lieu de la peine de mort, ou une amende moindre au lieu d'une amende dont l'autre ne pourra jamais s'acquitter). Peut-être pourrait-on envisager des procédures similaires ?
Pour l'esclavage... en réalité ce mot est inadéquat, et n'a rien à voir avec la traite des noirs ou l'esclavage Romain. Dans la Bible, il s'agit d'une possibilité de se mettre au service d'autrui lorsqu'on n'a pas d'autre moyen de gagner sa vie ou de rembourser une dette, et c'est un emploi encadré par des droits qui protègent le serviteur. On demeure l'égal de son maître en dignité, mais pas en droits et devoirs.
En termes contemporains, cela ressemble aux travaux d'intérêt général, mais on pourrait l'étendre à des travaux d'intérêt particulier. La Suède, championne des peines alternatives, a justement mis en place une sorte de bagne moderne, des villages de détention et de travail pour les crimes les moins graves, ce qui permet de désengorger les prisons tout en rétablissant les principes d'équivalence et de réparation. Ces villages sont semi-ouverts, ce qui permet aux détenus de profiter d'une certaine liberté et à la famille de ces derniers de venir leur rendre visite. Certainement une piste à suivre...
Certains milieux chrétiens débattent de la peine de mort. Outre le fait que la loi humaine ait pour visée la limitation du péché (plutôt que l'établissement du Royaume de Dieu), il y a deux aspects à considérer : la justice et l'utilité. On a tendance à ne plus se poser que la question de l'utilité, or la mort ne sert manifestement ni à réinsérer le coupable, ni à dissuader les criminels potentiels (car les crimes qu'on punirait de mort relèvent de pulsions irraisonnées ou qui défient les risques encourus). Au mieux, la mort d'un dangereux multi-récidiviste permettrait de protéger la société, mais on a trouvé un autre moyen : la prison à perpétuité.
Pourtant, dans la Loi donnée par Dieu, il n'y avait pas d'emprisonnement, seulement l'amende et la peine capitale. Le principe est qu'il doit y avoir réparation équivalente pour tout crime, et quand on ne peut pas réparer, on doit mourir. L'utilité est déterminée par la réparation, et la justice par l'équivalence (la fameuse "Loi du Talion").
Ainsi on peut - on doit - se demander : est-ce qu'une condamnation à vie, ou même de plusieurs dizaines d'années, dans le système carcéral est juste et utile ? Les peines sont-elles équivalentes aux crimes, et permettent-elles d'en réparer les dommages ?
A ton avis ?
La mort n'est-elle pas une juste punition pour qui a commis l'irréparable ? Pourtant, du point de vue biblique, nous avons tous commis l'irréparable, et nous méritons donc tous la mort. Comment donc s'appuyer sur la Bible pour condamner autrui sans se condamner soi-même ? Jésus est mort pour que nous ne mourrions pas, alors même que nous étions encore rebelles à sa loi, et si nous nous réclamons de son Royaume, nous devons suivre son exemple.
Comment mourir soi-même afin que d'autres ne meurent pas, même s'ils sont encore rebelles à la loi ? Par la compassion, par exemple. Accomplir des actes d'amour qui nous coûtent et le faire pour Dieu et les autres, plutôt que pour soi, c'est un sacrifice, une petite mort qui fait du bien. Aller rendre visite aux prisonniers, par exemple. Mais plus généralement, supporter le coût d'une transition vers un meilleur système judiciaire pourrait être un bon début.
Allons plus loin. S'il faut exclure la mort et la prison, deux concepts de cette Loi divine demeurent utiles : le pardon et l'esclavage.
Pour le pardon, cela permet à la personne lésée d'accepter par compassion une punition moindre du coupable (par exemple une amende au lieu de la peine de mort, ou une amende moindre au lieu d'une amende dont l'autre ne pourra jamais s'acquitter). Peut-être pourrait-on envisager des procédures similaires ?
Pour l'esclavage... en réalité ce mot est inadéquat, et n'a rien à voir avec la traite des noirs ou l'esclavage Romain. Dans la Bible, il s'agit d'une possibilité de se mettre au service d'autrui lorsqu'on n'a pas d'autre moyen de gagner sa vie ou de rembourser une dette, et c'est un emploi encadré par des droits qui protègent le serviteur. On demeure l'égal de son maître en dignité, mais pas en droits et devoirs.
En termes contemporains, cela ressemble aux travaux d'intérêt général, mais on pourrait l'étendre à des travaux d'intérêt particulier. La Suède, championne des peines alternatives, a justement mis en place une sorte de bagne moderne, des villages de détention et de travail pour les crimes les moins graves, ce qui permet de désengorger les prisons tout en rétablissant les principes d'équivalence et de réparation. Ces villages sont semi-ouverts, ce qui permet aux détenus de profiter d'une certaine liberté et à la famille de ces derniers de venir leur rendre visite. Certainement une piste à suivre...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire