Vous en avez marre des divisions, des conflits, alors vous faites comme s'il n'y avait pas besoin de conflits. Vous pensez qu'en supprimant les conflits on supprimera tous les problèmes et les injustices. Pourtant même Gandhi disait que l'art de la non-violence commençait par la création du conflit, parce qu'une situation d'injustice ne se résout pas autrement.
La tolérance des idées a pris le pas sur la tolérance des personnes. Mais c'est dans la relation aux personnes qu'on montre du respect et de la tolérance. Si vous arrêtiez un peu de vous identifier à vos idées (qui parfois manquent d'originalité, contrairement à vous), vous vous sentiriez moins agressés lorsqu'on critique ces dernières. D'ailleurs, tout le monde a de bonnes idées, et tout le monde a des idées stupides. Cela ne fait pas de nous des gens intelligents ou stupides, alors pourquoi se sentir dévalorisé lorsque nos idées sont critiquées ?
D'ailleurs n'est-ce pas là le principe du débat d'idée, fondement de notre culture Française, et de notre société républicaine ?
Et puis pourquoi devrait-on accorder le même crédit, la même autorité à tout un chacun en matière d'idée, de moralité ou de croyance ? On peut examiner et considérer chaque idée, mais toutes ne se valent pas. Ce n'est le cas ni en physique, ni en économie, ni en politique, ni en biologie, alors pourquoi prétendre le contraire?
Einstein n'aurait rien à nous apprendre en matière d'apiculture, que je sache, ni Van Gogh sur les particules subatomiques, Mère Térésa en techniques de catch, ou encore Zidane en poésie surréaliste. Pourquoi devrait-on reconnaître au premier venu, qui souvent est inconscient des influences qu'il subit ou même de ses présupposés, une quelconque compétence philosophique?
Et qui admettrait qu'un violeur multirécidiviste ou qu'une mère qui a congelé ses bébés ait quoi que ce soit à enseigner à de jeunes parents ?
Il y a des choses que l'on peut tous reconnaître comme le bonheur et le malheur, nous pouvons tous en identifier les extrêmes à défaut d'en discerner les nuances intermédiaires. Nous avons tous une notion générale de ces choses, mais nous n'avons pas tous autant d'autorité pour en parler. Pourtant c'est ce qu'on veut nous faire croire, en passant par la supposition que pour la philosophie l'autorité de chacun se limite à sa propre personne.
Et bien sûr, c'est, en soi, une idée philosophique, qui donc ne devrait s'appliquer qu'à la personne qui l'a eue, mais que tout le monde cherche à imposer à ceux qui, comme moi, ne sont pas d'accord, en nous traitant d'intolérants. Mais l'intolérance n'existe que dans la manière dont on traite les gens, pas les idées.
En conclusion, si vous pensez qu'il existe une vérité pour chacun, soit nous n'avons pas la même définition du mot vérité (auquel cas je vous invite à vérifier dans le dictionnaire), soit vous avez tort. Cela ne veut pas dire que vous êtes stupide (si je pensais que c'était le cas, je ne vous parlerai pas de ces choses-là) ni que j'essaye d'imposer mon point de vue, simplement que je défends une conviction selon la liberté d'expression qui m'est accordée.
Et si vous n'êtes pas d'accord, alors parlons-en : débattons, et défions-nous les uns les autres de réfléchir plus loin, plutôt que de prétendre qu'il n'y a pas de vérité absolue. Si c'était le cas, tout débat serait vain.
29 juin 2010
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6 commentaires:
Juste une petite question qui me vient comme ça : à partir de quel moment un quidam acquiert-il le "crédit" nécessaire pour que son idée soit "valable"? Qu'est ce que "prêter du crédit"?
Parce que sommes toutes, tu sous-entends que si une personne qui n'a pas de "valeur" pour présenter ses idées devrait se contenter de prendre celles de ceux qui sont "plus qualifiés" pour en avoir. Où est le progrès personnel lié à la réflexion? Justement opposer ses idées lui permet de faire évoluer son point de vue sur diverses questions. A titre purement de provocation, dans la religion chrétienne, que je sache, Dieu n'est pas marié, comment peut-il dire qu'il ne faut point commettre l'adultère?
De plus, toute personne "compétente" ou non pour avoir des idées subit des influences et réagit à ses idées reçues : pris comme ça, il ne faut prêter crédit à rien et limite vivre en autarcie. Ce qui fait le crédit d'une idée ou d'une personne, c'est le nombre de gens qui vont se reconnaître dedans.
La plupart des progrès majeurs dans le domaine scientifique sont liés à des personnes qui avaient des idées à contre-courant, en leurs temps, on ne leur prêtait donc aucun crédit (géocentrisme par exemple ou darwinisme) et pourtant tout le monde s'y retrouve dedans actuellement. A mon point de vue, dire qu'il y a des gens plus "compétents" que d'autres pour avoir des idées me paraît... aberrant.
Quant à la vérité... Les seules vérités absolues sont d'ordre scientifiques, toutes les autres sont hélas de l'ordre du relatif, je préfèrerai qu'il en soit autrement, cela simplifierait grandement la vie.
Tout n'est qu'une question de choix à un moment donné de sa vie, admettre une vérité relative (religieuse, philosophique, sentimentale, choisir une voie plutôt qu'une autre, c'est transformer une vérité relative en vérité absolue, SA propre vérité absolue qui permet ainsi de faire coexister ses propres idées, son mode de vie, sa sentimentalité et sa réflexion personnelle. Cela comprend toujours une part de contentement, mais également une part de renoncement : dire que cela aboutit au bonheur, c'est possible, tout dépend jusqu'où on est prêt à se voiler la face et à remettre ses choix en question pour accéder réellement au bonheur.
Comme je le dis à la fin de mon article, je suis en partie d'accord avec toi : il ne s'agit pas d'interdire à certaines personnes d'avoir des idées, ni de les encourager à suivre bêtement celles des autres.
Au contraire, j'encourage les gens à défendre leurs idées, à y réfléchir, à les confronter, les critiquer, bref à débattre.
Par contre, ce que je remets en question c'est la notion selon laquelle critiquer l'idée de quelqu'un c'est intolérant et injustifiable.
Enfin, quand tu dis "les seules vérités absolues sont de l'ordre du scientifique"... est-ce, en soi, un fait scientifique ?
C'en est un ! A moins de taper sur des échelles de types "unité de mesure". Et je n'évoquerai pas dans le glissant terrain des phénomènes complexes de physique. Je limiterai cette Vérité aux notionss les plus simplissimes.
Alors, démontre-moi scientifiquement que seules les vérités absolues sont de l'ordre de ce qui peut être démontré scientifiquement.
Montre moi des Vérités non scientifiques qui ne soient pas d'ordre scientifique et qui soient absolues!
C'est toujours ce même vieux débat :)
On peut batailler longuement mais c'est stérile et on risque de tourner en rond longtemps!
Je suis d'accord.
Ni toi ni moi n'arrivons à prouver physiquement la différence de genre entre vérité physique et métaphysique.
C'est donc que cette différence est une idée de l'ordre du métaphysique.
Or si tout métaphysique est relatif, l'argument se contredit, le raisonnement est incohérent.
Ainsi, non par la science physique, mais par la raison, on arrive à la conclusion que la vérité métaphysique ne peut logiquement être relative.
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